vendredi 15 mai 2015

B.B. King... ou quand, certains jours, le blues est vraiment triste.


Ce matin, la nouvelle est tombée… comme un couperet qui fait mal. Très mal. BB est parti. Ça peut vous paraitre stupide mais… j'en ai eu les larmes aux yeux. Peut-être parce que hier, je me disais encore qu'il fallait que je surveille attentivement ses dates de tournée lors d'un éventuel retour en Europe. Depuis le départ de Lou Reed en 2013, j'ai réalisé que – quelque part – j'avais eu beaucoup de chance de le voir sur une scène quelques mois avant son décès. Depuis ce jour-là, je me suis juré d'essayer d'aller voir le plus grand nombre de légendes avant qu'ils ne nous quittent. McCartney, Clapton, les Stones, Paul Simon font partie de cette liste d'artistes que j'ai vus sur scène. BB King faisait partie de ceux que je voulais "rencontrer". Mais cela ne se fera pas…

J'éprouvais une grosse tendresse pour Monsieur King, pour une raison bien particulière : c'est lui qui m'a "appris" à aimer le blues. Avant la création de ce blog, j'écrivais déjà des chroniques qui étaient postées sur Facebook. Je prenais une chanson et, la semaine suivante, me servait d'un élément pour parler d'une autre chanson. Cela pouvait tout aussi bien être un producteur identique, un artiste qui avait repris la même chanson, un ingénieur son ou un réalisateur de clip vidéos communs.
Avec Billy Preston, le fameux 5e Beatles, j'avais trouvé un lien vers BB King. Sauf que… le blues, ce n'était pas vraiment mon univers. Pas du tout, même. J'ai donc emprunté six ou sept albums de King, que j'ai écoutés en boucle pendant la semaine, tout en apprenant à connaître le talentueux guitariste pour écrire ce fameux article. BB King m'a fait tomber amoureuse du blues, m'a fait sourire et vibrer au son de sa guitare, la jolie Lucille aujourd'hui orpheline de sa moitié…

Revoici donc ce que je disais de lui le 25 novembre 2009…
(A noter que les chiffres ont été réadaptés pour "coller" à 2015 et que quelques informations additionnelles ont été apportées dans l'article, en bleu)




Je pensais avoir trouvé les détenteurs des carrières les plus longues avec des gars tels que Clapton, Richards ou Dylan qui éclatait le score avec 56 ans de carrière mais ils sont battus à plates coutures par Mister King avec ses – tenez-vous bien – 67 ans de carrière ! Gloups ! Juste pour vous donner une indication : BB King jouait déjà sur scène alors que les trois précédents avaient entre 2 et 6 ans !

BB King est né Riley B King le 16 septembre 1925 dans l’état du Mississippi à une époque où il n'était pas drôle d’être black… Pour rendre les choses encore un peu plus difficiles, sa mère quitte le domicile conjugal alors qu’il n’a que 9 ans et son frère aîné a déjà fait l’expérience de la prison alors que BB n’a que 4 ans. Venant d’une famille de fermiers, il est embauché très jeune pour travailler dans les champs… Rien ne le prédispose donc vraiment à devenir le guitariste légendaire qu’il allait être des années plus tard…

Savez-vous d’où lui vient ce surnom de « BB » ? Pour le savoir, il faut remonter jusqu’en 1948 à l’époque où BB était à Memphis. A l’époque, il travaillait pour la radio WDIA où il présentait une émission de blues d’une durée de 15 minutes. Cette radio a eu une grosse influence sur certains artistes, tel Elvis, et constituait en elle-même une révolution puisqu’elle était une des premières radios à cibler un public exclusivement noir. Cette station était située sur Beale Street et BB King hérita du surnom de Beale Street « Blues Boy » d’où… BB King.
Après avoir dans un premier temps aidé au développement économique de la rue, cette dernière a fini par tomber en désuétude au fil des années… malgré le fait que le Congrès américain l’ait officiellement décrétée « Maison du Blues » en 1977. Il faudra attendre les 80ies pour voir le quartier reprendre vie et on peut aujourd’hui aller écouter de bons morceaux de blues dans certains clubs et cafés. Tiens, par exemple, au numéro 143… le BB Kings Blues Club.

Cette station de radio ne sera d’ailleurs pas uniquement le « fournisseur » du surnom de BB : elle sera tout simplement l’origine de sa vocation… Le jour où T-Bone Walker vient à la radio pour y jouer un morceau « live », BB prend une claque. C’est décidé, il aura une guitare… même s’il doit en voler une, dira-t-il des années plus tard !
Sa première chanson est un échec total mais attire tout de même l’attention d’un certain Sam Philipps qui deviendra producteur de ses morceaux suivants. Juste pour l’info, Sam Philipps n’est autre celui qui fondera Sun Records, la maison de disques qui révélera Roy Orbison, Carl Perkins, Jerry Lee Lewis ou encore Johnny Cash et Elvis ! Bref… la carrière de BB est maintenant lancée et les 50ies seront les années King… Rien qu’en 1956, BB donnera 342 concerts ! Pas mal, hein ?

Essentiellement guitariste de blues, cela ne l’empêche en rien de se mêler à d’autres mondes musicaux. Ainsi, en 1969, BB fera la première partie des Rolling Stones. La particularité de cette tournée était que le show durait parfois jusqu’à 3 heures… et que la performance des Stones durait, elle, … 75-80 minutes. Les British laissaient donc finalement plus la scène à leur première partie qu’à eux-mêmes. Vous allez me dire « Ouais mais c’est ch**ant. On vient pour le plat principal, pas pour les zakouskis ! ». Ouais, ben sachez que parfois, c’est encore l’apéro le meilleur moment d’un repas et dans ce cas-ci ça se vérifie !

Question collaborations, BB King est épatant ! En 1988, il perdure dans le rock avec les irlandais de U2 lors de la sortie de l’album « Rattle and Hum » et les accompagne même en tournée sur ce coup-là. Rappelons tout de même qu’à cette époque, BB a 64 ans… mais qu’on ne le dirait pas. La preuve en images :


Et quel public mes amis… Je vous conseille le film de cette tournée où vous entendrez BB lâcher un « Je ne suis pas doué avec les cordes… » à un Bono amusé. Irrésistible !

Il termine le 20e siècle par une collaboration avec Monsieur Clapton le temps d’un album intitulé « Riding With The King » (Quoi de plus logique après tout !)… Excellente collaboration entre ceux que le magazine Rolling Stone a élu meilleurs guitaristes numéros 3 (pour BB) et 4 (pour Eric) en 2003 ! L’amitié semble au rendez-vous entre ces deux-là puisque BB apparaîtra en 2007 lors de la seconde édition du Festival Crossroads, à 81 ans… et les doigts toujours aussi peu rouillés ! Je vous laisse le soin de juger par vous-même :


Vers 4’, il fait un très beau discours à l’attention d’Eric… émouvant. (Pour ceux qui ne comprendraient pas l’anglais et qui voudraient savoir ce qu’il dit… Demandez et je me ferai un plaisir de vous mettre une transcription).
BB fera encore l'honneur au public du Crossroads Festival de revenir pour les éditions de 2010 et de 2013. Il y a fort à parier que l'édition 2016 sera empreinte d'une pointe de tristesse pour Clapton et ses amis...

BB, c’est donc 59 albums uniquement sous son nom, 15 Grammys, une place au Rock’n’roll Hall of Fame, une étoile sur Hollywood Boulevard, une mention de son nom dans la chanson « Dig It » des Beatles et plus de 15 000 journées sur les routes… Vous allez me dire : et la vie privée là-dedans ? Et bien… disons que BB a une notion particulière de la vie de famille.
Bien qu’ayant été marié deux fois, ces mariages ont été des échecs en raison de ses trop fréquentes absences… Une seule est restée dans sa vie, entraînant la jalousie des autres femmes qui lui disaient « C’est moi ou Lucille ! ».

Qui est Lucille ? Et bien Lucille est une merveilleuse demoiselle qui, selon les dires de BB, lui a apporté la célébrité, l’a maintenu en vie et nourri, lui a littéralement sauvé la vie aussi… et ne l’a jamais abandonné. BB lui a même sauvé la vie une nuit de 1949 : il devait jouer dans un club lorsque deux hommes se disputent à propos d’une femme, provoquant un incendie. L’endroit est évacué… Lorsque BB se rend compte que Lucille n’est pas près de lui, il retourne à l’intérieur du club pour aller la sauver et depuis, ils ne se sont plus quittés. Lucille est tout simplement la meilleure compagne de sa vie… sa guitare. Une superbe Gibson acoustique. Baptisée ainsi en souvenir du prénom de la  jeune demoiselle à l’origine de la bagarre… et de l’incendie qui s’ensuivit.


BB et... Lucille, la superbe Gibson
© Philippe Taka

J’écrivais la semaine dernière sur mon mur que « Nat s'écoute en boucle une chanson avec 2 solos de Dieux de la Guitare... ». Vous aurez compris que l’un d’eux n’est autre que BB mais quel pourrait bien être cet autre dieu ?? Je ne vous fais pas languir et vais faire plaisir au(x) fan(s) de Pink Floyd de ce groupe en vous présentant la collaboration de BB avec David Gilmour :



Sympa, hein ? Celle-là, elle doit avoir tourné sur ma bécane au moins 30 fois depuis mon post !
Mon ami Gaël demandait qui étaient mes Dieux suite à ce post mural mais le fait est qu’ils ne sont pas « mes » dieux. Les gars de cette trempe-là sont des Dieux tout courts. Des mecs qui ont abattu les frontières musicales par leur façon de jouer… La musique ne s’en porte que mieux… Et voir un type de 89 piges qui a su rester passionné par ce qu’il fait, ça me touche…
PS : je ne vous fais pas l’affront de vous demander si vous aviez reconnu l’homme qui joue dans la vidéo de présentation avec BB et Billy ? On est quand même loin de John MacLane ou de Korben Dallas, non ? Ceci dit, il faut reconnaître qu’il se débrouille bien à l’harmonica, le Bruce Willis… non ? ;)"

J'ai vu passer sur Twitter et Facebook bon nombre de statuts disant "The Thrill Is Gone". C'est vrai… et faux à la fois. Parce que si j'ai beau être déçue de ne jamais pouvoir le voir frôler les cordes de la belle Lucille, je sais que, finalement, à chaque fois qu'une radio passera du BB, à chaque fois que mon lecteur audio me donnera du BB, j'aurai un petit sourire en pensant à ce grand lascar à la bonhomie, à la générosité et à l'humilité légendaires. Tiens… ça aussi, c'est un peu pourquoi je l'aimais tendrement, BB.
Je terminerai juste par une phrase qu'il a dite, que l'on entend dans la vidéo du Crossroads Festival (entre 6:28 et 7:12) et qui prend aujourd'hui une résonance un peu particulière…

"So I'll say to all of you May I live forever
But may you live forever and a day
Because I'd hate to be here
When you pass away
PS : and when they lay me out to rest
As I mentioned I'm 81 now
May the last voices I hear be yours"
                                       - B.B. King

(Alors je vais vous dire à tous :
Si je pouvais vivre à jamais,
Puissiez-vous vivre à jamais et un jour de plus
Parce que je détesterais être ici
Quand vous vous en iriez.
PS : et quand ils me mettront en terre,
Comme je l'ai dit, j'ai 81 ans maintenant,
Puissent les dernières voix que j'entende être les vôtres)

Allez va jouer avec tes amis là-haut, tu as eu une vie bien remplie et tu en as fait profiter beaucoup de gens. Merci BB… merci pour tout ça.


lundi 20 avril 2015

L'histoire de… "Michelle" (The Beatles, 1965)

Enregistrée en "one take" aux mythiques studios Abbey Road (dans le studio 2 pour les puristes) le 3 novembre 1965, Michelle est une de ces nombreuses chansons à prénoms écrites par les Beatles. Lucy, Jude, Prudence, Madonna, Sadie, Carol, Eleanor, Julia, Maggie, Rita et bien d'autres sont quelques prénoms dont les Fab Four ont fait usage pour titrer leurs morceaux. Certains sont de vibrants hommages à des personnes ayant existé, d'autres sont des personnages cousus de toutes pièces, au fil de notes de musique.

Dans le cas de Michelle, c'est... assez mystérieux.
Le côté incertain de l'origine de Michelle provient certainement du fait que la chanson ait été écrite en plusieurs étapes, sur une période de plus ou moins dix ans.

Paul McCartney en compose les bases lorsqu'il est encore étudiant au Liverpool College of Art, vers la fin des années 50.
Quelques années plus tard, il a fait la connaissance de John Lennon et les deux musiciens sont souvent ensemble, notamment lors de soirées estudiantines. Durant l'une d'entre elles, Paul joue son morceau en y ajoutant des mots en français pour se donner un style et s'attirer les bonnes grâces des demoiselles. Une bonne dizaine d'années plus tard, Lennon se souviendra de cette mélodie et de ce "truc français" et encourage McCartney à dépoussiérer le morceau pour en faire une bonne chanson.

McCartney veut conserver le côté "frenchie" du morceau et se tourne vers l'épouse d'un ami, professeur de français, pour l'aider dans sa tâche. C'est ainsi elle qui apportera le "ma belle". Quelques jours plus tard, le célèbre gaucher reviendra pour lui demander la traduction française de "These are words that go together well" ("sont des mots qui vont très bien ensemble") et intégrera les deux versions dans la chanson finale.

Pour les ponts ("I Love you, I love you, I love you", etc.), McCartney ne se cache pas d'avoir été inspiré par la chanson I Put a Spell on You de Nina Simone.
Bien que nettement plus jazzy, il n'est effectivement pas difficile de percevoir le moment qui a su inspirer McCartney pour sa propre chanson en écoutant la chanson de Simone.



Mais qui est Michelle? Certains pensent qu'il s'agit de Michelle Philipps, la jolie blonde du groupe américain The Mamas & The Papas. Mais une autre histoire, un peu plus singulière, a été divulguée il y a quelques années.
Dans le milieu des années 60, les Beatles sont donc en plein enregistrement de leur futur Rubber Soul. A la même époque, un autre chanteur est présent à Abbey Road : Richard Anthony. McCartney et Anthony se lient d'amitié et discutent entre les prises. A l'époque, Richard Anthony est toujours marié à sa première femme… Michelle. Certaines rumeurs disent que le Beatles n'était pas insensible aux charmes de l'épouse de l'interprète d'Isty Bitsy Petit Bikini. D'autres disent que McCartney, appréciant cette amusante coïncidence, a offert la chanson à Richard Anthony… qui l'a refusée. Il ne souhaitait tout simplement pas heurter la sensibilité de son public – principalement féminin – avec une chanson qui porterait le prénom de sa femme. Il refusera donc Michelle et laissera les quatre de Liverpool en faire bon usage pour leur propre intérêt.

Vous l'aurez compris si vous avez écouté les infos ce soir, ce choix de chronique n'est finalement pas tout à fait innocent. Richard Anthony, une de ces nombreuses idoles des sixties, s'est éteint hier et est allé rejoindre quelques copains là-haut. Mon père passait le 45 tours de Et J'entends Siffler le Train lorsque j'étais enfant mais même si les années ont passé, je me souviens encore de cet état un peu mélancolique qu'elle provoquait chez moi. Son morceau A Présent Tu Peux T'en Aller, plus rythmé et sympathique, n'a par contre plus du tout la même saveur aujourd'hui…





Michelle obtiendra, en 1967, le Grammy de la meilleure chanson de l'année 1966. On la trouve sur l'album Rubber Soul qui contient d'autres hits tels que Drive My Car, In My Life, Girl ou encore I'm Looking Through You. Cette dernière fait partie de ces nombreuses chansons reprises par d'autres artistes : elle a notamment été interprétée par The Wallflowers pour la BO du film I Am Sam. On l'écoute?



Elle ne vous rappelle rien, la voix du chanteur des Wallflowers? Pourtant, elle est assez proche de celle de son papa… Papa qui connaissait plutôt bien les Beatles : le 28 août 1964, à New York, il leur a fait découvrir les joies de l'herbe. Déjà entendu parler de… Bob Dylan?

Depuis sa tournée 1993, McCartney n'a joué que très peu le morceau, si ce n'est dans des pays francophones (il ne l'a toutefois pas jouée chez nous, en Belgique, lors de son précédent passage en 2012).
Il l'a cependant interprétée le 2 juin 2010, pour une Michelle un peu particulière. Cette dernière a par la suite avoué n'avoir jamais imaginé qu'un jour, un Beatles lui chanterait cette chanson qui porte son prénom. Paul McCartney, lui, s'est contenté d'introduire le morceau en expliquant qu'il espérait que le mari de ladite Michelle lui pardonnerait cette légère incartade.




lundi 30 mars 2015

Noel Gallagher’s High Flying Birds – Ancienne Belgique (22/03/2015)

Je vous le disais dans ma précédente chronique, Paris n'était que le premier rendez-vous d'une série de trois dates avec Noel Gallagher's High Flying Birds.
Je ne sais pas ce qui m'attend à Werchter mais dieu sait que ce concert-ci m'aura procuré un sacré lot d'émotions.
Avant, pendant mais aussi… après le concert!

Pour la partie "avant", résumons en disant que, ayant un potentiel billet en trop, j'ai proposé à pas moins de onze personnes de m'accompagner… sans succès. Que le samedi matin, je me retrouvais devant un ultimatum : trouver quelqu'un qui pouvait me ramener chez moi (Aaah, le défaut d'habiter le trou du c** du monde où le dernier bus qui t'y ramène passe à 23h30… Easy quand tu habites en région liégeoise et le concert se termine à Bruxelles à… 22h30) ou dormir dans la gare des Guillemins. Par chance, je trouvais deux âmes bienveillantes qui ont accepté de m'aider à retrouver mon humble demeure. Que Chris et Gilles soient donc encore une fois remerciés pour ce coup de pouce…

Pendant… Aaah mes gens…
Durant la semaine, j'ai expliqué autour de moi que je savais que j'aurai la même setlist qu'à Paris parce que Gallagher – il le reconnait lui-même – est un grand paresseux qui aime conserver ses habitudes. Ce n'est après tout pas pour rien qu'il a écrit une chanson qui s'intitule "The Importance of Being Idle" (L'importance d'être paresseux)…
On m'a demandé quel était dès lors l'intérêt de les revoir… Il y en a deux.
Le premier intérêt est purement numérique : le Zénith de Paris, c'est un peu plus de 6200 places, l'Ancienne Belgique, c'est 2000 places. Il est aussi un peu affectif : même si j'ai apprécié le Zénith et son acoustique assez bonne pour une salle de cette envergure, mon cœur est sévèrement accroché à l'Ancienne Belgique où j'ai vu des artistes tels que les Pixies, Slash, Miles Kane ou encore Lou Reed avant qu'il ne nous quitte.
Le second intérêt est… Noel Gallagher lui-même. Toute personne qui connait un tant soit peu le musicien sait qu'il n'est pas expansif. En concert, il ne parle pas beaucoup, un peu comme Jack White, d'ailleurs. Mais il s'exprime tout de même plus que le génie américain et… de manière plus personnalisée. Chaque concert est différent parce que s'il est avare de paroles, Noel Gallagher observe. Devant lui, dans le fond de la salle, dans les gradins, sur les côtés de la scène, il voit tout… Il semble aussi avoir une sacrée aptitude pour lire sur les lèvres et comprendre ce qu'un fan attend de lui. Donc… comme le public est différent à chaque concert, chaque moment passé avec lui et ses musiciens est toujours un instant "à part", petit bout de vie unique dans une tripotée de concerts.
Voilà donc pourquoi assister à deux concerts de Noel Gallagher's High Flying Birds n'est dé-fi-ni-ti-ve-ment jamais la même chose.

Venons-en à proprement parler au concert… Etant installée du côté droit à Paris, j'avais prévu de le placer cette fois du côté gauche afin d'avoir un meilleur angle de vue sur Russell Pritchard et Jeremy Stacey, respectivement bassiste et batteur. Difficile encore une fois d'atteindre Stacey, un peu trop reculé par rapport aux autres membres du groupe. Par contre, à moins de serrer un jour Pritchard dans mes bras, je ne pense pas que je serais jamais plus proche de lui que ce soir-là : bien que sold out en moins de cinq minutes, en arrivant dans la salle à vers 19h30 (soit une demi-heure avant l'apparition de la première partie), j'étais au second rang à peu près devant lui.
Avant de vous relater du concert, parlons de la première partie, Paul Newsome. Après un début de show intéressant, je me suis malheureusement assez vite lassée car j'avais l'impression d'entendre à chaque fois le même morceau. J'admets que la configuration acoustique n'aide pas à varier la tonalité d'un set… J'avoue également que sur ce point, le fait d'avoir vu une première partie pleine de peps à Paris - qui m'avait bien plu -(Black Rivers, pour rappel) n'a pas aidé.

Paul Newsome...
... et son guitariste.

A l'instar de Black Rivers et de Gallagher, Paul Newsome est originaire de Manchester… mais là n'est pas le seul point commun entre ce beau monde. Parce que si Newsome était à l'AB ce soir-là, ce n'est pas un hasard : c'est même très certainement un choix délibéré de Noel Gallagher himself.
Newsome nous présentait son premier album solo (Electric And Palms) mais est aussi le guitariste de Proud Mary, groupe fondé en 2001 et premier band signé sous le label Sour Mash, label appartenant à… Noel Gallagher. Le groupe a d'ailleurs un sacré palmarès à son actif puisqu'il a tourné avec The Who, Paul Weller (deux amis de Gallagher aussi, tiens!), Neil Young ou encore… David Bowie.
Milieu des années nonante, avant Proud Mary, Newsome faisait partie de The Ya Ya's. Comme tout jeune groupe, ils jouaient sur scène dès qu'une opportunité se présentait. Bien sûr également, ils recroisent toujours les mêmes personnes dans les clubs et festivals où ils se produisent. Ainsi, Paul Newsome devient pote avec le guitariste d'un groupe débutant : les deux bands feront d'ailleurs leurs premiers concerts à Londres ensemble. Ce groupe débutant, c'était… Oasis. Je ne vous fais pas l'affront de vous nommer ledit guitariste…
A noter également que la tête de Paul Newsome me disait quelque chose, comme une impression de "déjà vu". A juste titre puisque Paul apparait dans les vidéos d'In the Heat of the Moment et Ballad of the Mighty I. Mais si… observez bien! Cherchez après le béret! ;)


Petite pause. On observe les techniciens installer le matos de Noel et des High Flying Birds…

Brin de papote entre une guitare et une batterie...

Le groupe arrive, sur la musique instrumentale de Shoot a Hole into the Sun… Comme à Paris, les garçons portent des vestes : Tim Smith porte un blazer bleu à fines rayures assez chic, Mike Rowe porte – il me semble – la même veste qu'à Paris, Russell Pritchard a sur lui une veste kaki boutonnée presque jusqu'au dernier bouton du dessus. A l'inverse, Noel a laissé de côté sa veste de cuir et arrive en polo bleu marine, son pass NGHFB attaché à sa ceinture et pendant négligemment  sur sa hanche droite.

Non, rassurez-vous, Noel Gallagher ne boude pas... ;)

Le groupe démarre Do The Damage avant d'enchainer sur (Stranded On) The Wrong Beach et Everybody's On the Run. Je me rends compte que finalement, les deux albums du groupe ont une sonorité commune, un petit quelque chose qui fait qu'en live, le mélange des albums Noel Gallagher's High Flying Birds et de Chasing Yesterday se fait assez harmonieusement. Après ce trio de chansons, le groupe joue Fade Away qui, bien qu'issue du catalogue Oasis, fonctionne bien dans l'univers NGHFB. J'avais remarqué, sur un ampli à la droite de Stacey un paquet de Kleenex et avait lâché, amusée, à ma copine que c'était certainement pour que Noel puisse se moucher puisqu'il trainait depuis Paris une bonne crève dont il semblait avoir du mal à se défaire. Eeeuh… effectivement, entre deux chansons, il s'est dirigé vers la boite pour en faire bon usage... 

Electric lights...
Concentration optimale pour The Chief...

Gallagher s'avance vers l'avant de la scène, demande à son public s'il va bien et s'éloigne du micro pour tousser un bon coup. Je sentirai parfois, sur certains morceaux, que le chanteur est "sur le fil" au niveau de la voix en raison de ce satané refroidissement. Toutefois, cela ne l'empêchera pas d'assurer tout le long du concert et de conserver une voix qui possède des amplitude et capacité vocales assez impressionnantes par rapport au frère derrière lequel il est resté "caché" autant d'années.
Il annonce qu'ils vont jouer un morceau du nouvel album, qui n'est autre qu'In the Heat of the Moment.
Ici apparait une première différence significative avec le concert du Zénith. A Paris, le public a chanté en chœur le début de la chanson, le refrain, allant même jusqu'à chanter les na na na na na de fin de refrain. Mais là où le public de la salle française s'est arrêté à la fin du premier refrain, la foule de l'Ancienne Belgique a continué plein pot jusqu'à la dernière note de la chanson. Impressionnant, trippant à mort! Le frisson qui démarre du bas du dos pour remonter tout le long de la colonne! Le pire? (Enfin, "pire") Cela n'allait pas être le dernier de la soirée…

Frissons... FRISSONS!

Lock All the Doors surfe sur l'énergie d'In the Heat of the Moment et Riverman apporte un peu de répit après deux morceaux dynamiques, en permettant au public de se reposer avec un titre plein d'harmonie et – osons l'écrire – de douceur musicale.



Visuellement, The Death of You and Me reste peut-être mon moment préféré de tout le concert : ses couleurs rougeâtre, verte et orangée font un beau mélange… La sonorité de ce titre m'a toujours fait penser à une mélodie de foire foraine et l'image de carrousel sur l'écran géant me conforte dans cette impression. Comme à Paris, le brass band est toujours bien présent aux côtés des cinq musiciens mais ce soir, je ne peux que les deviner puisqu'ils sont installés derrière la colonne d'amplis devant moi. Invisibles mais bien là car je les entends à plusieurs reprises durant la soirée…

Alors... elle n'est pas jolie, notre fête foraine à l'Ancienne Belgique?

Ce jour-là avait lieu au stade Roi Baudouin la finale de la Coupe de Belgique qui voyait s'affronter Anderlecht et le Club de Bruges. Précisons que plus tôt dans l'après-midi, certains supporters avaient élu provisoirement domicile sur le Boulevard Anspach, fief de l'Ancienne Belgique. Ils l'avaient tellement bien envahi que leur hyperactivité a poussé les forces de l'ordre à intervenir en fermant l'accès au boulevard et, notamment, l'arrêt de métro le plus proche de l'AB.
Pourquoi vous raconter cela et quel est le lien avec le concert? Et bien… Où qu'il soit, Noel reste un homme de football… même quand des équipes en lice n'ont rien à voir avec la compétition anglaise ou Manchester City, son équipe-fétiche (représentée à l'AB par quelques écharpes, dont une au balcon, qu'il repèrera). Il a donc pris le soin, avant d'entamer You Know We Can't Go Back, de prendre des nouvelles de l'issue du match, remporté par le Club de Bruges.

♫♪ You know we can't go back... Bruges won and no-one can change thaaaat... ♫♪

Champagne Supernova m'offre une seconde dose d'adrénaline pure avec un public qui répond (bien!) vocalement présent encore une fois. Smith assure superbement la partie guitare électrique, la batterie de Stacey et les claviers de Rowe sont ici moins apparents, la basse de Pritchard est elle aussi plus discrète mais en l'ayant sous les yeux, je sais maintenant ce que la guitare à quatre cordes apporte comme plus-value au morceau. Gallagher, lui, gratte la guitare acoustique en nous chantant un de ses grands classiques "Oasisiens". Mais quand il commence à chanter la partie Cos people believe that they've gonna get away for the summer. But you and I, we live and die, the world's still spinning round. We don't know why why why et que l'écran derrière lui montre des visages du public, je me les prends plein pot dans la figure, ces paroles…

Enchainer sur Ballad of the Mighty I était la meilleure des cures puisque cette chanson me fait le même effet que Everybody's on the Run : bonne énergie et un riff qui me fait tripper grave. Cette Gibson ES 355, que j'appelle "la belle rouge", sort déjà des sons incroyables mais le mécanisme en-dessous des cordes permet à Gallagher d'amener des "vibes" qui donnent une saveur additionnelle au morceau. Ainsi, après son solo, lorsqu'il recommence à chanter (Followed you now to the end of the world…), il utilise ce levier pour faire durer la note et la faire 'osciller' avant de rejouer de bonnes grosses notes bien costaudes. WawWawWaw… Sé-dui-te, comme toujours, par la belle rouge.

La "belle rouge"... également la nouvelle bannière du blog
(grâce à 'The C.G'... Encore merci à lui pour ce ptit cadeau!)

Le groupe enchaine sur Dream On avant de jouer The Dying of the Light. Cette dernière est déjà un pur régal sur l'album mais l'est encore plus une fois jouée en live. Si les High Flying Birds sont plongés dans une pénombre bleue alors que Noel est baigné d'une lumière blanche éclatante, The Dying of the Light est une de ces chansons où, si l'on prête l'oreille, on entend chaque "ligne musicale" présente et où on les apprécie à leur juste valeur. C'est grâce à un morceau comme celui-là que l'on a l'extrême certitude que chaque personne sur cette scène est là à sa juste valeur.


Les cinq musiciens enchainent avec The Mexican, extrait du dernier album en date, et jouent ensuite AKA… Broken Arrow. Avant le lancer le morceau suivant, Digsy's Dinner, Gallagher joue avec un des boutons de sa Fender avant de pointer du doigt une de ses pédales d'effet et de lâcher un "f** off" venant du cœur mais pas assez éloigné du micro que pour passer inaperçu, déclenchant un franc rire dans le public. Pas familiarisée avec les pédales d'effet, j'imagine que le son produit par son essai l'a interpellé, qu'il s'est rendu compte qu'une desdites pédales était enclenchée alors qu'elle ne devait pas l'être et qu'il s'est auto-blâmé publiquement. Si quelqu'un d'autre voit une autre explication plus plausible, je suis preneuse…

Un roadie reprend la Fender pour tendre à Gallagher une guitare acoustique. Il remercie le public, se tourne vers Stacey… Les deux hommes échangent un bref regard, Rowe s'est également retourné et a les yeux rivés sur le batteur. Ce dernier tape quatre fois ses sticks l'un contre l'autre, donnant le signal de lancement de If I Had A Gun… Comme à chaque fois, le public démarre au quart de tour et c'est tout l'AB qui chante avec lui. Lorsqu'il chante Love will burn this city down for you (L'amour brulera cette ville pour toi), il baisse les yeux, les pose sur un(e) fan devant lui et acquiesce, genre "eh oui, pour toi!", avant de lâcher un bref sourire. La réaction de la personne a dû être particulièrement expressive puisqu'à la gauche de Noel, Tim Smith se met à rire… Cette chanson, c'est un hymne qui touche fort. Et loin. A chaque fois qu'elle surgit sur mon lecteur, ma réaction est identique : si je suis dans un transport public ou en rue, je mime les paroles de manière automatique; si je suis chez moi, seule dans le bureau ou dans un rayon de magasin, je… chante. Quel que soit l'endroit ou le moment, je me sens "juste" bien. Comme ce soir. A cet instant-là, rien ni personne de mauvais ne peut m'atteindre. J'arbore un large sourire et ce sont "juste" quelques notes de musique qui font… "ça". En fin de chanson, Noel lance son pick de guitare devant lui avant d'aller reposer sa six-cordes devant la batterie de Jeremy.


Petite pause… L'Ancienne Belgique est déchainée et le sol tremble. La dernière fois, c'était pour Slash. Le groupe revient assez rapidement… Gallagher explique alors qu'il lui semble qu'il semble y avoir deux camps distincts dans la salle : des gens à l'arrière, plutôt chauves, et le reste de la salle. Il enjoint alors les premiers à descendre en bas avec les Birds down there ("chéries" d'en bas). Il souhaite alors leur dédier le prochain morceau, qui n'est autre que… Don't Look Back in Anger. Une façon comme une autre de s'excuser de leur avoir rappelé que tout le monde ne bénéficie pas d'une capillarité éternelle, cher Noel? Je ne sais pas s'ils ont ri mais… moi oui!
L'AB bouillonne et le So Sally can't wait est renvoyé partout, absolument partout… Noel se retourne vers Pritchard et l'expression sur son visage veut tout dire. Il montre, avec une seule mimique, que là, maintenant, la salle envoie sacrément bien et que cette ambiance sympa semble lui plaire… Il reprend un visage sérieux mais pas longtemps. Pendant le solo de Tim, il lance un regard vers la droite de la scène, repère quelque chose et sourit. Oui, vous avez bien lu: Noel Gallagher a lâché un bon vrai sourire. Que j'ai pu capturer en photo. Et en vidéo. Entre nous, j'ai maintenant l'impression d'avoir capté des images collectors. :D

THE collector... la photo où Noel Gallagher sourit. ;p)

Le groupe joue ensuite l'excellente AKA… What A Life! Avant d'entamer le dernier morceau, Gallagher remercie son public, le remercie doublement même puisque pas mal de gens se sont donnés la peine d'acheter un T-shirt, dit-il. Il repère devant lui quelqu'un qui semble lui faire un mouvement comme s'il/elle jouait de la guitare et lui demande ce qu'il/elle veut. Il finit par comprendre que la personne souhaite en fait avoir son pick de guitare. En bon taquin, Gallagher, ledit pick entre le pouce et l'index, s'adresse à son interlocuteur en lui disant qu'il n'y a aucun moyen possible de garantir que le pick atterrisse dans sa main. Il est fort probable que ce dernier lui ait fait signe de venir près de lui parce qu'il enchaine rapidement en disant qu'il ne descendra pas parce qu'il a le vertige et qu'il est, en plus, aveugle et qu'il risque de tomber. A défaut d'avoir un pick de Gallagher, ce fan aura au moins eu un moment privilégié avec son idole.
Gallagher enchaine en annonçant qu'il reste une seule chanson, provoquant une réaction unanime de déception de la part de la foule. Il répond en signalant que ce n'est pas lui qui fixe les règles du jeu avant de présenter ses quatre compagnons d'aventure, y allant même de sa petite taquinerie sur la poitrine douloureuse de son batteur et de la façon de saluer de son claviériste, à tel point que lorsque Gallagher présente Tim Smith, celui s'avance lentement vers l'avant de la scène, comme s'il redoutait sa propre sentence… qui ne viendra finalement pas.

Russell Pritchard (basse), serein et, en arrière-plan, Jeremy Stacey (batterie) au repos

Le groupe termine en beauté ce concert avec The Masterplan, avant de regagner l'ombre des coulisses de l'AB.


Voilà… c'est fini. Enfin… pas tout à fait. Il me reste à vous parler, comme promis, des émotions APRES le concert.
Rendez-vous était donné près de la régie son à mes deux compagnons de retour. Où nous nous sommes effectivement retrouvés. L'occasion pour moi de les présenter à un groupe d'amies, dont une avait permis à l'un d'eux d'assister au concert en lui filant une place. Je leur signale que je souhaite dire au revoir à une autre amie avant de partir… Sauf que. Je ne les ai plus retrouvés. Et que j'avais beau essayer de joindre mon pote, je tombais sur un "biiiiip d'injoignabilité". Que se passe-t-il dans ces cas-là? Et bien… on a le cerveau qui fonctionne 20.000 fois plus vite qu'à l'accoutumée, on checke les heures de train vers Liège tout en essayant encore de toucher l'ami injoignable. Les pieds dans le métro, je reçois un SMS d'une amie me signalant qu'ils sont avec elle à la gare. La gare? Comment ça la gare? Donc… ils étaient venus à Bruxelles en train et la voiture se trouvait en fait à Liège, chose à laquelle je n'avais jamais pensé. Arrive un autre SMS "T'as 5 minutes pour avoir le train". Non, non, pas de pression du tout. Je sors du tram comme une folle qui aurait ses fringues en feu, monte l'escalator trois par trois (et c'est un sacré défi, croyez-moi!). Persuadée que l'entrée des quais est à droite, je bifurque et, toujours en courant, vois un put*** de panneau précisant "sortie ville et gare des bus". Raaaaaaaah… je cavale deux fois plus vite et fais donc un tour complet de l'ilot du métro, repassant devant ceux qui touchaient à peine du pied le quai l'étage en-dessous alors que j'étais déjà au-dessus de l'escalator. Re je monte les escalators quatre à quatre pour arriver sur le quai de gare. Je suis pliée en deux, mains sur les genoux… c'est officiel, j'ai surement l'air d'une évadée d'un asile! Une fois dans le train, je retrouve les copains et... m'écroule en leur disant de me laisser vingt minutes pour récupérer. Encore aujourd'hui, quand je revois la scène, je ris… Emotions, quand vous nous tenez!

Je comptais terminer en évoquant le tollé créé suite à un post de Gallagher sur son site mais en parlerai peut-être plus tard. Ou pas. Parce que je ne veux pas terminer ce live report sur une note négative alors que j'ai passé un si bon moment. Parce qu'aussi, quand on y pense bien, il y a des choses plus intéressantes qu'argumenter sur un sujet qui, finalement, n'est qu'un grain de poussière dans l'univers.
En conséquence, plutôt que de perdre mon temps en argumentations, je l'ai passé à plancher sur un autre sujet que je ne manquerai pas de vous proposer une fois mes investigations terminées. Un sujet encore une fois très "Gallagherien" mais sous un angle différent. Suite au prochain numéro… ;)





Setlist :
-         Do The Damage
-         (Stranded On) The Wrong Beach
-         Everybody's On The Run
-         Fade Away
-         In The Heat Of the Moment
-         Lock All The Doors
-         Riverman
-         The Death Of You And Me
-         You Know We Can't Go Back
-         Champagne Supernova
-         Ballad Of The Mighty I
-         Dream On
-         The Dying Of The Light
-         The Mexican
-         AKA… Broken Arrow
-         Digsy's Dinner
-         If I Had A Gun…
Encore
-         Don’t Look Back In Anger
-         AKA… What A Life
-         The Masterplan