dimanche 12 janvier 2020

L’histoire de… Michael Hutchence (Partie 1)



Morale de l’histoire : parfois… suffit d’une voix. Et puis de quelques notes tout près d’elle.

Dans les questions d’hier de la séquence Bagarre dans la Discothèque, on nous demandait de donner la chanson que nous considérons la plus belle provenant d’un interprète avec le ou laquelle on a toujours rêvé de coucher.

Prenez-moi pour une romantique débile mais coucher avec quelqu’un sans apprendre à le connaître un minimum n’a jamais fait partie de mes fantasmes. Célébrité ou non. Ce qui ne m’a pas empêché d’avoir des coups de foudre pour des artistes, évidemment. Particularité qui démarre souvent à l’adolescence, moment où les hormones travaillent avec le rendement d’une chaine de production internationale.

Il existe bien un truc qui me fait « vibrer » chez quelqu’un. Cet élément, c’est… le son de sa voix. Je peux avoir un coup de foudre vocal et demander à quelqu’un de continuer à parler, même s’il ou elle n’a plus à rien à dire, rien que pour écouter sa voix. Celui qui m’a aidé à réaliser à quel point cela m’affectait s’appelait Michael Hutchence. Encore aujourd’hui, sa voix en interview m’apaise et quand il chante, je perçois chaque changement de ton comme une caresse, je frémis à son “Come over here” de I Need You Tonight, je fonds sur la douceur de sa  voix sur The Stairs… Bref, absolument toutes les chansons d’INXS me font de l’effet à cause de sa voix de velours.



Bref, c’est une réaction physique et épidermique dont une version live amplifie encore les effets. Presque 27 ans après leur concert à Deinze, je me souviens encore de la plénitude dans laquelle j’étais tant sur place que sur le chemin du retour.
Si je devais qualifier sa voix, ce serait avec le mot « sensualité », cette aptitude qui permet de goûter les plaisirs des sens. Et c’est apparemment une perte – en partie – du plaisir des sens de Michael qui aurait contribué à son geste fatal. Mais avant de parler de sa fin, parlons un peu de sa vie…

Né en 1960 à Sydney, en Australie, Michael Hutchence était le fils de Kelland et Patricia Hutchence. La famille compte également Tina, née du premier mariage de Patricia et adolescente lorsque Michael fait son apparition. Leurs activités les occupant beaucoup, c’est Tina qui veille sur son frère et devient sa confidente dès son plus jeune âge. La famille déménage à Brisbane où un second garçon, Rhett, naît, avant de partir pour Hong Kong pour raisons professionnelles. C’est là que Michael joue sa première chanson, dans… un magasin de jouets. En 1972, fini de faire tourner en bourrique les employés des hôtels de luxe dans lesquels ils séjournent en jouant avec les ascenseurs et retour à Sydney.

Michael a alors 12 ans. Un brin timide, il a du mal à nouer des liens à l’école. Alors qu’une bagarre entre un autre élève et lui menace d’éclater, Andrew Farriss s’interpose. Cette rencontre marque le début d’une longue amitié et de ce qui deviendra INXS. Michael passe énormément de temps chez les Farriss, qui compte deux autres garçons, Tim et Jon, pour y apprécier l’environnement musical qui y règne en quasi permanence. Andrew a son groupe – lequel comporte déjà Garry Gary Beers, futur bassiste d’INXS - et invite ainsi Michael à faire partie de Doctor Dolphin. En 1976, sa mère part en Californie et emmène avec elle Tina et Michael, abandonnant son mari et Rhett en Australie. Ils reviennent en 1977 mais Doctor Dolphin n’est plus. Qu’à cela ne tienne : Tim Farriss rameute Andrew, Michael et Garry dans son propre groupe, en y ajoutant Jon, le ptit frère et Kirk Pengilly, un de ses potes d’école. Là, on est prêts, on a toute l’équipe : l’aventure INXS peut commencer. Mais d’abord sous le nom The Vegetables.

Une rencontre fortuite avec le manager de Midnight Oil leur permet de faire les premières parties du groupe. C’est à cette période qu’ils changeront leur nom et ils joueront leur premier concert en tant qu’INXS le 1er septembre 1977.

Le groupe sort un premier single en 1980 et un album suit dans la foulée, au son new-wave typique de l’époque. Il faudra attendre Shabooh Shoobah, leur 3e opus, pour que la musique d’INXS sorte des frontières. En 1986, après une tournée où ils chaufferont les salles pour Queen (rien que ça !), le groupe veut changer de style et enregistre Kick. Après écoute, la maison de disque déteste l’album. Ils offrent même un million de dollars au manager du groupe pour qu’ils suppriment l’entièreté de l’album. Refus. Et heureusement ! Kick reste le plus grand succès du groupe et s’est aujourd’hui écoulé à plus de 30 millions d’exemplaires. Accessoirement, c’est aussi celui-là qui m’a permis de les découvrir, le jour où mes oreilles ont entendu New Sensation.



Après une tournée mondiale, les garçons passent du temps auprès de leurs familles ou travaillent sur d’autres projets. Michael enregistre l’excellent album Max Q avec Ollie Olsen. Chris Murphy, le manager d’INXS, est furax et a peur que cela soit la fin d’INXS : il interdit à Michael de sortir l’album sous son propre nom ou même d’apparaitre sur la pochette. La mainmise du manager ainsi que le manque de confiance qu’il lui accorde (Andrew Farriss étant souvent co-auteur des chansons) attristent fortement le chanteur.

X, l’album suivant, maintient le groupe au sommet des charts et comporte lui aussi une belle tripotée de hits : Bitter Tears, By My Side, Disappear ou encore Suicide Blonde.



Demain, suite de l’article où nous parlerons de la lente descente aux enfers du chanteur australien mais aussi de l’héritage que lui et ses compagnons ont laissé…

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