vendredi 13 janvier 2012

Quand la privation vous pousse dans vos derniers retranchements...

C’est amusant les choses que l’on peut retrouver en fouinant dans les vieux tiroirs… C’est ainsi que j’ai retrouvé une chronique que j’avais écrite pour un webzine il y a à peu près 18 mois d’ici et qui n’avait pas été retenue. C’est donc sans aucun remords et scrupules que je vous la propose aujourd’hui… L’histoire démarrait donc ainsi :

Mon dimanche fut d’un instructif, vous n’imaginez pas. Entre « Mister Pamplemousse » qui me titille (est-ce seulement le bon verbe à utiliser ?) sur l’usage de vibromasseurs en forme de canards et « Chou » qui m’en apprend sur les aventures extra-conjugales, j’étais largement servie. N’allez surtout pas penser que tout ceci m’avait excitée au plus haut point : après le départ de ces deux-là vers le Pays des Rêves, je n’ai jamais réussi à trouver le sommeil. Merci les gars ! Et allez savoir pourquoi, pendant cette (longue !) nuit blanche, quelques malheureux souvenirs de jeunesse sont remontés à la surface.

J’ai 16 ans, étudiante donc, et j’ai de gros problèmes en math et en physique qui me suivront un bon paquet d’années. J’ai aussi une passion qui va soudainement devenir un point faible. Car mes parents l’ont vite identifiée et vont s’en servir contre moi. Pas de bons résultats, pas de musique. Je rentre donc un jour de l’école et trouve un grand vide en lieu et place de ma boite à musique préférée et mes étagères vidées de leurs CDs. Pour mieux me concentrer sur mes études. Ca, c’est un coup vache.

Pour la faire court, je vais me priver de repas un temps de midi sur deux et garder l’argent de ma paie d’étudiante pour me payer un lecteur CD que je vais habilement cacher tous les jours pour éviter un nouvel enlèvement et pouvoir écouter de la musique le soir bien tard , casque aux oreilles.

J’avais prêté un CD à une copine, CD qui m’avait été offert par quelqu’un qui ne connaissait visiblement pas bien mes goûts musicaux mais qui me l’avait donné avec tellement de sincérité que je n’avais pas pu me résoudre à le léguer aux bonnes œuvres. Et il est devenu le seul CD que j’aie pu écouter pendant une bonne semaine avant que quelques amis me prêtent leurs propres albums. Mariah Carey, "Music Box" (Tu parles d’une ironie pour quelqu’un à qui on avait volé sa boite à musique !). Mieux que rien. Rien étant le terme on ne peut plus adéquat pour désigner mes étagères finalement. Triste spectacle.

Donc, de dépit et malgré moi, je me suis penché sur cet opus. Sorti en septembre 1993, "Music Box" est le troisième album studio de la diva aux cinq octaves. Elle y retrouve le producteur/auteur/compositeur Walter Afanasieff avec lequel elle avait déjà travaillé sur son album précédent. Pour rappel, Walter, d’origine russe et né au Brésil, a produit des albums pour Céline Dion, Mika, Darren Hayes (ex-Savage Garden) ou encore Tina Arena. On retrouve aussi sur cet album Babyface, producteur de titres pour P!nk, Whitney Houston, ou encore Michael Jackson. Très commercial tout ça, non ? En même temps, quand on signe un contrat avec une maison de disques, c’est rarement pour vendre deux-trois albums au sein de sa famille ou à ses amis. Et à l’époque, Mariah est la jeune et fraiche épouse de Tommy Mottola, big boss de Columbia Records, ça doit aider pour avoir les producteurs les plus en vogue de l’époque.

Passons aux chansons. A l’époque, mon état d’esprit général était que la musique avait un ton estival. Un truc plus écoutable en été qu’en plein milieu de l’hiver, ce qui était mon cas. Une vague réminiscence d’un son encore un peu eighties sur les bords aussi. Pas déplaisant au demeurant puisqu’on a eu de bons morceaux dans les années quatre-vingts. L’album avait à l’époque mené tambour battant au son de ses trois singles fétiches : « Hero », « Without You » (reprise de Badfinger) et de « Anytime you need a friend ». « Hero » était à la base écrite pour un film et devait être chantée par Gloria Estefan mais cette dernière n’aura jamais l’occasion de poser le pied en studio pour l’enregistrer puisque Mariah la récupèrera pour son propre compte. « Anytime you need a friend » avait une sacrée consonance pour moi étant donné que seuls mes amis pouvaient me fournir de la matière première à insérer dans le lecteur CD.


Cet album marqua le début du succès international de Mariah mais autant la belle avait du succès dans les affaires, autant les amours n’étaient pas toujours au beau fixe en raison de la domination exacerbée de Mottola sur sa pouliche. En 1997, ils se séparent et la belle se transforme en papillon qui vole de ses propres ailes (Butterfly – 1997). Un papillon qui s’est cependant cassé les ailes en voulant devenir comédienne. Glitter et sa BO font un flop monumental. Il faudra quelques années avant que Miss Carey ne remonte la pente avec "The Emancipation of Mimi".

Comment s’est terminée mon histoire ? Et bien disons qu’un soir, alors que j’avais mon casque sur les oreilles et que je réécoutais pour la x-ième fois l’album, ma mère a fait irruption dans ma chambre, a découvert tout l’attirail et m’a regardée bouche bée. Pouvant difficilement lui faire croire que j’avais trouvé l’appareil au coin de la rue ou que Saint Nicolas était passé dans la nuit, je me vis à nouveau confisquer ma music box… avec un « Music Box » dedans. Zut alors ! Elle en profita même pour embarquer tous les autres CDs prêtés par mes amis, pensant qu’ils étaient miens. Ils ne les reverront que deux mois plus tard, au bulletin suivant.

Bien évidemment, deux jours plus tard, un pote me ramenait un autre CD à moi : le Bat Out of Hell II: Back Into Hell de Meat Loaf. A choisir, j’aurais préféré qu’il réagisse plus vite que l’autre. Parce que finalement, écouter Meat Loaf est plus sympa que Mariah.


Comme quoi, quand on est désespéré, on peut vraiment être amené à écouter n’importe quoi ! Mais au final, cet album est toujours quelque part à la maison. Parce qu’il a sa petite histoire. Même si je ne dois pas l’avoir écouté depuis 17 ans. Et que je ne suis pas pressée de le faire non plus. Autant l’écrire.

Tiens… à relire la chronique, je suis en train de me poser une question : mais qui donc étaient « Mister Pamplemousse » et « Chou » ? S’ils me lisent, qu’ils se fassent connaître…

Je ne résiste pas non plus à la tentation de vous proposer une version inédite et surprenante des chansons « Vision Of Love » et « Hero » lors d’une audition du X-Factor britannique : la tête de Simon Cowell est im-pa-ya-ble!

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