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samedi 11 mars 2017

Killer & The Pitchfork Disney – Shoreditch Town Hall (04/03/2017) FRENCH


Me voici de retour à Londres. Enfin. Ne vous méprenez pas, j’adore mon boulot mais parfois, j’ai besoin d’évacuer la pression et Londres (et la musique!) a toujours été fort utile pour ce faire.
Ce voyage de trois jours a été rempli de théâtre : Hamlet à l’Almeida et Killer et The Pitchfork Disney, toutes deux au Shoreditch Town Hall.
Shakespeare étant Shakespeare et bien que le célèbre Hamlet soit interprété par un de mes acteurs favoris (alias Andrew Scott), ces lignes seront entièrement dévouées aux deux autres. Parce qu’il y a beaucoup de choses à dire.

Killer et Pitchfork ont des points communs : mis à part d’être jouées dans le même théâtre, toutes deux sont mises en scène par Jamie Lloyd et sortent de l’esprit de Philip Ridley, le touche-à-tout britannique (romancier, poète, scénariste, réalisateur, photographe, auteur de théâtre…). Mais assez bavardé, parlons de notre première pièce, voulez-vous bien ?

Samedi, 15h, c’est l’heure de… Killer.
Nous sommes invités à marcher dans un couloir pour entrer dans l’endroit où se joue la pièce. Ou plutôt… dans les caves du bâtiment. Pas commun. Cela pourrait finalement être une aventure intéressante. Des écouteurs nous attendent sur des chaises dans une pièce carrée, à peine éclairée. Encore plus intéressant. Nous sommes maintenant assis, face au mur et… sommes plongés dans le noir complet ! Et tout commence. Avec une voix. Une voix masculine, celle qui va nous emmener avec elle dans trois histoires…
« Un tueur ! C’est ce que je suis. » Voici comment cela commence. Suis-je inquiète? Naaan, ce n’est qu’une pièce de théâtre après tout. Eeeuh, tout bien  considéré… peut-être pas. Parce que le tueur est là. Avec moi. Parfois bien trop près, se tenant derrière moi, murmurant dans mon oreille gauche. Je n’ose même pas me retourner pour voir s’il y a vraiment quelqu’un derrière mon épaule. Soudainement, j’ai l’impression qu’il est en face de moi, qu’il me crie dessus. Nous avons tous cette naturelle et invisible bulle que nous créons autour de nous mais Killer – puisque je ne connaitrai jamais son nom – l’a fait éclater en mille morceaux. J’ai la chair de poule, les yeux grands ouverts, des larmes aux yeux : est-ce parce que je n’ai jamais aussi peu cligné des yeux dans ma vie ou parce que j’ai peur de sentir une main me taper sur l’épaule ? Je ne le saurai jamais… Ce que je sais cependant c’est que si mon corps a clairement réagi à la voix des écouteurs, je n’ai pas pu m’empêcher de faire un lien entre certaines parties de l’histoire de Killer et le passé ou avec ce dont j’ai peur pour le futur des Etats-Unis.

Mystères dans les sous-sols du Shoreditch Town HAll...

Le deuxième acte est plus léger pour ma tension artérielle et ramène un sourire sur mon visage à des moments bien précis : notre héros est un majordome fort drôle – sans en être vraiment conscient – qui prend soin d’une vieille dame, contemplant les habitudes de sa vie. Ensuite… l’histoire prend un tournant où les bonnes vieilles habitudes ne sont plus possibles. Je n’ai pas pu m’empêcher de me demander si notre héros n’était pas enfermé dans un rêve. Ou cinglé. Mais est-ce vraiment important ? Nous sommes avec lui. Assis dans un étroit couloir. Lorsque nous nous en éloignons, j’ai la chanson Sledgehammer de Peter Gabriel ainsi que les images des dessins « Scarfiens » de la vidéo d’Another Brick in the Wall de Pink Floyd qui passent dans ma tête. Ceux d’entre vous qui sont familiers du travail de Ridley auront tout de suite identifié l’histoire dans laquelle nous étions.



Dernier acte. Nous sommes dans une autre pièce carrée, de nouveau plongé dans une faible lumière. Instinctivement, nous avons tous mis notre dos contre le mur… peut-être que le premier acte est encore un peu présent dans nos mémoires, après tout. A juste titre. J’ai la (mauvaise ?) idée de retirer mes écouteurs pour quelques secondes. Je n’aurais pas dû. Le son de la réalité fonctionne tout aussi bien que celui des écouteurs et je recule à l’arrière de la pièce plus rapidement que la vitesse de la lumière… Toujours guidé par « la » voix, nous sommes engloutis dans l’histoire d’un homme et de son animal miraculeux qui sont sans cesse harcelé par un autre homme. Encore une fois, si vous vivez cette expérience à du 200% - ce qui m’est arrivé – vous ressentirez d’autant plus facilement les mêmes émotions que le personnage central…
Ensuite… un visage apparait hors d’un trou, sur ma droite. Alors la voici! Voici notre voix. Notre ami des animaux. Notre gardien de personne âgée. Notre… tueur.
Quelle expérience, mes amis ! Trois histoires différentes, au rythme rapide rapide, des personnages fascinants où nous nous demandons l’issue qui leur sera réservée et… par la formidable voix de John MacMillan. Celle qu’il fallait pour le choix de mise en scène de Lloyd. Ce n’est pas facile d’être remarqué quand l’on n’est pas vu mais ce n’est pas vrai pour MacMillan. Quelques jours plus tard, sa voix résonne encore dans ma tête. En plus de la voix de MacMillan, l’usage du son (magique !) binaural était un choix efficace dans la mise en scène. Bien que cette technique semble moderne, c’était cette même technique qui a été utilisé pour la première fois dans le monde musical par Lou Reed lorsqu’il a enregistré Street Hassle en… 1977.

John MacMillan

Pour la première mondiale de Killer, c’était un choix des plus audacieux. Mettre une personne (ou trois, une pour chaque histoire) en plein milieu des caves du Shoreditch Town Hall, pour nous parler, en nous regardant droit dans les yeux aurait pu fonctionner. Ou… pas. Laisser le public utiliser son imagination, jouer avec lui était une façon bien plus intéressante d’explorer les monologues de Ridley. Si vous avez le bon cadre, la bonne structure, le bon éclairage, le bon équipement et la bonne personne pour le boulot/la voix, vous obtiendrez de l’attention. Et ça a fonctionné on ne peut mieux avec moi.

20h… C’est l’heure de The Pitchfork Disney, l’histoire d’un frère et d’une sœur, Presley et Haley (George Blagden et Hayley Squires), vivant dans leur maison, fermé du monde extérieur, ne quittant leur domicile  que pour aller acheter du chocolat, leur nourriture favorite. Une nuit, Presley aperçoit un jeune homme dans la rue et, alors que sa sœur dort, il laisse l’étranger – Cosmo – entrer dans leur monde. Mais était-ce une bonne idée ?

Une fois encore, nous sommes invités à descendre dans les caves pour entrer dans une pièce tout en longueur, remplie de nombreux accessoires. Nous sommes invités à nous asseoir sur certains d’entre eux, pour faire partie de l’histoire, somme toute. La longueur de la pièce pourrait inquiéter quiconque souhaite avoir la meilleure place. Pas d’inquiétude : toutes les places sont bonnes parce que la mise en scène est soigneusement étudiée. Tout au long de l’histoire, tous les comédiens se déplacent dans la pièce – l’appartement de nos héros – de façon à ce que tous puissent les voir suffisamment près pendant plusieurs minutes. Bien sûr, vous devrez les laisser s’éloigner et les partager avec quelques autres dizaines de personnes. En ce qui me concerne, j’étais assise au milieu de la pièce, juste à côté d’un seau et d’un robinet. Heureusement, mes réflexes sont suffisamment bons et j’ai pu attraper mon sac avant que George Blagden ne trébuche dessus. Croyez-moi, je n’aurais pas pu être aussi proche d’un comédien que je l’ai été ce soir-là.

Hayley Squires (Haley)

Plus tôt dans la journée, j’étais sur le trottoir de Charing Cross, en face du défunt Found 111. Le jour où le théâtre temporaire a fermé ses portes, j’ai ressenti un sentiment de tristesse qui a perduré pendant quelques semaines.
Etrangement, il semble que de nombreuses coïncidences me ramènent toujours au défunt théâtre. D’abord, Rupert Hands, l’assistant metteur en scène de Pitchfork, assurait également ce poste sur Unfaithful, une des pièces du Found 111. Ensuite, Philip Ridley est un ancien élève de la Saint Martin’s School of Art – il a commencé l’écriture de The Pitchfork Disney alors qu’il y était encore étudiant – et l’ancienne école se situait… exactement là où se tenait encore le Found 111 il y a quelques mois.

Rupert Hands (gauche) et Jamie Lloyd (droite) sur le plateau de Killer

The Pitchfork Disney m’a rappelé le Found en raison de cette mise en scène spécifique. Je réalise de plus en plus, maintenant que j’ai vécu quelques expériences théâtre à Londres, que ces pièces sont celles que j’aime le plus. Parce que vous avez l’impression de vivre l’action plutôt que de regarder l’action. En tant que personne dans l’histoire, vous ne pouvez avoir que du respect pour toutes les personnes impliquées dans le projet. Celles que vous voyez autant que celles qui travaillent dans l’ombre (!).

Dans l’après-midi, j’ai eu une conversation avec un enfant de dix ans, lui demandant laquelle des deux pièces il avait préféré. Il a spontanément pointé son doigt vers mon programme de Killer. Il a une vision nettement plus claire que moi parce que même aujourd’hui, je ne sais toujours pas choisir une favorite. Il y a cependant une chose qui ressort de tout ceci : Philip Ridley – en tant qu’auteur de théâtre – a une nouvelle fan. J’aime son écriture, le rythme de ses histoires, les cliffhangers, la passion et la violence et l’humour de ses mots.
Les mots sont un peu comme la musique, ceci dit : il faut de bons musiciens et un bon chef d’orchestre pour qu’une symphonie théâtrale fonctionne parfaitement. Et c’est ce que j’ai eu ce 4 mars, dans les sous-sols du Shoreditch Town Hall.

George Blagden et Hayley Squires jouent avec passion, qu’ils interagissent l’un avec l’autre ou lorsqu’ils se lancent dans leurs longs et impressionnants monologues à propos de leur cauchemars, réels ou non. Bien que les jumeaux soient des adultes, on ressent par moments le côté enfantin de leur relation et à quel point leur innocence les rend fort fragiles. Trop fragile pour le monde extérieur qui va les attaquer.

Hayley Squires (Haley) et George Blagden (Presley)

Cosmo – joué par Tom Rhys Harries – est un personnage flamboyant dont l’énergie électrique a rempli l’appartement dès son entrée dans celui-ci. Son interaction avec Blagden est captivante : on peut voir que Presley est définitivement intrigué par le jeune homme mais il a également trouvé un moyen de toucher Cosmo lorsqu’il s’exprime sur ses peurs profondes. Les deux personnages ont toutefois montré également un côté amusant de leur caractère…
Vous pourriez même être séduit par le jeune homme rayonnant à la veste rouge… sauf lorsqu’il évoque la confiance. Vous sentez à ce moment-là que l’intrigue est sur le point de prendre une autre tournure et doutez quant au fait de lui faire confiance…

Tom Rhys Harries (Cosmo)

Et Pitchfork… aaah ce personnage, joué par Seun Shote! Je ne peux pas vous parler énormément de lui si ce n’est pour vous dire qu’il vous surprendra VRAIMENT à de nombreux égards. Cause pas beaucoup mais il a un effet du tonnerre dans la pièce !

Quand on parle mise en scène, Jamie Lloyd est l’Editors ou le Kasabian du théâtre. A chaque sortie d’un nouvel album de ces groupes anglais, je ne sais jamais à quoi m’attendre mais ils arrivent toujours à me garder dans leur camp quoi qu’il arrive. Après trois aventures dans l’univers du metteur en scène British (Richard III, The Commitments and Dr Faustus), je suis maintenant certaine qu’il arrivera toujours à prendre des chemins peu conventionnels pour surprendre son public. Et bon sang… j’adore ça ! En conséquence, je me réjouis d’être de retour fin avril pour voir quelle magie il va opérer sur Guards at the Taj.
Les choix de mises en scène de Killer et Pitchfork étaient différents mais j’ai pris autant de plaisir avec l’un et l’autre. Et c’est la raison pour laquelle je ne peux que vous encourager à ne pas aller voir une mais les deux pièces.

Jamie Lloyd

Killer – From February 22nd to April 8th 2017
The Pitchfork Disney – From January 27th  to March 18th 2017



Photo credits : Matt Humphries (Merci Alex ;) )

Links :
Shoreditch Town Hall website: http://shoreditchtownhall.com/
Shoreditch Town Hall Twitter: https://twitter.com/ShoreditchTH
Tom Rhys Harries: https://twitter.com/TomRhysHarries
Matt Humphrey website : www.matthumphreyimages.com
Matt Humphrey Twitter : https://twitter.com/31thirtyone


mercredi 8 mars 2017

Killer & The Pitchfork Disney – Shoreditch Town Hall (04/03/2017) ENGLISH


So here I am, back in London. At last. Don’t get me wrong, I love my job but sometimes I need to take the pressure off and London (and music!) has always been the best to do so.
This three days trip was filled of theatre vibes: Hamlet at the Almeida and Killer and The Pitchfork Disney, both at Shoreditch Town Hall.
Shakespeare being Shakespeare and even though the famous Hamlet was played by one of my favourite actors (AKA Andrew Scott), these lines are all going to be about the other two. Because there’s plenty of things to say.

Both Killer and Pitchfork share common points: apart from being performed in the same venue, both are directed by Jamie Lloyd and come from the mind of Philip Ridley, the British Jack of all trades (novelist, poet, screenwriter, director, photographer, playwright...) But enough talk, let’s talk about our first play, shall we?

Saturday, 3PM, time for some… Killer.
We are invited to walk across the hallway to enter the theatre. Or… more likely into the building’s basement. Uncommon. This may be an interesting adventure. Headphones are waiting for us on chairs in a dimly-lit square room. Even more interesting. We are now seated, facing the wall when… complete darkness falls! And it begins. With a voice. A man’s voice, the one who will take us with him in three stories…
“A killer! That’s what I am.” This is how it all starts. Am I worried? Naaah, it’s just a play, after all. Erm, well, all things considered… maybe not. Because the killer is here. With me. Sometimes way too close, standing right behind me, softly whispering in my left ear. I don’t even dare turning around to see if there’s really someone behind me. Suddenly, I feel like he’s right in front of me, shouting at me. We all have this invisible and natural bubble we create around us but Killer – as I’ll never know his real name – smashed it in thousand pieces. I have goose bumps, eyes open wide, tears ready to fall: is it because I never blinked less in my entire life or because I am afraid to feel a hand suddenly tapping on my shoulder? I’ll never know… What I know though is that even if my body clearly responded to the voice inside the headphones, I couldn’t help to make a connection between some parts of Killer’s story to past events or to what I do fear for the future of USA.

Mysteries in Shoreditch Town Hall's basements...

Act 2 is much lighter for my blood pressure level and brings back a large smile on my face at specific times: our hero is a funny - not that he’s much aware of it - butler taking care of an old lady, contemplating the habit (boredom?) of his life. Then… the story takes a different turn where old habits are no longer an option. Couldn’t help but wonder if our hero was trapped in a dream. Or crazy. But does it matter in the end? We’re with him in this. Seated in this narrow hallway. As we walk away, I can’t help but have Peter Gabriel’s Sledgehammer song inside my head as well as images of Scarfe’s hammers in Pink Floyd’s Another Brick in the Wall video. Those of you who are familiar with Ridley’s work may now know what story we were in.



Last act. We’re in another square room, again with low lights. Instinctively, all of us put our back to the wall… maybe act one is still a bit present in our minds, after all. As it should be. I have the (bad?) idea of taking my headphones off for a few seconds. Shouldn’t have. The sound of reality works just as fine as the headphones and I’m walking to the back of the room faster than the speed of light… Still guided by “the” voice, we’re swallowed in the story of a man and his miraculous animal that won’t simply be left alone by another man. Once again, if you live this experience by jumping with both feet in it – which I did - you’ll easily feel the way he feels….
Then… a face appears out of a hole, on my right. So here he is. That’s our voice. Our animal friend. Our old lady caretaker. Our… killer.
What an experience, my friends! Three different stories, driven by fast action, fascinating characters with us wondering what’ll happen in the end and… by John MacMillan’s terrific voice work. Just the one needed for Lloyd’s choice of direction. It’s not easy being noticed when you’re not seen but it is NOT true for MacMillan. Days later, his voice still resonates inside my head. In addition of MacMillan’s voice, the use of the magical binaural sound was an effective production choice. Even though this sound technique sounds really modern, it was that very same technique that was used for the first time in music by the late Lou Reed when he recorded Street Hassle in… 1977.

John MacMillan

That surely was a bold choice for the world premiere of Killer. Throwing one person (or three, one for each story) in the middle of the Shoreditch Town Hall basement rooms, talking to us, looking at us straight in the eyes may have worked. Or… not. Letting the audience use its imagination, playing with them was a much interesting way of exploring Ridley’s monologues. If you have the right environment, the right structure, the right lighting, the right equipment and the right man for the job/voice, you’ll get the attention. And it definitely worked fine on me.

8PM… Time for The Pitchfork Disney, the story of siblings Hayley and Presley (Hayley Squires and George Blagden) living in their home, locked away from the outside world, only leaving their apartment to buy chocolate, their favourite food. One night, Presley sees a young man in the street and, while his sister sleeps, he lets the stranger – Cosmo – enter their world. But was it a good idea?

Once again, we are invited to go down in the basement in one lengthy room filled with many props. We are invited to sit on some of them, to be part of the story, sort of. The length of the room could worry anyone who wishes to get the best seat. Do not: all seats are good because the stage direction is carefully organized. Throughout the story, all actors are moving across the room – our heroes’ apartment – in order for anyone to see them close enough for minutes. Sure, you’ll have to let them go and share them with the few other dozen people. As for me, I am seated in the middle of the room, right next to a bucket and a tap. Hopefully, my reflexes are good enough I grabbed my bag before George Blagden could potentially stumble upon it. Trust me, I couldn’t have ever been closer to an actor than I was that evening.

Hayley Squires as Haley


Earlier that day, I was on Charing Cross pavement, in front of the former Found 111. The day the temporary theatre closed its door, I had a sad feeling that remained for a few weeks afterwards.
Weirdly, it seems that a lot of coincidences always bring me back to the now “dead” theatre. First, Rupert Hands, the associate director of Pitchfork Disney, also worked as associate director on Unfaithful, one of Found 111’s productions. Then Philip Ridley is an alumni of Saint Martin’s School of Art – he started writing The Pitchfork Disney while he was still studying there – and the former school building was… where the Found 111 exactly stood a few months ago.

Rupert Hands (left) and Jamie Lloyd (right) on the set of Killer

The Pitchfork Disney reminded me of the Found because of its specific type of staging. I realize more and more, now that I’ve had a few theatre experiences in London, that these are the ones I love the most. Because you feel like being inside the action instead of watching the action. As a person inside this story, you can have only but respect for all people involved in the project. The ones you see as much as the ones working in the shadows (!).

In the afternoon, I had a conversation with a 10 year-old boy, asking him which of both plays was his favourite. He spontaneously pointed at my Killer programme. Well he’s more clear-sighted than I am because today, I still can’t pick my favourite out of the two. There’s one thing though that did come out of all this: Philip Ridley – as a playwright - sure has a new fan now. I love his writing, the pace of his stories, the cliffhangers, the passion and violence and humour of his words.
Words are a lot like music though: it takes good musicians and a good orchestra conductor to make a theatre symphony work fine. And that was something I got on this March 4th in the basements of Shoreditch Town Hall.

George Blagden and Hayley Squires play with passion, whether they’re interacting with each other or doing their long impressive monologues about their nightmares, real or not. Despite the fact the twins are grown-ups, you sense the childish side of their relationship at times and how their innocence makes them so fragile. Too fragile for the outside world that will attack them.

Hayley Squires (Haley) and George Blagden (Presley)

Cosmo – played by Tom Rhys Harries – is a flamboyant character whose electric energy filled the apartment as soon as he entered it. His interaction with Blagden is captivating: you can see Presley’s definitely intrigued by the young boy but he also found a way to touch deeply Cosmo when he tells him about his deepest fear. Both characters also showed us their funny side, though…
You may even fall for the shiny guy in the red jacket… except when trust is evoked.  Then you feel the intrigue is about to take another turn and you’re not sure whether he’s to be trusted or not…

Tom Rhys Harries as Cosmo

And Pitchork… aaaah that character played by Seun Shote! Can’t give you much about that one except that he will DEFINITELY surprise you in many ways. Not much of a talker but he surely brings a strong effectiveness to the play!

When it comes to directing, Jamie Lloyd is the Editors or Kasabian of theatre. Just like when these British bands release new albums, I never know what to expect with each piece of work but they always end up keeping me on their side in the end. After three adventures in the universe of the British director (Richard III, The Commitments and Dr Faustus), I’m now sure that he’ll always manage to take unconventional roads to surprise his audience. And jeez… I love that! Therefore, I can’t wait to be back in late April to see what magic he’ll work out on Guards at the Taj.
The directing choices made for Killer and Pitchfork were both different but I had much fun attending both. Which is why I can only encourage you to see not one but both of them.

Jamie Lloyd on the set of The Pitchfork Disney

Killer – From February 22nd to April 8th 2017
The Pitchfork Disney – From January 27th  to March 18th 2017

Photo credits : Matt Humphrey (Thanks Alex ;) )

Links :
Shoreditch Town Hall website: http://shoreditchtownhall.com/
Shoreditch Town Hall Twitter: https://twitter.com/ShoreditchTH
Tom Rhys Harries: https://twitter.com/TomRhysHarries
Matt Humphrey website : www.matthumphreyimages.com
Matt Humphrey Twitter : https://twitter.com/31thirtyone




dimanche 20 novembre 2016

Saule - L’Eclaircie (2016)

Quelle est la première chose que je fais quand j’ai un nouvel album de Saule entre les mains? « L’écouter ! » me direz-vous. Et bien… non. La première chose que je fais, c’est de lire le titre des chansons, de prendre quelques minutes pour me demander quel titre me « parle » le plus et de faire le pari mental de savoir si c’est celui-là qui sera finalement mon préféré de l’album. Parce qu’avec Saule, rien que les titres des chansons interpellent. Pourquoi ? Parce que c’est toujours difficile de savoir ce qui se cache derrière. Parfois, la chanson est fidèle aux mots énoncés dans le titre et la rythmique est telle que l’on imaginait mais parfois aussi, on a de jolies surprises…
Pour Géant, mon titre préféré était L’Economie des Mots, que j’imaginais paisible et comme une forme de déclaration d’amour vers une amoureuse. Et… j’étais complètement (presque) à côté de la plaque autant pour le sujet que le tempo…  Au final, c’est Vieux qui aura et a encore les faveurs de mon cœur musical. Ici, si L.C. (Elle sait) pourrait me plaire, je pense que Quand les Hommes Pleurent pourrait devenir ma nouvelle Saule number one. Vérification en fin d’article !

L’Eclaircie comm…ence avec Comme, également 1er extrait de l’album sorti fin août, histoire de mettre l’eau à la bouche des fans avant la sortie de l’album. Le morceau donne le ton dès les premières notes. Ce son, c’est bien du Saule : l’adorable géant est bel et bien de retour !  Dès la fin du premier couplet, plus de doute possible non plus, le savant des mots qu’il est joue encore sur la beauté de la langue française. Il continue aussi à observer le monde qui l’entoure avec un regard affuté et pose le tout sur papier pour tourner l'ensemble non pas en ridicule mais en belles ritournelles.



Le clip a, lui, pris un peu plus de temps pour arriver jusqu’à nous. Sorti fin octobre, certains Valeureux Liégeois y reconnaitront quelques lieux typiques. En effet, après la venue de Stromae dans le théâtre désaffecté Jeusette à Ougrée, c’est au tour de Saule de venir poser ses caméras dans la Cité Ardente. On l’y voit notamment - bien accompagné - dans l’ancienne piscine du Boulevard de la Sauvenière, installée entre l’actuelle salle de concert Reflektor et le cinéma Sauvenière. Désormais appelée La Cité Miroir, la piscine est devenu un lieu au service de l’éducation, de la citoyenneté, de la mémoire et du dialogue des cultures. Un lieu superbe et tout à fait raccord avec l’ambiance teintée de bleu (de bleu pas de blues, hein ! Comme la couverture de l’album, mes gens !) du clip où seuls Saule et deux personnages refusent de se conformer à cet univers très « schtroumpfien ». Tiens d’ailleurs… Saule, d’accord mais… pourquoi ces deux-là aussi ? Et bien probablement parce que Julien « CowBoy » Gugel et Franck « SailorShirt » Marco font partie intégrante de l’univers de Saule. Si, si… allez revoir quelques clips live de l’artiste et vous ne manquerez pas de les apercevoir aux postes de guitariste et batteur… Mais si… voyez plutôt.



Un tantinet disco, mais incontestablement dance, Respire donne envie de bouger les fesses de ton canapé et de te prendre pour John Travolta. Ou Olivia Newton-John. Mais ça, c’est toi qui vois, ami lecteur. De toute façon, tu n’as rien à perdre et tu pourras récupérer de ta folle séance de danse sur Delove Song, morceau un peu plus calme que le précédent. Enfin… là, John et Olivia sont un peu moins « in love » et rien ne va plus dans leur couple!

Arrive L’Eclaircie, chanson-titre de l’album… L’été est déjà loin dernière nous et pourtant le titre sent bon la chaleur de la belle saison. La mélodie persistante de la guitare électrique associée aux chœurs me rappelle quelque chose, quelqu’un… et je sais que j’apprécie ce « quelqu’un ». Ce n’est finalement qu’en fin de chanson que je me rends compte que je pensais aux Imagine Dragons. Mis à part une rythmique plus lente que celle du groupe de Las Vegas, la structure musicale de l’Eclaircie me rappelle certains de leurs morceaux… Et là, je me dis que si un jour Saule et Dan Reynolds, le chanteur des Dragons, venaient un jour à se croiser, leur sens commun de la joie de vivre et leur côté sympa seraient particulièrement intéressant et pourraient donner un joli résultat musical!

Il y a des cordes à l’intérieur de nous, des cordes qui font vibrer, qui font sourire, qui peuvent faire mal aussi… Je Reviens, sa mélodie, sa rythmique, c’était frôler la corde pour faire sortir ce qui était gardé en-dedans depuis un moment… En effet, depuis plusieurs mois - même si la plupart du temps mon entourage m’a vu sourire ou être aussi « clown » que d’habitude - je ne peux pas dire que j’aie vécu la plus belle partie de ma vie. Des moments difficiles - comme tout le monde en connait, bien sûr - des moments où on se doit de rester fort mais des instants aussi où on se sent démuni et impuissant… « A cette vie dans laquelle on colle les bons moments sans les bémols ». La première écoute de Je Reviens, la montée en puissance vocale de M’sieur Saule sur le morceau ont touché ma corde « bémol », cette corde au nœud si serré depuis trop longtemps qu’une volée de larmes inattendues sont venus dénouer pour faire un peu de bien… On ne le dira jamais assez : la musique restera toujours la meilleure des thérapies et la meilleure solution pour laisser momentanément de côté tout ce qui nous trouble l’esprit et/ou le cœur.

L.C (Elle sait) a elle aussi une puissance rare… celle de raconter une histoire dans laquelle chaque femme, chaque homme peut se retrouver. Si Saule a le don de procurer à son public des mélodies qui donnent immédiatement envie de sourire, il sait aussi se servir habilement des notes de musique pour accentuer la gravité de ses mots. L’arrangement des cordes, la montée dramatique de la musique font de L.C. (Elle sait) un pur bijou à savourer sans modération. Le sujet ? A vous de le découvrir…

Changement de rythme avec Quand des Hommes Pleurent ! Saule sort la grosse artillerie pour nous parler des hommes… Les hommes viennent de Mars et les femmes de Venus ? Peut-être pas… Au fond, nous sommes tous pareils : des êtres humains remplis d’émotions qui ne demandent qu’à sortir. Nous sommes aussi des êtres qu’un changement perturbe vite, qui se posent un nombre incalculable de questions avant de réaliser que finalement, pourquoi pas reprendre le cours d’une Vie Ô Combien similaire à tant d’autres ?

La Femme Fantôme, c’est l’illustration parfaite de la chanson paradoxale selon Saule : un morceau où le thème abordé est triste mais où tu ne peux pas t’empêcher de sourire en oscillant la tête de gauche à droite tout bonnement parce que c’est une mélodie qui te dicte ton attitude…

On Part et Et Pourtant Je Marche affichent également une belle complémentarité : ton léger, Saule nous emmène avec lui dans ses aventures. Et on n’hésite pas, on prend sa main et on part en balade… On aura des coups durs ? Certes mais… qu’à cela ne tienne, on s’en sortira toujours. « On part » à deux, à trois, à quatre et on « marche » tous ensemble. Même direction, mêmes envies, mêmes buts… et on va certainement s’plaire !

Vous pensez que je ne vous laisse aucune surprise à vous avoir ainsi dévoilé les morceaux du nouvel opus de Saule ? Non, non… Parce qu’un article n’évoque rien : ce ne sont que de simples mots posés sur papier qui ne révèlent pas l’essence même d’une chanson, qui ne dictent pas ce que l’on a à ressentir à l’écoute des morceaux. C’est à toi, ami lecteur (oui oui TOI !), de te lancer à pieds joints dans L’Eclaircie et de te faire ta propre opinion !

Géant, le précédent opus de Saule, était produit par Charlie Winston. Et comme le monde est petit et qu’il est aussi teinté de belles connivences/connexions, il est possible que l’amitié qui lie Saule et Charlie ait peut-être déterminé l’arrivée de Mark Plati dans la naissance de L’Eclaircie. Ce dernier a en effet produit, en 2009, Hobo, l’album de Winston. Mais… pas uniquement. Quand on se penche sur le travail du producteur, on se rend compte que Saule n’a pas fait appel à n’importe qui pour son nouveau bébé. La Belgique n’est pas étrangère à Plati puisqu’il a travaillé avec Hooverphonic (Blue Wonder Power Milk) et Puggy (To Win The World et Something You Might Like) mais la discographie de l’américain compte également des collaborations avec The Cure ou encore… David Bowie. Des univers forts différents de celui de Saule… Mais la formule fonctionne ! Plati a apporté ci et là des petites touches qui ne déforment pas l’univers du belge et qui donnent une petite « touch » différente et sympathique. La Femme Fantôme  est un parfait exemple : la coupure rythmique de la chanson interpelle… et séduit ! Saule chante également en partie en anglais sur plusieurs morceaux (La Femme Fantôme, On Part) et s’assure d’un côté plus rock and roll – notamment sur Quand les Hommes Pleurent par exemple – qui n’est pas pour me déplaire du tout !

Saule a choisi de ne pas surfer sur la vague de succès provoquée par Dusty Men, a pris le temps avant de sortir un nouvel album, a travaillé sur d’autres projets (dont la comédie musicale pour enfants Zombie Kids) et a choisi, une fois le moment venu de retourner en studio, de donner libre cours à ses envies. Des artistes tels que les frangins Hanson se sont détachés des exigences et de la pression des maisons de disques et autoproduisent encore aujourd’hui d’excellents albums. Linkin Park, Kasabian ou Adele prennent du temps entre chaque album et nous reviennent généralement avec du bonheur auditif. La triste contrepartie pour le fan est qu’il doit attendre, atteeeeeendre… mais quand le résultat est à la hauteur des espérances, ces longs mois d’attente s’envolent comme une feuille bousculée par un vent d’automne. Qu’en est-il de L’Eclaircie ? Le résultat est-il là ? Et bien…

Je disais plus haut que de nombreuses émotions se sont bousculées dans ma tête au cours des derniers mois suite à une expérience douloureuse…
Et pourtant, ce 18 novembre, un petit bout de femme m’a dit quelque chose que je n’attendais pas et a rallumé ce ptit truc que je ne m’étais pas autorisé depuis un bon moment. Un ptit truc qu’on appelle « espoir ». Et a ainsi amené une éclaircie dans un ciel jusque-là souvent assombri…
Depuis ce même 18 novembre, un grand bout d’homme dit plein de choses dans un album que j’attendais depuis quatre ans et a su garder, comme à son habitude, une beauté des mélodies et des mots qui me plaisent depuis un bon moment. Un ptit truc qui fait qu’on se sent mieux. L’Eclaircie ? Tu n’aurais pas pu mieux nommer ton album, M’sieur Saule.

Revenons à la question de début d’article… quelle chanson de L’Eclaircie est ma « number one » ? L.C. (Elle sait) ? Quand les Hommes Pleurent ? Et bien… Au bout de cinq heures d’écoute d’affilée de L’Eclaircie (si, si… c’est possible !), je ne sais toujours pas déterminer laquelle des douze chansons est ma favorite. Encore une fois, Saule nous offre un superbe album où chaque titre a son charme propre. Mon morceau préféré finira peut-être par se révéler plus tard mais par contre, au moment où la dernière note de la flûte a retenti en fin d’album, j’affichais un large sourire. Parce que de nos jours, cela devient rare de trouver un album où chaque morceau plaît. Et Saule a réussi le pari de me faire ce coup-là. Encore une fois. Deux albums d’affilée !

Les dernières paroles de l’album sont « Sans plus savoir où tu seras demain, sans plus savoir quand le voyage prend fin. Nulle part chez moi, nulle part chez moi… » Cher Saule, encore une fois, tu ne m’as pas déçu. Et pour ça, pour toutes ces belles notes et jolis mots, je souhaite que demain (et même pour bieeeen plus longtemps), tu sois encore là, guitare à la main tout sourire et accompagnés de tes compagnons de scène. Je souhaite que mon voyage avec toi ne s’arrête pas parce qu’il en vaut teeellement la peine. Parce que ton « chez moi », ça pourrait être tout bonnement chez tous ces gens que tu vas toucher avec ce nouvel album, une suite tellement réussie à Géant. Et… break a leg, baby !

Evidemment, puisque l’album vient de sortir, j’ai peu de vidéos l’illustrant à vous proposer. Toutefois, Saule et son band ont participé récemment à l’émission D6bels On Stage. Je vous laisse donc, cher lecteur, profiter de quelques morceaux de ce nouvel opus en version live. Il vous suffit de cliquer ici.

Pour rappel, j’avais déjà écrit un avis sur un autre album de Saule ici




Tracklist :

Comme
Respire (Breathe)
Delove Song
L’Eclaircie
Je Reviens
L.C. (Elle Sait)
Quand les Hommes Pleurent
Ô Combien
La Femme Fantôme
On Part
Et Pourtant Je Marche
Nulle Part Chez Moi

lundi 5 mai 2014

Kasabian – Le Bataclan (30/04/2014) FRENCH


Il y a quelques semaines, j'ai trouvé dans ma boite mail un de ces messages que l'on n'attend pas forcément : "J'ai un billet en plus pour le concert de Kasabian à Paris. Le lendemain est un jour férié. Si cela t'intéresse…" TU PARLES QUE ÇA M'INTERESSE!

Me voici donc de retour à Paris. Dans une salle différente cela dit. Bien que Le Bataclan soit une salle de concert réputée, il s'agit de notre premier rendez-vous ensemble. Après avoir découvert la capacité de la salle (c’est-à-dire pas énorme), tu comprends vite que tu vas passer une soirée parfaite! Tu comprends aussi dès lors pourquoi tous les billets se sont vendus en 5 minutes! Nous voici donc dans la place, mes deux copines et votre chroniqueuse, parlant du "what-the-f**" nouveau single et de quelques autres sujets musicaux en attendant le début du concert.

Le Bataclan

C'est l'heure de la première partie, Martin C. Assez surprenant : un tandem de DJs, en fait. Les chansons de leur setlist étaient sympas mais ce n'est pas exactement ce à quoi l'on s'attend à un concert de rock. Cela dit, en y réfléchissant, Sir Paul McCartney avait fait la même chose lors de son dernier passage en Belgique en 2012 alors… pourquoi pas? Je dois cependant reconnaitre que j'avais tellement aimé Belakiss, la première partie de Kasabian à Bruxelles en 2012, que j'ai été un peu déçue. Mettons ceci de côté et souvenons-nous que ce concert n'est pas vraiment un concert "ordinaire". Ce soir, Kasabian joue un concert d'échauffement pour leur prochaine tournée. Et nous, personnes présentes ce soir, sommes des êtres humains privilégiés (et chanceux!) qui allons être témoins du retour du groupe après presque un an éloigné de la scène.

Alors… comment était-ce?

Et bien…

Pardonnez mon langage mais…

C'ETAIT UN PUT*** DE CONCERT DE MALADE!!!

Il y a une chose qui n'a pas changé depuis ma dernière rencontre avec eux: ces types connaissent les secrets d'une bonne prestation live, sont toujours à l'aise sur scène et ont une connivence forte avec leur public. Ces qualités font indéniablement et certainement partie de leurs forces en tant que groupe. En conséquence, le public répond toujours de manière positive et c'est vraiment difficile de ne pas apprécier un moment avec Kasabian… que vous soyez au milieu de la foule ou un témoin un peu plus distant. En 2012, j'étais à l'arrière de la fosse et regardais le public sauter et lever les mains. Cette fois, je me situais dans la seconde (troisième?) rangée en face de la scène. Les deux fois, j'ai quitté la salle avec un large sourire sur le visage et extrêmement heureuse.

Mais revenons à ce concert-ci, voulez-vous?
Le groupe entre sur scène, face au large écran rose, rappel de la couleur de la pochette de leur prochain album. Les quatre garçons sont accompagnés de leurs compagnons de tournée de longue date, Ben Kealey (claviers) et Gary Alesbrook (trompette). Jay Mehler ne fait désormais plus partie du groupe puisqu'il les a quittés l'an dernier pour rejoindre le groupe de Liam Gallagher, Beady Eye. Le guitariste qui le remplace à présent est Tim Carter, qui avait déjà précédemment travaillé avec le groupe sur Velociraptor!. Si la présence de M'sieur Carter n'est pas une surprise pour moi, je ne m'attendais par contre pas à la présence des trois choristes. Pour être tout à fait honnête – et désolée les filles! – c'est aussi un élément qui ne me semblait absolument pas utile. Selon moi, les voix des garçons sont suffisantes pour leurs concerts. Soit, va pour ce soir… nous verrons si les choristes seront de retour pour la tournée.

Personne ne peut rester insensible au T-shirt porté par Sergio Pizzorno, un autre rappel de leur prochain album : il porte littéralement le titre (48:13) sur lui. Le 48:13 est également visible sur la batterie de Ian Matthews.


On ne peut pas non plus passer à côté des larges lunettes de soleil de M. Meighan… Le chanteur s'avance vers le devant de la scène pour saluer les fans, Ian Matthews commence à taper sur sa batterie, donnant à tout le monde le signal du départ et… un 48:13 apparait sur l'écran rose derrière le groupe tandis que Kasabian ouvre le concert avec une de leurs nouvelles chansons, "Bumble Bee". Un morceau puissant plein d'énergie, un bon moyen pour échauffer tout le monde!

Impressionnantes les lunettes, Tom!


Au cas où vous auriez oublié le titre du nouveau Kasabian, il apparait 2 fois sur cette photo

Les chansons suivantes sont extraites de leurs quatre albums précédents. Clubfoot de Kasabian, Shoot The Runner d'Empire, Underdog de West Ryder Pauper Lunatic Asylum ou Days Are Forgotten de Velociraptor! sont parmi les chansons que le groupe a jouées ce soir, avec une énergie d'enfer. La nouvelle intro de Shoot The Runner est extra et ils doivent absolument la garder. J'étais aussi contente d'avoir Me Plus One sur la setlist cette fois : elle n'y était pas la dernière fois et cette chanson a un riff de guitare tellement extra que c'est une honte de la mettre de côté…

Aaah cette guitare...

Kasabian ne manque jamais d'impliquer ses fans dans leurs aventures: tant Tom que Sergio sollicitent le public pour taper dans les mains ou chanter (sur le refrain de Days are Forgotten ou la partie "With You" du refrain de Re-Wired). Bien que demander aux fans de chanter leurs chansons ne soit pas exactement nécessaire puisqu'ils le font assez naturellement (Shoot The Runner, Fire…). :D

Tom : vous chantez, Paris?

En fait, si les fans sont définitivement contents de revoir la troupe de Leicester, on dirait que le groupe est lui aussi heureux de retrouver la scène et la complicité entre ces 7 hommes est évidente: clins d'œil, sourires et franche rigolade sont au menu! C'est toujours un plaisir de voir des musiciens prendre leur pied en faisant leur "truc". Pas de pression ce soir, en fait… tout le monde est de bonne humeur. Une fois Club foot terminée, Sergio s'adresse au public et veut introduire la prochaine chanson, qu'il croyait être Beanz, quand Tom lui fait un signe. Tous les autres musiciens se marrent, Tom s'approche de son micro, baisse la voix et nous dit qu'ils vont maintenant jouer "Where Did All The Love F**ing Go", ce qui provoque un grand méchant rire chez Sergio, lorsqu'il réalise qu'il a, sans le vouloir, changé la setlist.

Ian serait-il en train de se moquer de l'erreur de Sergio? Naan, il s'éclate!

Voici enfin le moment de Beanz et la semi-psychédélique face B de Eez-Eh offre à Ian Matthews et Chris Edwards l'opportunité de nous montrer leurs talents respectifs.
Les chansons suivantes sont la Re-Wired que-j'aime-toujours-autant, suivie de Empire… et puis…
Et puis arrive Eez-Eh, LE single-retour qui a causé tant de controverses et déchainé un mouvement de folie sur le Net après avoir été diffusé en avant-première sur une radio italienne lundi dernier. Ma réaction première a été "what the f**???!!" avant de m'arrêter une seconde, de sourire et de penser, avec beaucoup de tendresse, "ils ont remis ça, ces satanés c**llons!" Par "ça", je veux dire que Kasabian nous a souvent emmené sur des routes inattendues. Vous souvenez-vous de la réaction de tout le monde lorsqu'ils ont sorti Switchblades Smiles? Et pourtant, Switchblades, Vlad ou Eez-Eh collent bien dans l'univers live de Kasabian. La version de Eez-Eh jouée au Bataclan est un peu différente de la version single puisqu'un discret (mais super!) riff de guitare joué par Tim Carter y est ajouté.

Pretty In Pink Kasabian

En parlant de Carter, j'ai gardé l'œil sur lui à plusieurs moments de la soirée… Ce n'est pas facile de remplacer un Jay Mehler mais l'implication du propriétaire de cette superbe Gibson SG sur le riff de Bumble Bee, sur l'intro de Shoot The Runner ou sa synchronisation parfaite avec Ben Kealey sur l'intro de Re-Wired prouve que Tim est une pièce nécessaire et efficace dans l'équipe Kasabian.

De manière assez amusante, la liste de chansons du rappel était la même que celle du concert de 2012 : Switchblades, Vlad et Fire. Ce soir, cette dernière est dédiée à Bob Hoskins, décédé le jour précédent. Fire est assurément une chanson des plus efficaces pour finir un concert puisqu'elle rend dingue le public, le fait sauter, danser et chanter à plein poumons. C'est aussi à ce moment-là qu'un mec ou une gonzesse a dit adieu à son portable… Alors que la foule sautait sur la partie "Fiiiire" de la chanson, j'ai vu le GSM quitter la main de son/sa propriétaire pour atterrir dieu sait où sur le sol. Vraiment pas une bonne idée de prendre une photo pendant celle-là, pote.

Et puis… that's all folks. Kasabian quitte la scène, nous laissant tous trempés, physiquement épuisés mais sacrément contents et excités.
Nous quittons Le Bataclan et traînons encore un peu sur place, nous faisons de nouveaux amis, entendons que certains pensent même avoir vu Geoffrey Baratheon dans la salle.
Qui sait? Peut-être aime-t-il suffisamment Kasabian que pour s'éloigner un moment de son Trône de Fer et venir passer un bon moment avec nous… :D (Pas de spoilers, hein!)
Quelques fans espéraient aussi pouvoir croiser le groupe après le concert.
Qui sait? Peut-être que certains d'entre nous ont effectivement eu l'occasion de rencontrer certains d'entre eux. Peut-être… ;)

Avant le concert, les fans se demandaient si le groupe allait jouer la plupart de leurs nouvelles chansons avec quelques anciennes ou s'ils feraient l'inverse. Le public était plus en faveur de la première option (y compris moi!)… qui est celle que Kasabian n'a pas prise. Donc maintenant, c'est officiel : je vais arrêter d'essayer de deviner le prochain "acte" de Kasabian! Et c'est probablement aussi une des raisons pour lesquelles je les aime bien. Ils ne manquent jamais de me surprendre… Je ne suis pas toujours ravie par ces surprises mais au moins, ils ne me font jamais sombrer dans l'ennui. C'est un peu comme ces mots qui sont apparus ce soir sur l'écran rose. Pendant le concert, nous avons vu des mots tels que TEZZA, ON TOAST, CANISTER, DETERGENT, CONJUCTIVITIS, BLU TAC, TOURNIQUET etc sur cet écran. Bien entendu, j'ai commencé à essayer de trouver une explication: des mots de la chanson qu'ils jouaient à ce moment-là? Nan. Des mots qui seront dans les nouvelles chansons? Sais pas. J'ai arrêté d'essayer de trouver une explication logique. Ils étaient probablement encore en train d'essayer de m'embrouiller la tête. Ces sacrés chenapans de Kasabian. Et vous savez… au final, c'est ainsi que je les aime. C'est pour cela que je les aime.



Scène parfaite. Groupe parfait. Soirée parfaite.

Je ne pourrais bien entendu finir ce compte-rendu sans remercier l'amie qui m'a offert la chance de vivre un superbe moment avec Kasabian… Elle est timide donc je ne la nommerai pas mais elle se reconnaitra. ;)


Setlist :
-         Bumble Bee
-         Shoot The Runner
-         Underdog
-         Fast Fuse
-         Days Are Forgotten
-         Me Plus One
-         Running Battle
-         Doberman
-         Take Aim (no intro)
-         Clubfoot (no intro)
-         Where Did All The Love Go
-         Beanz
-         Re-Wired
-         Empire (new intro)
-         Eez-Eh
Encore :
-         Switchblade Smiles
-         Vlad The Impaler
-         Fire



All pictures : © Nat Lecoq