jeudi 21 novembre 2019

L’histoire de... « Elegantly Wasted » (INXS, 1997)



Première question d’Entrez Sans Frapper du jour: « Quelle est la chanson sur laquelle on a le plus envie de danser quand on est dans un état avancé d’ébriété ? Tu parles d’un thème quand t’as le popotin installé… à l’hôtel de police de Verviers.

Je n’y étais pas pour chapardage de trois chocolats chez Darcy, meurtre de la vieille grand tante pour toucher son héritage, ou… prise en flagrant délit d’ébriété sur la voie publique mais pour la prépa d’un futur événement. M’enfin ! Qu’aviez-vous pensé ??! :D

Si on veut être honnête, faut avouer que quand on est complètement torché, peu importe la chanson, pourvu qu’on danse. A y réfléchir et en pensant aux folles soirées ardennaises avec les copains, il y en a quand même une qui a le don de faire relever les têtes et corps avachis sur le bar en fin de soirée, c’est Les Lacs du Connemara de Sardou. Même au seuil du coma éthylique, les deux notes de piano de début suffisent à faire lever tous les bras et inonder la piste de danse. Littéralement. Parce que danser sans lâcher la bière, c’est plus drôle. Ça rajoute un peu de piquant en essayant de rester debout sans glisser sur les liquides sortis des verres pour finir direct au sol. Quand on ne finit pas par sauter du dessus du bar à pieds joints dans un container arrivé dieu sait comment à l’intérieur de la salle du village. (Ne prétends pas le contraire, cousin Nico, j’ai encore la vidéo pour le prouver ! :D)



C’est pourtant un choix plus « sage » que j’ai proposé pour l’émission. Un choix d’anticipation puisque hier, en écoutant cette chanson, je me suis dit qu’à la prochaine question parlant d’alcool, je pourrais peut-être proposer celle-là. Et puisque l’animateur enjoint parfois ses chroniqueurs (et les auditeurs via la page FB) à donner un peu d’eux et bien allons-y…

Pleine de nostalgie, j’ai hier soir réécouté l’ensemble des albums d’INXS. Parmi ceux-ci, Elegantly Wasted, le dernier du groupe, sur lequel un titre porte le même nom. Jamais je n’avais réalisé à quel point ce titre est un chouïa paradoxal. « Wasted » veut dire « bourré » et « elegantly » signifie « élégamment ». Tout un programme !

INXS est un des premiers groupes que j’ai aimé. Je devais avoir 11-12 ans quand leur titre New Sensation a fait chavirer mon cœur musical, avec ce riff de guitare d’enfer et cette tape de batterie du tonnerre de dieu. Après, je ne les ai plus quittés. INXS est aussi le premier groupe que j’ai vu en concert, le 30 juin 1993, à tout juste 16 ans. En ayant fait croire à mes parents que j’allais à une soirée pijama. Sauf que on a fini à Deinze et pas Seraing et encore moins en pijama. On n’oublie jamais son premier concert, surtout quand il t’a permis de défier l’autorité parentale. Sobrement. Pas besoin d’alcool quand tu t’éclates au concert de tes musiciens préférés.



Bon cela dit, ne nous faisons pas plus catho que le pape, j’ai eu ma part de niveau d’alcoolémie effarant. Quand je bois un peu trop, je somnole. Quand je bois BEAUCOUP trop, je suis tellement éveillée que je vois tout ce que je ne verrais pas en temps normal, y compris ce que les copains essayent de cacher le lendemain et que je leur rappelle avec un sourire amusé. Je me souviens aussi d’une fin de kermesse il y a quelques années où j’ai alterné - pendant 15 heures d’affilée - blanc jus, pèket, coupé menthe, batida coco, passoa, bière classique, blanche rosée, blanc coca, soupe à l’oignon (histoire de bien caler le tout et de dire qu’on n’a pas bu QUE de l’alcool) pour finir en apothéose avec… de l’absinthe. A froid et puis à chaud avec le sucre, histoire de savoir quelle version me plaisait le plus. Résultat fin de soirée ? Rien. Nada. Enfin si… une fois rentrée - genre 8h du mat - et posée sur le lit, impossible de fermer les yeux et m’endormir. On aurait dit un lémurien ayant fait une overdose de vitamines !

Pour revenir la chanson, elle fait partie de la famille des morceaux à surprises cachées. A l’image du « Fucking hell » de Lennon glissé dans Hey Jude ou de la porte ou du tabouret qui grince sur Yesterday, Elegantly Wasted a aussi un élément où il faut prêter l’oreille… Mettez un casque et écoutez la chanson jusqu’au début du premier refrain. Michael Hutchence y chante deux fois les mots Elegantly Wasted. Sauf que si on écoute bien le second, c’est un « I'm better than Oasis » (Je suis meilleur qu’Oasis) que l’on entend. Oui oui on parle bien d’Oasis, le groupe des frangins Gallagher.

En février 1996, aux Brit Awards, Michael Hutchence présente le prix du « Meilleur Album » qui sera attribué au groupe de Manchester. Noel Gallagher, bière à la main, monte sur scène et balance au micro qu’un has been ne devrait pas présenter une récompense à ceux qui vont devenir des grands. Sympa !

Quelques mois plus tard, Hutchence est de sortie dans un bar avec Bono quand arrive Liam Gallagher qui se joint au duo. Au bout de quelques bières, le cadet des Gallagher devient agité et crie comme un marchand de poisson en plein marché. Hutchence lui demande de se calmer et Liam devient agressif. C’est finalement Bono qui calmera le jeu. Mais pas celui d’Hutchence qui en a peu sa claque de ces deux-là.

Lors d’une interview radio en 1997, le DJ discute avec Andrew Farriss, le claviériste du groupe, et Hutchence du nouvel album et leur dit qu’il pense entendre ce « I’m better than Oasis ». Farriss se retourne vers le chanteur qui reste silencieux mais regarde tout le monde avec un large sourire sur le visage, laissant Farriss horrifié. Apparemment, lors de l’enregistrement du morceau, Hutchence était retourné seul en studio pour refaire quelques prises, dont cette variation des mots « Elegantly Wasted »… que personne – y compris les autres membres du groupe - n’avait remarqué. Et de fait, c’est tellement bien chanté que c’en est bluffant et que ça passe comme une lettre à la poste! Sur ce coup-là, Hutchence aura eu le dernier mot !

En résumé, que l’on fasse la fête ou que l’on reçoive une récompense, quand on est « wasted », on l’est finalement très peu « elegantly ».

Allez assez écrit… Ecoutons donc Michael s’amuser au détriment d’Oasis !





mercredi 13 novembre 2019

L'histoire de... "Shame And Scandal In The Family"



Dans les questions du jour d’Entrez Sans Frapper, y en a une s'est avérée très instructive! A savoir : « La chanson que vous devriez utiliser vous deviez annoncer à vos enfants qu'ils ne sont pas de vous? »

Le choix de Corentin (Compagnie créole et son Scandale dans la Famille) était chouette mais je reste fan de l'originale. Enfin... ce que je croyais être l'originale. La version de 64 de Shawn Elliott.



Ouais... mon oeil! Parce que celle-là, elle mériterait une chronique du blog à elle seule. Je vous passe les versions en hébreu, en grec, en slovaque ou encore en estonien et j'évite de vous parler des autres versions françaises, chantée par Sacha Distel ou Dalida (qui l'a aussi faite en italien, d'ailleurs...)

Rien qu'en anglais, elle a notamment été reprise par Madness en 2005, Peter Tosh and The Wailers mais surtout par... Clint Eastwood and General Saint. Euuh... non, le réalisateur et acteur n'a pas chanté, c'est juste un Jamaïcain qui s'est dit que ça le ferait grave de porter ce nom-là comme nom de scène. (Et je vous jure que c'est véridique!!)



Du coup... quelle est la 1e version de cette chanson? Et bien, elle est provient de la BO du film d'horreur I Walked with a Zombie, sorti en... 1943. Et chantée par un type qui avait comme pseudo... Sir Lancelot. Et comment chante Sir Lancelot? Bah, comme ci-dessous... ;)



Comme quoi, y a des chansons qui sont chantées à la fois par le cow-boy le plus célèbre de l'histoire du cinoche ET un des chevaliers de la table ronde.

Cette chanson est finalement un vrai festival de découvertes...  Bravo M'sieur Jérôme et l'équipe! (Et bravo à Corentin pour le choix avisé...)