lundi 26 décembre 2016

L’histoire de… Freedom! ‘90 (George Michael, 1990)


Mince alors… Madame Faucheuse continue à faire ses siennes ! Depuis le début de l’année 2016, elle a décidé que la star, ce serait elle et qu’elle serait partout. Elle a tranché le fil de vie de nombreuses personnes, de tous âges et univers. On pourrait moins s’émouvoir du « départ » de certains en raison de leur âge déjà avancé : Zsa Zsa Gabor, Toots Thielemans, John Glenn, Michel Galabru, George Martin, Jack Davis, Pierre Tchernia, Leonard Cohen, Kenny Baker et tant d’autres ont marqué chacun leur univers – parfois sur plusieurs générations - et leur décès reste néanmoins un petit bout d’histoire qui s’en va.
A l’inverse, David Bowie (le 10/01, 69 ans), Alan Rickman (14/01, 69 ans), Prince (21/04, 57 ans), Anton Yelchin (19/06, 27 ans) et quelques autres étaient sincèrement bien trop jeunes pour aller dire « présent ! » à Saint Pierre. Si tant est qu’il existe un Paradis…

La Faucheuse ne se repose jamais et ne prend jamais de congés : le 24 décembre, le monde apprenait le décès de Rick Parfitt, guitariste de Status Quo. Le lendemain, mon fil Twitter faisait défiler la même info à tout va. Une info qui m’a fait l’effet d’une gifle en plein visage. Un instant, j’ai cru à un méchant hoax parce que… non, trop jeune. Après tout, Santana, Lady Gaga et d’autres – Paul McCartney le premier ! – ont déjà été victimes de ce genre de canular de TRES mauvais goût. Mais… quand la BBC, quand le New York Times, quand les agences de presse Reuters et AP relayent l’information, on sait alors qu’on est au-delà d’une rumeur ridicule…

George Michael est donc mort. A 53 ans.

Sans avoir été fan ultime de George Michael, dire que la jeune ado que j’étais fin des années ’80 n’a pas un tantinet bavé sur un de ses posters serait un mensonge éhonté. Toutefois, une fois mis de côté l’aspect « physique », il y avait bien plus en la personne de George Michael. Oui, OK, il y a eu quelques débordements, certes : une sexualité « débordante » et un usage de drogues de manière régulière. Mais qui est parfait sur cette terre ? Et puis, le mode de vie d’un être humain reste – selon moi et tant qu’il ne nuit pas directement à autrui – une affaire personnelle.

George Michael, c’était aussi une put*** de voix. Parfois douce comme posée sur du velours (Jesus to a Child), parfois pleine de force (Monkey), voire un savant mélange des deux (Freeek) mais toujours agréable à l’oreille.


Le 30 janvier 2009, dans une version précédente de ce blog alors présent sur Facebook sous forme d’un groupe, je postais une chronique sur cet artiste qui a écrit une page du Grand Livre de la Musique, en parlant d’un de ses hits, Freedom.
Absent de la scène et des médias depuis quelques années, George Michael n’avait, en 30 ans de carrière solo, sorti que 6 albums, 2 best-of et un album live. Vendus à plus de… 100 millions d’albums. Qu’on l’ait aimé ou pas, dire que George Michael n’a pas marqué l’Histoire de la Musique serait un peu exagéré, non ?
Ci-dessous, je vous présente cette ancienne chronique. Il s’agit d’une version quasi-inchangée de ce que j’avais écrit à l’époque. Le principe de mes chroniques de l’époque étant une connexion établie entre deux d’entre elles, j’ai toutefois changé quelques parties (mise entre crochets) pour qu’elle reste cohérente.

« Né Georgios-Kyriacos Panayiotou (on comprendra pourquoi il a choisi de se produire avec un nom de scène !), George Michael connaîtra d’abord le succès au sein du groupe Wham! formé en 1981 et dissout en 1986. Les plus jeunes d’entre vous ne s’en souviennent peut-être pas mais Wham! est à l’origine de pas mal de hits que l’on repasse encore aujourd’hui de manière régulière : Wake Me Up Before You Go Go ou Last Christmas, par exemple.

Mais revenons-en à notre chanson: sortie en 1990 et extraite de l’album Listen Without Prejudice, Vol 1, Freedom! ‘90 est l’une des plus longues de George Michael… pas loin de 7 minutes. Si vous vous penchez un peu sur les paroles, vous apprendrez qu’elle parle d’un jeune homme se sentant oppressé par l’image que l’on veut montrer de lui et qu’il veut se libérer de cette même image : il faut savoir que déjà à l’époque de Wham!, un paquet de jeune filles étaient dingues de George et de son physique et, bien entendu, sa compagnie de disques l’encourage vivement à jouer de cette image afin de booster les ventes. Ouais… sauf qu’à la longue, ça lasse et là, pour le coup, George, il en a marre ! Résultat : il veut son indépendance et, en l’occurrence, quitter sa maison de disques. Sauf que ce n’est pas si facile que ça… Il finit par écrire cette chanson afin de mettre en avant ce ras-le-bol…
Et pour bien l’illustrer, il refuse tout d’abord d’apparaître dans la vidéo. Qu’à cela ne tienne, il recrute un ensemble de top-models pour « chanter » la chanson à sa place. Parmi elles, Linda Evangelista, Naomi Campbell, Cindy Crawford, Christy Turlington… [Le réalisateur] illustrera la révolte de George en détruisant quelques symboles lui étant associés : la guitare et le blouson de cuir de l’époque de l’album « Faith »…

Vous savez tous maintenant que l’on a appris que George Michael était homosexuel en 1998, soit 8 ans après la sortie de Freedom (Vous saviez pas ? Heuuuu désolée alors…). Je vous encourage dès lors à vous pencher à nouveau sur les paroles car là soudainement, la chanson prend une toute autre signification et révèle le talent de parolier du britannique. Avec une seule et même chanson, il arrive à faire passer 2 messages séparés : le ras-le-bol de sa maison de disques ET la difficulté d’être idolâtré par des femmes et de devoir ainsi cacher sa vraie « nature ».

Encore une anecdote à propos de cette chanson : vous avez sans doute remarqué que la chanson était suivie d’un 90. Pas besoin d’être un génie pour comprendre qu’il s’agit de l’année de sortie du single mais pourquoi cette rajoute ? Et bien tout simplement afin d’éviter une confusion car Wham! avait déjà sorti un single portant le même titre en 1984.

[partie supprimée]

[Allez une dernière information à propos de Freedom. Je parlais un peu plus haut du réalisateur sans le nommer directement. Ce dernier n’est en effet pas un novice quand il réalise cette vidéo. En 1990, il a déjà à son compte des vidéos pour Sting, Steve Winwood, Paula Abdul et, quelques mois auparavant, il réalisait Vogue, sa troisième vidéo pour Madonna. Devenu depuis réalisateur de long-métrages, il est revenu à ses premières amours en 2013 en réalisant la vidéo Suit & Tie de Justin Timberlake et Jay-Z. Elle lui permettra d’acquérir un second Grammy Award, 18 ans après celui obtenu pour Love Is Strong des Rolling Stones. Suit & Tie lui permettra également de voler le titre de réalisateur le plus récompensé aux MTV Video Music Awards à Spike Jonze. Qui est donc le réalisateur de Freedom ? David Fincher, le « papa » de Seven, Fight Club, Panic Room ou – plus récemment – Gone Girl.]





George Michael n’est plus mais il nous restera quelques bons morceaux… Et un peu plus pour certaines personnes.

Souvenez-vous, en 1991, il enregistre en duo la chanson Don’t Let the Sun Go Down on Me avec Elton John, créateur de celle-ci. Les bénéfices de ce single seront reversés à pas moins d’une dizaine d’actions caritatives.

Il a également participé, l’année suivante, au concert d’hommage à Freddie Mercury, disparu quelques mois auparavant. Aux côtés de Bowie (!), Axl Rose, Elton John, Annie Lennox, Slash, Lisa Stansfield, il interprète notamment une version inoubliable de Someone to Love, méritant le respect.


S’il a fait souvent la une des journaux avec ses déboires, il a su cependant garder certaines choses secrètes. Au lendemain de sa mort, des langues se sont déliées. Oh non, rien de dramatique ou de scandaleux. Non… Tenues au secret du vivant de l’artiste – selon sa propre volonté – plusieurs personnes ont aujourd’hui avoué que George Michael avait discrètement fait des dons à de multiples associations caritatives ou, simplement, aidé des gens dans le besoin.

A une étudiante en soins infirmiers criblée de dettes, il avait offert 5 000£.

A une jeune femme ayant besoin d’argent pour réaliser l’insémination qui lui permettrait de devenir maman, il avait apporté la somme nécessaire.

Il avait acquis le piano de John Lennon, celui sur lequel il avait composé Imagine. Il en avait ensuite fait discrètement don au musée Beatles Story à Liverpool, parce qu’il voulait que le piano revienne sur la terre natale du Beatles. Il y est toujours aujourd’hui.

Tous les bénéfices de son titre Jesus to a Child – chansons écrite à la mémoire d’un de ses amants - avaient été reversés à différentes associations.

Il était également un fréquent donateur de Childline, une association venant en aide aux enfants.

Ce matin, la Présidente de Childline disait ceci :
« Depuis maintenant plusieurs années, il était l’un des plus extraordinaires et généreux philanthropes de notre association mais il était déterminé à ce que sa générosité ne soit pas rendue publique ainsi personne en dehors de notre association ne pourrait savoir à quel point il avait pu donner aux enfants les plus vulnérables de notre nation. Au fil des ans, il nous a donné des millions et nous avions prévu l’an prochain, afin de célébrer notre 30e anniversaire, d’organiser en concert en son hommage, pour son talent artistique, pour son incroyable musicalité mais aussi pour le remercier pour les centaines de milliers d’enfants qu’il a aidé grâce à ses dons. ».

George ne sera donc malheureusement pas là ce jour-là pour recevoir son hommage. Mais nul doute qu’il en a reçu en masse ce jour. A juste titre.

Salut l’artiste !



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire