Aaah il fallait me voir en août dernier lorsque j’ai
reçu l’info : j’étais en vacances à Lacanau Océan, en France, et faisait
le tour de la table sur la terrasse en lâchant à tout va « Slash
vient chez nous! Slash vient chez nous! Slash chez nous! »
sous le regard médusé de mes oncle et tante qui connaissent ma passion pour la
musique mais qui n’avaient jusque-là jamais eu l’occasion de voir l’effet
qu’une simple info pouvait me faire…
Cela dit… Il fallait aussi me voir deux jours plus
tard sur cette même terrasse en train de pester et de taper du pied de rage
parce que je n’avais pas de connexion internet sur place et que je n’avais donc
pas su avoir de places et que c’était… « sold out ». J’en aurais
pleuré !
Vous devez sans doute maintenant vous dire « Mais comment peut-elle faire
une review du concert sans place ? ». Et bien… Une fois rentrée en
Belgique, j’ai demandé à quelques amis d’ouvrir grand les yeux et les oreilles
concernant ce concert. Et au bout du compte… me voici avec deux places et un
nouvel ami dans la foulée ! (Et re-sauts… autour de la table du salon,
cette fois !)
A ce titre, j’adresse donc un énoorme merci à Sabrina
et Christophe pour m’avoir filé un gros coup de pouce. Rock’n’Roll bless you,
les potes !
Entrons dans le vif du sujet… Avant Slash et ses
potes, une première partie qui dépote, Ginger Wildheart. Six membres, cing gars
et une fille, qui assurent sur scène et au son indéniablement très rock’n’roll.
Première constatation, la balance son est nickel. Ca
s’entend… et ça se voit : j’ai sous les yeux l’instrument de mesure de
l’AB. Au cours de toute la soirée, tant la première partie que Slash & Co feront
preuve de respect envers le public en ne l’exposant jamais à un excès de
décibels. Ceux qui pensent que le hard rock est le meurtre assuré des oreilles
en seront pour leurs frais ce soir. J’ai passé l’entièreté de la soirée sans
avoir eu besoin de mes bouchons d’oreilles et ai apprécié chaque seconde et
chaque note de musique de ce concert. Monsieur l’ingé-son de Slash, je t’aime…
Ginger Wildheart a un bon contact avec le public qui
se prête volontiers à leurs jeux : ils nous enrôlent pour les aider sur
les chœurs d’une chanson en assurant la partie « Whole Whore » et,
lorsque Todd Kerns, le bassiste de Slash, les rejoint sur scène, ils jouent « The
Revolution Will Be Televised » et nous demandent de scander son nom tandis
que chaque membre de Ginger Wildheart modifie la chanson d’origine et adresse
un couplet à Todd… qui, à voir sa tête, ne s’y attendait pas vraiment! Chouette
moment !
Certains morceaux m’ont méchamment rappelé un côté
« Green Day ». Pour la musique jouée, notamment, mais également parce
que les six membres du groupe effectuaient des petits sauts comme Billie Joe
Armstrong sait si bien le faire.
Petite pause avant l’arrivée de Slash et de ses potes.
J’en profite pour filer au stand merchandising acheter les deux albums de
Ginger disponibles et au retour, constate à quel point je suis entourée de
rockeurs dans l’âme : autour de moi, j’ai des T-shirts Motorhead, AC/DC,
Led Zeppelin… Je repère même dans la foule un « frère » qui porte un
T-shirt Sixx AM, side project de Nikki Sixx de Mötley Crüe avec James Michael
au chant et DJ Ashba à la guitare. Vous savez, DJ… l’actuel guitariste des…
Guns N’Roses (Ironie, ironie…). Bon, question fringues, je ne vais pas la
ramener : je porte un T-shirt des Sex Pistols. Cela dit et pour votre info,
je n’ai repéré dans la foule aucun T-shirt « I hate Axl »…
Salle comble... |
Une fois que les techniciens ont assuré leur partie à
eux, place aux artistes. On entre très vite dans le vif du sujet lorsque Myles
nous demande si on est « ready to f**ing roll ». Tu parles mon vieux
qu’on est prêts ! Démarrage avec « Halo » où les musiciens
envoient un max. Frank Sidoris, le guitariste et Todd Kerns font des signes au
public ; Slash, lui, se tient comme à son habitude à droite de la scène,
imperturbable et concentré.
Le groupe enchaîne directement sur
« Nightrain » des Guns pour lequel le guitariste chapeauté nous
dispensera un solo d’enfer comme il y en aura tant ce soir-là. Lors de ces
solos, il quitte généralement son côté de scène et s’approche du centre pour le
plus grand régal des photographes présents ce soir-là. Après son premier solo,
Slash obtient de son public des tapes dans les mains, des cris et des
« hey hey hey » scandés comme si la foule n’était qu’une seule
et même personne.
Lors du morceau, je repère une vigile de piquet juste
devant la scène, pro jusqu’au bout des ongles : imperturbable et stoïque
comme pas deux. Mais pour combien de temps encore étant donné l’ambiance déjà
bien présente au bout du second morceau ?
Démarre alors « Ghost », extrait du premier
album solo de Slash, sorti en 2010. Pour le coup, je ne peux pas m’empêcher de
regarder Slash et d’être admirative devant la dextérité de ses doigts sur les
cordes. J’entends bien le son de la voix de Myles, je vois bien que Todd, Frank
et Brent Fitz, le batteur, assurent la partie chœurs de la chanson mais tout ce
que je vois, c’est la vitesse à laquelle les doigts du grand bouclé bougent sur
les cordes. D’autant que la version que nous avons en live me semble encore un
tantinet plus accélérée par rapport à sa version d’origine, demandant dès lors
une maestria d’autant plus précise. Wow !
Sur « Standing In The Sun », Slash quitte
son côté et se positionne près de son batteur, chose qu’il fera à plusieurs
reprises lors de la soirée. Lorsqu’arrive son solo, il échange sa place avec Myles
Kennedy. Todd vient se placer à la gauche de Slash, Frank à droite et les deux
guitaristes balancent la tête de bas en haut, tels les rockeurs qu’ils sont,
envoyant dans la foulée une masse capillaire impressionnante. Parce que dans le
monde de Slash, un rockeur aux cheveux courts n’est probablement pas un vrai
rockeur. Même si on peut difficilement égaler Slash en termes de masse
capillaire. J’ai beau chercher, je ne l’ai jamais vu avec des cheveux courts et
encore moins non bouclés. Je l’ai aussi rarement vu sans chapeau et me demande,
comme tant d’autres, comment ce dernier fait pour tenir sur cette
impressionnante tignasse. Cela dit, ce couvre-chef fait partie intégrante du
guitariste et de son monde : que ce soit sur les couvertures de ses albums
solos, que ce soit sur les T-shirts ou encore sur la toile en arrière-fond de
la scène, le chapeau est présent. Je suis prête à parier qu’il se fera enterrer
avec !
Cherchez le chapeau, cherchez... |
Sur « Back From Cali », Myles improvise et
réajuste la chanson, le temps de glisser un « Brussels » dedans
tandis que Slash fait des ronds en tapant du pied, le tout sans jamais perdre
la note.
Lorsque le groupe joue « Been There
Lately », un des morceaux de Slash’s Snakepit – un groupe side-project de
Slash – je me rends compte que si le concert est sold-out, je n’ai toutefois
jamais vu l’AB aussi remplie. En bas, c’est full ; les places assises sont
toutes occupées et il y a du monde au balcon. Aux deux étages. On trouve même
des fans agenouillés devant les premiers rangs des places assises, avec juste
la tête qui dépasse du bord du balcon pour ne pas occulter la vue des gens
assis derrière eux. On est nombreux mais on a tous sa place, en gros.
Tous les gens présents ce soir-là le prouveront d’ailleurs
à maintes reprises : il n’aura par exemple fallu que quelques secondes
pour que le public reconnaisse « Civil War », au grand dam de Myles
qui lève le pouce, genre « Waw, les gars, vous m’avez eu sur ce
coup-là », lorsque la foule accompagne la mélodie en y posant des
« Oooh ohhh ». Après son solo, Slash nous prouve encore une fois
qu’il maitrise les cordes de guitare comme un pro et ajoute des effets en la
levant vers le ciel ou en la faisant légèrement osciller pour rendre le son
plus vibrant encore… Fin de chanson, un regard vers Brent et BAM, fin de la
chanson.
Slash reste au centre de la scène tandis que les
autres sont en retrait… Dans la fosse, j’en vois deux qui planent littéralement
sur la foule avant de se faire choper par les vigiles. Et puis… Slash reprend
sa guitare bien en mains et démarre. Les doigts touchent les cordes et devant
lui, les bras sont levés. Pas pour applaudir. Pour sortir les téléphones et
capter un moment unique. Le public ne crie plus, le public qui n’a pas de
caméras sur son téléphone ne tape pas dans les mains. Le public écoute
religieusement ce solo, comme envoûté. J’avoue que je suis moi-même
complètement captivée par ce morceau, notamment par sa longueur. A côté de ce
solo, les presque huit minutes de la version basique du thème de l’Exorciste
paraissent assurément ridicules. Et pendant ce temps-là, ses comparses tiennent
la mélodie de base en boucle sur laquelle Mr Saul Hudson – le véritable nom de
Slash – pose ses propres notes : on s’emballe, on monte dans les aigus, on
redescend dans la tonalité, on se détend… On passe tout bonnement par toutes
les couleurs de l’arc-en-ciel mélodique.
Slash se dirige alors vers les amplis situés dans le
fond de la scène et attrape un bottleneck pour finir le morceau en mode
« slide ». Frank et Todd le rejoignent, suivi de près par Myles et le
groupe termine le morceau comme un seul homme.
A la fin de la chanson, c’est l’Ancienne Belgique
toute ancienne qui lève les bras et scande le nom du guitariste. Là, je réalise
que ce mec n’a pas un public devant lui mais une armée entière, toute dévouée à
sa cause, quel qu’elle soit. Pour toute personne extérieure, cela pourrait
avoir quelque chose d’inquiétant mais pour la fan de musique que je suis, c’est
fascinant… d’autant qu’on ne sent peser aucune menace réelle. Je peux vivre
centenaire, je me souviendrai toujours de ce moment-là, même si je sais que je
vivrai encore de nombreux frissons musicaux d’ici mes cent ans.
Slash est probablement la star de ce soir mais Myles
Kennedy sait également mener la foule. Lorsqu’il enjoint le public à frapper
dans les mains pour bien démarrer « No More Heroes », celui-ci se
prête volontiers au jeu. « No More Heroes » est une des
(nombreuses !) chansons qui donne à Myles l’occasion de prouver à tous à
quel point il assure vocalement. Sous une apparence plus ou moins
passe-partout, le chanteur a un coffre incroyable et épatant. Et un côté sympa
qu’on ne peut pas négliger lorsqu’il s’approche à plusieurs reprises du public
pour lui taper dans les mains. Dans toute son humilité, on le voit plusieurs
fois poser les mains sur ses hanches, nous regardant et secouant la tête,
visiblement surpris par l’accueil que les belges leur avaient réservé.
Myles quitte alors la scène… pour céder la place à Todd
Kerns qui va assurer la partie chant sur « We’re All Gonna Die » et
« Out Ta Get Me ». Le bassiste s’en donnera à cœur joie sur les deux
morceaux… notamment sur « We’re All Gonna Die » où il obtient un
assist d’enfer de Slash qui… si, si, je vous l’assure, chante ! OK, c’est
le refrain et ce sera une de ses rares contributions chantées de la soirée mais
ça mérite d’être souligné ! Face à face, Todd et Slash se partagent le
micro. Frank occupe la partie gauche de la scène avant d’être rejoint par Todd
tandis que Slash se dirige vers son batteur. Fin de la chanson, le trio de
guitaristes se tourne alors vers leur batteur qui finit la chanson en beauté
dans un gros éclat de cymbales.
Après la prestation de Todd, Myles revient sur scène
et les deux hommes se frottent les mains l’un de l’autre, une fois dans un
sens, une fois dans l’autre ; signe de la complicité entre les deux
chanteurs… Avant d’enchaîner sur « Not For Me », Slash nous gratifie
d’un solo basé sur le morceau « Jazz Odyssey ». Cette fois, Slash
restera de son côté de la scène pour envoyer son solo aux fans postés devant
lui depuis le début de la soirée.
Moment plus doux ensuite avec « Starlight ».
Enfin, doux, c’est beaucoup dire parce qu’une fois que le refrain arrive, ça
envoie ferme, autant musicalement que vocalement. Cette chanson, présente sur
le premier album de Slash, était l’une des deux contributions vocales de Myles
et allait marquer le début d’une belle aventure humaine… et musicale. A la fin
de la chanson, pendant le microscopique temps mort, Myles et Slash échangent un
regard et, telle une machine bien rôdée, l’un comme l’autre assure comme un pro
sa partie. Pas une fausse note, pas un temps de retard, c’est nickel et c’est
que du bonheur !
Question morceaux instrumentaux qui tuent, nous
n’étions pas encore au bout de nos
peines. Quoique « peine » ne soit pas le terme adéquat ici. Vraiment
pas. Slash s’avance sur le devant de la scène. Myles a entretemps attrapé une
guitare et se place devant la batterie avec Todd et Frank. Et puis, là, mes
enfants…
Beaucoup de musiciens s’accordent pour dire que
beaucoup de styles musicaux trouvent finalement leurs racines dans le blues.
Clapton et BB King sont deux parfaits exemples d’artistes profondément
imprégnés de musique blues et en ont fait leur signature musicale au fil des
décennies. Pourquoi cette parenthèse sur le blues alors que je suis en plein
concert rock ? Et bien… Le monde du rock n’a certes pas la même
sensibilité que le monde du blues mais pourtant, il s’avère que les rockeurs
sont eux aussi bien souvent de fins amateurs de blues. Slash l’est, du moins.
Il nous l’a prouvé ce soir-là en nous délivrant une prestation épatante dans un
genre musical qu’on lui connait évidemment moins. A tort d’ailleurs.
Je ne sais toujours pas comment ce type fait… Est-ce
un morceau blues qui avait été écrit au préalable, peut-être dans un coin isolé
chez lui ou s’approche-t-il du devant de la scène en laissant ses doigts
« juste » glisser sur les cordes au fil de ses émotions chaque soir
de tournée ? Je ne sais pas. Et peut-être que quelque part, je ne veux pas
savoir. Je fais comme tout le monde. Je savoure le moment en écoutant ce
morceau. Probablement autant que lui en le jouant.
Je remarque d’ailleurs que sa façon de jouer a fini
par faire perdre son stoïcisme à la vigile dont je vous parlais au début de cet
article. Lors du morceau, il se retourne et jette un regard vers le grand
bouclé et sa guitare. Cela dit, j’avais repéré que le bonhomme s’était déjà
retourné sur « Civil War » et « We’re All Gonna Die »,
désirant visiblement finalement profiter un peu aussi du spectacle. Ce n’est
pas moi qui vais lui jeter la pierre… Je réalise cependant la frustration que
doit parfois certainement entraîner ce genre de job où tu as le nez tourné vers
le public quand les autres peuvent, EUX, regarder la star sur scène.
« Apocalyptic Love », le second album de
Slash comporte deux chansons à prénoms : Anastacia et Carolina, une bonus
track. Le groupe avait joué « Carolina » à Brixton et Newcastle et je
m’attendais à la voir intégrée à la setlist. J’apprécie le morceau pour son
côté à la fois groovy et très rock’n’roll tandis qu’ « Anastacia »
reste plus du côté rock’n’roll de la musique. Ce sera probablement ma seule et
– très – minime déception : Carolina ne fait pas partie de la setlist.
Anastacia fait l’affaire, bien sûr, mais je préfère l’autre chanson. Rassurons-nous,
je n’ai pas boycotté le morceau en me bouchant les oreilles et en fermant les
yeux et ai profité du moment. De chaque moment de la soirée, pour être honnête.
Après « Anastacia », « You’re A
Lie », le morceau qui me donne une pêche d’enfer ! Lancé une fois au
bureau en période de vacances scolaires, où je décidais de semer le trouble
dans un étage bien trop calme à mon goût en augmentant un chouïa le volume
habituel de ma radio, le tout en chantant à tue-tête. Qui a dit que Slash
n’était pas idéal pour faire le tri dans ses armoires ? Ne me prenez pas
pour une quelqu’un qui dérange l’ordre public, hein… J’étais de permanence et
donc seule dans l’étage... Si je m’écoutais, je balancerais volontiers de la musique
dans tout l’étage toute l’année mais la vie en société fait que, parfois, faut
savoir un peu se tenir. Question d’éthique professionnelle, après tout. Par
contre, question fringues, rien ne dit dans le règlement de travail qu’on ne
peut pas porter de T-shirts rock’n’roll… Sur ce coup-là, notre cuistot, se… euh
hum... se régale toujours à l’avance de me voir revenir de concerts pour mieux
apprécier mes T-shirts. Mais tu sais, Fred rien… tout ça, c’est bien au-delà
des T-shirts, c’est un truc ancré bien profond. C’est ptèt ça qu’on appelle une
âme. J’pense que la mienne est musicale. Sinon, je n’aurais pas été là ce soir…
Bref, revenons à notre… plat de résistance de ce soir,
shall we ?
Démarrage de « You’re A Lie » sur les
chapeaux de roue : le riff de guitare qui tue, suivi de la rythmique
démente de batterie tandis que Frank et Todd haranguent le public, la chanson
est lancée ! Avant que Myles ne commence à chanter, une pauvre tache dans
le public lance un gobelet vers la scène et Slash se ramasse le contenu plein
pot sur la tête. On en aurait qui, pour moins que ça, auraient balancé leur
guitare au loin et quitté la scène… Slash ? Il ne se laisse même pas
démonter et continue la chanson comme si de rien n’était. En même temps, en 30
ans de carrière, j’imagine qu’il a vu pire qu’un gobelet sur le chapeau !
Quant à la chanson… elle est aussi efficace sur une
scène que dans une voiture... ou un bureau. Quelle énergie ! Energie
d’ailleurs aisément transmise au public qui saute, qui tape dans les mains. Dé-chai-nés !
Nouveau riff de guitare pour débuter une chanson. Une
chanson que toute personne dans la salle connait assurément… « Sweet Child
O’ Mine ». Elle la maîtrise tellement bien que lorsque Myles lève le bras,
c’est la salle toute entière qui lui répond « Sweet Child O’ Mine… Oh oh
oh oooh »… Et il nous montre son plus beau sourire et nous salue. La
« Slash Army » lui refera d’ailleurs le coup sur la partie
« Where do we go now »… Fin de la chanson, Slash donne un coup de poing
sur le côté de sa guitare et, tandis que
Todd applaudit le public, tient la note jusqu’au bout, jusqu’à son extrême
limite avant de clôturer en beauté ce grand classique des Guns.
Si j’ai au cours de la soirée constaté à plusieurs
reprises la qualité des capacités vocales de Myles Kennedy, « Sweet Child
O’ Mine » m’a aidé à faire un autre constat, tout personnel qu’il soit.
La voix d’Axl Rose a toujours été un signe distinctif
chez les Guns mais sur ce coup-là, la voix de Myles Kennedy a une tessiture et
une capacité telle qu’il peut techniquement et sans difficulté remplacer Axl
Rose. « Chapeau » bas à Slash donc de s’être associé à ce chanteur
qui lui permet de faire perdurer le côté Guns de sa carrière sur scène.
A l’inverse, et malgré l’énorme respect et tendresse
que j’ai pour DJ Ashba, le style de Slash, sa façon de jouer font que sans lui,
les Guns… ne sont plus vraiment les Guns.
C’est bien sûr un avis personnel mais cela étant, j’ai
souvent vu sur le Net que les fans trouvaient qu’Axl aurait dû changer le nom
du groupe parce que Slash n’en faisait plus partie. Alors que je ne me souviens
pas avoir un jour lu que l’on reprochait à Slash d’avoir été un autre chanteur
pour interpréter sur scène des morceaux des Guns… Et ça, c’est moche pour Axl.
A la fin de « Sweet Child », Myles présente
tous les membres du groupe et c’est à ce moment-là que... OUI, IL PARLE !!
C’est Slash lui-même qui nous présente Axl… euh pardon… Myles.
Le groupe enchaine alors sur « Slither »,
une chanson de Velvet Revolver, autre side-project de Slash, où le public connait
son moment à lui : les « hey » de la chanson, c’est lui qui s’en charge…
Sur ce morceau, j’ai un méchant éclat de rire… Mon
regard se porte à nouveau sur la pauvre vigile qui, cette fois, doit encore une
fois attraper une personne dans le public qui « surfe ». Sauf qu’il
ne le chope pas dans le bon sens. Du coup, les voilà en position 69, le pauvre
surfeur tête en bas et la vigile tenant tant bien que mal de l’empêcher de
finir la tête fracassée sur le sol de l’AB.
Clap de fin. Pendant que Franck et Todd balancent les
médiators de guitare au public, chose qu’ils ont d’ailleurs fait tout au long
de la soirée à de nombreuses reprises, Slash s’approche du micro pour nous dire
« On se reverra bientôt ». Ils quittent la scène, nous laissant souffler
un peu avant le rappel…
Tournée générale de médiators pour la foule |
Un homme passe, le public crie… Minute, ce n’est pas
le bon type! De là où je suis, j’ai un angle de vue assez sympa. Quand je
vois passer le chapeau haut-de-forme caractéristique derrière l’imposante
batterie de Brent Fitz et derrière le mur d’amplis Marshall, c’est le signal
que le groupe revient nous jouer au moins un dernier morceau. Si Slash a gardé
le chapeau, il a laissé tomber le T-shirt Pepé le Pew. Du coup, ma copine bave.
Cela dit, je dois lui donner raison : à 47 ans, il est vachement bien
conservé, notre rockeur !
Les cinq acolytes nous jouent un autre morceau de
Velvet Revolver, « Fall To Pieces ». Lors de celui-ci et pour la
première fois de la soirée, je constate la présence d’un gamin qui doit avoir
maximum 11 ans. Il est appuyé sur la rambarde du balcon du premier étage, il a
la posture de quelqu’un qui s’ennuie et pourtant… Il ne remarquera même pas que
je l’observais, il n’a jamais détaché ses yeux de la scène.
Nous avons ensuite droit à « Paradise
City », un des morceaux les plus électrisants des Guns. La salle toute
entière a les bras levés et tape des mains, accompagnés quelques instants par
Frank, Todd et Myles qui donne le rythme… D’ailleurs, à y réfléchir, ce morceau
a mis le feu à la salle toute entière, que ce soit devant ou sur la scène. Très
honnêtement, à repenser à la soirée avec un maximum d’objectivité, j’ai
rarement vu un public aussi bon et aussi dévoué. Bien sûr, je n’ai que le point
de vue d’une soirée alors que le groupe a joué dans de nombreuses villes au
cours des derniers mois. Pour eux, le public belge était-il impressionnant ou
est-ce ainsi tous les soirs ? Allez savoir… Bien que… A ce titre, Twitter
est un ami utile. Une visite sur le Twitter de Slash me donne vite l’info :
le guitariste a généralement toujours un mot gentil pour chaque public devant
lequel il a joué mais ne sombre pas dans la routine et salue les fans de façon
différente à chaque fois… Pour nous, belges, le Twitter disait notamment ceci :
« […] especially brilliant crowd in Brussels. U guys were amazing! »
( […] public particulièrement brillante à Brussels. Vous avez été épatants, les
gars !).
Les cinq gars qui étaient sur scène, chacun en leur
« grade et qualité », étaient tout aussi impressionnants. Plus même. Slash
est indéniablement la personne pour qui tous ceux présents ce soir-là étaient
venus mais Brent Fitz, Frank Sidoris, Todd Kerns et – bien sûr – Myles Kennedy
ont assuré comme des pros et dégagent une énorme sympathie. Plusieurs fois au
cours de la soirée, ils ont fait signe à leur public, lancé des sourires, jeté
des regards. On a beau dire mais ce sont parfois les petites choses qui font un
gros effet !
Fin du morceau, fin du show aussi… ils s’attardent
encore un peu sur scène, le temps de lancer encore un paquet de médiators au
public, en n’oubliant pas les balcons… même si le second étage est un peu loin
à atteindre. Un dernier mot, un dernier salut… Bye-bye les gars…et merci !
"Salut, vous avez été géniaux... On se revoit bientôt..." |
Pourquoi ai-je mis tant d’acharnement à vouloir en
être ce soir-là ? Tout simplement parce que Slash, c’est toute une
institution et un talent comme il en existe encore peu. Je ne nie pas le talent
de guitaristes tel que David Gilmour, Peter Townshend ou Jimmy Page mais Slash,
c’est tout un monde : c’est du rock’n’roll dans la plus pure tradition,
c’est le gars poussé sur le devant de la scène par Nikki Sixx et ses potes de
Mötley Crüe il y a maintenant presque 30 ans (et avec lesquels il a vachement bien
appliqué le code « Sex, drugs & R’n’R dans les 80ies). C’est tout de
même aussi un des rares – si pas le seul – types qui sort un album sous son
seul nom et… qui ne chante sur aucune chanson. Parce que son nom seul suffit
comme signe de reconnaissance. Parce qu’on sait que son truc à lui, ce sont les
cordes de sa guitare et pas les cordes vocales. Et que ça lui va comme un gant.
Ou comme un chapeau. C’est comme vous voulez.
Dju, les potes, j’ai vu une légende musicale. Un nom
en plus à barrer sur la liste des types à voir avant d’aller un jour expliquer
à Hendrix, Lennon, Morrison & Co que j’aurais apprécié qu’ils restent un
peu plus longtemps avec nous.
Et ça, la copine qui m’accompagnait l’a probablement
réalisé ce soir-là. Si elle n’était pas forcément emballée au départ, elle est
sortie de l’AB en m’avouant avoir pris une énorme claque en pleine figure.
J’aurai d’ailleurs droit à une bonne dizaine de « mercis » et à une
des plus belles embrassades de ma vie en pleine rue.
Prêter un CD à quelqu’un pour lui faire découvrir un
artiste et le voir devenir fan ? Emmener quelqu’un à un concert pour l’en
voir ressortir des étoiles dans les yeux ? J’adore ça et je ne m’en lasse
jamais… C’est que du bonheur ! Comme le concert de ce soir-là. Gravé dans
le cœur.
Mais juré, craché… En rentrant, je n’ai pas fait des
bonds autour de la table du salon. J’ai préféré me glisser sous la couette le
sourire aux lèvres en adressant un « merci » télépathique à Mr Slash
et ses amis. Merci d’être là et merci pour ces moments magiques.
Et, encore une fois… Sabrina et Christophe :
MERCI et MERCI !
Update
post-concert :
Ginger Wildhearts m’avait tellement plu que je suis allée, comme à mon
habitude, « gratter » un peu plus loin. Je me suis retrouvée
exactement dans la même situation que le concert de Kasabian qui m’avait
démontré que finalement, la musique, c’est l’histoire d’une grande
« famille ».
Ginger, le chanteur de Ginger Wildhearts, a fait
partie d’un groupe appelé Brides Of Destruction, fondé à la base par… Nikki
Sixx. Vieux pote de Slash, certes, mais dans ce groupe, on trouvait également
un certain Tracii Guns. Début des années 80, Tracii avait déjà monté un autre
groupe et avait fait appel, pour ce faire, à un chanteur. Un certain… Axl.
Rose. Ce groupe, d’abord baptisé L.A. Guns deviendra bien vite… Guns’N’Roses. Trois
mois plus tard, Guns et Rose se disputent, Guns quitte le navire et est alors
remplacé par… Slash.
Boucle bouclée. Bam !
Setlist :
-
Halo
-
Nightrain (Guns N’ Roses)
-
Ghost
-
Standing In The Sun
-
Back From Cali
-
Been There Lately (Slash’s Snakepit)
-
Civil War (Guns N’ Roses)
-
Rocket Queen
(Guns N’ Roses)
-
No More Heroes
-
Shots Fired
-
We’re All Gonna Die (Todd Kerns on vocals)
-
Out Ta Get Me (Guns N’ Roses with Todd Kerns on
vocals)
-
Not For Me
-
Starlight
-
Blues Jam / Guitar Solo
-
Anastacia
-
You’re A Lie
-
Sweet Child O’ Mine (Guns N’ Roses)
-
Slither (Velvet Revolver)
Encore
-
Fall To Pieces (Velvet Revolver)
-
Paradise City (Guns N’ Roses)
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