Il y a quelques semaines, j'ai trouvé dans ma boite
mail un de ces messages que l'on n'attend pas forcément : "J'ai un billet
en plus pour le concert de Kasabian à Paris. Le lendemain est un jour férié. Si
cela t'intéresse…" TU PARLES QUE ÇA M'INTERESSE!
Me voici donc de retour à Paris. Dans une salle
différente cela dit. Bien que Le Bataclan soit une salle de concert réputée, il
s'agit de notre premier rendez-vous ensemble. Après avoir découvert la capacité
de la salle (c’est-à-dire pas énorme), tu comprends vite que tu vas passer une
soirée parfaite! Tu comprends aussi dès lors pourquoi tous les billets se sont
vendus en 5 minutes! Nous voici donc dans la place, mes deux copines et votre
chroniqueuse, parlant du "what-the-f**" nouveau single et de quelques
autres sujets musicaux en attendant le début du concert.
C'est l'heure de la première partie, Martin C. Assez
surprenant : un tandem de DJs, en fait. Les chansons de leur setlist étaient
sympas mais ce n'est pas exactement ce à quoi l'on s'attend à un concert de
rock. Cela dit, en y réfléchissant, Sir Paul McCartney avait fait la même chose
lors de son dernier passage en Belgique en 2012 alors… pourquoi pas? Je dois
cependant reconnaitre que j'avais tellement aimé Belakiss, la première partie
de Kasabian à Bruxelles en 2012, que j'ai été un peu déçue. Mettons ceci de
côté et souvenons-nous que ce concert n'est pas vraiment un concert "ordinaire".
Ce soir, Kasabian joue un concert d'échauffement pour leur prochaine tournée.
Et nous, personnes présentes ce soir, sommes des êtres humains privilégiés (et
chanceux!) qui allons être témoins du retour du groupe après presque un an
éloigné de la scène.
Alors… comment était-ce?
Et bien…
Pardonnez mon langage mais…
C'ETAIT UN PUT*** DE CONCERT DE MALADE!!!
Il y a une chose qui n'a pas changé depuis ma dernière
rencontre avec eux: ces types connaissent les secrets d'une bonne prestation live, sont toujours à l'aise sur scène et ont une connivence forte avec
leur public. Ces qualités font indéniablement et certainement partie de leurs
forces en tant que groupe. En conséquence, le public répond toujours de manière
positive et c'est vraiment difficile de ne pas apprécier un moment avec
Kasabian… que vous soyez au milieu de la foule ou un témoin un peu plus
distant. En 2012, j'étais à l'arrière de la fosse et regardais le public sauter
et lever les mains. Cette fois, je me situais dans la seconde (troisième?)
rangée en face de la scène. Les deux fois, j'ai quitté la salle avec un large
sourire sur le visage et extrêmement heureuse.
Mais revenons à ce concert-ci, voulez-vous?
Le groupe entre sur scène, face au large écran rose, rappel de la couleur de la pochette de leur prochain album. Les quatre
garçons sont accompagnés de leurs compagnons de tournée de longue date, Ben
Kealey (claviers) et Gary Alesbrook (trompette). Jay Mehler ne fait désormais
plus partie du groupe puisqu'il les a quittés l'an dernier pour rejoindre le
groupe de Liam Gallagher, Beady Eye. Le guitariste qui le remplace à présent
est Tim Carter, qui avait déjà précédemment travaillé avec le groupe sur
Velociraptor!. Si la présence de M'sieur Carter n'est pas une surprise pour
moi, je ne m'attendais par contre pas à la présence des trois choristes. Pour
être tout à fait honnête – et désolée les filles! – c'est aussi un élément qui
ne me semblait absolument pas utile. Selon moi, les voix des garçons sont
suffisantes pour leurs concerts. Soit, va pour ce soir… nous verrons si les
choristes seront de retour pour la tournée.
Personne ne peut rester insensible au T-shirt porté
par Sergio Pizzorno, un autre rappel de leur prochain album : il porte
littéralement le titre (48:13) sur lui. Le 48:13 est également visible sur la
batterie de Ian Matthews.
On ne peut pas non plus passer à côté des larges
lunettes de soleil de M. Meighan… Le chanteur s'avance vers le devant de la
scène pour saluer les fans, Ian Matthews commence à taper sur sa batterie,
donnant à tout le monde le signal du départ et… un 48:13 apparait sur l'écran
rose derrière le groupe tandis que Kasabian ouvre le concert avec une de leurs
nouvelles chansons, "Bumble Bee". Un morceau puissant plein
d'énergie, un bon moyen pour échauffer tout le monde!
Impressionnantes les lunettes, Tom! |
Au cas où vous auriez oublié le titre du nouveau Kasabian, il apparait 2 fois sur cette photo |
Les chansons suivantes sont extraites de leurs quatre
albums précédents. Clubfoot de Kasabian, Shoot The Runner d'Empire, Underdog
de West Ryder Pauper Lunatic Asylum ou Days Are Forgotten de Velociraptor! sont
parmi les chansons que le groupe a jouées ce soir, avec une énergie d'enfer. La nouvelle intro de Shoot The Runner est extra et ils doivent
absolument la garder. J'étais aussi contente d'avoir Me Plus One sur la setlist
cette fois : elle n'y était pas la dernière fois et cette chanson a un riff de
guitare tellement extra que c'est une honte de la mettre de côté…
Kasabian ne manque jamais d'impliquer ses fans dans
leurs aventures: tant Tom que Sergio sollicitent le public pour taper dans les
mains ou chanter (sur le refrain de Days are Forgotten ou la partie "With
You" du refrain de Re-Wired). Bien que demander aux fans de chanter leurs
chansons ne soit pas exactement nécessaire puisqu'ils le font assez
naturellement (Shoot The Runner, Fire…). :D
En fait, si les fans sont définitivement contents de
revoir la troupe de Leicester, on dirait que le groupe est lui aussi heureux de
retrouver la scène et la complicité entre ces 7 hommes est évidente: clins d'œil,
sourires et franche rigolade sont au menu! C'est toujours un plaisir de voir des musiciens
prendre leur pied en faisant leur "truc". Pas de pression ce soir, en
fait… tout le monde est de bonne humeur. Une fois Club foot terminée, Sergio
s'adresse au public et veut introduire la prochaine chanson, qu'il croyait être
Beanz, quand Tom lui fait un signe. Tous les autres musiciens se marrent, Tom
s'approche de son micro, baisse la voix et nous dit qu'ils vont maintenant
jouer "Where Did All The Love F**ing Go", ce qui provoque un grand
méchant rire chez Sergio, lorsqu'il réalise qu'il a, sans le vouloir, changé la
setlist.
Voici enfin le moment de Beanz et la semi-psychédélique
face B de Eez-Eh offre à Ian Matthews et Chris Edwards l'opportunité de nous
montrer leurs talents respectifs.
Les chansons suivantes sont la Re-Wired
que-j'aime-toujours-autant, suivie de Empire… et puis…
Et puis arrive Eez-Eh, LE single-retour qui a causé
tant de controverses et déchainé un mouvement de folie sur le Net après avoir
été diffusé en avant-première sur une radio italienne lundi dernier. Ma
réaction première a été "what the f**???!!" avant de m'arrêter une seconde,
de sourire et de penser, avec beaucoup de tendresse, "ils ont remis ça,
ces satanés c**llons!" Par "ça", je veux dire que Kasabian nous
a souvent emmené sur des routes inattendues. Vous souvenez-vous de la réaction
de tout le monde lorsqu'ils ont sorti Switchblades Smiles? Et pourtant, Switchblades,
Vlad ou Eez-Eh collent bien dans l'univers live de Kasabian. La version de
Eez-Eh jouée au Bataclan est un peu différente de la version single puisqu'un discret
(mais super!) riff de guitare joué par Tim Carter y est ajouté.
En parlant de Carter, j'ai gardé l'œil sur lui à
plusieurs moments de la soirée… Ce n'est pas facile de remplacer un Jay Mehler
mais l'implication du propriétaire de cette superbe Gibson SG sur le riff de
Bumble Bee, sur l'intro de Shoot The Runner ou sa synchronisation parfaite avec
Ben Kealey sur l'intro de Re-Wired prouve que Tim est une pièce nécessaire et
efficace dans l'équipe Kasabian.
De manière assez amusante, la liste de chansons du
rappel était la même que celle du concert de 2012 : Switchblades, Vlad et Fire.
Ce soir, cette dernière est dédiée à Bob Hoskins, décédé le jour précédent.
Fire est assurément une chanson des plus efficaces pour finir un concert
puisqu'elle rend dingue le public, le fait sauter, danser et chanter à plein
poumons. C'est aussi à ce moment-là qu'un mec ou une gonzesse a dit adieu à son
portable… Alors que la foule sautait sur la partie "Fiiiire" de la
chanson, j'ai vu le GSM quitter la main de son/sa propriétaire pour atterrir
dieu sait où sur le sol. Vraiment pas une bonne idée de prendre une photo
pendant celle-là, pote.
Et puis… that's all folks. Kasabian quitte la scène, nous laissant
tous trempés, physiquement épuisés mais sacrément contents et excités.
Nous quittons Le Bataclan et traînons encore un peu
sur place, nous faisons de nouveaux amis, entendons que certains pensent même
avoir vu Geoffrey Baratheon dans la salle.
Qui sait? Peut-être aime-t-il suffisamment Kasabian que
pour s'éloigner un moment de son Trône de Fer et venir passer un bon moment
avec nous… :D (Pas de spoilers, hein!)
Quelques fans espéraient aussi pouvoir croiser le
groupe après le concert.
Qui sait? Peut-être que certains d'entre nous ont
effectivement eu l'occasion de rencontrer certains d'entre eux. Peut-être… ;)
Avant le concert, les fans se demandaient si le groupe
allait jouer la plupart de leurs nouvelles chansons avec quelques anciennes ou
s'ils feraient l'inverse. Le public était plus en faveur de la première option
(y compris moi!)… qui est celle que Kasabian n'a pas prise. Donc maintenant,
c'est officiel : je vais arrêter d'essayer de deviner le prochain
"acte" de Kasabian! Et c'est probablement aussi une des raisons pour
lesquelles je les aime bien. Ils ne manquent jamais de me surprendre… Je ne
suis pas toujours ravie par ces surprises mais au moins, ils ne me font
jamais sombrer dans l'ennui. C'est un peu comme ces mots qui sont apparus ce
soir sur l'écran rose. Pendant le concert, nous avons vu des mots tels que TEZZA,
ON TOAST, CANISTER, DETERGENT, CONJUCTIVITIS, BLU TAC, TOURNIQUET etc sur cet
écran. Bien entendu, j'ai commencé à essayer de trouver une explication: des
mots de la chanson qu'ils jouaient à ce moment-là? Nan. Des mots qui seront
dans les nouvelles chansons? Sais pas. J'ai arrêté d'essayer de trouver une explication logique. Ils étaient probablement encore en train d'essayer de
m'embrouiller la tête. Ces sacrés chenapans de Kasabian. Et vous savez… au
final, c'est ainsi que je les aime. C'est pour cela que je les aime.
Je ne pourrais bien entendu finir ce compte-rendu sans
remercier l'amie qui m'a offert la chance de vivre un superbe moment avec
Kasabian… Elle est timide donc je ne la nommerai pas mais elle se reconnaitra. ;)
Setlist :
-
Bumble Bee
-
Shoot The Runner
-
Underdog
-
Fast Fuse
-
Days Are Forgotten
-
Me Plus One
-
Running Battle
-
Doberman
-
Take Aim (no intro)
-
Clubfoot (no intro)
-
Where Did All The Love Go
-
Beanz
-
Re-Wired
-
Empire (new intro)
-
Eez-Eh
Encore :
-
Switchblade Smiles
-
Vlad The Impaler
-
Fire
All
pictures : © Nat Lecoq
Super article, j'ai adoré le lire et j'ai hate de les voir sur LA pour la tte premiere fois... 10 ans que j'attend ça !!
RépondreSupprimerTiens, tiens... comme on se retrouve. ;)
SupprimerCe n'était pas le 1er reportage concert sur Kasabian. Tu trouveras le compte-rendu de celui de Bruxelles, 2 ans avant, ici : http://leschroniquesdenatha.blogspot.be/2012/03/kasabian-cirque-royal-22022012.html
C'est fort en tout cas : être française et voir pour la 1e fois un groupe anglais... aux States! Chapeau! ;)
Je vais aller jeter un oeil sur ton site aussi.