jeudi 12 juillet 2012

Festival Les Ardentes - Liège (05/07/2013)

Et un festival improvisé, un ! A peine remise de Werchter, je reçois un SMS d’une amie me proposant de l’accompagner avec sa sœur aux Ardentes ce jeudi 5 juillet.
Voyons le programme… C’est ce jour-là que Patti Smith est sur scène ! Morrissey, ex-membre des Smiths n’est pas non plus à négliger. Je jette une oreille sur le reste de la programmation et ça sonne pas mal du tout. Allons donc aux Ardentes, me reposerai quand je serai six pieds sous terre !
J’aurais fortement apprécié de pouvoir voir le groupe anversois School Is Cool et les américains de Shearwater mais voilà, le souci, c’est que le boulot qui me permet de manger tous les jours (mais également me permet d’acheter des albums et de me rendre à des concerts) n’a rien à voir avec le monde de la musique. Dès lors, je ne peux quitter mon bureau jusqu’à 16h.
A 16 heures pétantes, Audrey m’attrape au vol et nous nous dirigeons avec ses deux autres amies vers les Halles des Foires de Coronmeuse pour rejoindre le reste de l’équipe déjà sur place depuis le début de l’après-midi.
Une fois passé les embouteillages (que serait Liège sans ses embouteillages ?), nous écopons d’une averse carabinée. Le groupe qui passe à ce moment est en plein air. Bon… on va attendre un peu dans la voiture : même le K-way ne résistera pas à ces litres déferlant du ciel. Et là, j’ai une pensée pour les festivaliers qui sont en-dessous de ces trombes d’eau…

♫♪ Singing in the rain... ♫♪

Nous arrivons sur place pour le set de Soko, jeune chanteuse à la voix fluette qui me rappelle par moments furieusement une certaine Carla Bruni. J’essaye de passer outre cette similitude puisque la Carla m’a donné des envies de meurtres à chaque fois que « Quelqu’un m’a dit » a été diffusé en radio. Ici, Soko chante en anglais, nous ne sommes déjà pas dans le même monde.
Si parfois la miss nous dispense de morceaux avec une belle énergie, je trouve son set un peu trop doux à mon goût. Faire monter sur scène des personnes du public pour les faire chanter avec elle n’était probablement pas une super idée, considérant que ces fans (?) ne chantaient pas vraiment. Elle rattrape le coup un peu plus tard en invitant le trio féminin des Warpaint pour assurer les chœurs de « How Are You » en leur précisant que ça ne sera pas trop difficile étant donné que le refrain est une série de… « How Are You ».
Soko officie également derrière la batterie et, avec ses cheveux noirs, elle me fait penser à Meg White des White Stripes sauf que Meg n’a certainement jamais eu l’inélégance de… roter dans son micro ! A ce moment oh combien ragoûtant, j’étais au bar à prendre une boisson et la tête des bénévoles valaient la peine d’être vue. La mienne aussi, remarquez…

Soko

Direction ensuite la scène en Open Air, le tout en passant par la Route des Saveurs, véritable parcours de rêve pour les gourmands qui y trouvent de quoi régaler leurs papilles gustatives. Une excellente initiative des organisateurs des Ardentes ! Pour ma part, c’est une sorte de pita remplie de jambon rôti, avec une tranche d’emmental, des crudités et une sauce au poivre du stand où j’ai surtout retenu le slogan du « Tout est bon dans le cochon ». De fait, c’était excellent, j’en rêve encore parfois la nuit…

Revenons à notre Open Air… Si à Werchter ou d’autres festivals, il est difficile de croiser des connaissances sans s’être donné un point de rendez-vous, ce n’est pas le cas lors d’un festival qui a lieu dans ta région.
Qu’ils soient collègues, amis (voire des amis des amis aussi), élèves avec lesquels tu es parti en voyage, personnes rencontrées dans d’autres concerts, j’ai eu l’occasion de croiser et de discuter avec pas mal de personnes.
L’occasion aussi de me faire jouer aux devinettes en me demandant quel artiste présent à Werchter est passé dans un magasin de jouets bruxellois avant de repartir de Belgique. Je réfléchis : Ed Sheeran est trop jeune, je ne vois pas les Dropkick acheter des jouets mais Noël Gallagher a deux jeunes enfants. Je cite son nom et taquine la copine en lui disant que si c’est lui, je… la frappe ! Mais non… Voyons, voyons… Je souris et annonce un second nom : « Les Red Hot ? ». Ouuuuuiiii. Imaginer Flea devant un nounours m’amuse tout de même un peu mais montre finalement que même les rockeurs sont de grand enfants... :D
Suite à ces péripéties, je n’ai pas tout suivi de la prestation d’Edward Sharpe & The Magnetic Zeros. Cela dit… ce que j’ai vu et entendu m’a séduit et ce groupe est justement fort loin d’être un… zéro. J’ai vu sur scène une dizaine de musiciens et tout ce monde officiant ensemble aurait pu finir en véritable cacophonie… mais non. C’est un superbe ensemble aux influences pop-folk qui assure véritablement sur scène. Certains morceaux m’ont donné l’impression tantôt d’être dans le bayou avec Robert Johnson, tantôt d’être en 69 à Woodstock. Très chouette groupe dont je vous conseille le second album « Here », sorti il y a à peine quelques semaines.

Edward Sharpe & The Magnetic Zeros

Nous restons sur place pour attendre la prestation du groupe anglais les Ting Tings.
Melle Katie White semble tout droit sortie des années 80 avec son mini-short rouge, sa casquette vissée sur le côté et son pull à rayures blanches et rouges. M. Jules de Martino est fin prêt derrière sa batterie.
J’avais eu l’occasion d’écouter les deux albums des Ting Tings : je les ai appréciés et les trouvais bons mais n’avais pas ressenti d’étincelle particulière à leur écoute. Par contre, sur scène, le tandem est VRAIMENT extra ! Moi qui aime les bons riffs de guitare et beats de batterie, j’ai été largement servie !
Musicalement, les deux artistes connaissent leurs partitions à merveille et le fait de n’être que deux ne les arrête absolument pas. Lorsqu’il le faut, notre ami batteur attrape une guitare pour jouer une partie de la chanson avant de reprendre les baguettes en cours de route.

The Ting Tings
Le groupe garde son « Shut Up And Let Me Go » pour la fin du set et évidemment, le public est alors suffisamment chaud que pour balancer au duo anglais toute la puissance vocale dont il sait faire preuve.
En parlant de voix, il est important de signaler le respect dont a fait preuve le groupe envers son public liégeois : à plusieurs reprises, Katie White a pris la parole et s’est adressée à nous… en français ! Si ce n’est pas une obligation, s’adresser dans la langue du pays visité reste souvent apprécié par le public.

"Maintenant je vais me taire et vous faire danser"
C’est justement là qu’a péché Soko. Parce ce qu’il vous faut savoir, c’est que Soko est française et qu’elle a passé tout le set à nous parler en… anglais. Pas mal de festivaliers autour de moi, parfaitement conscients de sa nationalité, ont fort peu apprécié ce fait, pris pour un geste médisant envers une population francophone. Personnellement, je comprends autant l’anglais que le français et ne me formalise pas pour si peu mais j’avoue que j’ai trouvé cela étrange… voire un peu stupide.
Soit, revenons au Ting Tings. Je crois qu’il va me falloir réécouter leurs albums avec une autre oreille. Le fait de les avoir vus et d’avoir pu constater le talent évident du tandem sur scène mérite bien une nouvelle écoute.

Nous filons vers le hall numéro 6 des Halles des Foires parce que là, c’est une légende qui va monter sur scène ! Rien de moins que Mme Patti Smith, mes gens !
Quelle femme! Elle est généreuse, elle sait partager des émotions avec son public et elle a une voix superbe que les années n’ont pas altérée. Elle est en outre accompagnée par de très bons musiciens, ce qui ne gâche rien au plaisir. Elle sait aussi partager la scène avec eux : sa claviériste aura l’occasion de nous montrer sa voix en chantant en tandem avec l’américaine, coiffée pour l’occasion de deux couettes qui lui donnent un air coquin pour ses 65 ans.
Elle ne manquera évidemment pas d’interpréter la célèbre « Because The Night », écrite par Bruce Sprinsteen. Tandis que le public (moi incluse) chante avec elle, je ne peux m’empêcher de me demander si le Boss n’est pas en train de la chanter aussi au même moment, dans la capitale française. Pas très loin de nous finalement…
Entre morceaux pleine d’énergie rock’n’roll et moments plus tendres, entre morceaux de son dernier album et grands classiques, Patti Smith donne beaucoup… Elle nous donne l’impression d’avoir envie d’être là et de partager un moment avec nous, preuves en sont les gestes qu’elle adresse aux gens des premiers rangs.
Et évidemment, quand on donne, on reçoit aussi et le public n’a pas manqué de montrer qu’il l’aime, tendresse amplement méritée. T’es belle, Madame Smith ! Surtout, ne change pas…

Patti Smith & band

Après le set, retour à l’Open Air pour assister à la prestation des White Lies. Un groupe que j’ai plus suivi à l’oreille qu’en visuel en raison des déplacements entre les deux zones de concert…
Pour ce que j’en ai entendu, le groupe m’a donné l’impression d’être revenue dans les « 80ies » puisqu’il a une base électro pop-rock.
J’avais écouté leur dernier album en date, Ritual, en cours de journée et ce type de musique ne me déplait pas foncièrement. Le groupe  me rappelle par moments certains morceaux de Tears For Fears et la voix de Harry McVeigh n’y est certainement pas étrangère.

White Lies

Nous décidons de rester sur la plaine et de nous installer à terre sur notre couverture en attendant l’ex-leader des Smiths, Morrissey.
Coiffé de chapeaux, nous sommes à l’abri de la pluie drue qui tombe sur le site. Je lève les yeux et comprends vite : se poster en-dessous d’un arbre au moins centenaire avec une flopée de branches remplies de feuilles, ça protège bien !
A 53 ans, Morrissey montre qu’il n’est pas près de rendre les clefs du château pour partir en retraite! Quelques uns de ses morceaux sont bien « pêchus ». Il nous joue plusieurs morceaux de « Years Of Refusal », son dernier album en date sorti en 2009. Il a aussi contenté les fans des Smiths en jouant pas moins de cinq morceaux, dont la plage-titre « Meat Is Murder », l’album qui permettra au défunt groupe d’obtenir un numéro un en Angleterre.
De l’endroit où j’étais, j’avais plus le son que l’image, ce qui donne évidemment une autre dimension à un concert. Vocalement, rien à redire si ce n’est qu’à un moment donné du set, j’ai eu l’impression d’entendre… Tom Meighan des Kasabian. Je vous l’accorde, je vais peut-être chercher loin mais sur certains couplets de « Black Cloud » et « I’m Throwing My Arms Around Paris », je me suis dit que finalement, Kasabian aurait pu les reprendre à son compte.
Peut-être avez-vous entendu parler des caprices de diva de Marilyn Manson et sa une loge noire chauffée à 17 degrés pour son passage aux Ardentes? Morrissey n’est pas en reste côté exigences : si certains d’entre vous sont passés devant une Cathy Cabine recouverte d’un grand drap noir et dont l’entrée était bloquée par une volée de personnes, dites-vous que vous étiez à la fois juste à côté de la loge de Morrissey… et qu’il occupait ladite cabine à ce moment-là. Ah ces rock stars !
Depuis quelques jours, la rumeur circule : suite au succès de la reformation des Stone Roses l’an dernier, les membres des Smiths auraient évoqué la possibilité de se reformer. Une autre rumeur annonce que le groupe pourrait répondre présent au prochain Festival Glastonbury en juin 2013, soit presque 30 ans après leur unique apparition au célèbre festival anglais.

Morrissey

Dernier concert de la journée avec un groupe originaire de France, Caravan Palace. J’étais allée voir quelques vidéos du groupe sur le net et étais assez dubitative le concernant. Un mélange dance-jazz-swing aux rythmes certes entraînant mais ne faisant pas vraiment partie de mon monde.
Je ne peux m’empêcher de remarquer l’énorme cornet de phonographe accroché à une console en plein milieu de la scène et d’en apprécier le côté esthétique.

L'espace scénique est occupé par de nombreux instruments… et pour cause puisque les Caravan Palace ne sont pas moins de six, dont certains assument parfois seul la partition de deux instruments. Entre guitare, clarinette, contrebasse, violon, vibraphone, synthétiseur… c’’est un véritable festival d’instruments de musique ! Sans oublier la voix et la bonne humeur de Zoé Colotis qui ajoute du charme à la prestation. 
Le groupe est constitué d’une ensemble de musiciens au départ compositeurs de musique électronique mais passionnés par le jazz manouche : le tout mélangé donne forcément un ensemble assez particulier qui swingue un max. Difficile de ne pas taper du pied quand ce groupe-là se donne sur scène, ce qu’ils font à merveille et avec beaucoup de passion. Le public lui aura d’ailleurs bien rendu la pareille en se démenant comme de beaux diables au son de leurs chansons.
Je ne pense pas acheter leur album prochainement mais ai particulièrement apprécié la version « live » de ce groupe qui est un excellent choix des organisateurs pour terminer cette première journée des Ardentes.

Les Caravan Palace en plein swing
Pas mal, cette première journée des Ardentes finalement. Deux légendes vivantes, quelques bonnes surprises et quelques découvertes sympathiques. Pour l’heure, je laisse les festivaliers continuer la fête jusque tard dans la nuit et file sous la couette parce qu’évidemment le lendemain… boulot !
Je ne peux cependant pas terminer sans remercier Kmeron de m’avoir autorisé (encore une fois !) à emprunter ses photos. Ce n’est jamais facile de ne choisir qu’une photo dans ses albums tellement elles ont toutes leur charme. Pour l’occasion, je vous invite à cliquer sur le nom de l’artiste dans le programme ci-dessous : vous serez redirigés vers l’album-photo réalisé par Mister Kmeron pour chacun d’entre eux.

Programme de la journée :
Soko (HF6)
The Ting Tings (Open Air)
Patti Smith  (HF6)
White Lies (Open Air)
Morrissey (Open Air)


lundi 9 juillet 2012

Rock Werchter Festival (Final day : 01/07/2012)



Rien de tel qu’un bon festival de musique pour démarrer le mois de juillet. D’autant qu’il semblerait que cette fois, l’été semble vouloir se maintenir dans notre Plat Pays. Mis à part une petite « drache » vers 14h, la météo a été des plus sympathiques ce dimanche 1er juillet à Werchter. La musique aussi d’ailleurs…


Une fois arrivées sur le site, l’apéro et le dîner dans l’estomac, mes copines et moi-même nous dirigeons vers la Pyramid Marquee pour découvrir un groupe américain baptisé « Other Lives ». La foule s’est déjà bien amassée en-dessous du chapiteau et est réceptive au groupe. La voix de Jesse Tabish rappelle par moments la voix de Chris Martin de Coldplay et le groupe au style folk assure au niveau musical et a en son sein d’excellents musiciens. Le seul souci, selon moi, était qu’à la longue, je finis par avoir l’impression d’entendre toujours le même morceau. Une écoute un peu plus attentive m’a au final montré que cette impression était principalement due à la voix du chanteur plus qu’aux mélodies. Cela dit, ce genre de groupe est pas mal pour démarrer en douceur un festival de musique rock.






Direction ensuite la Main Stage pour la prestation des Vaccines. J’avais découvert le groupe via Youtube il y a déjà quelques mois grâce au morceau « Post-Break Up Sex ». Musicalement, le groupe londonien est des plus intéressants avec son mélange rock-punk. Les Vaccines font preuve d’une belle énergie sur scène et Justin Young ne ménage pas ses efforts pour maintenir une interaction avec le public. Probablement parfois un peu trop au goût de son guitariste Freddie Cowan qui a soufflé un grand coup quand Justin l’a pris par les épaules, le tout étant filmé et diffusé sur les deux écrans géants situés de chaque côté de la scène. Pas malin, ça ! Mais en même temps, Justin, se faire malmener et jouer de la guitare en même temps, c’est pas facile, hein !
Le groupe nous joue deux nouveaux morceaux lors de son set, « Teenage Icon » et « Bad Mood », extraits du futur album des Vaccines qui sortira en septembre prochain. Justin nous signale d’ailleurs qu’une grosse partie de cet album a été enregistrée en Belgique, à Bruxelles. Enfin, pour les fans, sachez que le nouveau single du groupe, « No Hope », est sorti ce 8 juillet. Je vous livre ci-dessous la vidéo de ce nouveau single.




Retour à la Pyramid Marquee pour aller écouter Kitty, Daisy And Lewis, savant mélange de multiples styles musicaux allant du pop-folk jusqu’au reggae. Cette fratrie nourrie au biberon musical a déjà à son actif un beau palmarès puisqu’elle a fait les premières parties de Mika, Razorlight ou encore Coldplay. Le groupe est sympa et leur musique met de bonne humeur. Cela dit, les amateurs purs et durs de rock auront certainement eu des difficultés à adhérer pleinement à ce groupe anglais. Mais assis dans l’herbe sous un beau soleil à ne rien faire sinon profiter du moment, ça fait du bien.






Retour à la Main Stage avec les Dropkick Murphys. Ceux-là, je les connaissais déjà avant de les voir sur scène parce que bien qu’ils soient moyennement connus de notre côté de l’Atlantique, ils ont leur « petit » succès aux States. Je les ai découvert grâce à la Bande Originale du film « The Departed » de Martin Scorsese où leur morceau « I'm Shipping Up to Boston » m’avait séduite dès les premières secondes. Je les ai retrouvés un peu plus tard via l’émission de MTV « Nitro Circus » puisque leur chanson « The State of Massachusetts » sert de générique à cette émission racontant les aventures à la Jackass de doux dingues de sports moteurs.
Les Dropkick Murphys, c’est du rock bien costaud et rempli d’énergie. La musique celtique, ça draine également toujours une belle énergie. Les deux mélangés, je vous laisse imaginer l’ambiance que ces gars-là ont pu mettre dans le public de Werchter. Pas compliqué, d’où j’étais, je voyais régulièrement des petits groupes s’en donner à cœur joie en dansant sur leur musique.
Il faut reconnaitre aussi qu’ils s’en donnent à cœur joie pendant leur prestation : il fallait voir Ken Casey déambuler dans les allées pour aller serrer des mains de festivaliers pendant « Kiss Me, I’m Shitfaced » avant de finir debout sur une barrière nadar ! N’est pas Irishman qui veut mais lui, il n’a assurément jamais renié son côté irlandais !
Le groupe américain nous a gratifiés de deux nouveaux morceaux, « Road Rise «  et « Rose Tattoo » qui laissent présager un futur album bien agréable.
Le lundi, je parlais avec une collègue de cette journée et elle avoue avoir été séduite et surprise par les Dropkick qu’elle ne connaissait pas du tout. Pour le coup, j’avoue qu’ils ne m’ont pas déçue non plus… notamment grâce à leur reprise du « T.N.T » d’AC/DC, groupe qui compte parmi leurs influences musicales, et par l’interprétation de ce que nous appelons ici « La danse du petit bateau » ou « la danse du Carnaval » : fallait me voir me balancer de gauche à droite et d’avant en arrière comme on le fait régulièrement dans nos fêtes ardennaises ! Plutôt surprise de voir ce morceau interprété par des anglophones, j’ai fait quelques recherches pour finalement découvrir que cette fameuse chanson est un air traditionnel qui remonterait au 12ème siècle et qui a pour titre « The Wild Rover ». Et donc, voilà… en plus de faire danser, les Dropkick Murphys instruisent.





Nous changeons de direction et nous dirigeons vers la petite nouveauté du Festival. En effet, cette année, le festival Rock Werchter a ajouté un second chapiteau sur son site, baptisé « The Barn » et inauguré le jeudi avec notamment, la prestation de Garbage.
Pour l’heure, c’est M. Ward, un californien dont le nom complet est Matthew Stephen Ward, qui est sur scène. Le jeune homme et ses musiciens sont très pros et les influences country et folk transpirent dans la plupart, si pas dans tous les morceaux. Son style musical, associée à une voix un peu trainante, me rappellent beaucoup un autre artiste américain découvert chez nous l’an dernier : un certain Robert Francis.
La reprise de « Roll Over Beethoven » était impeccable ! Et cette ambiance rockabilly était la bienvenue en ce milieu d’après-midi ensoleillé.






Retour vers la Main Stage pour une des têtes d’affiche de la journée, introduite sur scène par rien de moins que Monsieur Vincent Kompany (dont la tête me rappelait quelque chose mais où il me faudra 20 bonnes minutes avant de « tilter ») : Môsieur Noël Gallagher et ses High Flying Birds, projet solo de l’ancien membre d’Oasis.
Née dans les 70ies, j’ai connu Oasis lors de leurs débuts, leurs années de consécration, leur passage à vide et, enfin, leur séparation en 2009… le tout sans jamais avoir accroché au groupe. Je reconnaissais la musicalité de leurs morceaux mais, pour une raison qui m’a toujours échappée, ne pouvait écouter un album entier.
Dimanche 1er juillet 2012, presque 20 après la sortie de leur premier single, j’ai compris pourquoi. Noël Gallagher’s High Flying Birds a indéniablement le « son Oasis » et pour cause puisque Noël Gallagher a écrit la quasi-totalité des chansons de son ancien groupe. A la seule différence près que dans Oasis, c’était le ptit frère Liam qui assurait la partie chant de la plupart des morceaux. Les voix de Noël et de Liam sont similaires, on l’entend dès la première chanson de NG’s High Flying Birds et même si ces deux-là ne se sont plus parlés depuis des années (parait-il), ils ne peuvent nier leur air de famille, tant physiquement que vocalement. Et pourtant… la voix de Noël m’interpelle beaucoup et je craque complètement. Les morceaux sont géniaux, le type est entouré par une bande de musiciens qui assurent comme des chefs et le britannique taquine volontiers son public. Ils nous jouent la quasi-totalité de l’album et y glissent des morceaux Oasisiens (It’s Good To Be Free, Talk Tonight, Don’t Look Back In Anger…) qui cadrent à merveille avec le petit monde de NG’s High Flying Birds. Par sa prestation et par ses chansons, Noël Gallagher est la preuve vivante que, même si on ne sait pas lire une partition, on peut être capable d’être un sacré génie de la musique.
Bref, cette « rencontre » démontre que finalement, la musique n’est pas tout. La voix compte aussi. J’aurais certainement été fan d’Oasis dès leurs débuts si Noël en avait été le chanteur unique et attitré. A peine rentrée du festival, je suis allée me chercher l’album et ce dernier tourne dans mon MP3 depuis une semaine. Dans le bus, au bureau, à pied dans la rue, dans mon bain, le soir devant mon écran, la nuit juste avant d’aller dormir et… euuh… en rédigeant cette chronique.
Il parait qu’il faut soigner le mal par le mal : puisque c’est ainsi, je vais essayer de me guérir… en allant revoir le groupe à Lille en octobre prochain. Je vous dirai alors si l’adage se vérifie…




Nous repartons vers « The Barn » et j’ai déjà prévenu mes copines que nous risquons de nous retrouver avec de jeunes ados hurlant comme des (semi-)hystériques puisque l’artiste qui va s’y produire est la nouvelle coqueluche des jeunes adolescentes. J’ai failli dire que ce type est considéré comme le nouveau Justin Bieber mais ai ravalé mes paroles car finalement, Ed Sheeran, c’est tout de même un peu plus que cela. S’il fallait le rapprocher d’un artiste, je dirais qu’il me fait penser à Jason Mraz, du moins dans son style musical.
Le jeune anglais est doué, j’avais déjà eu l’occasion de le constater lors de sa prestation au jubilé de la Reine d’Angleterre où il avait assuré parmi des grands noms tels qu’Elton John, Annie Lennox ou encore Paul McCartney.
Ici aussi, il assure : bons morceaux, bonne ambiance, belle interaction avec le public… Si ce style musical n’est pas mon créneau habituel, le moment que j’ai passé pas loin de Mr Sheeran n’était pas des plus désagréables… si ce n’est cet instant où nous avons ramassé un maximum de basses directement sur le corps pendant de TRES longues secondes ! Et ça… sans les bouchons que j’avais dans les oreilles, c’était acouphènes à coup sûr pour le lendemain matin, voire la fin de la soirée ! Si c’était un problème technique, je suggère à l’ingé-son d’aller revoir ses classiques ; si c’était voulu, c’est d’une crétinerie sans bornes !




Retour à la Main Stage pour le set de Florence + The Machine. Difficile de passer outre de ce groupe dont le nom a été maintes fois cité dans le monde de la musique au cours des derniers mois.
J’avais eu l’occasion d’entendre plusieurs singles et trouvais la voix de Florence Welch des plus impressionnantes. Depuis plusieurs années, pas mal de groupes de rock/métal (biffez la mention inutile) font appel à des chanteuses à voix… voire lyriques pour assurer des parties chants. Si je trouve le concept intéressant, le résultat en concert peut parfois être désastreux : assurer vocalement en studio où l’on peut interrompre une chanson pour refaire une prise de son et assurer sur scène pendant une heure ou plus, c’est très différent ! Ça n’est pas un problème pour Miss Florence qui a assuré tout le long du set avec une aisance déconcertante ! Le groupe a joué la quasi-totalité des singles sortis à ce jour, dont le célèbre « Dog Days Are Over », repris notamment par les kids de la série Glee.
Par contre, les personnes n’aimant pas les grosses démonstrations vocales et les grands effets de scène (assez présents chez Florence + The Machine) pourraient avoir été déçus par ce set.
Pour ma part, sans être devenue une fan, j’ai toutefois apprécié le style musical du groupe et la condition vocale exceptionnelle de leur chanteuse dont la voix n’a flanché à aucun moment de leur prestation. Respect total !






Nous repartons vers The Barn pour aller voir un artiste qui n’est pas vraiment ma tasse de thé. James Morrison, ce n’est pas mon monde du tout. Cela dit… je dois vous avouer quelque chose.
Autant écouter un de ses albums me fait osciller entre une envie d’aller me pendre et une indifférence totale, autant le regarder et l’écouter sur scène est déjà nettement plus agréable ! Faut juste qu’il arrête de faire trop de grimaces, c’est pas joli sur les grands écrans…
Mention très bien pour « Broken Strings » où, si Nelly Furtado n’était pas de la partie, le public a assuré vocalement. Morrison donnera l’occasion à ce public de lui montrer ce qu’il sait faire en le laissant chanter seul le refrain. Beau moment, belle communion… « You Give me Something » était aussi assez sympa.
Soyons clairs, le fait de l’avoir vu à Werchter ne me donnera pas envie d’aller payer une place pour le voir en concert mais j’ai au moins passé un agréable moment en sa compagnie et celle des musiciens qui l’accompagnent… Double bon moment d’autant que c’est pendant son set que j’ai appris que mes adorables espagnols avaient marqué leur premier but contre les italiens. Parce que oui, évidemment, en bonne « footeuse », j’avais mis un paquet d’amis sur le coup qui m’envoyaient le déroulement du match par sms. On ne se refait pas. Surtout quand c’est « ton » équipe qui est en finale…






Retour vers la Main Stage pour le set de Snow Patrol.
J’appréciais Snow Patrol à leurs débuts et ai acheté « Fallen Empires », leur dernier album en date, par simple curiosité et dans le but d’éventuellement le chroniquer. Je n’aurais pas dû. Peut-être n’étais-je pas dans des conditions idéales mais j’ai trouvé cet album fort fade, sans réelle innovation… Bref, j’ai été déçue et songe même à le refiler au premier fan qui passe. Et dieu sait qu’il faut aller fort loin pour que je songe à me débarrasser d’un des 5000 albums et quelques que j’ai chez moi…
Pour ce qui est du set et bien… j’ai un peu ressenti la même chose. Musicalement, c’est très correct et chaque membre du groupe assure derrière son instrument mais… j’ai trouvé cela fort « plat ». Même la venue d’Ed Sheeran sur scène pour un duo ne m’a pas plus passionnée.
Une chanson a attiré mon attention un peu plus que les autres… J’avais entendu « Run » dans sa version chantée par Leona Lewis et l’avait à l’époque trouvée intéressante parce que les que les voix de Leona et de Gary Lightbody sont très différentes. Initiative intéressante et interprétation réussie, au demeurant. Dommage que je n’aie pas eu ce même « feeling » pour le show des Snow Patrol.





Nous nous redirigeons vers « The Barn » pour le set de Milow et je le fais en sautillant comme une hystérique puisque je viens d’apprendre que les espagnols ont mis un troisième but, s’assurant définitivement du titre de champions puisque la fin du match est proche. Non, attendez… QUATRE ! Un quatrième but vient de tomber !!! J’en lève les bras en l’air en criant un « YESSS !! QUATRE BUTS » devant ma première amie qui a du mal à saisir mon engouement passionné pour le foot et la seconde qui regarde son GSM en se demandant pourquoi sa maman ne lui a pas envoyé les résultats du match au fur et à mesure…
Milow n’est pas à l’heure… Le public réclame. Et puis, on comprend pourquoi. Les organisateurs ont attendu la fin du match pour nous montrer les images de la Roja en pleine célébration et Werchter réagit en hurlant à pleine gorge pour les féliciter. Ils ne pouvaient pas nous entendre là-bas à Kiev mais le cœur y était ! Image des italiens affichant une triste mine aussi, à juste titre. Il faut savoir reconnaitre que la Squadra a fait un très bel Euro et que le résultat aurait tout aussi bien pu être en leur faveur étant donné le match nul d’Espagne-Italie du 10 juin. Rendez-vous dans deux ans, les gars, avec la même énergie…
Revenons à nos notes de musique, à celles de Milow plus exactement, qui sont agréables à l’oreille. On est habitués à la voix de M. Jonathan Vandenbroeck alias Milow, notamment grâce à la reprise du hit de 50 Cent et de Justin Timberlake, ce hit qui l’a fait connaitre mais ce soir, nous avons notamment droit au renfort vocal de Nina Babet qui ajoute du charme à la prestation. En parlant d’ « Ayo Technology », il la jouera bien évidemment, merveilleusement accompagné par le public dans les « hey oh » et les « She wants it »… pour le plus grand plaisir de l’interprète belge. Milow finira d’ailleurs par aller saluer les fans du premier rang et à faire une photo de la foule en les invitant à aller s’identifier sur sa page Facebook.
Ce set est très chouette, oscillant entre morceaux plein de douceur et de tendresse et autres titres plus énergiques. Le groupe ne ménage pas ses efforts et est fort généreux: voir un groupe interagir avec son public est toujours des plus plaisants et ce… qu’on soit fan ou pas. Je ne suis pas fan de Milow, j’apprécie sans plus mais ce soir-là, il a gagné tout mon respect pour son professionnalisme musical et sa générosité.






Cavalcade vers la Main Stage pour le final act de ce soir, la tête d’affiche que sont les Red Hot Chili Peppers. L’attente est d’ailleurs visible au nombre de personnes présentes à ce moment-là sur la plaine de Werchter. Si le site du festival s’est rempli peu à peu au cours de l’après-midi, cela n’est en rien comparable à la foule qui s’est amassée sur le terrain depuis. Ils sont attendus, ceux-là !
La setlist fait la part belle aux albums-phares du groupe que sont Californication (Scar Tissue, Right On Time, Californication, By The Way...) et Blood Sugar Sex Magik (Under The Bridge et, toutes en rappel, Sir Psycho Sexy, They’re Red Hot et… Give It Away).
Le groupe n’oublie pas non plus de nous présenter plusieurs chansons de « I’m With You », son dernier album en date. C’est d’ailleurs le titre « Monarchy Of Roses » qui ouvre le bal. Suivront ensuite trois autres extraits de l’album. Si « I’m With You » a été vivement critiqué pour son côté trop « mainstream », il faut avouer que les chansons se fondent sans aucune difficulté dans la setlist de ce soir.
Au final… ce groupe est dingue ! Plus de 25 ans après son arrivée dans le monde de la musique, il a connu autant le succès que la déconfiture et probablement plus de malheurs et de coups durs provoqués par les diverses addictions de ses membres que pas mal d’autres groupes rock et pourtant… ils sont toujours là. Et en pleine forme. A la cinquantaine bien frappée. Et ça impressionne toujours un peu… même si, en cours de concert, je me suis demandée si John Frusciante était toujours de la partie ou s’il avait une fois encore pris le large. De fait, aujourd’hui, c’est Josh Klinghoffer qui assure les parties guitares du groupe.
Pour ceux qui étaient présents ce soir-là et voudraient pouvoir réentendre le set jusqu’à ce que mort s’ensuive, sachez que les Red Hot ont cette habitude d’enregistrer certains de leurs concerts et de les rendre disponibles à l’achat. Ainsi donc, si vous voulez vous procurer le concert des Red Hot à Werchter, je vous invite à cliquer ici.






Et voilà… Werchter, c’est fini pour cette année ! Qui sait ce qui nous attend l’an prochain ? Quoique… en cours de journée, notre trio a été invité à remplir un questionnaire. Parmi toutes les questions, une qui, selon moi, avait une importance majeure : « Si vous pouviez voir un artiste vivant une fois dans votre vie, quel serait-il ? ». Si cela n’est pas une façon déguisée de nous demander quels artistes nous voudrions voir au cours des prochains festivals…
A cette question, je n’ai pas pu m’empêcher de mettre non pas un mais trois artistes :
1.   Linkin Park (déjà vu mais peu importe, 2004 c’est loin tout ça…)
2.   Stereophonics (album prévu fin de l’année, un autre courant 2013, ça peut le faire…)
3.   Quitte à y aller joyeusement, j’ai tapé fort pour mon troisième choix et n’ai pas hésité à mettre les Rolling Stones ! Ben quoi… l’an prochain, il est prévu une tournée anniversaire, nan ? Et pourquoi ne pas passer chez nous après tout ?

Rendez-vous du 4 au 7 juillet pour voir si un de ces trois-là sera de la partie… Et vous, y serez-vous ?


Programme de la journée :

Other Lives (Pyramid Marquee)
The Vaccines (Main Stage)
Kitty, Daisy And Lewis (Pyramid Marquee)
Dropkick Murphys  (Main Stage)
M. Ward (The Barn)
Noel Gallagher’s High Flying Birds (Main Stage)
Ed Sheeran (The Barn)
Florence + The Machine (Main Stage)
James Morrison (The Barn)
Snow Patrol  (Main Stage)
Milow (The Barn)
Red Hot Chili Peppers  (Main Stage)