Me voilà encore sur la route pour d’autres
aventures musicales. Cette fois, direction la cité belge du sucre : Tienen
en VO et Tirlemont en version française. Créé en 1987, le Suikerrock a déjà
accueilli sur sa Grote Markt bon nombre de personnalités diverses : Axelle
Red, Iggy Pop, Arno, Within Temptation, Scorpions, Simple Minds, Zucchero, Roxy
Music, Deep Purple, Roxette…
Ici, rien à voir avec les plaines de Werchter et des
Ardentes… Les Tirlemontois, quand ils font la fête, c’est en plein milieu de la
ville, sur leur Grand Place. Devant moi, la scène. Derrière moi, l’hôtel de
ville… accessoirement transformé en loge des artistes. A ma droite… une église.
Et pas la plus petite de Belgique, svp ! La place comporte également
différents cafés sur ses côtés, ce qui m’aura permis de profiter de
certains concerts… assise à une terrasse
de café. Pas commun, le Suikerrock !
Premier groupe à monter sur scène ce vendredi, Sweet Savage. Un groupe né à Belfast en 1979 qui a notamment eu dans ses rangs Vivian Campbell, ex-guitariste de Dio, Def Leppard et, plus récemment, Thin Lizzy.
Du groupe d’origine ne subsiste plus que Ray Haller,
le chanteur, ce qui n’empêche pas le groupe d’assurer sur scène. Sweet Savage,
ça envoie un max de riffs de guitares, mais avec élégance. Les riffs sont
nombreux et bien placés. Vocalement, Mr Haller assure aussi. Il a même
suffisamment de souffle que pour nous faire la causette entre deux chansons. Il
blague en nous disant qu’il va « faire quelque chose de très
rock’n’roll », à savoir… boire de l’eau. Il soulignera quelques
points communs entre la Belgique et l’Irlande, à savoir que les irlandais,
comme les belges, aiment la bière et faire la fête. Qui serais-je pour le
contredire ? Sachez d’ailleurs que du coup, il nous a invités à venir
faire la fête chez lui quand on veut. Sympa ! Mais eh, euh, minute… tu ne
nous as pas donné ton adresse, malin !!
Sweet Savage a principalement joué des morceaux de ses
premier et dernier album, Regeneration, sorti l’an dernier. Le morceau
Regenerator donne d’ailleurs un super résultat une fois jouée en live et
valait le déplacement à elle seule !
Ils joueront également « Killing Time »,
titre repris par Metallica sur la face B de leur single « The
Unforgiven », sorti en 1991. Haller soulignera d’ailleurs le côté sympa du
groupe lorsqu’il les a rejoints fin 2011 sur scène pour chanter le morceau avec
eux.
Ils finissent le set avec la chanson traditionnelle
irlandaise, Whiskey In The Jar, à la sauce Sweet Savage. Rock’n’roll,
quoi !
Ensuite… Channel Zero. Comment vous dire ? J’ai
fui ! Et vite ! Dieu sait ce qui s’est passé mais je n’ai pas du tout
été réceptive et ce, à une vitesse défiant toute concurrence… Une autre fois,
maybe. Pour cette fois-ci, ma copine et moi sommes allées nous promener dans
les piétonniers de la ville où différents commerçants avaient installés leurs
échoppes avant d’aller souper et de revenir pour le set suivant.
Set assuré par les anglais de Status Quo. Et fort
bien. Moyenne d’âge sur scène : 60 ans. Et autant d’énergie que si 60
personnes avaient été sur scène!
Le groupe va revisiter une bonne partie de sa carrière
sur scène, autant les morceaux de leur cru (Caroline, Rain...) que des reprises, le tout toujours avec
entrain et bonne humeur : nous aurons ainsi droit à "Rockin' All Over The
World" de John Fogerty qui a fait bouger et chanter toute la place ou encore,
dans la partie rappel, à un medley très Chuck Berryien de "Rock And Roll
Music/Bye Bye Johnny", prouvant définitivement que ces gars-là ont le rock dans
le sang. Nous aurons également droit à la célèbre « In The Army Now »
qui a, bien évidemment, aussi fait bouger la foule. Là, pour le coup, j’étais
redevenue la gamine qui avait découvert le morceau dans les 80ies.
J’ai particulièrement apprécié autant l’interaction
entre eux qu’avec nous : ils avaient l’air ravi d’être là et de jouer
ensemble pour leur public.
Au final, ces gars-là connaissent leurs cordes de
guitare, touches de claviers et cymbales comme pas deux. C’est finalement
logique puisque, même si la line-up a changé avec le temps, Status Quo n’a jamais
arrêté de faire de la musique. Le groupe a démarré sa carrière en 1968 et a
sorti 29 albums, dont le dernier en date est sorti l’an dernier.
Et… tuyau : il est prévu une réunion de la line-up
originale (Francis Rossi, Rick Parfitt, Alan Lancaster and John Coghlan) en
mars 2013 et la sortie d’un album. Plus un autre opus avec la line-up actuelle.
Deux albums de Status Quo pour 2013, les fans vont être ravis !
Petite pause entre deux sets, nous nous posons sur un
coin de trottoir où nous sommes abordées par un charmant photographe et son
compagnon d’aventure. Il est persuadé de m’avoir déjà vu le jour précédent…
Non, non, mon ami… mais on se reverra demain si tu veux. Clic, clac… et une
photo immortalisant notre premier passage au Suikerrock.
Debout ! La tête d’affiche arrive… et quelle
tête ! Mr Vincent Furnier himself, alias Alice Cooper. Juste avant le
concert, la pluie commence à tomber sur la place. On annonçait des orages et
quelque part, cela ne m’aurait pas surpris : quoi de plus adéquat quand on
accueille un Prince des Ténèbres sur scène, finalement ? Mais nous devrons uniquement nous contenter de pluie ce soir...
Alice Cooper et son band nous avaient déjà fait
l’honneur d’un passage en Belgique en novembre dernier, concert relaté par
Laurent Rieppi dans son article.
Alice Cooper, c’est un vrai show visuel, un truc comme
seuls les américains savent le faire.
Une arrivée sur une tour dont le bas est recouvert
d’une toile d’araignée, Alice trônant au sommet, vêtu d’une veste qui lui donne
lui aussi un air arachnéen. Logique, le morceau, c’est « Black
Widow ». En contrebas, ses trois guitaristes et son bassiste, et en
arrière-plan, son batteur, tous également vêtus de cuir noir et clous argentés.
Nous avons également eu droit à un Alice montrant un
côté tendre avec sa poupée gonflable sur « Only Women Bleed », poupée
qui a souffert le morceau suivant (Cold Ethyl) avant de finir carrément expédiée
à l’autre bout de la scène. Pas facile d’être compagne de scène de
Cooper !
Cooper disparait de la scène avant de revenir… Et
mais... attendez une seconde !!! Il s’est transformé en géant et domine la
scène sur la quasi-totalité de la hauteur pour « Feed My
Frankenstein ». Impressionnante mise en scène ! (Et chapeau bas aux
techniciens planqués sous le Cooperstein !)
Cooper chantera une bonne vingtaine de titres de son répertoire,
terminant son set en beauté avec un mash-up de son « School’s Out » et du « Another
Brick In The Wall » des Pink Floyd, un mélange des plus efficaces et agréable à
voir et entendre !
Il reviendra sur scène pour un dernier morceau,
« Elected », vêtu d’une vareuse des Diables Rouges et nous demandant si nous
serions prêts à l’élire Président. Moi j’veux bien, tu sais, mais alors faut
qu’on fasse passer la Belgique d’une monarchie à une république ! Notre
nouveau président (euuhh..) repart en coulisses chercher un drapeau aux
couleurs de la Belgique qu’il brandit bien haut avant de finir le set et de nous
saluer avec son band.
Un band particulièrement impressionnant. Tellement en
fait que je suis allée faire des recherches sur ces cocos une fois rentrée
chez moi. Et le résultat est impressionnant.
Honneur aux dames : Melle Orianthi reste celle
qui m’a laissée bouche bée : un style vestimentaire extra et une maîtrise
des cordes de guitare comme on en a rarement vu. Résumé professionnel :
première scène à 15 ans avec Steve Vai, à 18 ans avec Santana qui l’avait
invitée sur scène tellement il était impressionné, collaboration avec Prince,
apparition au Festival Crossroads de Clapton et aurait dû faire partie de la
tournée « This Is It » de Michael Jackson. Rien que ça… J’ai depuis
écouté ses deux premiers albums solos, Violet Journey et Believe, et vous les
conseille vivement !
© www.suikerrock.be |
Ryan Roxie a fait partie de Slash’s Snakepit,
supergroupe fondé – vous l’aurez deviné – par l’ex-guitariste des Guns’n’Roses.
C’est d’ailleurs un autre ex-Guns, Gilby Clarke qui le recommandera auprès de
Cooper en 1996.
Tommy Henriksen est… l’homme touche-à-tout.
Auteur-compositeur, musicien (guitare, basse, claviers..), programmation,
mixage, il est sur tous les fronts. Et sur tous les styles musicaux : Meat
Loaf, Lou Reed, Lady Gaga, Daughtry, Kristin Chenoweth, Christian Kane… Il est
également une des personnes que l’on retrouve à la barre de « Welcome 2 My
Nightmare », le dernier opus de Cooper. « I’ll Bite Your Face Off » et
« Caffeine », deux des morceaux joués ce soir, sont d’ailleurs le
fruit de son travail avec le rockeur.
Chuck Garric, bassiste, a joué pour Billy Bob Thornton
mais également pour Dio, le groupe du défunt Ronnie James Dio. Il a également
collaboré avec Robby Krieger et Don Felder, respectivement guitariste des Doors
et des Eagles ou encore avec Ted Nugent ou John Corrabi qui a un temps
fait partie de Mötley Crüe.
Le nom du batteur, Glen Sobel, ne m’était pas étranger
mais il m’a fallu pousser un peu plus mes recherches. Celles-ci m’ont ramenée à
mon coup de cœur musical de 2011 : Sixx AM. Glen Sobel avait assuré la
batterie lors de la première tournée du side-project de Nikki Sixx. Il a
également fait partie de Beautiful Creatures, groupe de rock dont a aussi fait
partie DJ Ashba, un des autres membres de Sixx AM. S’il avait pu me voir de la
scène, il aurait certainement souri, Glen, de me voir avec mon T-shirt… Sixx
AM. :D
Un groupe avec un sacré background, donc. Sait
s’entourer, Alice ! J’ai d’ailleurs apprécié la belle complicité entre eux
lors de leurs parties solos tout comme j’ai apprécié le moment où le groupe
s’est installé devant la batterie de Sobel avec Cooper devant eux, tel un
professeur qui leur faisait répéter leur leçon. Chouette équipe !
Au-delà d’un certain âge, on peut très vite avoir l’air
pathétique sur scène. Pas Alice Cooper. Il est bien présent sur scène et assure
comme un pro. Son monde lui colle tellement bien à la peau qu’on peut
difficilement imaginer une autre personne monter sur scène et donner ce qu’il
nous a donné. J’ai adoré ! Même la pluie n’a pas altéré mon contentement
devant ce spectacle…
Une fois le spectacle fini, direction la gare, retour
à Liège, dodo et… retour le lendemain !
Programme :
Sweet
Savage
Channel
Zero
Status
Quo
Alice
Cooper
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