lundi 5 novembre 2012

Robbie Williams - Take The Crown (2012) FRENCH

 
Je ne suis pas un vieux machin mais ai pourtant eu l’occasion de voir défiler quelques boysbands depuis ma naissance. Certains considèrent les Beatles, les Jackson 5 ou les Stones comme des boysbands. Les opinions diffèrent sur le sujet et je me garderais bien d’exprimer ma propre opinion aujourd’hui…
Le premier boysband lié à ma génération reste les New Kids On The Block et je me souviens encore de l’effet des cinq bostoniens sur la gent féminine. Je vous mentirais si je vous disais que j’ai fait « beurk ». A vrai dire, ce groupe est à l’origine d’un des plus grands moments de frustration de ma vie… Imaginez la scène : t’as à peine 14 ans, toutes les filles de votre classe ont leur billet, les JTs qui en parlent le soir et vous… vous êtes la tronche dans votre chambre à hurler dans votre coussin parce que vos parents ne sont pas d’accord de vous laisser aller dans un endroit où il y a « PLEIN de monde ». J’aime autant vous dire que par la suite, je le leur ai fait payer lourdement cette obstruction envers ma passion pour la musique… souvent à leur insu d’ailleurs.
 
Tout ça pour vous dire qu’ils m’ont tout de même un jour autorisée à aller dans un endroit « plein de monde », jour qui a marqué ma rencontre avec Robbie Williams en 1995. Et quelle rencontre ! Il faisait encore alors partie des Take That. Plus pour longtemps d’ailleurs. Expression d’un mal-être déjà présent ou simple démonstration du showman qu’il était et est encore, on ne voyait que lui sur scène… Difficile de rater un mec debout sur les amplis, prêt à basculer dans la foule alors que ses quatre acolytes restent sagement sur la scène.
Et puis Robbie Williams s’en va… Et a la carrière qu’on lui connait. Un des plus grands putschs dans le monde des Boybands que seul Justin Timberlake réitèrera quelques années plus tard.
 
J’ai toujours suivi le bonhomme dans son parcours et sa collaboration avec Guy Chambers reste un des meilleurs tandems dans la carrière du chanteur britannique. La rupture professionnelle entre les deux hommes a d’ailleurs affecté la suite de sa carrière… et mon engouement pour ses chansons. Pas compliqué, à ce jour, je regarde toujours d’un regard méchant « Intensive Care » et « Rudebox » dans ma CDthèque… Et puis, retour annoncé du grand gaillard de Stoke-On-Trent avec « Reality Killed The Video Star ». Retour gagnant grâce au choix particulièrement avisé du producteur Trevor Horn. Dès la première écoute, il était évident que le Robbie que j’ai toujours apprécié était toujours présent. Ouf, l’était temps ! 

 

Cette semaine, sortie du nouvel album. Légère appréhension au vu de mes expériences passées. A-t-il encore tenté une incursion dans un style musical différent ? Prudente découverte en regardant la vidéo du premier single de « Take The Crown », « Candy ».
La mélodie est sympa, rentre facilement dans la tête au point d’y rester ancrée des heures et l’histoire de cette fille qui se pense merveilleuse est amusante. La jeune fille, jouée dans la vidéo par Kaya Scodelario de la série Skins, en fait d’ailleurs voir de toutes les couleurs au pauvre Robbie. La chanson sent bon l’été et quand je tourne la tête et constate le temps pluvieux de ce congé de Toussaint, je me dis qu’elle ne peut pas faire de mal…
 
Petite info de base aussi concernant cette chronique : j’ai peu de vidéos à ma disposition puisque c’est une nouvelle sortie et celles que je vous propose ne représente dès lors pas tout l’éventail musical que j’aurais voulu vous proposer…



Le nouvel opus de Robbie Williams démarre sur « Be A Boy ». Si dans les premières secondes ce son électro m’a fait craindre un retour à l’époque Intensive Care/Rudebox, cette impression s’est vite envolée. Elle est chouette cette chanson. Ses paroles surtout… Réflexion sur une carrière de plus de vingt ans, sur les coups durs, sur le fait de ne pas vieillir tout à fait comme nous. Probable réflexion également sur ceux qui n’arrêtent pas, depuis des années, de le voir comme un artiste « sur la fin ».
“They said it was leaving me, The magic was leaving me. I don’t think so […] Now I could make this last forever” (Ils ont dit qu’elle me quittait, que la magie me quittait. Je ne pense pas […] Maintenant, je pourrais faire durer ceci pour toujours). Démarrer un album avec un message pareil, ça met tout de suite les choses au point.
 
« Gospel » a un ton très 80ies et la rythmique des couplets a un petit je-ne-sais-quoi de la ritournelle qui s’accroche facilement. Sur cette chanson, Robbie bénéficie du soutien vocal de Lissie. Née aux States, Lissie a été remarquée grâce à sa page Myspace et a ainsi pu faire la première partie de… Lenny Kravitz. Rien que ça. 
 
Sortez les violons, « Different » arrive ! De vrais violons… mélangés à un accord de guitare qui tue tout. Dont un solo gé-nial. Le tout accompagné par un chœur vocal qui ajoute du poids au morceau. Et avec la preuve que parfois, on peut faire mouche avec les phrases les plus simples. « Different » et « Candy » sont le fruit de la collaboration de Robbie Williams avec Gary Barlow, tête musicale de Take That. Robbie Williams a beau être un des membres de Take That, il a sa personnalité propre et en conséquence, sa musique n’est pas toujours en adéquation totale avec celle du quintet. Pendant des années, Barlow et Williams se sont évités… Je suis aujourd’hui contente de voir ces deux-là réunis et amener un peu de leur talent et de personnalité propres pour écrire des chansons telles que « Different ».



Je disais plus haut que « Candy » était une chanson d’été. « Shit On The Radio » entre parfaitement dans cette catégorie également. Cela dit, son titre ne va certainement pas ravir les radios. Quelque part, je ne donne pas tout à fait tort à son interprète. Lui vivant principalement aux States et moi de l’autre côté de l’océan, je ne jugerai pas de la qualité FM américaine. De ce côté-ci, par contre… La sur-diffusion de certains artistes soi-disant talentueux réfrène sévèrement l’éducation musicale. Vois toujours pas où est le talent dans la musique de LMFAO ou Sexion d’assaut (Et « sexion » s’écrit « Section », jeu de mots ou pas !!) et ce n’est pas en le diffusant vingt fois sur une journée que je vais les aimer plus…
Bref, clôturons la parenthèse radiophonique en signalant que je préfère de loin swinguer dans mon salon sur « Shit On the Radio » que sur « Gangnam Style ». Et puis, chères radios… Faudrait pas voir à oublier que Robbie Williams a tout de même toujours eu un ptit sens de la provoc…
 
« All That I Want », c’est… une réminiscence de la période de Robbie que j’ai zappée. Les accords de guitare agréables en plus qui font que la chanson passe plus aisément. Et vas-y que je continue à danser dans le salon… C’est que finalement, elle est donc efficace.
 
Stop la danse… Je m’assieds et écoute avec la plus grande attention « Hunting For You ». Batterie, claviers, basse, guitares acoustique et électrique… Je découpe la chanson tel qu’expliqué dans mon compte-rendu du concert de Noel Gallagher. Toutes ces parties superbes en elles-mêmes et prenant encore plus d’ampleur une fois rassemblées. Ajoutez les chœurs et la voix de Robbie Williams et c’est la cerise sur ce gâteau ! Un gâteau aux couches multiples à la saveur inégalée !
 
« Into The Silence », c’est… C’est difficile de parler d’une chanson quand elle vous a envoyé une décharge dans le corps et dans le cœur. Parce que l’écoute d’une chanson, c’est subjectif après tout. Début teinté de mélancolie suivi d’un riff de guitare que n’auraient certainement pas renié un The Edge de U2 ou un Dave Keuning des Killers… Williams n’a pas encore dit un mot et j’ai déjà la gorge serrée. Quand il ouvre la bouche, je ne vais pas mieux…
Robbie Williams fait partie de ces artistes qui connaissent leur voix suffisamment bien que pour ne jamais « flancher ». Pour ce type, chanter, c’est naturel… A un moment bien précis de la chanson, sa voix frôle les limites. Pour la première fois depuis toutes ces années, sa voix a une fraction de seconde de faiblesse. Dans un autre contexte, dans une autre chanson, ça serait désastreux. Ici, c’est… superbe. Probablement parce que ce n’était pas de la faiblesse… juste la fragilité qu’il fallait pour exprimer toute la beauté de cette chanson. 
 

Attention : légèrement "ralentie" par rapport à la version d'origine 

A peine remise, Robbie m’emmène à nouveau danser. Et pas qu’un peu. « Hey Wow Yeah Yeah », c’est du 200 à l’heure ! Et définitivement pas une chanson à paroles. Elle est répétitive, certes, mais c’est une chanson à finir debout sur la table ou le divan en tapant des mains comme des frénétiques. Un truc à finir par devoir remplacer ton mobilier et à passer chez le médecin pour faire examiner ton ptit corps meurtri par tant de déchainement. Diagnostic : torticolis ! La faute à Robbie, docteur ! Mais ça m’a fait du bien sur le moment, vous savez…
 
A la première écoute de « Not Like The Others », ma réaction a été : « Héééééé, ‘Heroes’ de Bowie !! ». Cela dit, cette impression ne dure que le temps de l’intro de la chanson. Par la suite, la chanson a son autonomie propre et une rythmique tout à fait différente de la célèbre chanson de Bowie. Encore un morceau avec une énergie du tonnerre pour un Robbie qui nous montre qu’il n’a rien perdu de son côté… euummm… coquin, on va dire.
A plusieurs reprises, j’ai fait mention des parties guitares (Different, All That I Want, Hunting For You, Into The Silence) et cette chanson est une nouvelle occasion de saluer les guitaristes qui ont participé à l’album. J’ai rarement autant remarqué les guitares – principalement électrique – sur un album de Robbie Williams et en apprécie dès lors toute la qualité.
 
Retour de Lissie pour « Losers », un très agréable duo mettant en valeur la belle complémentarité de leurs voix. Un duo parlant de la célébrité et de la compétition qu’elle entraine. L’expression de la précarité dans cette compétition où il y aura toujours un autre pour vous remplacer avant de réaliser à quel point la compétition est parfois futile à côté de la Vie en elle-même. Robbie Williams commence l’album en disant qu’il est et sera toujours là et… le termine en nous faisant savoir qu’il a aujourd’hui des choses qui comptent plus que d’autres dans sa vie. Brillant.
 
La plus grosse difficulté de cet album est sans aucun doute de repérer les futurs singles. En général, certains morceaux ressortent plus que d’autres au sein d’un album et on voit venir THE next single à 2000 kms. Ici… Et ben… J’ai eu beau écouter l’album en boucle des heures d’affilée, je n’arrive tout bonnement pas à isoler les possibles singles des chansons « ordinaires ». Chaque chanson a son charme propre et correspond finalement tellement bien à Robbie Williams qu’elles ont toutes leur place en format vidéo. Pire encore, je trouve que toutes les chansons de l’album dégagent une énergie telle qu’elles seraient géniales en « live ». Connaissant l’amour de la scène du chanteur, je suis prête à parier qu’il va s’éclater s’il part en tournée avec cet album… et que nous pourrions en être les témoins directs. Yeepee !!
 
Cet album est agréable à écouter, rempli d’énergie positive qui fait du bien à l’approche de l’hiver… Pour ce rayon de soleil en plein automne, il est ici important de remercier d’autres intervenants…
Pour « Take The Crown », Williams s’est adjoint les services du producteur Jacknife Lee qui a notamment travaillé avec Snow Patrol, R.E.M, Weezer, The Hives ou encore The Cars. Ce dernier a réussi à prolonger avec élégance la magie du « Video Killed The Radio Star ».
Sept des onze chansons de l’album ont été écrites avec l’aide du duo Tim Metcalfe/Flynn Francis, deux jeunes australiens. Huit si l’on compte l’excellente « Reverse » présente sur l’Edition Deluxe. Je me demande où diable Williams a été les dénicher mais… peu importe finalement… Le plus important est que son association avec ces deux bonhommes a produit de superbes chansons. Ils ont en tout cas su suffisamment piquer au vif ma curiosité musicale pour que je continue mes recherches. Metcalfe et Francis font partie d’un très jeune groupe baptisé Undercolours, apparemment pas encore signé. J’imagine que si les maisons de disque ne font pas encore la sourde oreille face à de la bonne musique, cela ne saurait tarder… C’est en tout cas tout le mal que je leur souhaite. Parce que leur musique fait du bien. Et pas que celle qu’ils écrivent avec Robbie Williams d’ailleurs…



Certains d’entre vous ont d’ailleurs déjà eu droit à cette vidéo sur ma page Facebook avec comme introduction « Le bonheur musical prend des détours parfois surprenants »... Et c’est tellement vrai… Chouette voix, chouette mélodie, mes oreilles sont prêtes pour la suite… Mince, ça y est : j’ai encore craqué !! La musique aura ma peau ! ;)
 
Quand j’y repense… Robbie Williams est un de ces quelques artistes que j’écoute quand tout va mal parce, sans pouvoir vous expliquer clairement pourquoi, que le simple son de sa voix me fait du bien, me fait oublier les moments de mal-être que j’ai comme tout un chacun. En me rappelant du contexte de notre première « rencontre »… tu parles d’une ironie ! 

Tracklist :
Be A Boy
Gospel
Candy
Different
Shit On The Radio
All That I Want
Hunting For You
Into The Silence
Hey Wow Yeah Yeah
Not Like The Others
Losers (Ft. Lissie)

Bonus Tracks
Reverse
Eight Letters
 

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