Nous voici de retour à Tienen et en force, cette fois.
Hier, j’étais accompagnée d’une amie mais aujourd’hui, c’est à six que nous
débarquons dans la ville belge du sucre.
Retour à la même terrasse de café que le jour
précédent pour profiter du soleil et du premier artiste, Luc Van Acker. Un
natif de la ville et donc, un retour aux sources pour lui.
Le décor est planté : c’est un bateau dont Van
Acker est le capitaine. OK…
Durant le set, il s’adresse à nous en néerlandais.
C’est ma foi logique puisque nous sommes du côté flamand du pays mais
malheureusement, mon néerlandais est un peu rouillé et m’empêche de comprendre
les explications. Ce n’est qu’après être rentrée chez moi et avoir consulté
divers articles que j’ai pu comprendre de quoi il retournait.
En 1982, Van Acker sortait un album intitulé
« The Ship » et il célébrait donc avec nous le trentième anniversaire
de la sortie de cet album-(phare?).
Il a fait venir sur scène une jeune fille qui a chanté
avec lui un titre de « The Ship », Zanna. Cette la jeune fille, qui
vit aujourd’hui en Afrique, porte le prénom Zanna, d’où sa présence ce jour-là.
M. Van Acker a fait preuve de beaucoup d’entrain et
l’interaction avec le public était excellente mais malheureusement, ce type de
musique et de spectacle n’est pas mon trip et j’ai en conséquence fort peu
accroché.
Groupe suivant, School Is Cool.
Je les avais
découverts grâce à Classic 21 avec leur titre « In Want Of
Something », un morceau plein de bonne humeur et d’entrain… Les autres
morceaux que j’avais écoutés m’avaient laissé une tout aussi bonne impression
et j’avais aussi découvert dans la foulée que le groupe était belge. Cocorico,
donc !
Maintenant… l’énergie de leurs chansons se
répercute-t-elle sur scène ? Ooooooh que oui !
Le groupe ne ménage pas ses efforts pour faire bouger
le public et les percussions – fort présentes dans leur musique – aident
assurément à maintenir l’énergie.
Matthias Dillen n’hésite pas à quitter son siège pour accompagner
l’increvable percussionniste Andrew Van Ostade à l’autre bout de la scène avant
de retourner battre la grosse caisse en cours de chanson, le tout sans que cela
ne soit troublant ou déstructuré.
Nele Paelinck, unique fille du groupe, passe aisément
des claviers au violon tout en enjoignant le public à taper dans les mains.
Johannes Genard chante les chansons déjà bien connues
du groupe, « New Kids In Town » ou encore « The World Is Gonna End
Tonight ». Le groupe anversois reprendra également « Road To
Nowhere » des Talking Heads, un choix judicieux qui colle tout à fait à
leur propre univers.
J’étais désolée de les avoir raté aux Ardentes mais me
réjouis d’avoir pu rattraper le coup ici car School Is Cool est un groupe fort
sympathique à voir sur scène et musicalement fort intéressant.
Avec ‘T Hof Van Commerce, c’était un peu le même combat que le jour précédent… Pas mon genre. Le rap, je ne cours déjà pas après et suis TRES sélective sur ce type de musique. Alors évidemment... du rap en néerlandais, c’est encore un petit peu plus compliqué pour moi à encaisser. Nous avons donc à nouveau déambulé dans les rues de la ville le temps de manger avant de rejoindre à nouveau la Grand Place pour le set d’Arsenal. Et de retrouver le photographe du jour précédent pour une photo « famille nombreuse »…
D’où nous étions, je ne pouvais pas voir le groupe et
ai donc écouté le set sans profiter de la vue. Et pourtant… ils ont eu un effet
immédiat sur moi ! Dès les premières mesures de la toute première chanson,
j’ai souri… parce que ce que j’entendais était de très bonne augure. Et de
fait.
Arsenal est un très chouette groupe dont je ne
connaissais finalement que le graphisme de leur dernier album en date, Lokemo.
Le tandem belge Hendrik Willemyns/John Roan vaut la
peine que l’on s’y attarde et explore différents mondes : électro léger,
morceaux plus rock, influences africaines… mais a un rendu sur scène des plus
efficaces. Le groupe a bénéficié lors de sa prestation de la collaboration
amicale de Gabriel Rios, venu prendre la température avant sa prestation du
lendemain sur la même scène.
Pour tout dire, Arsenal est ma plus belle surprise du
Suikerrock et je compte m’intéresser à leur discographie de très près dans les
prochaines semaines. Vivement conseillé, en tout cas…
Arrive le moment le plus douloureux du festival, pour
quelqu’un comme moi, du moins. Lorsque j’ai annoncé l’affiche à un ami en juin,
ce dernier m’avait demandé si j’allais tenir le coup. Et puis j’ai compris…
LMFAO. Oh, oh… Problème en vue. Autant je peux tenir le coup avec une – voire
deux – chanson(s), autant la perspective de devoir tenir 70 minutes avec ce
genre de musique me fait frissonner… Mais ne soyons pas sectaire, tentons le
coup, on ne sait jamais… Fondons-nous dans la foule et imprégnons-nous de
LMFAO…
Premier morceau et là, déjà une vue qui me fait
grimacer : des femmes, très peu vêtues, qui secouent allègrement leur
derrière pour nous. Sans être pro-féministe, cette image colle pile-poil à la
pire image que je me fais des rappeurs dans leur version la plus c**ne
possible ! OK ils nous ont mis sur scène des hommes qui en font tout
autant, certainement pour contenter la gent féminine mais personnellement,
c’est le genre de choses que j’abhorre par-dessus tout ! Ils finiront
d’ailleurs tous quasi-nus sur scène, chanteurs compris, et je cherche encore
aujourd’hui l’utilité d’une telle mise en scène. Certains me diront qu’ils ne
voient pas plus l’utilité de voir Alice Cooper se trimballer avec un sabre
rempli de (faux !) dollars. Pas faux. Mais j’ai tout de même songé à
twitter aux officiels du Suikerrock de me ramener Alice le temps qu’ils
viennent régler le compte de LMFAO à coup de sabre !
J’apprécie certains morceaux de rap : ceux qui me
connaissent savent que j’ai une grande affection pour Mike Shinoda, le rappeur
des Linkin Park. J’apprécie aussi un ptit gars comme Kevin Rudolf et des
morceaux tels que Hurricane des 30 Seconds To Mars avec la collaboration de
Kanye West ou encore le duo Eminem/Rihanna sur « Love the Way You Lie » (alors
que je ne sais pas encadrer Rihanna, c’est vous dire !).
Mais là, j’ai dû faire demi-tour au bout de trois
chansons simplement parce que LMFAO fait partie du genre de musique qui,
au-delà d’un certain point, me rend nerveuse et, à terme, agressive. J’ai
préféré me retrancher le plus loin possible, à savoir sur la terrasse de notre
bon vieux café, et me concentrer sur la rangée de policiers qui surveillaient
la foule et un duo de spectateurs qui jouaient au foot… avec une balle
invisible. Ils ont d’ailleurs entraîné un des policiers qui a effectué un
chouette renvoi de la balle avec la tête. Sont sympas, les policiers de
Tienen !
Pause avant la tête d’affiche du jour. Avec des histoires incroyables de nain pas plus haut que le genou et de lancer de sachet de kroepoek par-dessus l’entrée du festival. Cherchez pas, je vis dans un monde étrange parfois… :p
Pause avant la tête d’affiche du jour. Avec des histoires incroyables de nain pas plus haut que le genou et de lancer de sachet de kroepoek par-dessus l’entrée du festival. Cherchez pas, je vis dans un monde étrange parfois… :p
Le jour précédent, la scène du Suikerrock accueillait
un faux Alice géant. Ce soir, c’est un vrai géant d’1.91m qui monte sur
scène : Mika déboule avec son joyeux monde coloré.
Il débute son set avec « Big Girl (You Are
Beautiful) » et nous chantera tous les singles sortis à ce jour, parfois
dans des versions revisitées, telle « Lollipop » dans un style plein
de swing qui lui donne un charme certain.
Du swing, Mika et son groupe n’en manquent pas :
le chanteur est plein d’énergie et la communique avec aisance à son public
(dont moi !) qui l’accompagne en chantant avec lui, voire à sa place.
Avant d’entamer « Blame It On The Girls », il se livre à une douce
compétition entre les côtés gauche et droit du public auxquels il fait
successivement chanter Blame It On The Girls/Blame It On The Boys. Avec les explications
en anglais… et en néerlandais. Et plus d’une fois. Et avec l’accent correct,
SVP. Sachant qu’il maîtrise également parfaitement le français, si Mika n’avait
été chanteur, il aurait pu se lancer dans l’interprétariat.
© www.suikerrock.be |
Pour l’heure, il est chanteur et cela lui va comme un
gant. Le piano aussi lui va comme un gant. Les accords additionnels dont il
nous gratifie sur les intros de Billy Brown, Stuck In The Middle ou encore
Happy Ending en sont les meilleures preuves.
Si j’apprécie le tonus des chansons du grand bouclé,
certaines ont tendance à passer plus souvent dans mes oreilles : Happy
Ending, Rain et Love Today, par exemple. Et en chair et en os, qu’est-ce que ça
donne ? Ça donne Nat avec l’œil humide lorsqu’il entame le refrain de « Happy
Ending » puis retrouvant le sourire grâce à l’énergie de la pourtant si
triste « Rain ». « Love Today » a été un des plus grands
moments de ce concert lorsque le chanteur est descendu près de son public qui
chantait le « lalilalilou » à tue-tête. Vers la fin de la chanson, Mika fait mine d'éliminer tout son band avant de retourner son doigt meurtrier sur lui-même et de s'écrouler sur le piano laissant Martin Waugh, son guitariste, assurer seul les "lalilalilou" ad vitam
aeternam. Mika, pas si mort que ça, nous dit que nous entendrons la ritournelle de Martin jusqu’à la fin
de notre vie et ce, quoi que nous fassions. A moins qu’à son signal, tout le
public lève les bras et saute. Lorsque « trois » retentit, la place
entière se transforme en marée vivante ! Par chance, j’ai filmé ce moment
incroyable et encore aujourd’hui, à revoir la vidéo, je réalise que des moments
comme ça, on n’en vit pas tous les jours et que ce grand gaillard apporte à son
public bien plus qu’il ne le soupçonne probablement.
Le nouvel album de Mika sortira en septembre mais le
public du Suikerrock a eu l’occasion d’avoir un aperçu de ce qui l’attend grâce
à six chansons : Lola, Underwater (avec une interprétation qui m’a touchée en
plein cœur), Make You Happy, Celebrate, Elle Me Dit et la plage-titre de ce
troisième opus, The Origin Of Love.
Après une explosion de de confettis dorés qui a
illuminé la scène de mille feux, Mika nous avoue qu’il n’avait encore jamais
joué en plein milieu d’une ville comme celle-ci. Il apprécie également la
beauté de l’église mais pense que Dieu ne serait probablement pas content de
voir le logo Coca-Cola près de sa « maison ». Il se retourne alors et
lance un de ses sourires coquins dont il a le secret avant de lâcher : « Mais
il ne nous en voudrait pas à nous… parce que nous sommes cools ».
« The Origin Of Love […] the origin is you », dira-t-il. En pointant le doigt vers son public, lui déclarant son affection.
Mais tu sais, Mika… Toi aussi, c’est quand même
difficile de ne pas t’apprécier.
Tu as créé ce monde rempli de couleurs et de bonne
humeur où il fait parfois bon se réfugier quand tout va mal.
Tu sais parler de choses qui touchent chacun d’entre
nous.
Sous des airs de p’tit gars un peu insouciant, je suis
persuadée que tu sais très bien ce que tu fais tout en gardant un côté bon
enfant et plein de cette fraîcheur que j’apprécie.
Et en plus, il parait que tu es sympa dans la vie de
tous les jours. Si, si, on me l’a confirmé…
Alors finalement, tu sais… tu es un vrai beau artiste
et je t’aime musicalement.
J’ai failli oublier… cinq étoiles à son (ses ?)
ingénieur(s)-son ! J’ai fait trois festivals cet été et ai dû porter des
bouchons d’oreille à chaque concert. La prestation de Mika est la seule où je
n’ai pas eu à les porter parce que le volume sonore était tolérable. Et
pourtant, connaissant le nombre d’octaves que le chanteur est capable de
couvrir, ce n’était pas gagné d’avance. Chapeau bas, les gars de la sono, ça
fait du bien de se servir de ses oreilles sans être inquiétés…
Je ne peux pas finir cette review sans un énorme merci aux organisateurs du festival
pour m’avoir autorisée à faire usage de leurs photos pour illustrer les deux
chroniques du festival. Félicitations aussi à eux pour cette très belle
organisation et rendez-vous l’an prochain avec – je l’espère - une aussi belle
affiche et d’autres belles surprises.
Website du Festival Suikerrock : http://www.suikerrock.be/fr
Website du Festival Suikerrock : http://www.suikerrock.be/fr
Programme du 28 juillet :
Luc Van Acker
School’s Cool
‘T Hof Van Commerce
Arsenal
LMFAO
Mika
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