mercredi 26 octobre 2011

Kasabian - Velociraptor! (2011)

Ma première rencontre avec Kasabian ? Je plante le décor…

A l’époque où notre plat pays disposait encore de la version anglophone de MTV et non pas de cette version édulcorée francisée, je faisais usage de la célèbre chaîne musicale comme d’une radio : télé allumée, je suis ailleurs à faire autre chose… Dans la pièce d’à côté, c’est un concert « live »… le riff de guitare est épatant et la phrase « Shoot The Runner » (Tuez le coureur) m’intrigue. Je craque et cavale dans la pièce d’à côté et ne décollerai pas du divan avant le générique de fin. Voilà pour ma rencontre avec Kasabian, moins douloureuse que celle avec Linkin Park où j’ai raté le tournant et ai fini avec le gros orteil éclaté sur un coin de meuble.

Leur nom ne me semblait pas étranger de prime abord. Après recherche, il n’a au départ rien à voir avec le monde de la musique. Le nom de Linda Kasabian est étroitement lié à celui de Charles Manson, ce fou furieux connu pour avoir massacré plusieurs personnes,  dont Sharon Tate, la femme de Roman Polanski alors enceinte de 8 mois.
Si de prime abord, choisir le nom d’une proche du tueur peut paraître un peu dingue, il faut aller voir plus loin… Linda Kasabian faisait certes partie de la « famille » Manson mais elle a surtout été le témoin-clé du procès qui a envoyé le gourou tout droit en prison.

Certaines vidéos du groupe sont intéressantes, soit grâce à leur fil narratif (« L.S.F. » où l’intrigue se passe au sein d’une prison pour femmes, « Fire » où le groupe dévalise une banque ou encore « Empire » où la trame se situe en pleine guerre de Crimée), soit par la technique utilisée (« Shoot The Runner », vidéo réalisée par Alex & Martin - déjà responsables du « Seven Nation Army » des White Stripes – où Kasabian se voit colorisé…)

Si Tom Meighan, le chanteur, est doté d’un physique à la Tobey Maguire, il est bien loin du côté « propret » de l’américain : il n’hésite pas à ouvrir la bouche pour dire les choses telles qu’il les pense, quitte à choquer un peu au passage. Il apprécie particulièrement s’attaquer à ses pairs : c’est ainsi qu’il n’a pas hésité à traiter Pete Doherty de « pu** de clochard »…
Mais laissons de côté cette considération « people » pour nous préoccuper de sa musicalité… La voix de Meighan ressemble à s’y méprendre à celle de Damon Albarn, ex-Blur et maintenant Môsieur Gorillaz (entre autres) et vaut donc le détour car il est capable de jolies prouesses vocales.

Il le prouve encore sur « Velociraptor ! », quatrième opus du groupe que j’ai écouté avec une attention toute particulière… Le premier extrait de l’album, « Days Are Forgotten », avait déjà tout pour séduire et l’album tient tout autant la route.

Dès la première écoute de « Days Are Forgotten », j’ai vu… James Bond. Quand j’entends « I am not here, I'm just a silhouette you will never ever ever forget » (Je ne suis pas là, je suis juste une silhouette que tu n’oublieras jamais), je ne peux pas m’empêcher de penser à cette fameuse ombre chinoise de James Bond se promenant devant le canon de l’arme qui cherche à le tuer. Et quand on a titré deux films « Tomorrow Never Dies » et « Die Another Day », « Days Are Forgotten » ne ferait pas tache comme titre pour un film du célèbre espion !


Si « Goodbye Kiss » est une chanson pleine de légèreté qu’on écouterait volontiers couché dans l’herbe à ne penser à rien sinon apprécier la douceur du moment, ne voyez pas dans « La Fée Verte » une allusion à la fée Clochette de Peter Pan mais plutôt à un liquide verdâtre au goût anisé et à ses conséquences sur notre héros… A partir du moment où il lâche « Lucy in the Sky » (Tiens, ça me rappelle une autre chanson, ça !), on sait vers quoi on se dirige… non sans une terrible efficacité.

A la première écoute, la rythmique de « Re-Wired », le nouveau single du groupe, évoquait quelque chose dans mon esprit mais je n’arrivais pas à identifier ce quelque chose avec précision. Ce n’est que lorsque j’ai vu la prestation « live » du groupe dans la carlingue d’un avion à Leicester, leur ville d’origine, que j’ai compris. Les Stones pourraient bien aimer jouer cette chanson sur scène, je pense… Le plus amusant, c’est que, comme dans les Stones, c’est Meighan qui est le chanteur principal mais il arrive que Pizzorno prenne lui aussi le micro, comme le fait parfois Keith sur l’un ou l’autre album… (Exemple : « Infamy » sur l’album « A Bigger Band »)


« Man of Simple Pleasures » m’a séduite par son ton musical désinvolte et ce refrain qui est resté longtemps dans ma tête… Parce que la force de Kasabian, c’est aussi ça : l’art de trouver des mélodies qui entrent aisément en tête… La line-up du groupe a changé au fil du temps, le groupe se retrouvant même sans l’un de ses compositeurs-clés en pleine préparation du second album. Pizzorno reprendra à lui seul l’écriture des chansons du groupe sans que le « son » du groupe s’en voie affecté.

Point noir sur cet album : je n’aime pas du tout le côté électronique de « I Hear Voices » et « Switchblade Smiles »… J’apprécie cependant mieux cette dernière lorsqu’elle est soutenue par le clip vidéo réalisé par Aitor Throup, également dessinateur de la pochette du CD.

Dernières petites informations : l’album est produit par Dan The Automator, déjà producteur du précédent album du groupe… mais également à l’origine du tout premier album de… Gorillaz. Tiens donc…
Ensuite, si vous avez quelques Euros à mettre en plus sur un CD, je vous conseille vivement l’édition limitée de l’album : indépendamment des quatre punaises offertes pour afficher le poster reproduisant la couverture de l’album, on y trouve un DVD live enregistré à l’O2 de Dublin, en novembre 2009.

Discographie :
2004 – Kasabian
2006 – Empire
2009 – West Ryder Pauper Lunatic Asylum
2011 – Velociraptor !

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