Première
question d’Entrez Sans Frapper du jour: « Quelle est la chanson sur laquelle on
a le plus envie de danser quand on est dans un état avancé d’ébriété ? Tu
parles d’un thème quand t’as le popotin installé… à l’hôtel de police de
Verviers.
Je n’y étais pas pour chapardage de trois chocolats chez Darcy, meurtre de la vieille grand tante pour toucher son héritage, ou… prise en flagrant délit d’ébriété sur la voie publique mais pour la prépa d’un futur événement. M’enfin ! Qu’aviez-vous pensé ??! :D
Si
on veut être honnête, faut avouer que quand on est complètement torché, peu
importe la chanson, pourvu qu’on danse. A y réfléchir et en pensant aux folles
soirées ardennaises avec les copains, il y en a quand même une qui a le don de
faire relever les têtes et corps avachis sur le bar en fin de soirée, c’est Les
Lacs du Connemara de Sardou. Même au seuil du coma éthylique, les deux notes de
piano de début suffisent à faire lever tous les bras et inonder la piste de
danse. Littéralement. Parce que danser sans lâcher la bière, c’est plus drôle.
Ça rajoute un peu de piquant en essayant de rester debout sans glisser sur les
liquides sortis des verres pour finir direct au sol. Quand on ne finit pas par
sauter du dessus du bar à pieds joints dans un container arrivé dieu sait
comment à l’intérieur de la salle du village. (Ne prétends pas le contraire,
cousin Nico, j’ai encore la vidéo pour le prouver
! :D)
C’est
pourtant un choix plus « sage » que j’ai proposé pour l’émission. Un choix
d’anticipation puisque hier, en écoutant cette chanson, je me suis dit qu’à la
prochaine question parlant d’alcool, je pourrais peut-être proposer celle-là.
Et puisque l’animateur enjoint parfois ses chroniqueurs (et les auditeurs via la
page FB) à donner un peu d’eux et bien allons-y…
Pleine de nostalgie, j’ai hier soir réécouté l’ensemble des albums d’INXS. Parmi ceux-ci, Elegantly Wasted, le dernier du groupe, sur lequel un titre porte le même nom. Jamais je n’avais réalisé à quel point ce titre est un chouïa paradoxal. « Wasted » veut dire « bourré » et « elegantly » signifie « élégamment ». Tout un programme !
INXS
est un des premiers groupes que j’ai aimé. Je devais avoir 11-12 ans quand leur
titre New Sensation a fait chavirer mon cœur musical, avec ce riff de guitare
d’enfer et cette tape de batterie du tonnerre de dieu. Après, je ne les ai plus
quittés. INXS est aussi le premier groupe que j’ai vu en concert, le 30 juin
1993, à tout juste 16 ans. En ayant fait croire à mes parents que j’allais à
une soirée pijama. Sauf que on a fini à Deinze et pas Seraing et encore moins
en pijama. On n’oublie jamais son premier concert, surtout quand il t’a permis
de défier l’autorité parentale. Sobrement. Pas besoin d’alcool quand tu t’éclates
au concert de tes musiciens préférés.
Bon
cela dit, ne nous faisons pas plus catho que le pape, j’ai eu ma part de niveau
d’alcoolémie effarant. Quand je bois un peu trop, je somnole. Quand je bois
BEAUCOUP trop, je suis tellement éveillée que je vois tout ce que je ne verrais
pas en temps normal, y compris ce que les copains essayent de cacher le
lendemain et que je leur rappelle avec un sourire amusé. Je me souviens aussi
d’une fin de kermesse il y a quelques années où j’ai alterné - pendant 15
heures d’affilée - blanc jus, pèket, coupé menthe, batida coco, passoa, bière
classique, blanche rosée, blanc coca, soupe à l’oignon (histoire de bien caler
le tout et de dire qu’on n’a pas bu QUE de l’alcool) pour finir en apothéose
avec… de l’absinthe. A froid et puis à chaud avec le sucre, histoire de savoir
quelle version me plaisait le plus. Résultat fin de soirée ? Rien. Nada. Enfin
si… une fois rentrée - genre 8h du mat - et posée sur le lit, impossible de
fermer les yeux et m’endormir. On aurait dit un lémurien ayant fait une
overdose de vitamines !
Pour
revenir la chanson, elle fait partie de la famille des morceaux à surprises
cachées. A l’image du « Fucking hell » de Lennon glissé dans Hey Jude ou de la
porte ou du tabouret qui grince sur Yesterday, Elegantly Wasted a aussi un
élément où il faut prêter l’oreille… Mettez un casque et écoutez la chanson
jusqu’au début du premier refrain. Michael Hutchence y chante deux fois les
mots Elegantly Wasted. Sauf que si on écoute bien le second, c’est un « I'm
better than Oasis » (Je suis meilleur qu’Oasis) que l’on entend. Oui oui on
parle bien d’Oasis, le groupe des frangins Gallagher.
En
février 1996, aux Brit Awards, Michael Hutchence présente le prix du « Meilleur
Album » qui sera attribué au groupe de Manchester. Noel Gallagher, bière à la
main, monte sur scène et balance au micro qu’un has been ne devrait pas
présenter une récompense à ceux qui vont devenir des grands. Sympa !
Quelques mois plus tard, Hutchence est de sortie dans un bar avec Bono quand arrive Liam Gallagher qui se joint au duo. Au bout de quelques bières, le cadet des Gallagher devient agité et crie comme un marchand de poisson en plein marché. Hutchence lui demande de se calmer et Liam devient agressif. C’est finalement Bono qui calmera le jeu. Mais pas celui d’Hutchence qui en a peu sa claque de ces deux-là.
Lors
d’une interview radio en 1997, le DJ discute avec Andrew Farriss, le
claviériste du groupe, et Hutchence du nouvel album et leur dit qu’il pense
entendre ce « I’m better than Oasis ». Farriss se retourne vers le chanteur qui
reste silencieux mais regarde tout le monde avec un large sourire sur le
visage, laissant Farriss horrifié. Apparemment, lors de l’enregistrement du
morceau, Hutchence était retourné seul en studio pour refaire quelques prises,
dont cette variation des mots « Elegantly Wasted »… que personne – y compris
les autres membres du groupe - n’avait remarqué. Et de fait, c’est tellement
bien chanté que c’en est bluffant et que ça passe comme une lettre à la poste!
Sur ce coup-là, Hutchence aura eu le dernier mot !
En
résumé, que l’on fasse la fête ou que l’on reçoive une récompense, quand on est
« wasted », on l’est finalement très peu « elegantly ».
Allez
assez écrit… Ecoutons donc Michael s’amuser au détriment d’Oasis !