lundi 13 janvier 2020

L’histoire de… Michael Hutchence (Partie 2)



Hier nous avons abordé les débuts de la carrière d’INXS, ainsi que le parcours de vie de son chanteur…

Certains d’entre vous me diront certainement en (re)voyant les vidéos qu’il n’était pas difficile de fondre littéralement devant un mec avec un physique pareil. Certes. Oui, Michael Hutchence était aussi reconnu et adulé pour son physique. Mais je vous garantis que s’il avait eu une voix de m…, je ne me serais jamais intéressée à INXS. Je les aurais même carrément niés. C’est le cas avec Placebo : leur musique est absolument géniale mais que je ne peux écouter deux morceaux d’affilée parce que mes oreilles ne supportent pas la voix de Brian Molko.



Cela dit, de nombreuses femmes se sont intéressées à Michael Hutchence. Et l’ont intéressé. Parmi elles, Kylie Minogue mais également la mannequin danoise Helena Christensen. En 1994, il entame une relation avec Paula Yates, avec laquelle il aura une petite fille, Tiger Lily, née en 96. Début 97, de nombreux événements (dont la peur de se voir retirer sa fille ou la lutte de Paula Yates pour la garde de ses enfants) ainsi que la drogue plongent Hutchence dans un état de stress intense. En novembre 1997, installé dans sa chambre d’hôtel et à l’aube d’une nouvelle tournée avec INXS, il appelle plusieurs personnes, dont Paula qui lui apprend qu’elle ne pourra pas le rejoindre à Sydney, comme prévu, parce que son ex-mari a entamé une procédure juridique leur interdisant de sortir d’Angleterre. Il est dévasté à l’idée de ne pouvoir avoir près de lui sa fille. Le lendemain, il est retrouvé pendu à la porte de sa chambre. N’ayant jamais laissé de note, toutes les options sont envisagées, allant de l’accident à un jeu sexuel ayant mal tourné. L’autopsie se conclura par un suicide. Aujourd’hui pourtant, une révélation récente montre que la drogue et le stress n’ont probablement pas été les seuls éléments déterminants de son geste fatal.

Dans le documentaire Mystify, sorti l’an dernier, Héléna Christensen, un de ses exs, confirme un secret déjà évoqué par le passé qui lève le voile sur le changement de personnalité de Michael que le reste du groupe avait constaté lorsqu’ils ont commencé à enregistrer Full Moon, Dirty Hearts en 1992. A l’époque, Michael est difficile, a des sautes d’humeur et semble avoir des soucis de concentration. Ce n’est pas le Michael qu’ils ont toujours connu. Et pour cause puisqu’il n’est effectivement plus le même. Quelques mois plus tôt, il est attaqué en rue et sa tête heurte le sol, au point de saigner de la bouche et d’une oreille. Héléna le convainc de faire d’autres examens. Le verdict tombe : le choc a affecté deux zones de son cerveau et il a perdu le goût et l’odorat. Par peur que ses compagnons le rejettent, il fait jurer le secret à la jeune femme, ce qu’elle fera là où d'autres auront parlé, même si après le décès du chanteur. Lorsque Lowenstein, réalisateur de Mystify, obtient l’accès au rapport d’autopsie de Michael, des années après son décès, il voit de ses propres yeux ce secret bien gardé sur les radios du cerveau de son ami. Une spécialiste du domaine explique dans le documentaire qu’à long terme, l’affect amené par ce type de handicap pouvait sans nul doute avoir été une des sources du geste fatal de Michael. Parce qu’en supprimant des sens directement connectés aux plaisirs de la vie, c’est également une série d’émotions qui disparaissent instantanément.

Dans un peu plus d’une semaine, nous fêterons l’anniversaire de la naissance de Michael Hutchence. Il aurait certainement fêté ses 60 ans entouré de ceux qu’il aimait avoir près de lui. Bien que je puisse encore apprécier son talent en écoutant un album du groupe, le Max Q ou son album posthume, Michael Hutchence, sorti en 1999, il m’arrive souvent de me demander ce qu’il serait advenu si la vie avait été différente…



INXS, lui, n’a plus jamais été le même sans Michael : le groupe a continué à se produire avec d’autres chanteurs, notamment avec JD Fortune sur Switch (2005) mais si l’album est musicalement excellent et la voix de JD très bonne, c’est aussi de charisme dont il s’agissait quand Michael Hutchence faisait son apparition sur une scène ou une chanson. Et ça, c’est comme une voix, c’est unique. Hutchence et le vide qu’il a laissé est d’ailleurs fort présent sur Switch, au travers de chansons comme Afterglow ou God’s Top Ten, écrite par Andrew Farriss et clairement adressées à son ami. 

God’s Top Ten

Chez nous, la musique et le nom d’INXS ont disparu peu à peu de nos contrées (à part chez nos voisins flamands). Mais l’aura d’INXS reste toujours aussi forte en Australie, même si Michael Hutchence est mort il y a plus de 20 ans.

En 2014 sort INXS: Never Tear Us Apart, mini-série relatant l’histoire de groupe dès leurs débuts. C’est Luke Arnold, qui jouera l’année suivante dans la série Black Sails, qui y joue Hutchence.

En 2017, les membres survivants du groupe retournent dans l’école où tout a commencé et sont accueillis chaudement par des ados qui connaissaient INXS alors qu’ils sont nés après le décès de Michael!

Sorti l’an dernier, le documentaire Mystify de Lowenstein, mentionné plus haut, montre tout le respect du réalisateur et des proches du chanteur. Lowenstein avait d’ailleurs déjà mis en scène Michael dans son film Dogs in Space (1986), pour lequel le chanteur avait écrit quelques titres inédits. Ami de longue date du groupe, il avait aussi réalisé plusieurs clips vidéos (What You Need, Suicide Blonde, New Sensation, Never Tear Us Apart…)

Fin 2019, leur concert Live Baby Live fait le tour des cinémas. Il ne s’agit pas simplement de la diffusion du concert original mais d’une version remastérisée et améliorée, autant niveau son qu’image. Pour offrir ce cadeau aux fans, Chris Murphy, le manager du groupe, a cherché pendant 10 ans le film original (pressé sur négatifs de 35 mm !) entre Angleterre, Etats-Unis et Australie. Une fois retrouvé, c’est un long et précis travail de 12 mois qui a été nécessaire pour redonner vie à un grandiose moment de concert, qui, j’imagine, sera prochainement édité en DVD.



Aujourd’hui se terminait Greatest Hits: Michael Hutchence, une expo photo dans une galerie de Paddington, non loin de Sydney.

La périodicité des messages sur le guestbook du site officiel Michael Hutchence démontre également à quel point le chanteur est toujours présent dans le cœur des gens…

Niveau lectures, le groupe a travaillé en 2005 avec Anthony Bozza sur INXS : Story to Story, la seule et unique autobiographie autorisée du groupe sortie à ce jour. En 2018, Tina, la sœur de Michael Hutchence, a sorti Michael : My brother, lost boy of INXS, où elle parle avec tendresse et tristesse de son frère disparu.



Chris Murphy travaille actuellement sur un projet qui hébergerait non loin de Brisbane un musée INXS mais également un centre de développement des arts et des nouvelles technologies.

Bref, en Australie, INXS n’est pas de l’histoire passée mais… pour moi non plus. Le fait que j’écoute encore aujourd’hui régulièrement leurs albums en est la preuve. Et je ne voudrais pas me passer de ce plaisir tellement… sensuel. Tout ira toujours bien tant que Michael et les ‘boys’ d’INXS seront… By My Side.



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