Cela fait maintenant plusieurs semaines que je
« scribouille » sur ce blog et si certains d’entre vous me
connaissent personnellement, d’autres n’ont appris à me connaître que virtuellement,
via mes coups de cœurs musicaux ou grâce aux lignes posées sur papier.
Je vais expliquer ci-après une mésaventure qui vous
donnera l’occasion de me connaître finalement un peu mieux.
Je ne pense pas avoir un fond méchant. Mais alors là,
VRAIMENT pas. On pourrait même dire qu’il faut déjà y aller fort pour s’attirer
mes foudres. Il existe cependant quelques petites choses que j’ai du mal à
supporter et où je réagis au quart de tour. Le manque de respect, par exemple.
Que ce soit envers moi… ou envers les autres. Me prendre pour une imbécile
aussi. Encore plus si on en fait une habitude.
Tenez, par exemple… Avant-hier, je me suis rendue en
ville avec l’intention d’acheter le dernier CD de John Mayer. Trouver du Mayer
en Belgique, ce n’est pas comme aller acheter les derniers albums de Jack
White, Garbage ou Slash. John Mayer, c’est un peu la Quête du St Graal
puisqu’il est plutôt méconnu en Belgique (Ohhh what a shame, d’ailleurs… mais
nous en reparlerons un jour). Je savais donc la tâche déjà ardue au départ mais
était, dans mon innocence (naïveté ?), loin de m’imaginer ce qui allait m’arriver
ce jour-là.
Je rentre donc dans l’un des deux magasins
susceptibles de répondre à mon attente et me dirige vers le vendeur responsable
du rayon pour lui faire part de mes desiderata. Je suis déjà inquiète au départ
mais bon…
Il transporte des CDs de son comptoir vers les
étalages et je l’attrape au vol en lui lâchant ma litanie habituelle
« bonjour, excusez-moi de vous déranger mais ce serait pour savoir si vous
avez le CD de John Mayer qui vient de sortir ? ».
Réponse : « non ».
Jusque-là, pas de surprise puisque je m’y attendais.
J’avais évidemment préparé la suite : « Sauriez-vous me dire si vous
l’aurez en magasin et si oui, à quelle date ? ».
Réponse : « Ben oui quand il sortira, on l’aura
en magasin, hein… ».
Certaines choses me passent parfois au-dessus de la
tête à tel point qu’il faut parfois qu’on m’ouvre les yeux sur certaines
situations. Par contre, je repère assez vite quelqu’un qui – pour l’écrire crûment
– n’en a rien à f***tre de ce que je lui dis et je ressens tout autant quand cette
personne me prend pour une cruche. C’est exactement ce qui s’est passé à ce
moment-là.
Mes parents m’ont donné une éducation qui me pousse
parfois à conserver le sens de la politesse en toutes circonstances mais pour
le coup, j’avoue sans honte avoir lâché un « OK » avant de tourner
les talons sans un merci, ni un au revoir.
Plusieurs raisons expliquent mon geste :
1- Quand on me parle comme si j’étais une parfaite idiote,
je préfère tourner les talons parce que je considère dès lors que mon
interlocuteur n’est finalement pas la personne la plus intelligente du monde…
non plus.
2- Le fait qu’il n’ait même pas daigné se diriger vers
l’ordinateur pour pouvoir me donner une date de sortie ou une indication de commande
éventuelle m’a un peu mis les nerfs en pelote… Il aurait alors probablement vu
que l’album était sorti – en Europe du moins – depuis deux jours et que la
réponse qu’il m’avait donnée venait confirmer le point 1 ci-dessus.
Revenons quelques semaines en arrière…
J’avais eu la chance d’être présente au Sportpaleis
lors du passage de Sir Paul McCartney (pour la chronique du concert, cliquez ici) et avais passé un
excellent moment. Je savais que la quasi-totalité du set auquel nous avions eu
droit avait été immortalisée en 2009 sur le DVD « Good Evening New York
City » et souhaitait donc me le procurer pour me remémorer la soirée.
Même magasin, même rayon que dans l’anecdote
« Mayer », même approche vers le vendeur. Qui est justement devant un
PC et qui me répond « vous permettez un petit moment ? ». Je ne
suis pas pressée, je lui accorde volontiers le temps dont il a besoin pour
finir ce qu’il a à faire… Mais euhh… au bout de quelques minutes, je commence à
me demander si je n’ai pas revêtu par erreur la cape d’invisibilité d’Harry
Potter. Je tousse légèrement et il semble alors se rappeler de ma présence. Je
lui transmets ma demande et il vérifie la disponibilité sur l’ordinateur…
inexistante. Admettons. Cela arrive après tout. Je lui demande dès lors s’il
n’est pas possible de l’obtenir en import et avec la rapidité d’un Nadal sur un
terrain de tennis, il me renvoie un « non » tout plat. Un
« non » où, quelque part, j’ai un peu eu l’impression qu’en
sous-titre apparaissait un « et n’insistez pas ». Ce que je n’ai pas
fait.
Cela dit… Vous ai-je précisé que la série des
« même » s’appliquait aussi au vendeur ? Comprenez-vous
maintenant mieux mon inquiétude de départ lorsque je me suis rendu compte
avant-hier que j’avais affaire au même type ? Inquiétude qui s’est avérée
des plus probantes au final…
Remontons encore un peu dans le temps, voulez-vous, jusqu’en
2011. Même… non attendez hein ! Même magasin certes mais cette fois, rayon
et vendeur différents.
En bonne « geekette », j’ai depuis mes 12
ans eu différentes Game Boy et souhaitait acheter un jeu bien spécifique pour
ma DS. Au départ, je n’avais pas d’autres raisons de descendre en ville :
j’avais donc décidé de téléphoner pour savoir si le jeu était disponible en
magasin. Pour ce faire, je dois passer par les sempiternels « Si vous
souhaiter atteindre le… taper le 98 » (Chiffre fictif). Comment vous
dire ? J’ai fini à la fois par mémoriser la séquence chiffrée qui me
permettait d’atteindre le rayon « jeux vidéos » ET la diatribe de l’opératrice par cœur. Parce que quelque soit le
moment de la journée et le nombre de sonneries, je n’ai jamais pu entendre la
douce voix du vendeur. Soit, il était écrit que je devais descendre en ville ce
jour-là…
J’arrive donc au magasin et.. il est LA ! Au
loin, derrière un comptoir, le vendeur « gaming » n’est pas tombé
dans une dimension virtuelle et existe donc bien dans le monde réel ! Et
est en pleine discussion avec un collègue.
Mue par une intuition et probablement animée d’un sadisme
latent, je décide de tenter une expérience. J’attrape mon GSM, compose le
numéro du magasin (J’avais tout retenu, souvenez-vous !)… et la sonnerie
retentit juste à côté du vendeur. Qui n’a pas l’air intéressé du tout. Ce n’est
pourtant pas faute d’avoir insisté : une minute de sonneries, ça donne le
temps de décrocher… non ?
Je raccroche, m’approche du comptoir et explique ma
demande au vendeur. J’en profite pour lui glisser que j’ai essayé à de
nombreuses reprises de les joindre pendant la journée mais sans succès. Il me
dit qu’ils étaient certainement dans les rayons lors de mon appel, me donnant ainsi
l’arme pour son suicide programmé. « Ah oui, comme à l’instant, lorsque le
téléphone a sonné pendant une bonne minute ? C’est amusant parce que
c’était moi, qui étais juste devant vous, à quelques mètres et vous étiez
justement à côté du téléphone », lui dis-je avec un large sourire. Mon
vendeur est soudainement muet.
J’avoue adorer mettre un menteur le nez sur son
mensonge : la tête de la personne prise en faute est toujours un vrai
régal et me met finalement plus de bonne humeur qu’en rogne. « On rattrape
plus vite un menteur qu’un boiteux »… C’est tout de même vrai. A chaque
fois.
Comme je l’ai écrit sur Twitter
ce soir-là : « Once, the customer was Queen/King of the Store. That
was a long time ago... in a galaxy far far way, I think. » (Il était une fois un client
qui était la Reine/le Roi du magsin. C’était il y a très longtemps… dans une
galaxie lointaine, je pense). Cette référence au « client qui est
roi » et le clin d’œil à Star Wars ne sont pas innocents.
Ma trilogie personnelle n’a rien d’une « guerre »,
rassurons-nous. Je n’ai jamais vraiment lancé de « contre-attaque » jusqu’ici.
Mais le « retour » dans ce magasin me semble de plus en plus proscrit.
Jedi or not… Parce que visiblement, maintenant, même avoir un service minimum est
devenu un vrai tour de… eum… Force.
De nombreux magasins se plaignent de l’abandon des
rayons par les clients au profit des achats via Internet mais… si l’on prend
les trois exemples énoncés plus haut, l’enfant qui sommeille encore parfois en
moi est tenté de lâcher un « Bien fait… NA ! ».
Sur le net, le service est rapide, le produit est de
bonne qualité, parfois à un prix défiant toute concurrence et on ne s’expose
pas à l’éventuelle mauvaise humeur d’un vendeur. Comment, dès lors, ne pas
tenir compte de tout cela et se diriger vers les achats virtuels?
J’aime le contact humain : c’est pourquoi je
reste une aficionado du passage en magasin… Je reconnais volontiers que tous
les clients ne sont pas agréables et ne jetterai jamais la pierre à un vendeur
qui répondrait de façon musclée à un client qui lui manquerait de respect… mais
que doit penser le client lorsque son interlocuteur semble être « dérangé »
parce qu’il cherche un produit spécifique qui n’est pas en magasin ou
facilement accessible? Le respect, ça marche dans les deux sens, après tout…
A ce titre, et pour remettre l’église au milieu du
village, je tiens à préciser qu’il m’est également arrivé de faire appel aux
départements « livres » et « DVD films/séries» de ce même
magasin et que j’ai toujours eu affaire à un service impeccable. Preuve que mon
problème n’était pas lié à la politique du magasin mais au bon vouloir d’un
être humain. C’est moche… Peut-être devrait-il aller dormir de l’autre côté du
lit. Vous savez, celui qui va l’aider à ne plus se lever du pied gauche…
Je sais que je l’ai déjà dit et écrit à maintes
reprises mais vous savez… même presque deux ans après sa fermeture, ma
« Caroline Music » me manque toujours autant… Elle, elle me trouvait
les albums que je voulais, venant même parfois de Malaisie si besoin était. Elle,
elle avait toujours un mot gentil. Elle, elle me respectait. Elle, elle est
partie… Elle… me manque. Vraiment.
PS – Comment s’est terminé mon aventure John Mayer? A merveille ! Je vais finalement l’avoir, mon album… Coup du destin pour mon coup de cœur. Encore merci à « QuiQuiSait » pour son coup… de pouce. La Force, il l’a… LUI !