lundi 29 octobre 2012

Slash (feat. Myles Kennedy & The Conspirators) – Ancienne Belgique (17/10/2012)


Aaah il fallait me voir en août dernier lorsque j’ai reçu l’info : j’étais en vacances à Lacanau Océan, en France, et faisait le tour de la table sur la terrasse en lâchant à tout va « Slash vient chez nous! Slash vient chez nous! Slash chez nous! » sous le regard médusé de mes oncle et tante qui connaissent ma passion pour la musique mais qui n’avaient jusque-là jamais eu l’occasion de voir l’effet qu’une simple info pouvait me faire…
Cela dit… Il fallait aussi me voir deux jours plus tard sur cette même terrasse en train de pester et de taper du pied de rage parce que je n’avais pas de connexion internet sur place et que je n’avais donc pas su avoir de places et que c’était… « sold out ». J’en aurais pleuré !
Vous devez sans doute maintenant  vous dire « Mais comment peut-elle faire une review du concert sans place ? ». Et bien… Une fois rentrée en Belgique, j’ai demandé à quelques amis d’ouvrir grand les yeux et les oreilles concernant ce concert. Et au bout du compte… me voici avec deux places et un nouvel ami dans la foulée ! (Et re-sauts… autour de la table du salon, cette fois !)
A ce titre, j’adresse donc un énoorme merci à Sabrina et Christophe pour m’avoir filé un gros coup de pouce. Rock’n’Roll bless you, les potes !

Entrons dans le vif du sujet… Avant Slash et ses potes, une première partie qui dépote, Ginger Wildheart. Six membres, cing gars et une fille, qui assurent sur scène et au son indéniablement très rock’n’roll.
Première constatation, la balance son est nickel. Ca s’entend… et ça se voit : j’ai sous les yeux l’instrument de mesure de l’AB. Au cours de toute la soirée, tant la première partie que Slash & Co feront preuve de respect envers le public en ne l’exposant jamais à un excès de décibels. Ceux qui pensent que le hard rock est le meurtre assuré des oreilles en seront pour leurs frais ce soir. J’ai passé l’entièreté de la soirée sans avoir eu besoin de mes bouchons d’oreilles et ai apprécié chaque seconde et chaque note de musique de ce concert. Monsieur l’ingé-son de Slash, je t’aime… 
 
Ginger Wildheart a un bon contact avec le public qui se prête volontiers à leurs jeux : ils nous enrôlent pour les aider sur les chœurs d’une chanson en assurant la partie « Whole Whore » et, lorsque Todd Kerns, le bassiste de Slash, les rejoint sur scène, ils jouent « The Revolution Will Be Televised » et nous demandent de scander son nom tandis que chaque membre de Ginger Wildheart modifie la chanson d’origine et adresse un couplet à Todd… qui, à voir sa tête, ne s’y attendait pas vraiment! Chouette moment !
Certains morceaux m’ont méchamment rappelé un côté « Green Day ». Pour la musique jouée, notamment, mais également parce que les six membres du groupe effectuaient des petits sauts comme Billie Joe Armstrong sait si bien le faire.

 
Petite pause avant l’arrivée de Slash et de ses potes. J’en profite pour filer au stand merchandising acheter les deux albums de Ginger disponibles et au retour, constate à quel point je suis entourée de rockeurs dans l’âme : autour de moi, j’ai des T-shirts Motorhead, AC/DC, Led Zeppelin… Je repère même dans la foule un « frère » qui porte un T-shirt Sixx AM, side project de Nikki Sixx de Mötley Crüe avec James Michael au chant et DJ Ashba à la guitare. Vous savez, DJ… l’actuel guitariste des… Guns N’Roses (Ironie, ironie…). Bon, question fringues, je ne vais pas la ramener : je porte un T-shirt des Sex Pistols. Cela dit et pour votre info, je n’ai repéré dans la foule aucun T-shirt « I hate Axl »…
 

Salle comble...
 
Une fois que les techniciens ont assuré leur partie à eux, place aux artistes. On entre très vite dans le vif du sujet lorsque Myles nous demande si on est « ready to f**ing roll ». Tu parles mon vieux qu’on est prêts ! Démarrage avec « Halo » où les musiciens envoient un max. Frank Sidoris, le guitariste et Todd Kerns font des signes au public ; Slash, lui, se tient comme à son habitude à droite de la scène, imperturbable et concentré.
 
Le groupe enchaîne directement sur « Nightrain » des Guns pour lequel le guitariste chapeauté nous dispensera un solo d’enfer comme il y en aura tant ce soir-là. Lors de ces solos, il quitte généralement son côté de scène et s’approche du centre pour le plus grand régal des photographes présents ce soir-là. Après son premier solo, Slash obtient de son public des tapes dans les mains, des cris et des « hey hey hey » scandés comme si la foule n’était qu’une seule et même personne.
Lors du morceau, je repère une vigile de piquet juste devant la scène, pro jusqu’au bout des ongles : imperturbable et stoïque comme pas deux. Mais pour combien de temps encore étant donné l’ambiance déjà bien présente au bout du second morceau ?
 
Démarre alors « Ghost », extrait du premier album solo de Slash, sorti en 2010. Pour le coup, je ne peux pas m’empêcher de regarder Slash et d’être admirative devant la dextérité de ses doigts sur les cordes. J’entends bien le son de la voix de Myles, je vois bien que Todd, Frank et Brent Fitz, le batteur, assurent la partie chœurs de la chanson mais tout ce que je vois, c’est la vitesse à laquelle les doigts du grand bouclé bougent sur les cordes. D’autant que la version que nous avons en live me semble encore un tantinet plus accélérée par rapport à sa version d’origine, demandant dès lors une maestria d’autant plus précise. Wow !
 

 
Sur « Standing In The Sun », Slash quitte son côté et se positionne près de son batteur, chose qu’il fera à plusieurs reprises lors de la soirée. Lorsqu’arrive son solo, il échange sa place avec Myles Kennedy. Todd vient se placer à la gauche de Slash, Frank à droite et les deux guitaristes balancent la tête de bas en haut, tels les rockeurs qu’ils sont, envoyant dans la foulée une masse capillaire impressionnante. Parce que dans le monde de Slash, un rockeur aux cheveux courts n’est probablement pas un vrai rockeur. Même si on peut difficilement égaler Slash en termes de masse capillaire. J’ai beau chercher, je ne l’ai jamais vu avec des cheveux courts et encore moins non bouclés. Je l’ai aussi rarement vu sans chapeau et me demande, comme tant d’autres, comment ce dernier fait pour tenir sur cette impressionnante tignasse. Cela dit, ce couvre-chef fait partie intégrante du guitariste et de son monde : que ce soit sur les couvertures de ses albums solos, que ce soit sur les T-shirts ou encore sur la toile en arrière-fond de la scène, le chapeau est présent. Je suis prête à parier qu’il se fera enterrer avec !
 

Cherchez le chapeau, cherchez...
  

Sur « Back From Cali », Myles improvise et réajuste la chanson, le temps de glisser un « Brussels » dedans tandis que Slash fait des ronds en tapant du pied, le tout sans jamais perdre la note.
Lorsque le groupe joue « Been There Lately », un des morceaux de Slash’s Snakepit – un groupe side-project de Slash – je me rends compte que si le concert est sold-out, je n’ai toutefois jamais vu l’AB aussi remplie. En bas, c’est full ; les places assises sont toutes occupées et il y a du monde au balcon. Aux deux étages. On trouve même des fans agenouillés devant les premiers rangs des places assises, avec juste la tête qui dépasse du bord du balcon pour ne pas occulter la vue des gens assis derrière eux. On est nombreux mais on a tous sa place, en gros. 
 
Tous les gens présents ce soir-là le prouveront d’ailleurs à maintes reprises : il n’aura par exemple fallu que quelques secondes pour que le public reconnaisse « Civil War », au grand dam de Myles qui lève le pouce, genre « Waw, les gars, vous m’avez eu sur ce coup-là », lorsque la foule accompagne la mélodie en y posant des « Oooh ohhh ». Après son solo, Slash nous prouve encore une fois qu’il maitrise les cordes de guitare comme un pro et ajoute des effets en la levant vers le ciel ou en la faisant légèrement osciller pour rendre le son plus vibrant encore… Fin de chanson, un regard vers Brent et BAM, fin de la chanson.
 
Slash reste au centre de la scène tandis que les autres sont en retrait… Dans la fosse, j’en vois deux qui planent littéralement sur la foule avant de se faire choper par les vigiles. Et puis… Slash reprend sa guitare bien en mains et démarre. Les doigts touchent les cordes et devant lui, les bras sont levés. Pas pour applaudir. Pour sortir les téléphones et capter un moment unique. Le public ne crie plus, le public qui n’a pas de caméras sur son téléphone ne tape pas dans les mains. Le public écoute religieusement ce solo, comme envoûté. J’avoue que je suis moi-même complètement captivée par ce morceau, notamment par sa longueur. A côté de ce solo, les presque huit minutes de la version basique du thème de l’Exorciste paraissent assurément ridicules. Et pendant ce temps-là, ses comparses tiennent la mélodie de base en boucle sur laquelle Mr Saul Hudson – le véritable nom de Slash – pose ses propres notes : on s’emballe, on monte dans les aigus, on redescend dans la tonalité, on se détend… On passe tout bonnement par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel mélodique.
Slash se dirige alors vers les amplis situés dans le fond de la scène et attrape un bottleneck pour finir le morceau en mode « slide ». Frank et Todd le rejoignent, suivi de près par Myles et le groupe termine le morceau comme un seul homme.
A la fin de la chanson, c’est l’Ancienne Belgique toute ancienne qui lève les bras et scande le nom du guitariste. Là, je réalise que ce mec n’a pas un public devant lui mais une armée entière, toute dévouée à sa cause, quel qu’elle soit. Pour toute personne extérieure, cela pourrait avoir quelque chose d’inquiétant mais pour la fan de musique que je suis, c’est fascinant… d’autant qu’on ne sent peser aucune menace réelle. Je peux vivre centenaire, je me souviendrai toujours de ce moment-là, même si je sais que je vivrai encore de nombreux frissons musicaux d’ici mes cent ans.
 
Slash est probablement la star de ce soir mais Myles Kennedy sait également mener la foule. Lorsqu’il enjoint le public à frapper dans les mains pour bien démarrer « No More Heroes », celui-ci se prête volontiers au jeu. « No More Heroes » est une des (nombreuses !) chansons qui donne à Myles l’occasion de prouver à tous à quel point il assure vocalement. Sous une apparence plus ou moins passe-partout, le chanteur a un coffre incroyable et épatant. Et un côté sympa qu’on ne peut pas négliger lorsqu’il s’approche à plusieurs reprises du public pour lui taper dans les mains. Dans toute son humilité, on le voit plusieurs fois poser les mains sur ses hanches, nous regardant et secouant la tête, visiblement surpris par l’accueil que les belges leur avaient réservé.
 

  

Myles quitte alors la scène… pour céder la place à Todd Kerns qui va assurer la partie chant sur « We’re All Gonna Die » et « Out Ta Get Me ». Le bassiste s’en donnera à cœur joie sur les deux morceaux… notamment sur « We’re All Gonna Die » où il obtient un assist d’enfer de Slash qui… si, si, je vous l’assure, chante ! OK, c’est le refrain et ce sera une de ses rares contributions chantées de la soirée mais ça mérite d’être souligné ! Face à face, Todd et Slash se partagent le micro. Frank occupe la partie gauche de la scène avant d’être rejoint par Todd tandis que Slash se dirige vers son batteur. Fin de la chanson, le trio de guitaristes se tourne alors vers leur batteur qui finit la chanson en beauté dans un gros éclat de cymbales.
 
Après la prestation de Todd, Myles revient sur scène et les deux hommes se frottent les mains l’un de l’autre, une fois dans un sens, une fois dans l’autre ; signe de la complicité entre les deux chanteurs… Avant d’enchaîner sur « Not For Me », Slash nous gratifie d’un solo basé sur le morceau « Jazz Odyssey ». Cette fois, Slash restera de son côté de la scène pour envoyer son solo aux fans postés devant lui depuis le début de la soirée.
 
Moment plus doux ensuite avec « Starlight ». Enfin, doux, c’est beaucoup dire parce qu’une fois que le refrain arrive, ça envoie ferme, autant musicalement que vocalement. Cette chanson, présente sur le premier album de Slash, était l’une des deux contributions vocales de Myles et allait marquer le début d’une belle aventure humaine… et musicale. A la fin de la chanson, pendant le microscopique temps mort, Myles et Slash échangent un regard et, telle une machine bien rôdée, l’un comme l’autre assure comme un pro sa partie. Pas une fausse note, pas un temps de retard, c’est nickel et c’est que du bonheur ! 
 
Question morceaux instrumentaux qui tuent, nous n’étions pas encore au bout de  nos peines. Quoique « peine » ne soit pas le terme adéquat ici. Vraiment pas. Slash s’avance sur le devant de la scène. Myles a entretemps attrapé une guitare et se place devant la batterie avec Todd et Frank. Et puis, là, mes enfants…
Beaucoup de musiciens s’accordent pour dire que beaucoup de styles musicaux trouvent finalement leurs racines dans le blues. Clapton et BB King sont deux parfaits exemples d’artistes profondément imprégnés de musique blues et en ont fait leur signature musicale au fil des décennies. Pourquoi cette parenthèse sur le blues alors que je suis en plein concert rock ? Et bien… Le monde du rock n’a certes pas la même sensibilité que le monde du blues mais pourtant, il s’avère que les rockeurs sont eux aussi bien souvent de fins amateurs de blues. Slash l’est, du moins. Il nous l’a prouvé ce soir-là en nous délivrant une prestation épatante dans un genre musical qu’on lui connait évidemment moins. A tort d’ailleurs.
Je ne sais toujours pas comment ce type fait… Est-ce un morceau blues qui avait été écrit au préalable, peut-être dans un coin isolé chez lui ou s’approche-t-il du devant de la scène en laissant ses doigts « juste » glisser sur les cordes au fil de ses émotions chaque soir de tournée ? Je ne sais pas. Et peut-être que quelque part, je ne veux pas savoir. Je fais comme tout le monde. Je savoure le moment en écoutant ce morceau. Probablement autant que lui en le jouant.
 

  

Je remarque d’ailleurs que sa façon de jouer a fini par faire perdre son stoïcisme à la vigile dont je vous parlais au début de cet article. Lors du morceau, il se retourne et jette un regard vers le grand bouclé et sa guitare. Cela dit, j’avais repéré que le bonhomme s’était déjà retourné sur « Civil War » et « We’re All Gonna Die », désirant visiblement finalement profiter un peu aussi du spectacle. Ce n’est pas moi qui vais lui jeter la pierre… Je réalise cependant la frustration que doit parfois certainement entraîner ce genre de job où tu as le nez tourné vers le public quand les autres peuvent, EUX, regarder la star sur scène. 
 
« Apocalyptic Love », le second album de Slash comporte deux chansons à prénoms : Anastacia et Carolina, une bonus track. Le groupe avait joué « Carolina » à Brixton et Newcastle et je m’attendais à la voir intégrée à la setlist. J’apprécie le morceau pour son côté à la fois groovy et très rock’n’roll tandis qu’ « Anastacia » reste plus du côté rock’n’roll de la musique. Ce sera probablement ma seule et – très – minime déception : Carolina ne fait pas partie de la setlist. Anastacia fait l’affaire, bien sûr, mais je préfère l’autre chanson. Rassurons-nous, je n’ai pas boycotté le morceau en me bouchant les oreilles et en fermant les yeux et ai profité du moment. De chaque moment de la soirée, pour être honnête.
 
Après « Anastacia », « You’re A Lie », le morceau qui me donne une pêche d’enfer ! Lancé une fois au bureau en période de vacances scolaires, où je décidais de semer le trouble dans un étage bien trop calme à mon goût en augmentant un chouïa le volume habituel de ma radio, le tout en chantant à tue-tête. Qui a dit que Slash n’était pas idéal pour faire le tri dans ses armoires ? Ne me prenez pas pour une quelqu’un qui dérange l’ordre public, hein… J’étais de permanence et donc seule dans l’étage... Si je m’écoutais, je balancerais volontiers de la musique dans tout l’étage toute l’année mais la vie en société fait que, parfois, faut savoir un peu se tenir. Question d’éthique professionnelle, après tout. Par contre, question fringues, rien ne dit dans le règlement de travail qu’on ne peut pas porter de T-shirts rock’n’roll… Sur ce coup-là, notre cuistot, se… euh hum... se régale toujours à l’avance de me voir revenir de concerts pour mieux apprécier mes T-shirts. Mais tu sais, Fred rien… tout ça, c’est bien au-delà des T-shirts, c’est un truc ancré bien profond. C’est ptèt ça qu’on appelle une âme. J’pense que la mienne est musicale. Sinon, je n’aurais pas été là ce soir…
Bref, revenons à notre… plat de résistance de ce soir, shall we ?
 
Démarrage de « You’re A Lie » sur les chapeaux de roue : le riff de guitare qui tue, suivi de la rythmique démente de batterie tandis que Frank et Todd haranguent le public, la chanson est lancée ! Avant que Myles ne commence à chanter, une pauvre tache dans le public lance un gobelet vers la scène et Slash se ramasse le contenu plein pot sur la tête. On en aurait qui, pour moins que ça, auraient balancé leur guitare au loin et quitté la scène… Slash ? Il ne se laisse même pas démonter et continue la chanson comme si de rien n’était. En même temps, en 30 ans de carrière, j’imagine qu’il a vu pire qu’un gobelet sur le chapeau !
Quant à la chanson… elle est aussi efficace sur une scène que dans une voiture... ou un bureau. Quelle énergie ! Energie d’ailleurs aisément transmise au public qui saute, qui tape dans les mains. Dé-chai-nés !

 

Nouveau riff de guitare pour débuter une chanson. Une chanson que toute personne dans la salle connait assurément… « Sweet Child O’ Mine ». Elle la maîtrise tellement bien que lorsque Myles lève le bras, c’est la salle toute entière qui lui répond « Sweet Child O’ Mine… Oh oh oh oooh »… Et il nous montre son plus beau sourire et nous salue. La « Slash Army » lui refera d’ailleurs le coup sur la partie « Where do we go now »… Fin de la chanson, Slash donne un coup de poing sur le côté de  sa guitare et, tandis que Todd applaudit le public, tient la note jusqu’au bout, jusqu’à son extrême limite avant de clôturer en beauté ce grand classique des Guns.
Si j’ai au cours de la soirée constaté à plusieurs reprises la qualité des capacités vocales de Myles Kennedy, « Sweet Child O’ Mine » m’a aidé à faire un autre constat, tout personnel qu’il soit.
La voix d’Axl Rose a toujours été un signe distinctif chez les Guns mais sur ce coup-là, la voix de Myles Kennedy a une tessiture et une capacité telle qu’il peut techniquement et sans difficulté remplacer Axl Rose. « Chapeau » bas à Slash donc de s’être associé à ce chanteur qui lui permet de faire perdurer le côté Guns de sa carrière sur scène.
A l’inverse, et malgré l’énorme respect et tendresse que j’ai pour DJ Ashba, le style de Slash, sa façon de jouer font que sans lui, les Guns… ne sont plus vraiment les Guns.
C’est bien sûr un avis personnel mais cela étant, j’ai souvent vu sur le Net que les fans trouvaient qu’Axl aurait dû changer le nom du groupe parce que Slash n’en faisait plus partie. Alors que je ne me souviens pas avoir un jour lu que l’on reprochait à Slash d’avoir été un autre chanteur pour interpréter sur scène des morceaux des Guns… Et ça, c’est moche pour Axl. 
 
A la fin de « Sweet Child », Myles présente tous les membres du groupe et c’est à ce moment-là que... OUI, IL PARLE !! C’est Slash lui-même qui nous présente Axl… euh pardon… Myles.
Le groupe enchaine alors sur « Slither », une chanson de Velvet Revolver, autre side-project de Slash, où le public connait son moment à lui : les « hey » de la chanson, c’est lui  qui s’en charge…
Sur ce morceau, j’ai un méchant éclat de rire… Mon regard se porte à nouveau sur la pauvre vigile qui, cette fois, doit encore une fois attraper une personne dans le public qui « surfe ». Sauf qu’il ne le chope pas dans le bon sens. Du coup, les voilà en position 69, le pauvre surfeur tête en bas et la vigile tenant tant bien que mal de l’empêcher de finir la tête fracassée sur le sol de l’AB. 
 
Clap de fin. Pendant que Franck et Todd balancent les médiators de guitare au public, chose qu’ils ont d’ailleurs fait tout au long de la soirée à de nombreuses reprises, Slash s’approche du micro pour nous dire « On se reverra bientôt ». Ils quittent la scène, nous laissant souffler un peu avant le rappel…

Tournée générale de médiators pour la foule
 

Un homme passe, le public crie… Minute, ce n’est pas le bon type! De là où je suis, j’ai un angle de vue assez sympa. Quand je vois passer le chapeau haut-de-forme caractéristique derrière l’imposante batterie de Brent Fitz et derrière le mur d’amplis Marshall, c’est le signal que le groupe revient nous jouer au moins un dernier morceau. Si Slash a gardé le chapeau, il a laissé tomber le T-shirt Pepé le Pew. Du coup, ma copine bave. Cela dit, je dois lui donner raison : à 47 ans, il est vachement bien conservé, notre rockeur !

 

Les cinq acolytes nous jouent un autre morceau de Velvet Revolver, « Fall To Pieces ». Lors de celui-ci et pour la première fois de la soirée, je constate la présence d’un gamin qui doit avoir maximum 11 ans. Il est appuyé sur la rambarde du balcon du premier étage, il a la posture de quelqu’un qui s’ennuie et pourtant… Il ne remarquera même pas que je l’observais, il n’a jamais détaché ses yeux de la scène.
 
Nous avons ensuite droit à « Paradise City », un des morceaux les plus électrisants des Guns. La salle toute entière a les bras levés et tape des mains, accompagnés quelques instants par Frank, Todd et Myles qui donne le rythme… D’ailleurs, à y réfléchir, ce morceau a mis le feu à la salle toute entière, que ce soit devant ou sur la scène. Très honnêtement, à repenser à la soirée avec un maximum d’objectivité, j’ai rarement vu un public aussi bon et aussi dévoué. Bien sûr, je n’ai que le point de vue d’une soirée alors que le groupe a joué dans de nombreuses villes au cours des derniers mois. Pour eux, le public belge était-il impressionnant ou est-ce ainsi tous les soirs ? Allez savoir… Bien que… A ce titre, Twitter est un ami utile. Une visite sur le Twitter de Slash me donne vite l’info : le guitariste a généralement toujours un mot gentil pour chaque public devant lequel il a joué mais ne sombre pas dans la routine et salue les fans de façon différente à chaque fois… Pour nous, belges, le Twitter disait notamment ceci : « […] especially brilliant crowd in Brussels. U guys were amazing! » ( […] public particulièrement brillante à Brussels. Vous avez été épatants, les gars !).
Les cinq gars qui étaient sur scène, chacun en leur « grade et qualité », étaient tout aussi impressionnants. Plus même. Slash est indéniablement la personne pour qui tous ceux présents ce soir-là étaient venus mais Brent Fitz, Frank Sidoris, Todd Kerns et – bien sûr – Myles Kennedy ont assuré comme des pros et dégagent une énorme sympathie. Plusieurs fois au cours de la soirée, ils ont fait signe à leur public, lancé des sourires, jeté des regards. On a beau dire mais ce sont parfois les petites choses qui font un gros effet !
Fin du morceau, fin du show aussi… ils s’attardent encore un peu sur scène, le temps de lancer encore un paquet de médiators au public, en n’oubliant pas les balcons… même si le second étage est un peu loin à atteindre. Un dernier mot, un dernier salut… Bye-bye les gars…et merci !

"Salut, vous avez été géniaux... On se revoit bientôt..."
 

Pourquoi ai-je mis tant d’acharnement à vouloir en être ce soir-là ? Tout simplement parce que Slash, c’est toute une institution et un talent comme il en existe encore peu. Je ne nie pas le talent de guitaristes tel que David Gilmour, Peter Townshend ou Jimmy Page mais Slash, c’est tout un monde : c’est du rock’n’roll dans la plus pure tradition, c’est le gars poussé sur le devant de la scène par Nikki Sixx et ses potes de Mötley Crüe il y a maintenant presque 30 ans (et avec lesquels il a vachement bien appliqué le code « Sex, drugs & R’n’R dans les 80ies). C’est tout de même aussi un des rares – si pas le seul – types qui sort un album sous son seul nom et… qui ne chante sur aucune chanson. Parce que son nom seul suffit comme signe de reconnaissance. Parce qu’on sait que son truc à lui, ce sont les cordes de sa guitare et pas les cordes vocales. Et que ça lui va comme un gant. Ou comme un chapeau. C’est comme vous voulez.
 
Dju, les potes, j’ai vu une légende musicale. Un nom en plus à barrer sur la liste des types à voir avant d’aller un jour expliquer à Hendrix, Lennon, Morrison & Co que j’aurais apprécié qu’ils restent un peu plus longtemps avec nous.
Et ça, la copine qui m’accompagnait l’a probablement réalisé ce soir-là. Si elle n’était pas forcément emballée au départ, elle est sortie de l’AB en m’avouant avoir pris une énorme claque en pleine figure. J’aurai d’ailleurs droit à une bonne dizaine de « mercis » et à une des plus belles embrassades de ma vie en pleine rue.
Prêter un CD à quelqu’un pour lui faire découvrir un artiste et le voir devenir fan ? Emmener quelqu’un à un concert pour l’en voir ressortir des étoiles dans les yeux ? J’adore ça et je ne m’en lasse jamais… C’est que du bonheur ! Comme le concert de ce soir-là. Gravé dans le cœur.
 
Mais juré, craché… En rentrant, je n’ai pas fait des bonds autour de la table du salon. J’ai préféré me glisser sous la couette le sourire aux lèvres en adressant un « merci » télépathique à Mr Slash et ses amis. Merci d’être là et merci pour ces moments magiques.
Et, encore une fois… Sabrina et Christophe : MERCI et MERCI !
 

 

Update post-concert : Ginger Wildhearts m’avait tellement plu que je suis allée, comme à mon habitude, « gratter » un peu plus loin. Je me suis retrouvée exactement dans la même situation que le concert de Kasabian qui m’avait démontré que finalement, la musique, c’est l’histoire d’une grande « famille ».
Ginger, le chanteur de Ginger Wildhearts, a fait partie d’un groupe appelé Brides Of Destruction, fondé à la base par… Nikki Sixx. Vieux pote de Slash, certes, mais dans ce groupe, on trouvait également un certain Tracii Guns. Début des années 80, Tracii avait déjà monté un autre groupe et avait fait appel, pour ce faire, à un chanteur. Un certain… Axl. Rose. Ce groupe, d’abord baptisé L.A. Guns deviendra bien vite… Guns’N’Roses. Trois mois plus tard, Guns et Rose se disputent, Guns quitte le navire et est alors remplacé par… Slash.
Boucle bouclée. Bam ! 
 
 

Setlist :

-         Halo
-         Nightrain (Guns N’ Roses)
-         Ghost
-         Standing In The Sun
-         Back From Cali
-         Been There Lately (Slash’s Snakepit)
-         Civil War (Guns N’ Roses)
-         Rocket Queen  (Guns N’ Roses)
-         No More Heroes
-         Shots Fired
-         We’re All Gonna Die (Todd Kerns on vocals)
-         Out Ta Get Me (Guns N’ Roses with Todd Kerns on vocals)
-         Not For Me
-         Starlight
-         Blues Jam / Guitar Solo
-         Anastacia
-         You’re A Lie
-         Sweet Child O’ Mine (Guns N’ Roses)
-         Slither (Velvet Revolver)
Encore
-         Fall To Pieces (Velvet Revolver)
-         Paradise City  (Guns N’ Roses)

 

dimanche 14 octobre 2012

Noel Gallagher’s High Flying Birds – L’Aéronef (09/10/2012)


Je vous l’écrivais dans ma chronique de juillet dernier consacrée au Festival Rock Werchter : Noel Gallagher et moi, fallait qu’on se revoie… Tel un virus, ce sale gosse s’était insidieusement infiltré dans mon corps et avait fait chavirer toutes mes certitudes musicales grâce à sa voix et trois riffs de guitare. J’ai depuis été reprendre l’entièreté de la discographie d’Oasis pour m’y pencher avec beaucoup d’attention et force est de constater que si je ne suis toujours pas fan du groupe, j’arrive à faire abstraction de la voix légèrement trainante de Liam qui m’énerve tant pour apprécier les compositions terriblement efficaces de Noel.

L’équipe des High Flying Birds ne repassant pas par ma minuscule contrée et mon envie de les revoir étant tellement forte, je me suis expatriée le temps d’une journée à Lille. Pour ce concert, je suis accompagnée de mon inséparable acolyte de concert Audrey et nous serons rejoints le soir par deux autres amis, Eric et Sophie. Audrey et moi passons l’après-midi dans la galerie commerciale labyrinthique située au-dessus de la salle de concert (« C’était pas à gauche, Desigual ? » « Nan, j’pense qu’il faut prendre à droite… ». On prend à droite et… on s’y perd !), ptit souper dans une taverne avant de rejoindre la salle « L’Aéronef ». Petite salle d’une capacité de 2000 personnes, sa configuration fait penser à celle de l’Ancienne Belgique. A l’heure où nous arrivons, le devant de la scène est déjà bien occupé par les fans et… le premier étage tout autant. Nous finirons par nous poser côté gauche de la salle, sur les escaliers : nous nous doutons bien que nous allons ramasser niveau puissance mais la vue est idéale quand on dépasse à peine le mètre soixante.

La première partie du concert est assurée par Jake Bugg. Première constatation : il est jeune… TRES jeune ! Seconde constatation : son jeune âge ne l’empêche pas de maîtriser à merveille les cordes d’une guitare. Dès les premières notes, j’apprécie le moment ; au bout de quelques chansons, je suis convaincue : à la fin du concert, je file chercher son album au stand merchandising ! Qui s’avèrera être un moment d’intense frustration quand je m’entendrai dire que son album ne sortira que la semaine suivante… Raah !! Bon… on en reparlera peut-être sur ce blog, qui sait ?
Pour l’heure, le jeune homme nous joue quelques morceaux de son cru : la mélodie de l’un d’entre eux me rappelle étrangement « Boots Are Made For Walking »… Pour le reste, le fait que Jake Bugg soit associé à Noel Gallagher ne me surprend plus au bout de la troisième chanson : sans copier le style de l’ex-Oasis, il a dans ses mélodies un « son » qui rappelle indéniablement le Gallagher’s World.
Le garçon est laconique dans son contact avec le public mais nous mettrons cela sur le compte de sa jeunesse et d’un probable manque d’habitude. Ça viendra avec le temps… Parce qu’après tout, cela ne doit pas non plus être facile d’assurer la première partie d’un mec tel que Noel Gallagher. Le public vient voir le gars qui a écrit et composé quelques-uns des meilleurs hymnes musicaux des années 90 après tout. Ça pourrait vite virer en huées… et… non : le public respecte Jake Bugg et ses deux compagnons de scène. Suffisamment pour lui adresser des applaudissements en fin de set. Amplement mérités.

 
 
Les techniciens débarquent sur scène et ôtent le matériel de Jake & Co pour faire le soundcheck des instruments de Noel et de ses complices. Un des techniciens nous gratifiera de quelques pas de danse discrets dans le fond de la scène et un autre, guitare de Noel dans les mains, jouera trois notes avant de nous saluer genre « Merci, merci, je vous aime aussi ». Sont marrants les techniciens !
Audrey me tape sur l’épaule en me disant que certaines musiques utilisées en fond sont extras. De fait… J’ai au moins reconnu l’une d’entre elles : « Shoot A Hole Into The Sun », l’adaptation de « If I Had A Gun… » de… Noel Gallagher’s High Flying Birds. Trouvable sur l’album « Songs Grom The Great White North ».

Nous sommes alors tous plongés dans une lumière bleu électrique… Quelques cris retentissent sur le devant la scène, signal que le groupe arrive. Et effectivement, les cinq musiciens débarquent, plongés dans la pénombre. Avant de démarrer, Noel s’abaisse et règle le micro à sa hauteur : le technicien avait visiblement été un peu optimiste quant à la hauteur de son patron ! Guitare acoustique en mains, il se lance dans une petite impro, histoire de tester son instrument avant de donner le signal de départ de « (It’s Good) To Be Free ». Il fait un petit salut de la tête au public, demi-sourire sur le visage. Il a l’air de bonne humeur…

Fin de la chanson, Noel change de guitare et prend en main cette superbe Gibson ES-335 qui fait partie intégrante de son monde musical. Je m’étendrais un peu plus tard sur cette guitare car pour l’heure, c’est un des morceaux les plus énergiques de l’album qui démarre. « Everybody’s On The Run », également dernier single en date, a une pêche incroyable sur scène, probablement due à la montée en puissance progressive entre les différents couplets et le refrain. Quand il chante « You’ve been drifting and stealing, trying to walk in my shoes but they don’t belong to you », il y a quelque chose dans la voix de Gallagher, dans sa façon de l’interpréter, qui touche une corde sensible chez moi. Sur l’album, déjà, mais en live, c’est encore beaucoup plus fort. Et le pire, c’est qu’il me fait le coup plus d’une fois ! Vous allez comprendre en continuant la lecture…
Que dire dès lors de ce petit solo de guitare juste après le second refrain ? L’efficacité d’un Noel Gallagher tient, pour moi, dans ce talent à dispenser des mini-solos de guitare dans ses chansons à un moment-clé, juste ce qu’il faut pour te filer un frisson le long de l’échine sans en faire de trop…


 

Le groupe enchaine ensuite sur « Dream On » où le chanteur bénéficie du soutien de ses bassiste et guitariste qui font office de choristes pour le morceau. A la fin du morceau, Noel enlève sa veste en cuir. Bon… les choses sérieuses vont commencer, mes enfants !

Il ne m’aura pas fallu trois secondes pour reconnaitre « If I Had A Gun… » : un coup sur la grosse caisse de la batterie de Jeremy Stacey et trois passages sur les cordes de guitare me suffisent pour la reconnaitre, celle-là. Tout simplement parce que je l’aime. Parce qu’elle est belle. Parce qu’il y a quelque chose de magique à écrire une des plus belles chansons d’amour jamais créées dans l’Histoire de la Musique et la titrer « If I Had A Gun… » (Si j’avais un flingue…). Le jour où je l’ai entendue, j’ai crié au génie ! Et de fait,début de cette année, Mr Gallagher a tout de même gagné une récompense aux NME Awards qui le consacre désormais « Godlike Genius » (Génie à l’image de Dieu). Faut donc croire que je ne suis pas la seule à le penser… Il avait d’ailleurs trimballé le trophée avec lui en tournée et l’avait posé sur un ampli à Werchter. Connaissant le sens de l’humour du coco, on se demande bien pourquoi, tiens…
 

 

Pour l’heure, nous sommes à Lille et Noel Gallagher a démarré « If I Had A Gun… » à l’aide de sa guitare acoustique, sous une lumière jaunâtre et le reste de la scène plongé dans la pénombre. Il n’est pourtant pas seul : bien sûr, on devine le reste du groupe pas loin mais sur ce coup-là, c’est surtout le public qui montre qu’il est présent aussi en l’accompagnant au chant. A la fin du premier couplet, le spot jaune s’éteint pour faire place à une lumière bleue qui illumine toute la scène. A l’approche de la fin de la chanson, Noel sera à nouveau sous les « feux de la rampe » : la scène est toujours éclairée de bleu et le chanteur est mis en évidence sous un spot blanc. Lorsqu’il termine la chanson en nous adressant un « Love will burn this city down for you », il montre du doigt une personne devant lui… Et moi, pendant toute la chanson, j’ai lutté pour réfréner la montée de larmes d’émotions… sans succès.
Ma tendresse pour cette chanson est telle que je l’ai choisie au cours de chant dernièrement : si la chanter me fait un bien fou à chaque fois, elle a également su toucher mes compagnons de cours qui l’ont découverte et… trouvée superbe. «  My eyes have always followed you around the room ‘cos you’re the only God I’ll ever need…» (Je t’ai toujours suivie des yeux à travers la pièce parce que tu es le seul Dieu dont j’ai besoin)… On en revient finalement toujours au même sujet, nan?

Sur “The Good Rebel”, j’ai un doute… Plus je regarde le guitariste qui l’accompagne, plus je me demande si… si ce n’est pas Gem Archer ! Pour rappel, Gem Archer est le guitariste qui a accompagné Oasis entre 1999 et 2009 : après le départ de Noel, les deux guitaristes sont resté en bons termes et ne rechignent pas à apparaitre ensemble sur scène. De loin, Tim Smith et Gem ont une certaine ressemblance physique qui m’a induite en erreur… Après vérification, ce soir, nous avions bien Tim Smith sous les yeux.
Le morceau me donne l’occasion de constater à quel point la mécanique est bien rôdée entre ces cinq musiciens… ce qui n’empêche pas quelques improvisations de la part de Gallagher, à l’instar de la fin de ce morceau où il attrape sa guitare et en passe les cordes sur le pied de son micro…

Mini-pause, le public réclame Noel à corps… et surtout à cris ! Et lui hausse les sourcils avec son genre de « Ouais, ouais, j’arrive les gars», attrape un médiator sur le petit plateau fixé à son pied de micro et démarre « The Death Of You And Me ».
Au moment de démarrer le second couplet avec les mots « Hard Time », un ptit couac vocal. Il lève les yeux, histoire de vérifier si quelqu’un l’a repéré… T’inquiète, cela restera entre nous !
Il ne faut pas oublier que pendant presque vingt ans, Noel Gallagher n’a jamais vraiment occupé le devant de la scène, laissant – à de rares exceptions près – cette place à son cadet. Il a lui-même avoué, lors de la promo de Noel Gallagher’s High Flying Birds, avoir eu des difficultés à assumer le rôle de chanteur principal au centre de la scène et préférer de loin jouer de la guitare dans un coin discret.
Cette envie de discrétion et le respect qu’il porte à ses High Flying Birds se ressent sur scène : à plusieurs reprises lors de la soirée, Noel Gallagher n’hésite à rester dans l’ombre, au sens propre du terme, pour céder la place à l’un de ses musiciens. A Tim, notamment, qui assure parfois quelques parties guitares bien senties, notamment sur « The Death Of You And Me ».

 
Tim Smith en "solo"

Le groupe enchaine avec l’énergique « Freaky Teeth ». Depuis quelques morceaux, nous avons derrière nous des gonzesses qui ne peuvent s’empêcher de lancer des cris un peu bizarres à la fin de chaque chanson. Je comprends alors qu’elles crient « Léooon, Léééonnn », imitant à merveille le paon. Du coup, je me demande si la femelle crie aussi « Léooon ! ». Mais finalement, ces deux-là me faisaient plus penser à des dindes qu’à autre chose. Ce n’est que le lendemain, en y repensant, que je verrai une analogie entre LEON et… NOEL. Si c’était voulu, c’est tout de même un peu poussé. Pas certaine non plus que le copain sur scène n’y aurait pas vu deux cinglées.

Pour la chanson suivante, il opte pour une guitare acoustique et commence à gratter les cordes l’air de rien… Et pourtant, la mélodie me rappelle quelque chose… La pièce tombera bien plus tard : avant de démarrer une version acoustique de « Supersonic », Noel nous a gratifié de quelques accords de « Wonderwall », ne laissant dès lors aucun doute sur l’absence de la célèbre chanson du set.
Tim et Russell Pritchard, le bassiste, ont alors disparu de la scène. Jeremy est toujours derrière sa batterie mais se fait plus discret, jouant des percussions. Mais ici, c’est Mickey Rowe, le claviériste, qui montre de quel bois il se chauffe. Son association avec Noel sur ce morceau est tout bonnement parfaite : la balance guitare acoustique/piano donne à la chanson ce cachet unique. Encore une fois un parfait exemple de l’efficacité d’un équilibre adéquat au sein d’une composition musicale.
Puisque quasi-seul sur scène, je remarque d’autant mieux cette façon particulière de se tenir qu’a Noel : une fois sur scène et une guitare accrochée à son épaule, Noel Gallagher se tient rarement droit. Jambes légèrement arquées et dos arc-bouté, sa guitare semble lui rappeler tout le poids de la gravité terrestre. Cette façon de se tenir renforce évidemment encore un peu le côté fragile que j’ai parfois l’impression d’entr’apercevoir chez le britannique. Attention, n’allez pas non plus imaginer que je vois dans ce quarantenaire un homme fragile à protéger du reste du monde : Noel Gallagher est un homme qui se laisse peu démonter, il suffit de visionner quelques interviews pour se rendre compte qu’il a du répondant, généralement associé à ce sens de l’humour tellement pince-sans-rire qui fait – avouons-le – souvent le charme des British !
Cela dit… depuis longtemps, sa posture me rappelait aussi quelque chose mais je n’arrivais jamais à mettre le doigt sur ce quelque chose. Ce soir-là, mon angle de vue m’a donné la réponse : il y a en Monsieur Gallagher un petit air de… Gaston Lagaffe. Ce célèbre et génial personnage de BD sorti de nulle part qui finit engagé comme employé dans les bureaux de Spirou Magazine dieu sait comment. Depuis sa création, Gaston Lagaffe est un homme qui s’est toujours appliqué à passer le plus inaperçu possible mais qui n’y est jamais finalement arrivé. Tiens, tiens… Pourrait-on en dire autant de Noel Gallagher ?
La seule différence étant que Gaston essayait de passer inaperçu pour éviter toute forme de travail… ce qui est loin d’être le cas de Noel qui n’a jamais vraiment cessé de bosser depuis le début de sa carrière.



 

Le groupe poursuit alors sa session acoustique en jouant « D’Yer Wanna Be A Spaceman ? » : Russell quitte alors sa basse pour renforcer Noel à la une guitare acoustique.

A la fin de la chanson, c’est le retour de la Red Guitar pour « (I Wanna Live In A Dream In My) Record Machine ». Sur ce morceau, bien que Noel ait entre les mains une guitare électrique, il cède encore une fois la place à Tim pour le solo. Sur l’album, le morceau bénéficiait d’un orchestre pour assurer la partie cordes et d’une chorale mais malgré l’absence d’orchestre et de chorale ce soir, ces cinq-là se suffisent à eux-mêmes. Pas besoin d’en faire de trop, les cinq doigts d’une seule main agissent parfois avec plus d’efficacité qu’un excès de ptits doigts boudinés…

Nouveau changement de guitare pour… et mais minute !! Une autre rouge ? Jusque-là, j’avais toujours été persuadée que Noel jouait en alternance sur deux guitares, l’une acoustique et l’autre électrique. Révélation donc, il y a au moins deux Gibson ES dans les bagages du chanteur.
Les notes de synthé caractéristiques du début « AKA… What A Life ! » se font entendre. De l’album, c’est celle-là qui a reçu mon coup de cœur dès le début et dès les premières secondes. J’apprécie les chansons énergiques à la base mais si je l’aime autant, c’est surtout parce que le découpage instrumental y est aisé et rend la chanson géniale à l’oreille. Par découpage instrumental, je veux dire qu’à l’écoute une chanson, j’entends à peu près chaque instrument et sa partition spécifique à la chanson en sachant faire abstraction des autres instruments. Sur « AKA… What A Life ! », on retrouve – entre autres - de la basse, du piano, de la batterie et de la guitare électrique bien évidemment… Comme je le signalais plus haut, Noel joue des mini-solos bien placés dans ses chansons : « AKA… What A Life » en comporte notamment un, joué en enchainement après le second refrain (à partir de 2 :14 pour ceux qui ont l’album), qui me fiche des frissons comme pas deux.
Pas étonnant dès lors que ce moment me remplisse de frustration quand il décide d’opter pour la partition liée aux claviers au moment fatidique ! A chaque fois que je vois la chanson jouée en live, je me prends à espérer mon solo-frisson et… nada ! Raaaaah !! Maintenant, soyons francs, elle n’en garde pas moins son charme en version live et je ne voudrais pour rien au monde qu’il l’ôte de la setlist.

 
 
 Avant d’entamer le morceau suivant, Noel fait un peu la causette. Devant lui, quelqu’un tient un panneau indiquant « How do you feel ? » (Comment te sens-tu ?). Il prend le temps de la réflexion avant de nous lâcher que physiquement, il se sent… comme Keith Richards !
Le groupe démarre ensuite « Talk Tonight », chanson écrite en 1994, présente sur l’album « The Masterplan » (1998). S’il s’agit probablement d’une de ses plus belles ballades, la chanson a évolué depuis 1994 : la guitare électrique et le piano y ont maintenant leur place et s’intègrent à merveille dans le morceau. « Talk Tonight » reste une de mes favorites, probablement aussi un peu pour son histoire. Peut-être vous en parlerai-je un jour dans la rubrique « L’Histoire De… ».

Avant de démarrer « Soldier Boys and Jesus Freaks », Noel prend la peine d’écouter son public chanter et apprécie le moment. Ce même public passera d’ailleurs une grande partie du concert à chanter entre les différents morceaux du set, histoire de meubler les (courts !) silences.

Enchainement sur « AKA… Broken Arrow »… Je vous parlais plus haut de l’effet instantané que Noel a eu sur moi sur certaines phrases de ton album. Cette chanson aussi comporte une portion qui m’a fait vibrer et, à l’instar de « Everybody’s On The Run » plus tôt dans la soirée, j’ai là encore ressenti le ptit frisson qui fait du bien… A ce stade-là, c’est « une phrase, un geste et Noel fait le reste ». Autant vous dire que je ne m’en lasse pas !
A la fin de la chanson, Noel repère quelques spectateurs qui ont une bière à la main et s’adresse à eux en parlant du fait que l’on associe souvent un verre avec un bon moment avant de rapidement ajouter « Hé, moi, je suis en train de bosser ici ». Le public réagit au quart de tour et lui, de rajouter à peu près aussi rapidement, léger sourire aux lèvres « Bien que… je passe un bon moment, là ».

Ils enchainent alors sur « Half The World Away » où le public apporte son généreux soutien en accompagnant le facétieux Keith Rich… euh pardon… le facétieux Noel au chant. Nous vivons alors tous un moment magique : à la fin du second refrain, là où Jeremy tape deux fois sur sa grosse caisse, c’est le public qui tape deux fois dans ses mains, histoire de dire aux mecs sur scène « Tu vois à quel point on les connait bien, tes chansons, mon vieux ». Waw, c’était chouette !

Les six spots à l’arrière scène, maintenant de couleur jaune vif, se tournent alors vers Jeremy qui démarre un solo de batterie que je reconnais vite : c’est celui qui introduit généralement « (Stranded On) The Wrong Beach ». Bien appuyé vocalement autant par Tim que Russell, le public s’allie à l’équipe de choc quand vient le moment des « Me oh my »… Ici, question guitare, c’est Noel qui garde la main et, bien entendu, c’est le retour de la belle rouge.
Il est maintenant temps de vous parler de cette superbe Gibson… Certains types de guitares sont immédiatement associés à leur propriétaire : c’est par exemple le cas de la Gibson SG Cherry que l’on retrouve généralement dans les mains de Kelly Jones des Stereophonics.
 
 

Dans le cas de Noel Gallagher, sa Gibson ES-335 est effectivement partie prenante dans son monde musical : il n’aurait pas pu nous délivrer ces incroyables mélodies sans gratter ces six cordes ce soir. Un éclairage adéquat et la sobriété vestimentaire du groupe aident probablement mais là, ce soir, cette guitare rouge semble avoir une vie propre, semble être un membre supplémentaire du groupe. Parfois, par moments, on ne voit qu’elle… Parfois, par moments, Noel semble s’effacer complètement derrière elle… la rendant merveilleusement belle. A mes yeux, cette guitare est magique…
 

♫♪ Ce soir, je serai la plus belle... pour vous faire chanter ♫♪
Le show est fini, le groupe quitte la scène mais le public n’est pas prêt à les laisser partir : il tape dans les mains et scande le nom de Noel à tout va. Ce qui me perturbe un peu même si je m’y attendais… J’ai beau savoir que Noel Gallagher est la raison pour laquelle (quasi) tout le  monde est venu, c’est tout de même Noel Gallagher’s High Flying Birds qui est inscrit sur le billet d’entrée… Certes, c’est Gallagher qui est l’instigateur du projet. Certes, c’est lui qui a assuré l’écriture des chansons et certes oui, c’est aussi lui qui les interprète. Mais j’invite tout spectateur (et lecteur de cet article) à ne pas oublier que ce soir, ce sont cinq musiciens que nous avons eu sous les yeux. Pas un. Cinq. Et cinq bons de surcroit.
Les chansons de Noel Gallagher ont cette spécificité de comporter des segments d’instruments faisant partie intégrante de la beauté d’origine de la chanson. Il laisse une généreuse place à chaque instrument, probablement parce qu’il est lui-même multi-instrumentaliste mais, à moins de se lancer dans une session unplugged, il n’a pas encore autant de bras que Kali et ne saurait pas assurer tous les postes en concert.
Il a su s’entourer d’excellents musiciens sur cette tournée et n’a pas hésité plusieurs fois à leur laisser les coudées franches, preuve de la confiance qu’il leur accorde. Preuve aussi que, comme pour les chansons, les quatre High Flying Birds font partie intégrante du succès de ce soir.
Cela me semble donc la moindre des choses de vous rappeler au moins leur nom. Ce soir, nous avions donc devant nous :
-      Russell Pritchard à la basse, la guitare acoustique et aux choeurs
-      Mickey Rowe aux claviers
-      Tim Smith à la guitare et aux choeurs
-      Jeremy Stacey à la batterie

Le groupe revient sur scène… en nous applaudissant. Le monde à l’envers, non ? Cela dit, cela fait plaisir et on leur retourne volontiers leurs applaudissements amplement mérités après la prestation de ce soir.
Ils commencent leur rappel avec « Let The Lord Shine A Light On Me », superbe morceau musical. Si j’avais signalé apprécier la voix de Noel en général, il faut avouer que sur ce morceau, il assure comme un chef. Il laisse une fois encore le solo de guitare à Tim, préférant se tenir en retrait près de son batteur.

 
 

 Audrey m’attrape alors le bras et me demande s’il jouera « Wonderwall ». N’ayant pas encore réalisé à ce moment-là que nous avons déjà eu plus ou moins droit à « Wonderwall », je lui réponds que ce sera certainement soit celle-là, soit « Whatever ». Le public semble me donner raison puisqu’il réclame autant « Wonderwall » que « Whatever ». Ce sera finalement « Whatever »… et bon sang, il sait la pousser, sa satanée voix !
A la fin de la chanson, l’éclairagiste rallume les lumières de la salle et pour la première fois depuis le début du concert, le groupe peut voir ceux qui sont venus passer un moment avec eux. Noel prend bien le temps de regarder de gauche à droite son public avant de le laisser retourner dans l’ombre dans un fondu au noir…
A ce sujet, je ne peux pas passer outre du travail exceptionnel du ou des éclairagistes. Ceux-ci ont su à la fois mettre en évidence chacun des membres du groupe à chaque moment opportun et écouter avec attention la rythmique d’une chanson pour y adapter le jeu de lumière. Vous êtes des Kings of Lights, les gars !

 
 

La prochaine chanson me permet de mettre en évidence le seul bémol de la soirée. Les couplets de « Little By Little » sont vocalement bien plus bas que le pont et le refrain : cette particularité a mis en évidence les lacunes de l’ingénieur niveau balance sonore… En effet, question puissance, le public a méchamment dégusté ! Preuve en est que lors des couplets, la voix de Noel s’est quasi-littéralement fait engloutir par le son produit par les instruments… Lorsqu’il s’adressait au public, il était également  mal aisé de comprendre distinctement ce qu’il nous disait. Armée de bouchons, j’ai pu sauver mes cavités auditives mais ai à plusieurs moments reçu de fortes impulsions provenant du retour de son de la grosse caisse de la batterie à travers tout le corps. Il est fort probable que notre positionnement dans la salle ait joué son rôle mais je reste malgré tout persuadée que le volume sonore était un tantinet exagéré…

Revenons à notre concert... Noel reste sur scène et accorde sa guitare tout en discutant avec son public. Il dit que nous nous reverrons… dans un futur trèèèès lointain, laissant du coup entendre que cette tournée qui dure maintenant depuis 12 mois touche à sa fin et qu’il va rentrer dans ses pénates. Espérons que Sara, son épouse, ne tardera pas trop à lui lâcher à nouveau « Dis, tu ne penses pas qu’il serait temps de te remettre à faire de la musique ? » pour qu’il nous revienne avec de nouvelles compositions!

Début de chanson au piano, on identifie rapidement le début de « Don’t Look Back In Anger »… J’ai écrit plus haut que Noel était à l’origine de plusieurs hymnes musicaux : il va sans dire que « Don’t Look Back… » en fait partie. Lorsqu’il termine le premier couplet, il montre le public du doigt, comme un signal de départ, et là, la salle toute entière entame un « Sooo Sally can wait, she knows it’s too late… » du tonnerre de dieu.
Il pourra jouer cette chanson jusqu’à la fin de sa vie, il n’aura plus jamais besoin d’en chanter le refrain : il aura toujours devant lui des gens pour le faire à sa place. Autant une preuve de l’impact du musicien sur le public qu’une démonstration d’amour de celui-ci envers son créateur. Démonstration auquel Noel Gallagher’s high Flying Birds a certainement eu droit chaque soir de prestation au cours des douze derniers mois. On pourrait croire qu’au bout de 120 concerts qui les ont emmenés à travers l’Europe, les  Amérique du Nord et du Sud, la Nouvelle-Zélande, l’Australie et l’Asie, le groupe serait blasé... Lors du second refrain, mon regard se tourne vers Tim Smith : il a un large sourire sur le visage… Peut-être pas si blasés que ça, finalement…
 

 
J’avais écrit en juillet qu’aller revoir Noel et les High Flying Birds, c’était afin de soigner le mal par le mal… Suis-je guérie ? Et bien…
Si on considère que je n’arrive toujours pas à décrocher de leur album ; que j’ai passé un excellent moment ce soir-là ; qu’une fois rentrée à Bruxelles, ils me manquaient déjà et que quelques jours après, j’éprouve encore un peu ce manque, j’imagine que nos retrouvailles n’ont finalement fait que renforcer toute la tendresse musicale que j’éprouve pour le Manchesterien et ses comparses. Pas guérie, donc… Mais en même temps, la maladie de la musique est un des plus beaux virus au monde, non ?


Dernière petite note qui relève plus de l’anecdote amusante que du compte-rendu du concert… J’ai, comme à mon habitude, acheté un T-shirt fait office de souvenir de la soirée. Une fois rentrée à Bruxelles, je le regarde de plus près. Et commence à rire… il semblerait que les personnes ayant fait l’acquisition d’un T-shirt « World Tour » ont acheté plus qu’un simple T-shirt. De mon côté, je le considère désormais comme un T-shirt collector…

Je vous poste une photo ci-dessous… Cherchez l’erreur… ;)


 
Pas trouvé ? Bon, je reconnais que de loin, ce n’est pas facile. Penchons-nous donc dessus d’un peu plus près…


 

Info de dernière minute : pour mieux vous faire une opinion ou rechavirer au son des Noel Gallagher’High Flying Birds, un DVD live intitulé « International Magic Live at The O2 » est sorti ce 13 octobre.

Si vous voulez aller jeter une oreille sur les chansons de Jake Bugg, il suffit de vous rendre sur son website.

Setlist :

-         (It’s Good) To Be Free
-         Everybody’s On The Run
-         Dream On
-         If I Had A Gun…
-         The Good Rebel
-         The Death Of You And Me
-         Freaky Teeth
-         Supersonic (Acoustic with Wonderwall intro)
-         (I Wanna Live In A dream In My) Record Machine
-         AKA… What A Life!
-         Talk Tonight
-         Soldier Boys And Jesus Freaks
-         AKA… Broken Arrow
-         Half The World Away
-         (Stranded On) The Wrong Beach

Encore
-         Let The Lord Shine A Light On Me
-         Whatever
-         Little By Little
-         Don’t Look Back In Anger