J’aurais voulu démarrer ce blog sur une note joyeuse et légère… J’aurais vraiment voulu mais un événement récent change la donne.
Comme vous, il y a des choses qui me mettent hors de moi et que je tolère difficilement. La malhonnêteté et le manque de respect envers un être humain m’ont toujours horripilée et ont l’art de titiller mon côté revendicatif… Je ne frappe pas : la violence physique ne résout rien. Mais on peut faire mal à l’aide de quelques lignes bien placées.
Mon petit pays (la Belgique pour ceux qui ne le sauraient pas) a vécu de longs mois difficiles au niveau politique et vient tout juste de se relever (un tout ptit peu !) de cette crise ministérielle qu’elle retombe dans d’autres soucis. Parmi eux et en l’espace d’une semaine, un souci financier, une banque qui tombe en « faillite », et une autre affaire bien plus scandaleuse à mes yeux, un véritable drame social…
La semaine dernière, des employés d’Arcelor-Mittal prenaient en otage leurs supérieurs. Ni plus, ni moins. Une façon singulière de faire entendre son opinion. Plus qu’une opinion. Un cri. De rage pour certains. De désespoir pour d’autres. Arcelor-Mittal, ce sont plusieurs centaines d’ouvriers et d’employés chez des sous-traitants oeuvrant dans le domaine de la sidérurgie. Une entreprise de plus de 150 ans qui a fait connaître son savoir-faire autour du monde au fil du temps.
Ces dernières années, elle a été fort secouée, notre centenaire. Ses grands patrons, par leur décision en mode « yo-yo », ont joué avec la vie de leurs employés comme s’ils s’agissait de personnages Lego.
En 2003, la nouvelle tombe : la partie « phase à chaud » sera stoppée progressivement jusqu’à son arrêt total en 2009. En 2005, le haut-fourneau n°6 crache sa dernière coulée de « lave » semant dans la région un vent de révolte, tant chez les employés que dans la population locale… Parce que Cockerill (beaucoup ont gardé l’ancien nom en tête), c’est un peu comme une mascotte régionale finalement. C’est un peu comme si on retirait l’Atomium à Bruxelles. Il réouvrira. Pour être refermé dès lors que la demande d’acier se fera moindre. Un véritable jeu de roulette russe organisé par les Boss.
Et les gens là-dedans, messieurs ? A prendre les gens avec aussi peu de considération, au gré de vos envies et de votre profit financier, vous vous étonnez que ceux-ci vous attrapent et vous « séquestrent » ? Bon sang ! Mettez-vous 30 secondes dans leurs godasses et vous saurez…
Mais non, vous ne sauriez pas, vous, Lakshmi Mittal (PDG), vous mettre à la place de cet ouvrier qui se lève tous les jours pour aller chercher les Euros qui serviront à nourrir sa famille, à garder son toit…
Comment sauriez-vous quand vous êtes à la tête d’un empire de 28.7 milliards de dollars qui font de vous la 5ème personne la plus riche au monde ? Comment ?
J’ai trouvé un document disant que Arcelor-Mittal poursuivrait le « chaud liégeois » jusqu’en 2015. Nous sommes en 2011 et hier soir, les métallos ont eu la surprise de s’entendre dire que tout s’arrêtait là et maintenant. Mais pas par les patrons. Parce qu’ils n’ont même pas eu le courage de venir annoncer la chose de visu. Parce qu’ils estimaient que leur sécurité n’étaient pas garantie. Quelle belle marque de courage ! Quel manque de respect envers ces gens qui ont fait tourner la « boutique » ! La peur de la séquestration ? Allons messieurs, nous ne sommes pas en Amérique du Sud ici : on ne vous aurait pas servi le thé mais on ne vous aurait pas torturé non plus !
Mais qu’a-t-il bien pu se passer pour que la fermeture se fasse 4 ans avant terme ? La cause de la fermeture est – comme souvent – essentiellement financière. Mais qu’on nous amène le Directeur financier qu’il nous explique comment il a bien pu faire pour ne pas pouvoir respecter cette échéance… Attendez une seconde… Il s’appelle… Aditya Mittal ? Ah ouais, évidemment, vu ainsi… Et comme on attaque pas la famille, on va en rester là, non ?
Suis-je fâchée ? Déçue ? Triste ? Un peu de tout… J’ai la boule de nerfs dans l’estomac et ma plume sarcastique en est le reflet… Je trouve cette situation pitoyable et souhaiterait que ces patrons de grandes multinationales ouvrent les yeux un peu plus grands pour voir le mal qu’ils font… Dans ce cas-ci, ce sont plus de 1000 emplois directs qui sont touchés. Mille familles sans ressources, sans emplois…
Cette rubrique porte comme titre « L’histoire de… ». L’histoire d’une couverture, l’histoire d’un album ou l’histoire d’une chanson… « Don’t Give Up » est une chanson de 1986, chantée par Peter Gabriel et de Kate Bush, qui raconte l’histoire d’un homme qui a simplement tout perdu. Un homme qui a appris à se battre, un homme dont les rêves se sont évaporés, un homme qui pensait que lui et les siens seraient les derniers à partir et qui n’aurait pas pu imaginer que les choses tourneraient aussi mal…
Cette histoire… N’est-ce finalement pas celle des ouvriers d’Arcelor-Mittal à l’heure où j’écris ?
Sachez que, comme Kate Bush le chante ici, « vous avez des amis, vous n’êtes pas encore battus » car bon nombre de belges sont d’accord pour dire que la façon dont vous avez été traités est des plus scandaleuses. Piètre consolation, certes…
Je vous sais fiers et courageux… Restez-le. Quoi qu’il advienne.
Belle chronique
RépondreSupprimerSuperbe chronique Nath mais comme j'aurais préféré que ta plume acérée soit plus douce et plus légère et nous parle de choses moins dramatiques ... et tout comme toi je ne décolère pas ... soyons solidaires de ces hommes et de ces femmes pour qui les jours à venir s'annoncent difficiles ...
RépondreSupprimerNe t'inquiète pas, Françoise... Ma plume n'est pas toujours trempée dans de l'acide sulfurique. ;)
RépondreSupprimerIl est bien entendu évident que j'écrirai aussi sur de la musique en général mais ici, le sort et la façon dont ont été traités ces hommes m'a touchée au plus haut point. Je pense à eux et suis paratgée entre rage et tristesse suite à tout ce que j'ai entendu au cours du week-end... :'(