lundi 27 février 2012

Un jour, un mot... "Fast"

Travailler dans l’urgence n’est bon pour rien et pour personne, c’est bien connu : ça met les gens sous pression, ça fait monter leur tension artérielle et leur rythme cardiaque… Bref, rien de très sain finalement.

Cela dit, quand on aime le boulot bien fait, « faut c’qui faut », comme on dit. Alors on s’active, on cavale, on fait chauffer le téléphone, on sature les serveurs de mails, on dit aux pigeons voyageurs de se tenir prêts, on chausse des rollers de compétition…

Malgré cela et pour tout dire, j’ai beau être blasée, il existe encore des jours où je reste étonnée face à certaines situations et à la réaction de certains de mes interlocuteurs. Et j’insiste lourdement sur le « certains ». Et le « réaction ». Ou plutôt le manque de réaction…



Bad Meets Evil – Fast Lane (Hell: The Sequel, 2011)
Mobb Deep – Give It Up Fast (Hell On Earth, 1996) Yes, it’s Hell, c’est du rap…
U2 – Fast Cars (How To Dismantle An Atomic Bomb, 2004) Bonus track
Winfield’s Locket – Fast (Winfield’s Locket, 2010)
Tracy Chapman – Fast Car (Tracy Chapman, 1988)


George Michael – Fastlove (Older, 1996)
Megadeth – Fast Lane (Th1t3en, 2011)
Fiona Apple – As Fast As You Can (When the Pawn…, 1999)
Fetish – So Fast (So Many Prophets, 2001)
The Flower Kings – Fast Lane (Unfold The Future, 2002)
Kasabian – Fast Fuse (West Ryder Pauper Lunatic Asylum, 2009)
Goldspot – So Fast (Tally Of The Yes Men, 2005)


R.E.M – So Fast, So Numb (New Adventures in Hi-Fi, 1996)
Napalm Death – Sink Fast Let Go (Smear Campaign, 2006)
Tom Petty & The Heartbreakers – Grew Up Fast (She’s The One OST, 1996)
Circle Jerks – Live Fast, Die Young (Group Sex, 1980)
The Smiths – Nowhere Fast (Meat Is Murder, 1985)


Johnny Cash - Georgia on a Fast Train (The Adventures of Johnny Cash, 1982)
Incubus – Nowhere Fast (Make Yourself, 1999)
The Manic Street Preachers – Faster (The Holy Bible, 1994)
Paul Weller – Fast car / Slow Traffic (Wake Up the Nation, 2010)
Stone Temple Pilots – Fast As I Can (Stone Temple Pilots, 2010)


Don Blackman – Fast Lane (Listen, 2006)
Mark Knopfler – Think Fast (Last Exit To Broolyn OST, 1989)
George Harrison – Faster (George Harrison, 1979)
Mary J Blige – Nowhere Fast (Growing Pains, 2007)
Gorillaz – Superfast Jellyfish (Plastic Beach, 2010)
Within Temptation – Faster (The Unforgiving, 2011)



Il y en a même qui insistent sur le sujet...
The Eagles – Life In The Fast Lane (Hotel California, 1976) et Fast Company (Long Road Out of Eden, 2007)
Fire Inc. – Nowhere Fast (Streets of Fire OST, 1984) écrite par THE Jim Steinman qui l’a refilée – comme quelques-unes de ses autres compos – à….
Meat Loaf – Nowhere Fast (Bad Attitude, 1985)


Sans oublier les albums :
Paul Wall – Fast Life (2009)
Hadise – Fast Life (2009)
Joe Jonas – Fast Life (2011)
Larry Johnson – Fast & Funky (1974)
Jimmy Dawkins – Fast Fingers (1969)
Mötley Crüe – Too Fast For Love (1981)


Geri Halliwell – Scream If You Wanna Go Faster (2001)
Lester Bowie – Fast Last (1974) Rien à voir avec THE David du même nom, s’pas…
Custom – Fast (2002)
Merle Travis - Guitar Rags & A Too Fast Past (1994) Compilation
Dynamite Hack – Superfast (2000)
Stray Cats – Let’s Go Faster! (1990)


The Curtains – Fast Talks (2002)
Kelly Willis – Fading Fast (1996) Rien à voir avec THE “Mr John McLane”…
Restless Heart – Fast Movin’ Train (1990)
Michael Bloomfield – Living In The Fast Lane (1980)
The Mekons – Fast Product (1979)
The Tractors – Fast Girl (2001)


Sans oublier les BOs de la franchise ciné « Fast And Furious »…

Voire même des noms de groupes ou d’artistes…
Fastkill
Colorfast
Fast Eddie
Fastball



Fast Food Rockers (Ca ne s’invente pas… et ça ne s’écoute pas non plus d’ailleurs)
Fastway
Fastlane
Fastlane Candies (C’est du belge, mesdames et messieurs!!)


Ajoutons aussi cette jolie confusion des anglophones quand il s’agit d’expliquer ce que signifie le nom du groupe « Depeche Mode »…
Et non, il ne s’agit pas d’une traduction « Fast Fashion ». Il ne faut pas aller chercher si loin : il s’agit tout simplement du nom d’un magazine de l’époque…
En outre, quitte à traduire le titre du magazine, il faut bien évidemment voir « dépêche » dans le sens de la nouvelle, de l’information… et la traduction donnerait donc plus vite « Fashion News ». Un nom à prendre pour un cover band du groupe anglais ?



Bref… je réalise toujours plus que « avancer deux fois plus vite que les autres n'amène pas forcément à une victoire quand t'es quand même obligé d'attendre les trainards ».
Cela dit, c’est aussi bien mal me connaître : quand il n’y a pas moyen d’avoir l’info en frappant à la porte, je lance des cailloux à la fenêtre, tiens… Quitte à exploser la fenêtre au passage. Vous voilà prévenus : éloignez-vous des fenêtres… ;p)

dimanche 12 février 2012

L'histoire de... Whitney Houston et "I Have Nothing" (1993)

Quel drôle de réveil que ce 12 février… Tu ouvres l’ordinateur, te connectes sur Facebook et vois soudainement qu’un nombre impressionnant de vidéos de Whitney Houston ont été postées. Là, tout de suite, tu sais au plus profond de toi que tes potes n’ont pas passé leur temps à poster ces vidéos pour lui souhaiter bon anniversaire et que ces posts sont liés à quelque chose de plus tragique… De fait. Whitney Houston – The Voice – n’est plus. A 48 ans, la filleule d’Aretha Franklin s’est est allée rejoindre d’autres grandes chanteuses…
J’avais écrit en janvier 2010 sur le groupe Facebook une chronique la concernant en m’appuyant sur la chanson « I Have Nothing ». Vous trouverez ci-après cette chronique réadaptée…

Whitney est née en 1963, dans le New-Jersey, état fétiche du réalisateur Kevin Smith. Dernière-née d’une famille de 3 enfants, c’est sa maman qui lui fait découvrir le monde musical. En effet, dès l’enfance et ce jusqu’au début de l’âge adulte, elle accompagne sa maman dans des concerts divers. Eglises, night-clubs ou autre, Cissy emmenait avec elle sa cadette… A 14 ans, Whitney pose sa voix sur un single du « Michael Zager Band » et Zager propose à Cissy d’aider sa fille à obtenir un contrat dans une maison de disques. Cissy refuse d’abord, sur la sage décision que Whitney finisse d’abord ses études avant d’entamer une quelconque carrière.

Peu de gens (moi y compris, entendons-nous bien…) savent qu’elle n’a pas démarré de suite comme chanteuse mais comme… mannequin. Elle apparaîtra en couverture du « Seventeen Magazine », devenant par ailleurs la première femme « de couleur » à faire la couverture du magazine. Pour preuve :


Et en termes de « premières », l’américaine va tracer plus d’une voie tout au long de sa carrière. Mais nous en reparlerons plus loin…

Elle signe son premier contrat musical en 1983 après avoir impressionné Clive Davis, alors à la tête d’Arista. Mais Whitney ne démarre pas de suite l’enregistrement de son album. Persuadé du talent de sa pouliche, Davis veut attendre d’avoir les producteurs adéquats pour ce premier opus : il attend donc que ceux-ci soient disponibles avant de démarrer quoi que ce soit.
Son premier album, sobrement intitulé « Whitney Houston » (Vous avez remarqué le manque d’imagination de l’époque où on prenait bien souvent le nom de l’artiste comme titre de premier album ?), a des débuts hésitants mais décolle finalement grâce au single « You Give Good Love ». Et pas qu’un peu… A l’époque, en 1985, il devient l’album le plus vendu au monde pour une jeune première. Elle a été détrônée depuis par une certaine Britney Spears mais quoi qu’il en soit, à ce jour, « Whitney Houston » s’est vendu à plus de 25 millions d’exemplaires dans le monde.

Aux Grammy Awards, elle obtiendra la récompense de la « Meilleure performance pop féminine ». Plus amusant encore, elle interprète ce soir-là « Saving All My Love for You » et sa performance lui vaudra un Emmy Award dans la catégorie « Meilleure performance dans une émission télé ».

Une dernière anecdote… Cela rejoint l’idée de « premières » mentionnée plus haut et les plus jeunes d’entre vous pourraient être surpris de ce qui va suivre. Dans les 80ies, on était loin de faire preuve d’une grande ouverture d’esprit quant à la couleur de la peau. Les noirs, les mexicains… pas droit à être trop « exposés » ! Ou alors sous des conditions particulières ou avec grincements de dents de la part de certains. Il y en a qui me diront que c’est encore le cas… Peut-être… mais de nos jours, faut admettre qu’on voit plus de gens dit « de couleur » à travers les médias. Des artistes tels que Jennifer Lopez, Jay-Z, Janet Jackson, Will Smith ou autres doivent une fière chandelle à Whitney.
Je m’explique : Houston est arrivée à une période-phare où les médias se voyaient fortement critiqués de mettre plus en évidence des musiques au style plus « blanc », au détriment d’artistes d’origine américano-africaine. Les médias s’adaptent donc et « How Will I Know », alors son single, tournera en boucle sur MTV… entraînant une augmentation des ventes pour Houston et une ouverture culturelle certaine. Cette anecdote ouvrira ainsi la voie à foule d’autres artistes afro-américains…


Mamselle Houston a, dans les 80ies et 90ies, un sacré palmarès de records à son actif : sa tournée de 1987 la fait entrer comme première afro-américaine dans le Top des personnes les plus riches, elle enregistre la chanson officielle des JO de 1988 et reverse tous les bénéfices à des actions caritatives, elle devient la seule artiste au monde à entrer dès la première semaine à la fois dans les charts anglais ET américain avec son album « Whitney » (1987), le concert qu’elle donne à Norfolk pour les soldats américains et leurs familles est diffusé sur HBO et donne à la chaîne un des plus hauts taux d’audience depuis sa création… Bref, vous avez compris…

Bien sûr, ça n’allait pas rater : le cinéma lui fait les yeux doux mais comme à ses débuts, elle prend le temps avant de se lancer dans cette nouvelle aventure… Et cette première expérience filmique, je crois qu’à coup sûr, vous la connaissez car… qui a pu passer en 1992 (voire encore maintenant d’ailleurs) à côté du film « Bodyguard ». Je ne vous citerai pas les records et les récompenses obtenues par cet album seul… Allez juste un chiffre : 44 millions d’albums vendus dans le monde.

Etant donné que Whitney a sorti une bonne cinquantaine de singles, j’avais les coudées franches pour faire mon choix (ce qui, au passage, n’est pas toujours des plus aisés) et m’était dite que j’allais prendre une qui n’appartenait pas à cette BO. Raté ! Mais je ne l’ai pas prise pour rien non plus…

« I Have Nothing » est écrite par David Foster et Linda Thompson. Le premier est connu pour ses multiples compositions-productions et la seconde, peut-être moins mais a pourtant quelques anecdotes à son actif. Thompson a écrit les paroles de « No Explanation », chanson comprise dans la BO d’un autre film-culte, un certain… « Pretty Woman ». Elle a aussi écrit les paroles de la chanson officielle des JO d’Atlanta 1996, interprétée par Céline Dion. Mais ce que peu savent, c’est qu’elle a aussi partagé un temps la vie d’un King. LE King. Elvis quoi!

La vidéo de « I Have Nothing» est dirigée par Steve Barron. De ce réalisateur irlandais qui a appris le métier en démarrant avec des calibres tels que Richard Attenborough (A Brige Too Far) ou Ridley Scott (The Duellists), nous retiendrons plus volontiers son travail sur les vidéos de « Billie Jean » de Michael Jackson, de « Take On Me » de A-Ha, de « Money For Nothing » de Dire Straits ou de « Rosanna » de Toto plutôt que le film « Les Tortues Ninja » de 1990.

« I Have Nothing » avait été nominé en 1992 aux Oscars mais a perdu face à « A Whole New World », la chanson-titre du dessin animé Aladdin. Six ans plus tard, Whitney enregistre « When You Believe » avec Mariah Carey, chanson du dessin animé « Le Prince d’Egypte ». La chanson obtiendra l’Oscar de la Meilleure Chanson Originale. Comme quoi, on apprend toujours de ses défaites…


Les années 90 et le début du nouveau millénaire seront plus mouvementés pour la métisse. Son mariage avec le rappeur Bobby Brown, leurs fréquentes disputes et des histoires de drogue viendront entacher sa réputation. Elle continue à sortir des albums qui ont du succès mais qui n’égaleront pas les ventes de « Bodyguard ». Pourtant, en 2001, Whitney signe avec sa maison de disque le contrat le mieux payé de toute l’histoire de l’industrie musicale en empochant 100 millions de dollars (plus royalties !) pour l’enregistrement de 6 albums. En 2005, elle se la joue « Viva La Bam » ou « The Osbournes » dans une série la filmant, elle et sa famille, dans sa vie de tous les jours…

Sa séparation avec Brown en 2006 sonne comme une renaissance et elle reprend sa carrière en main. Elle sort en 2009 l’album « I Look To You » qui reçoit des critiques positives… La voix de Houston est désormais plus grave, plus rauque mais ne pénalise pas l’album pour autant : Cinquemani, journaliste chez Slant Magazine, écrira à l’époque que « Houston semble vivante et heureuse de l’être ». Une phrase qui résonne bizarrement aujourd’hui…

J’ai déjà vu fleurir, depuis ce matin, maints articles ou commentaires d’individus concernant son décès assumant que Whitney Houston avait certainement fait une overdose, qu’elle avait des problèmes dans sa vie… car comme d’habitude « Faites une erreur un jour, on vous la rappellera toujours ». A ces gens, à ces médias, un petit cours de « prudence médiatique » et de « respect de l’être humain » ne ferait certainement pas de mal… A l’heure où j’écris ces lignes, le médecin légiste est probablement toujours en train d’écrire son rapport et il me semble donc très mal avisé de spéculer sur quoi que ce soit lorsqu'on ne sait... rien. 

A ceux qui disent « Oui mais bon, on ne l’a pas vue, ces derniers temps », je répondrais que ne pas voir un artiste sur une scène ou devant nos écrans ne veut pas dire qu’il ne fasse rien. Milieu des 90ies, Whitney Houston avait, via sa société de production, acquis les droits pour une adaptation du film « Sparkle » (1976). Houston avait l’intention d’engager Aaliyah pour jouer le personnage central mais le décès de la jeune femme en 2001 en décidera autrement. Le projet est pourtant resté dans le cœur de Whitney Houston qui, à force de persévérance, est arrivée à ses fins. « Sparkle » sortira sur nos écrans fin 2012 et marquera la dernière apparition à l’écran de Mme Houston.

Je ne suis pas une fan absolue de Whitney Houston mais ma passion musicale fait que j’ai appris à respecter des artistes pour l’influence musicale qu’ils apportent ou ont laissé dans le Monde de la Musique. Je la respectais, bien sûr, pour ses incroyables aptitudes vocales mais mes recherches m’ont amenée à voir plus que sa voix… Elle a également inspiré maints autres artistes, parfois fort éloignés de son propre style : Mariah Carey, Alicia Keys, Lady Gaga, les Destiny’s Child…

Il y a fort à parier que ce soir, le public présent dans la salle où se tiendront les Grammys aura une pensée pour l’artiste lorsque Chacka Khan et Jennifer Hudson – deux artistes qui connaissaient bien Mme Houston - lui rendront un dernier hommage. Chanté. Bien sûr.






mardi 7 février 2012

L'Histoire de... "Walk On The Wild Side" (Lou Reed, 1972)

Saviez-vous Lou Reed vient en Belgique? Le 15 juin prochain, à l’Ancienne Belgique… Ne vous emballez pas, les places sont parties aussi vite que les stocks de sel en pleine saison hivernale.
Je vous offre ici une (piètre ?) consolation en évoquant une des chansons de Mr « Velvet Underground Goes Solo ».

« Walk On The Wild Side » est l’une des chansons les plus connues de Reed, présente sur l’album « Transformer » sorti en novembre 1972. Sur ce même album apparaît aussi « Perfect Day » dont je ne manquerai pas de vous parler un jour.

Lorsque Lou Reed écrit « Walk On The Wild Side », il a en tête de faire découvrir à son auditeur des personnages que peu de gens auraient eu l’occasion ou l’envie de rencontrer ainsi que leur périple avant d’arriver à New-York.
Ce qu’il faut savoir, c’est que ces personnages ne sortent pas à proprement parler de l’imagination du talentueux musicien puisque Holly, Candy, Little Joe, Jackie et Sugar Plum Fairy ont bel et bien existé.

Pour mieux les connaître, il faut que je vous parle du célèbre Andy Warhol. Ce dernier est étroitement lié à la vie professionnelle de Reed puisque c’est Warhol qui a révélé le Velvet Underground au monde entier. C’est aussi lui qui est responsable de cette célèbre pochette d’album du Velvet, la « pochette à la banane » :


Warhol devient le manager du Velvet en 1965 et intégrera le groupe dans son projet « Exploding Plastic Inevitable ». Ce projet, novateur pour l’époque, proposait des projections des films de Warhol, accompagnées de représentations des habitués du studio The Factory, le tout soutenu par la musique du Velvet Underground.

The Factory, plus tard rebaptisé The Silver Factory, c’est tout un univers : un studio entièrement peint en argenté où se mélangeaient personnalités du monde artistique, musical… Mick Jagger, Truman Capote ou encore Dali ont frôlé les murs couleur aluminium de ce studio à une époque.


Le studio permettait à Warhol de donner libre cours à son talent artistique, sous toute forme qu’il soit. Pour ce faire, il s’était adjoint la compagnie de nombreuses personnalités : comédiens de « films pour adultes », drogués, membres de la jet-set, philosophes, dépressifs…
Tout ce petit monde cohabitait joyeusement et participait pleinement à l’œuvre du Grand Maître. Parmi eux, les « Warhol Superstars », un ensemble épatant constitué de gays, de transsexuels, de drag-queens, de bisexuels... mettant en avant le pop-art et la liberté artistique et sexuelle développées pendant les 60ies.

Le Velvet Undergound a donc un moment donné croisé le chemin de ces « Superstars »… En fréquentant le petit monde Warholien, Lou Reed rencontrera ou entendra parler de Holly Woodlawn, Candy Darling, Joe Dallesandro, Jackie Curtis et Joe Campbell, alias Sugar Plum Fairy, et écrira ainsi une des chansons qui deviendra une de ses plus belles signatures musicales.
Interviewée en 2008 pour le journal britannique « The Guardian », Holly dira avoir eu la surprise de sa vie en entendant la chanson pour la première fois parce qu’elle n’avait jamais rencontré Lou Reed. Elle prendra contact avec l’artiste et lui demandera comment il avait découvert son histoire. Réponse de l’intéressé : « Holly, tu es la plus grande gu** de la ville… ». Loin d’être vexée, elle rencontrera Lou et ils deviendront amis.


Le sujet plutôt délicat de « Walk On The Wild Side » n’a pas empêché la très conservatrice BBC de diffuser la chanson. N’allez pas croire qu’ils ont fait preuve d’une grande ouverture d’esprit : les patrons de la chaîne n’avaient tout simplement pas saisi toute l’ambiguïté des paroles de la chanson… Comme quoi, la poésie Reedienne n’est pas accessible à tous…
Les américains ont été plus subtils et RCA, la maison de disques, avait alors retravaillé la chanson pour en éliminer une partie qu’ils jugeaient trop scandaleuse : « Walk On The Wild Side » passait ainsi de 4:12 à… 3:37.

Pour revenir brièvement sur l’aspect technique, il faut souligner que l’album dont est tirée la chanson a pour producteurs deux grands fans de Reed. Rien de moins que Mr Ziggy Stardust himself, David Bowie, et le défunt Mark Ronson, membre des Spiders of Mars.

Si le Velvet Underground a fini par s’éloigner de Warhol, Reed rend encore hommage à l’artiste dès qu’il en a l’occasion, le considérant à jamais comme son mentor. Au final, nous n’aurions probablement jamais eu l’occasion de pouvoir entendre cette superbe chanson s’ils ne s’étaient pas un jour croisés…

La Silver Factory n’existe plus, Warhol s’en allé mettre le souk au Paradis (ou en Enfer ?) et le Velvet Underground est maintenant depuis longtemps six pieds sous terre mais il nous restera toujours au moins de cette époque « Walk On The Wild Side ». Thanks Lou !