Morale
de l’histoire : parfois… suffit d’une voix. Et puis de quelques notes tout
près d’elle.
Dans
les questions d’hier de la séquence Bagarre dans la Discothèque, on nous demandait de donner la chanson que nous
considérons la plus belle provenant d’un interprète avec le ou laquelle on a
toujours rêvé de coucher.
Prenez-moi
pour une romantique débile mais coucher avec quelqu’un sans apprendre à le
connaître un minimum n’a jamais fait partie de mes fantasmes. Célébrité ou non.
Ce qui ne m’a pas empêché d’avoir des coups de foudre pour des artistes,
évidemment. Particularité qui démarre souvent à l’adolescence, moment où les
hormones travaillent avec le rendement d’une chaine de production
internationale.
Il
existe bien un truc qui me fait « vibrer » chez quelqu’un. Cet
élément, c’est… le son de sa voix. Je peux avoir un coup de foudre vocal et
demander à quelqu’un de continuer à parler, même s’il ou elle n’a plus à rien à
dire, rien que pour écouter sa voix. Celui qui m’a aidé à réaliser à quel point
cela m’affectait s’appelait Michael Hutchence. Encore aujourd’hui, sa voix en
interview m’apaise et quand il chante, je perçois chaque changement de ton
comme une caresse, je frémis à son “Come over here” de I Need You Tonight, je fonds sur la douceur de sa voix sur The
Stairs… Bref, absolument toutes les chansons d’INXS me font de l’effet à
cause de sa voix de velours.
Bref,
c’est une réaction physique et épidermique dont une version live amplifie
encore les effets. Presque 27 ans après leur concert à Deinze, je me souviens
encore de la plénitude dans laquelle j’étais tant sur place que sur le chemin
du retour.
Si je
devais qualifier sa voix, ce serait avec le mot « sensualité », cette
aptitude qui permet de goûter les plaisirs des sens. Et c’est apparemment une
perte – en partie – du plaisir des sens de Michael qui aurait contribué à son
geste fatal. Mais avant de parler de sa fin, parlons un peu de sa vie…
Né en
1960 à Sydney, en Australie, Michael Hutchence était le fils de Kelland et
Patricia Hutchence. La famille compte également Tina, née du premier mariage de
Patricia et adolescente lorsque Michael fait son apparition. Leurs activités les
occupant beaucoup, c’est Tina qui veille sur son frère et devient sa confidente
dès son plus jeune âge. La famille déménage à Brisbane où un second garçon,
Rhett, naît, avant de partir pour Hong Kong pour raisons professionnelles. C’est
là que Michael joue sa première chanson, dans… un magasin de jouets. En 1972,
fini de faire tourner en bourrique les employés des hôtels de luxe dans
lesquels ils séjournent en jouant avec les ascenseurs et retour à Sydney.
Michael
a alors 12 ans. Un brin timide, il a du mal à nouer des liens à l’école. Alors qu’une
bagarre entre un autre élève et lui menace d’éclater, Andrew Farriss s’interpose.
Cette rencontre marque le début d’une longue amitié et de ce qui deviendra
INXS. Michael passe énormément de temps chez les Farriss, qui compte deux
autres garçons, Tim et Jon, pour y apprécier l’environnement musical qui y
règne en quasi permanence. Andrew a son groupe – lequel comporte déjà Garry
Gary Beers, futur bassiste d’INXS - et invite ainsi Michael à faire partie de Doctor
Dolphin. En 1976, sa mère part en Californie et emmène avec elle Tina et
Michael, abandonnant son mari et Rhett en Australie. Ils reviennent en 1977 mais
Doctor Dolphin n’est plus. Qu’à cela ne tienne : Tim Farriss rameute Andrew,
Michael et Garry dans son propre groupe, en y ajoutant Jon, le ptit frère et
Kirk Pengilly, un de ses potes d’école. Là, on est prêts, on a toute l’équipe :
l’aventure INXS peut commencer. Mais d’abord sous le nom The Vegetables.
Une
rencontre fortuite avec le manager de Midnight Oil leur permet de faire les
premières parties du groupe. C’est à cette période qu’ils changeront leur nom
et ils joueront leur premier concert en tant qu’INXS le 1er septembre
1977.
Le
groupe sort un premier single en 1980 et un album suit dans la foulée, au son
new-wave typique de l’époque. Il faudra attendre Shabooh Shoobah, leur 3e opus, pour que la musique d’INXS
sorte des frontières. En 1986, après une tournée où ils chaufferont les salles
pour Queen (rien que ça !), le groupe veut changer de style et enregistre Kick. Après écoute, la maison de disque
déteste l’album. Ils offrent même un million de dollars au manager du groupe
pour qu’ils suppriment l’entièreté de l’album. Refus. Et heureusement ! Kick reste le plus grand succès du
groupe et s’est aujourd’hui écoulé à plus de 30 millions d’exemplaires.
Accessoirement, c’est aussi celui-là qui m’a permis de les découvrir, le jour
où mes oreilles ont entendu New Sensation.
Après
une tournée mondiale, les garçons passent du temps auprès de leurs familles ou
travaillent sur d’autres projets. Michael enregistre l’excellent album Max Q avec Ollie Olsen. Chris Murphy, le
manager d’INXS, est furax et a peur que cela soit la fin d’INXS : il
interdit à Michael de sortir l’album sous son propre nom ou même d’apparaitre sur
la pochette. La mainmise du manager ainsi que le manque de confiance qu’il lui
accorde (Andrew Farriss étant souvent co-auteur des chansons) attristent
fortement le chanteur.
X, l’album suivant, maintient le groupe au sommet des
charts et comporte lui aussi une belle tripotée de hits : Bitter Tears, By My Side, Disappear ou
encore Suicide Blonde.
Demain,
suite de l’article où nous parlerons de la lente descente aux enfers du
chanteur australien mais aussi de l’héritage que lui et ses compagnons ont
laissé…
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