mardi 18 décembre 2012

L'histoire de... Keith Richards et les X-Pensive Winos

C'est l'anniversaire de Keith Richards aujourd'hui, mes gens... 69 bougies, ça fait beaucoup sur un gâteau! Même si j'ai toujours de sacrés griefs contre lui et ses ptits potes concernant le prix des billets de leurs séries de concerts célébrant leurs 50 ans de carrière, je me suis dit qu'un petit article était de mise pour cette occasion.

Je ne suis pas fan absolue des Stones. La faute à papa qui, quand j’étais gosse, me mettait plus souvent les Cafards dans les oreilles que les Pierres Qui Roulent. Remarquez, les Beatles, c’est pas mal non plus. Mais quand on veut un jour s’intéresser aux Stones, ça peut vite virer au cauchemar : 29 albums studios, 17 live, 107 singles. Je me retourne vers une compilation alors ? Ouais, pas gagné non plus vu le nombre impressionnant de compils qui sortent à gauche et à droite. La dernière en date, baptisée GRRR! est d'ailleurs sortie le mois dernier. GRRR! est poussé par l'excellent single "Doom And Gloom", dont la vidéo est réalisée par Jonas Åkerlund, grand habitué des clips musicaux. En guest dans le clip, Noomi Rapace, connue pour avoir interprété Lisbeth Salander dans la version suédoise de la série de films "Milennium". Raaaah... mais qu'il est tout bon ce morceau!!


Pour la petite histoire, je finirai par plus m’intéresser à l’histoire du groupe qu’à leur musique pour finir par tomber amoureuse de Keith Richards. De sa personnalité plutôt. Parce que celui-là, c’est un sacré bonhomme ! Et sa discographie est bien plus courte. Trois albums, dont un live. Albums pour lesquels il a bénéficié de l’apport musical de ses potes, les X-Pensive Winos… Bref, c'est l'anniversaire de Keith et comme c'est "son" jour de l'année, concentrons-nous surtout sur lui en dehors de ce groupe mythique qui l'a fait connaître pour explorer une partie parfois moins connue de sa vie musicale...

Keith Richards et les X-Pensive Winos
Si Keith se lance dans ce projet, c’est suite à un désaccord artistique. En effet, dans les 80ies, Mick Jagger et Keith ne sont plus d’accord sur la direction à donner au style des Stones : si Mick veut s’adapter à l’ère du temps, Keith veut rester fidèle aux racines musicales du groupe. Au final, Mick finira par s’intéresser plus à sa carrière solo que de promouvoir l’album « Dirty Work » sur une tournée. Cette décision va plus ou moins « forcer » Keith à se lancer lui-même une carrière solo… chose qu’il n’avait jamais voulu ou envisagé au départ !

C’est « Dirty Work » qui sera à l’origine de sa collaboration avec le batteur Steve Jordan. Je ne vous apprends rien si je vous dis que la vie de chacun des Stones a régulièrement été ponctuée de soucis liés à certaines substances dites illicites. En 1986, c’est le batteur Charlie Watts qui est dans les choux (y compris les choux gras de la presse) et le groupe fait donc appel à Steve Jordan pour le remplacer. Richards sera séduit et emmène le batteur avec lui à Detroit afin de bosser sur la reprise de Jumpin’ Jack Flash pour Aretha Franklin. Sur le chemin du retour, Jordan supplie Richards de le laisser participer au projet que le Stone est en train de mettre sur pied : Watts étant toujours indisponible, Steve Jordan apparaîtra donc dans « Hail! Hail! Rock 'n' Roll », film-concert dirigé par Taylor Hackford (réalisateur de « L’Avocat Du Diable » ou, plus récemment, de « Ray ») où apparaissent Etta James, Robert Cray, Julian Lennon ou encore Eric Clapton… Ce concert est un hommage à Chuck Berry, une des idoles de Keith Richards…

Steve Jordan
Bref, l’entente est telle entre le batteur et le guitariste qu’au moment de penser à une carrière solo, il rameute Jordan… et quelques autres amis dans la foulée. Les X-Pensive Winos sont en fait six, en ce compris Jordan… Et vous allez voir, les cinq autres ne sont pas non plus à proprement parler des jeunes premiers.

Honneur aux dames avec Sarah Dash… Sarah a fait partie du groupe Labelle, groupe féminin qui, en 1967, était considéré comme l’un des plus sexuellement et politiquement engagés. Et agir ainsi en 67 tout en étant des femmes, c’était une sacrée révolution ! En 1973, elles feront la première partie de The Who et l’année suivante, sortiront ce qui reste leur plus grand succès, remit au goût du jour grâce au film « Moulin Rouge » de Baz Luhrmann. Vous ne pensiez pas sincèrement que « Lady Marmelade » était une chanson d’Aguilera, Mya, Pink et Lil Kim? Elle rencontre Keith début des années 60 quand son groupe fait la première partie des Stones et ils sont depuis restés amis.

Sarah Dash
Waddy Wachtel est un guitariste new-yorkais aux grandes facultés d’adaptation quant au style de musique qu’il joue… ce qui fait de lui un musicien demandé par des artistes venant d’horizons différents. Il a ainsi travaillé avec Carole King, Bryan Ferry, Bob Dylan, Tom Waits ou encore Lindsey Buckingham et Stevie Nicks avant qu’elles ne rejoignent Fleetwood Mac. Il a notamment été musicien pour la bande originale du film « L’aventure du Poséidon » (la version de 1972) et apparaît même dans le film lors de la scène dans la grande salle à manger au moment dit critique du film. Petite particularité de ce guitariste : s’il joue comme un droitier, il est gaucher ! Il aurait très bien pu se la jouer Jimi Hendrix ou Paul McCartney si son professeur ne l’avait pas forcé à jouer « à l’envers ».

Waddy Wachtel

Bobby Keys est une figure musicale indiscutablement liée aux Stones puisqu’il a été leur saxophoniste sur chaque album et (presque) toutes les tournées entre 1969 et 1974 et depuis 1980… Keys est aussi un artiste demandé puisqu’il a bossé avec Joe Cocker, Chuck Berry (Tiens, tiens…), Barbra Streisand, Eric Clapton, John Lennon ou encore Lynyrd Skynyrd… Et visiblement, Richards et lui sont copains comme cochons quand il s’agit de faire des coups foireux puisqu’ils ont été filmés lors de la tournée ‘72 des Stones en train de balancer une télé par la fenêtre d’une chambre d’hôtel. Le fait que ces deux-là soient nés exactement le même jour aurait-il une incidence ? Allez savoir… Et donc, un très bon anniversaire à Bobby qui célèbre lui aussi ses 69 ans aujourd'hui!

Bobby Keys
Ivan Neville, claviériste, est entré dans la carrière de Richards via les Stones lorsqu’il contribue à l’album « Dirty Work ». Il continuera l’aventure avec le célèbre « Voodoo Lounge » (1994). Il a fait partie du groupe Spin Doctors, groupe qui avait sorti la chanson « Two Princes » en 1991. Il a aussi enregistré des albums qui n’ont jamais eu de succès, si ce n’est sa chanson « Why Cant I Fall In Love », popularisée grâce au film musical « Pump Up the Volume » (1990).

Ivan Neville
Charley Drayton a été le percussionniste des Stones sur l’album… « Dirty Work » (une mine d’or, cet album!). Si Drayton est ici aux percussions, il faut savoir qu’il est aussi batteur et bassiste. Il a ainsi travaillé pour Johnny Cash, Iggy Pop, Seal, Courtney Love, Janet Jackson… avant d’intégrer les Divinyls en tant que batteur.

Charley Drayton
Voici donc les X-Pensive Winos… Mais que veux finalement dire ce nom ? Et bien disons que si c’est Keith qui l’a choisi, il ne manque définitivement pas d’humour car on pourrait traduire par les « soûlards qui coûtent cher »… Autant vous dire que le trait imaginatif du jeu de mots m’avait donné envie d’aller en savoir plus sur ces cocos !

Quel avenir pour les Winos qu’on n’a donc plus vus depuis l’album « Main Offender » de 92 ? Et bien, en mai 2011, des rumeurs ont circulé disant que le groupe s’était retrouvé et avait passé quelques heures en studio… Il se pourrait donc bien qu’il y ait quelque chose qui cuise au coin du feu ! Mais alors là, pour quand…

Je me rends compte à ce stade que je n’ai pas beaucoup parlé de Keith sur cette chronique, tout simplement parce qu’il y avait beaucoup à dire sur le reste de l’équipe et sur le contexte de ce projet solo.

En même temps, qui n’a jamais entendu parler de Keith Richards, de sa vie et de ses frasques? Qui ne connait pas ce style vestimentaire propre et cette personnalité qui ont inspiré Johnny Depp pour son interprétation de Jack Sparrow dans Pirates des Caraïbes ? Qui ne se souvient pas de ses participations aux 3ème et 4ème opus de la franchise ? Suffisamment en tout cas que pour activer les cordes vocales des aficionados du British dans les salles de cinéma lors de ses apparitions brèves mais flamboyantes… dont les miennes!

Johnny Depp, Martin Klebba et Keith Richards
L’entente entre le guitariste et Johnny Depp serait telle que le comédien prendrait la barre pour réaliser un documentaire sur Keith. Le tandem se serait apparemment déjà réuni pour plusieurs entretiens et 35 heures de rushes seraient déjà disponibles… Ce serait la seconde réalisation de Depp, quatorze ans après The Brave. Et pourquoi pas ?

En 2009, Keith et Jack White des ex-White Stripes se sont retrouvés pour gratter la guitare et ont enregistré quelques chansons. Jack avait été invité par les Stones lors de leur show « Shine A Light », réalisé par Scorsese en 2005. On ne sait pas encore à ce jour si cette collaboration va donner le jour à un quelconque album et là, encore une fois … POURQUOI PAS ???

Keith, Jack White et Mick
Fort de cet humour très anglais, Keith Richards a parfois eu des paroles que certains pourraient considérer comme malheureuses ou choquantes mais que je trouve savoureuses quand on est une légende du rock’n’roll. Jessica Pallington West a repris une grande majorité de ces citations dans son bouquin « What Would Keith Richards Do?: Daily Affirmations with a Rock and Roll Survivor ».
J’en ai fait l’acquisition et me suis régalée… Son autobiographie a d’ailleurs rejoint ce recueil de « pensées Keithiennes » et je ne manquerai pas de vous exposer le véritable casse-tête que la lecture de ce bouquin a provoqué chez moi dans une prochaine chronique…
Je me demande si Richards a ces bouquins dans sa bibliothèque géante…

Ne finissons pas cette chronique sans proposer une chanson de Keith et de ses pochetrons de luxe…



dimanche 2 décembre 2012

Keane – Cirque Royal (17/11/2012) FRENCH


J’avais expliqué dans ma chronique sur « Strangeland » que je serai bien volontiers allée voir Keane en tournée mais à l’époque, aucunes dates de concerts n’étaient annoncées pour une tournée européenne. Elles sont finalement venues… et les billets sont partis comme s’ils étaient en or massif. En ai-je eu un ? Ouais.. J’en ai même eu deux.

Lorsque j’ai entendu « Silenced By The Night », la nouvelle chanson de Keane, j’étais dans une voiture et je me rendais au concert de Kasabian au Cirque Royal… C’était probablement un signe du destin parce que le concert de Keane a justement lieu au Cirque Royal. 

La première partie de Keane est un jeune groupe britannique appelé Zulu Winter. J’avais entendu parler d’eux un peu plus tôt dans la semaine grâce à une de leurs plus grands fans que j’avais rencontrée suite au concert des Imagine Dragons. J’avais été écouter deux de leurs chansons et puis avait décidé de m’arrêter. Je n’ai pas stoppé parce que je n’en appréciais pas le son mais parce que je voulais garder une certaine fraîcheur et surprise pour la version live. Et…
En vérité, ces cinq garçons valent la peine d’être vus en live : bien que le groupe soit relativement jeune – il a été formé en 2011 – ils semblent à l’aise sur scène et on sent fort vite qu’ils ont plus de deux heures de pratique à inscrire à leur CV… Pour tout dire, Keane les a choisi comme première partie en mai dernier mais le groupe a également fait la première partie des Vaccines pour quelques dates de leur tournée 2012. Y compris en Belgique. En fait, c’était la seconde fois que Zulu Winter venait à Bruxelles en moins d’un mois et il semble qu’ils avaient déjà été bien accueillis lors du concert des Vaccines puisque le chanteur Will Daunt signale à u moment donné que « c’est chouette de revenir à Bruxelles parce que vous nous avez toujours bien traités ».
Honnêtement, ils méritent cette reconnaissance : leur musique me rappelle celle des 80ies mais avec une petite touche moderne. Certains pourraient dire que leur son n’a « rien de nouveau ». Peut-être… mais j’ai aimé ce que j’ai vu et n’étais apparemment pas la seule puisque le public a tapé dans ses mains à la demande du chanteur…ce qui n’est pas toujours le cas pour certaines malheureuses premières parties qui doivent affronter un public qui n’attend qu’une seule chose : l’artiste principal ! J’ai passé un bon moment à observer la belle unité de ces cinq gars sur scène alors pour moi, c’est « marché conclu » !
Je dois aussi vous dire que le fait qu’ils aient été choisis par Keane n’est pas vraiment une surprise puisque l’on peut entendre une certaine connexion musicale entre les deux groupes. Apparemment, la connexion était d’ailleurs plus que musicale : la prestation de Zulu Winter de ce soir était la dernière avec Keane et ils ont profité de l’opportunité pour remercier Keane et nous dire à quel point les quatre garçons étaient géniaux.

Les lumières s’éteignent, Zulu Winter quitte la scène et les techniciens apparaissent pour mettre en place les instruments de Keane. Lumières éteintes à nouveau et puis… du côté gauche de la scène émergent de grandes ombres que j’identifie immédiatement : ce sont nos garçons !

Le groupe démarre en douceur avec « You Are Young », une chanson au son typiquement « Keane ». Pendant la pause entre Zulu Winter et Keane, mon amie et moi parlions des bassistes et du fait qu’ils se tiennent souvent du côté droit de la scène et nous demandions s’il s’agissait d’une forme de conditionnement du public pour l’aider à identifier plus aisément le bassiste ou s’il s’agissait d’un aspect technique. J’étais plutôt persuadée qu’il s’agissait de la première option : après tout, je pense avoir toujours vu Nikki Sixx de Mötley Crüe se tenir à gauche de la scène. Bon… Nikki le fait… tout comme Jesse Quin, apparemment. Le bassiste de Keane se tient de ce côté tandis que Tim Rice-Oxley occupe le côté droit avec son célèbre piano. Richard Hughes est installée derrière sa batterie, installée sur un petit podium dans le fond de la scène, tandis que Tom Chaplin est en plein milieu de cette même scène. Un autre piano, entièrement blanc, est installé près de la batterie, pour un usage ultérieur…
Je me souviens avoir écouté la plage d’ouverture de l’album et avoir ressenti ce moment de joie intense en réalisant que le son de Keane que j’avais toujours aimé était enfin de retour… Alors, assez naturellement, j’affichais un large sourire en me disant que ça faisait du bien d’avoir ces gars-là ici avec nous. Sans savoir comment, je savais déjà que cette soirée serait bonne…
Les GSMs enregistrent déjà, le feront pendant une grande partie de la soirée et attraperont au vol cette invitation de Tom à montrer les mains et montrer de quoi on est capable… bien entendu, toutes les mains sont en l’air pour ajouter des claps à la chanson.

« Bend And Break », extrait du premier album du groupe, est un morceau plein d’énergie. Energie est un terme bien choisi pour Keane : Tim n’arrête pas de taper son pied gauche tout en jouant du piano pendant la quasi-majorité du concert et Tom circule à travers toute la scène, offrant aux fans de nombreuses opportunités de prendre des photos. Je me souviens également avoir pensé à ce moment que le mec à la poursuite allait avoir de l’occupation ce soir-là !

« On The Road » est l’un des chansons les plus énergiques du nouvel album et probablement une de mes préférées : pour être honnête, ne pas mettre celle-ci dans la setlist aurait été une grossière erreur puisque – comme je l’avais signalé dans la chronique de l’album – ses paroles sont des plus appropriées pour une tournée. Le groupe l’a chantée lors de plusieurs festivals estivaux mais… j’ai été assez déçue du résultat. Parfois, la différence entre le travail fait en studio et la version « live » ne permet pas à la chanson de fonctionner aussi bien qu’espéré au départ et il me semblait que la voix de Tom n’était pas aussi puissante sur scène que sur l’album… Alors évidemment, lorsque j’ai reconnu les neuf notes de piano qui introduisent « On The Radio », je m’étais déjà préparée à être déçue. Je n’aurais pas pu me tromper plus. To Chaplin gère parfaitement le côté montagnes russes de la chanson sans aucun souci. Il tient même la note quelques secondes de plus que sur l’album dans la partie « It’s just around the band », avant de s’agenouiller devant nous… Et pour cela, Monsieur Chaplin, c’est moi – pas vous – qui doit m’agenouiller en signe de respect et pour m’excuser d’avoir pensé si peu de bien de votre façon de chanter cette chanson !

Tom prends un moment pour signaler qu’ils trouvent le Cirque Royal parfait pour terminer leur tournée européenne et à quel point ils trouvent le théâtre superbe. Il semble beaucoup tenir à l’endroit car il rappellera toute la tendresse qu’il a pour le lieu à plusieurs reprises lors de la soirée.
La scène est plongée dans le noir, à l’exception de deux spots blancs tournées vers Tim et Tom alors qu’ils entament « We Might As Well Be Strangers ». Deux spots supplémentaires éclairent Rich lorsqu’il commence à jouer la partie batterie de la chanson et Jesse qui a quitté sa place pour jouer du piano sur ce morceau.

« Nothing In My Way » possède un mélodie légèrement mélancolique avec un tempo suffisamment facile à retenir que pour pousser le public à lancer le poing en l’air pour accompagner Chaplin tout le long de la chanson, avec le soutien de Tim, Rich et Jesse aux chœurs. Tim doit gérer à la fois le piano et le petit orgue placé sur le piano mais ce n’est pas un problème pour lui : il passe de l’un à l’autre avec grande aisance. Il est cerné par une lumière blanche tandis que les autres se tiennent dans l’ombre pendant qu’il termine la chanson, en improvisant quelques notes en toute fin de morceau.

Un technicien émerge du côté gauche de la scène pour amener à tom une guitare électrique… Hein ? Attendez… Je savais que le jeune homme savait jouer du piano et de la guitare acoustique mais c’est la première fois que je le vois avec une guitare électrique en main. Que vont-ils jouer ? Voici la réponse… Ils commencent à jouer « The Lovers Are Losing ». Il y a une belle alchimie entre le chanteur et ses trois compagnons tandis qu’il chante « I dreamed I had nothing at all » et qu’ils lui répondent par un « Nothing more than honesty ». Chouette moment !

M. Chaplin se la joue électrique...
 
Je remarque seulement le décor à ce moment-là : une large toile couvre l’entièreté du fond de la scène, un soleil et ses rayons imprimé dans le coin supérieur droit… une image que l’on retrouve sur l’un des T-shirts disponibles à la table de merchandising. Devant la toile, une grand cercle avec l’inscription « Strangeland » et quatre tours attachées au plafond avec, au bout, des lampes de forme ronde. Simple et joli…
 

Le soleil de Strangeland brille sur la scène du Cirque Royal
 
Les lampes s’allument, de la lumière rosée et mauve remplit la scène et soudainement, les notes caractéristiques de « Silence By The Night » démarrent et…j’ai la même réaction physique que lorsque je l’ai entendue pour la première fois : j’arbore le sourire le plus stupide du monde. Je n’y peux rien, cette chanson me rend heureuse… Jouée dans des conditions du live, le morceau est agréable puisque Tom dispense une touche additionnelle de tendresse dans sa voix lorsqu’il chante les couplets. Jesse se tourne vers Rich et les deux hommes échangent de petits gestes de la tête, signe d’une belle complicité entre les deux musiciens. Quand il entame le « Baby I’m not scared of this world when you’re here », Tom commence à taper dans ses mains, suivi par la moitié du public qui est devant la scène. L’autre moitié pointe son index en l’air et balance le bras en suivant le tempo de la chanson.

Pas besoin de vous dire à quel la foule s’est emballée quand le groupe a commencé à jouer « Everybody’s Changing »… Ca tape dans les mains, ça chante, les mains sont en l’air et les corps bougent les épaules d’avant en arrière en suivant le rythme ! Je ne sais toujours pas si le balancement des épaules est un mouvement naturel inconscient lié à la chanson ou une reproduction du langage corporel des garçons parce que… oui, tous les membres de Keane sont en train de se balancer… Le public connait la chanson par cœur et est d’un grand soutien pendant les refrains. Chaplin dira d’ailleurs à voix haute à quel point à quel point il a été touché par la prestation des fans.

Le quatuor est à nouveau plongé dans l’ombre, à l’exception d’une lueur bleue électrique à l’arrière-fond lorsque l’on entend les premières notes de « Neon River ». Lorsque Rich commence à taper la batterie, les six gros spots installés à l’arrière se tourne en direction des garçons, éclairant plus le lieu mais faisant encore d’eux « juste » des ombres sur la scène. Je dois reconnaître qu’il s’agit d’un excellent moyen pour mettre l’accent sur la chanson. Je n’avais jamais vraiment réalisé à quel point cette chanson était superbe lorsque j’ai écouté « Strangeland » pour la première fois mais après plusieurs écoutes et une lecture attentive des paroles, « Neon River » est finalement devenue une de mes chansons préférées de l’album. La partie piano est sensiblement différente jouée en live et tout simplement superbe : elle rend la chanson plus belle que dans sa version studio. Les chœurs formés par Rich et Jesse sont également des plus agréables et ajoutent de belles harmonies que je n’avais très honnêtement pas remarquées sur l’album. Très très belle chanson ! Tom Chaplin semble penser de même : il se tourne vers Jesse et lève son pouce droit en fin de chanson…

J’étais visiblement tellement obnubilée par la prestation du groupe que je n’ai pas remarqué qu’un technicien avait amené un autre piano à droite de la scène. Tim quitte son emplacement habituel, fait face à la foule et commence à jouer « Spiralling ». Je n’ai jamais caché que je déteste cordialement « Perfect Symmetry » mais ce soir, c’est un peu comme si les garçons avaient décidé de me faire aimer les chansons de « Perfect Symmetry » en ajoutant quelques surprises en cours de route : Tom avec une guitare sur « The Lovers Are Losing », Tim face au public sur « Spiralling » avec… Jesse qui ajoute des percussions au son de batterie de Rich ??? OK, les gars, vous avez gagné, je me rends ! Ces deux chansons seront les deux seules du troisième album de Keane à être incluses dans la setlist mais je dois franchement avouer qu’elles se sont rélées être de belles surprises !

Arrivée de « Day Will Come » avec son rythme entraînant !! Rich tape la batterie avant de tourner la tête, l’attention attirée par le bassiste qui partage à nouveau un moment avec son ami. Avant de démarrer le pont de la chanson, Tom quitte le centre de la scène et fait face à Jesse qui apporte son aide en ajoutant sa voix sur cette partie.
OK… je pense qu’il est maintenant temps de parler un peu de Jesse Quin. Tel que je l’avais expliqué dans ma chronique, Jesse ne faisait pas partie du groupe en 2004 et a rejoint le trio début 2011. J’avais aussi mentionné que son arrivée avait amené quelque chose de nouveau au son de Keane, en mieux.
En vérité, le petit homme (quoique… « petit » est peut-être exagéré puisque les trois autres sont en fait des géants !) est… grand sur scène ! Ses lignes de basse ajoutent un petit plus aux nouvelles chansons et ne changent pas de manière drastique les anciens morceaux. Il s’intègre au groupe avec discrétion mais avec une efficacité indéniable : il est donc fort difficile de ne pas l’aimer… d’autant plus quand il semble né pour partager la scène avec les trois autres. On sent tout au long de la soirée que ces quatre-là s’entendent à merveille : les membres d’origine de Keane l’ont accueilli et pour ce que j’en ai vu ce soir, ils ont eu raison de la faire ! Dieu sait que cela n’est pas toujours facile d’être « celui qui vient après » mais bon, je l’aime bien ce gars-là ; c’est comme s’il avait toujours été là.

Après que Tom ait mentionné à quel point il avait passé un bon moment à chanter « Day Will Come », nous avons un exemple de la discrétion et efficacité de Jesse sur l’une des anciennes chansons de Keane. Rich, Tim et Tom commencent « A Bad Dream » à eux trois tandis qu’il reste silencieux, dans l’ombre, avant de les accompagner après le premier refrain. Il y a quelques chansons de Keane que je trouve « juste » parfaites : « A Bad Dream » est l’une d’entre elles et changer les choses – même de la plus petite façon que ce soit – pourrait transformer le morceau en un complet désastre. Pas de désastre ici… juste un beau moment et un nœud dans ma gorge.
A la fin du second refrain, le technicien des lumières éteint toutes les lumières, à l’exception de l’arrière-fond vert. Lorsque les lumières se rallument, Tom est face au piano que Tim a utilisé de « Spiralling »… qui a été déplacée en face de celui de Tim. Quelqu’un l’a déplacé entre « Spiralling » et « A Bad Dream » et je ne l’avais même pas remarqué… CE piano est un fantôme ! Ou peut-être que les techniciens de Keane sont des esprits… Cela dit, j’avais bien repéré le technicien qui déplaçait le piano blanc vers l’avant de la scène… Peut-être que les esprits restent uniquement du côté droit de la scène dans cette équipe !

Tom s’assied en face du piano blanc et dit au public qu’il est temps pour lui de se reposer un peu avant de s’écrouler sur le piano, faisant rire toute l’assemblée. Il explique aussi à quel point il aime la proximité qu’offre la salle avec un public (cette remarque me rappelle immédiatement Dan Reynolds des Imagine Dragons qui avait fait la même à propos de la Rotonde la semaine précédente). Il dit ne pas se souvenir de la dernière dois qu’ils étaient venus lorsqu’une fille saisit l’occasion pour crier un « Ca fait trop longtemps que vous n’étiez plus venus ». Plutôt surpris mais amusé, Tom Chaplin répond immédiatement « Depuis combien de temps » ce à quoi la fille réponds « quatre ». Le chanteur se sert alors de son sens de l’humour typiquement britannique en répondant « Quatre ? Quatre jours ? Mois ? Années?... Décennies??  ».

Les lumières sont sur Tom alors qu’il commence l’intro de « Hamburg Song », cette chanson écrite lors de son passage dans une période assez sombre… La vie n’a pas été si facile avec Tom il y a quelques temps. Ouais, bien sûr, tu es célèbre, tu gagnes de l’argent, tes chansons traversent les frontières et de nombreuses personnes t’aiment. Certaines personnes gèrent cette célébrité subite sans aucun problème ; d’autres éprouvent plus de difficultés… Tom Chaplin est un monstre sur scène : sa voix est tout bonnement impressionnante et ne faillit jamais, même pour une fraction de seconde. Ce que vous entendez sur les albums est ce que vous entendez quand il est juste en face de vous. Et si vous êtes suffisamment chanceux – et nous l’étions ce soir-là – il vous donnera une performance encore meilleure que celles qui sont enregistrées. Il est plein d’énergie, il a une personnalité extravertie et fait souvent appel à son public pour le joindre dans sa folle aventure. Et pourtant… Certains d’entre vous ne le savent peut-être pas mais Monsieur Chaplin est un grand timide assez solitaire. Il n’est donc pas toujours facile de voir votre vie chamboulée du jour au lendemain quand on n’y est pas vraiment préparé. Il suffit parfois d’un pas, d’un instant pour tomber. Ouais… la vie n’a pas toujours été facile avec Tom Chaplin mais ce soir, il est là devant nous et il semble apprécier le moment autant que moi. Il était déjà impressionnant en 2005 et j’ai éprouvé une grande tendresse pour lui en raison du bon moment qu’il m’avait offert à l’époque. Ce soir, je tiens probablement à lui encore un peu plus qu’avant… Je pense que je pourrais gifler toute personne qui me dirait qu’il ne sait pas chanter ! On peut ne pas aimer sa voix mais personne ne peut dire qu’il ne sait pas chanter… Si vous voulez tente le coup, vous feriez mieux de commencer à courir avant que je ne vous attrape…
« Hamburg Song » est l’un des plus beaux moments du concert, pas seulement grâce à la chanson : c’est un tout. Tom chante et joue la chanson avec l’aide de Tim avant d’être rejoint par la rythmique toute en douceur de la batterie de Rich. Exceptionnellement, Jesse est assis à proximité de Rich et ne joue d’aucun instrument sur ce morceau : il profite juste du moment. Tout comme nous. Mais… quelque chose clochait, quelque chose était… J’ôte mes bouchons d’oreille et réalise immédiatement que… toute l’assemblée est silencieuse ! Aucun son n’émane de la foule ! Et laissez-moi vous dire une chose : j’étais sacrément contente d’être l’un des 2000 témoins de ce moment exceptionnel parce que vous savez, mes gens… c’est quelque chose que l’on ne voit pas tous les jours ! Euuuh… que l’on entend, plutôt.
 

"Hamburg Song"
 
Si vous voulez allumer toute une salle, « Is It Any Wonder » est ce qu’il faut. Que ce soit dans la salle ou sur la scène. Tim repousse son tabouret et se tient debout devant son piano, Rich tape sur ses cymbales avec autant d’énergie qu’Animal le muppet, Jesse saute tout en jouant de la basse et Tom reste rarement plus de trois secondes au même endroit. Vers la moitié de la chanson, un des roadies surgit du côté gauche de la scène et se dissimule derrière le mur d’amplis installé derrière Jesse. Eeeuh… tu joues à cache-cache, bonhomme ? Non, non… En fait, le type est venu ramasser le pied de micro de Tom qui était tombé sur le sol. Je dois avouer qu’il y avait quelque chose d’assez drôle de voir cet homme tout de noir vêtu déambuler sur scène en pleine chanson : c’est ce que j’appelle un « petit moment personnel de gloire » ! En vérité, d’autres roadies (ou peut-être était-ce le même à chaque fois ? Je ne saurais le dire…) ont surgi sur scène pour déposer des verres d’eau sur le piano avant de venir rechercher lesdits verres pour les ramener dans les coulisses.
Quoiqu’il en soit, avant de voir le groupe jouer « Is It Any Wonder ? » ce soir, je n’avais jamais réalisé qu’il ne manque pas beaucoup d’ingrédients pour faire de Keane un groupe rock. Une guitare électrique, peut-être… mais alors… ce ne serait plus Keane, non ?

Ensuite, le groupe joue « This Is The Last Time », un de ses premiers morceaux, où la voix de Tom joue encore sur des montagnes russes… sans aucun problème ! Le chanteur a une belle complicité avec son public : à chaque fois qu’il soulève le bras, ce sont 10 ou 20 autres bras qui en font tout autant… Jesse quitte sa place pour aller se mettre juste derrière Rich. Ces deux-là s’entendent vraiment bien !

Je pense qu’il est difficile d’expliquer ce qui est arrivé au Cirque Royal quand ils commencent à jouer « Somewhere Only We Know »… Le public applaudit, remercie les garçons de leur prestation et une seconde plus tard, Tom ouvre grand les bras, la chanson démarre et le même public crie à plein poumons avant de chanter avec eux ! J’enregistre parfois certaines chansons comme souvenir de concert et je dois alors éviter de chanter pour ne pas enregistrer ma voix plutôt que celle du chanteur sur la scène. Alors à chaque fois que j’enregistre un morceau, on peut voir ma bouche bouger mais… sans son qui sort de ma bouche. J’aime tellement cette chanson que j’ai complètement oublié ce fait et maintenant, j’ai un enregistrement de moi-même chantant la première phrase de « Somewhere… » pour le restant de mes jours. J’y ai également Tom qui invite son public à chanter le refrain tout seul, démontrant encore une fois la force de cette chanson.
Il y a huit ans d’ici, « Somewhere Only We Know » et sa belle et pourtant simple mélodie est sortie de nulle part telle un météore musical et a tout éclaté dans un monde composé d’arrangements studio, de matériel de musique électronique et de gros son de rock’n’roll.
Huit ans plus tard… elle n’a pas vieilli d’un jour. Seuls ses interprètes ont un peu vieilli et je ne peux alors m’empêcher de me demander quel impact a pu avoir les paroles sur eux. Quatre albums, des millions d’albums vendus, des kilomètres accumulés sur les routes et un sac rempli d’expériences de vie plus tard, voient-ils encore la chanson telle qu’ils la voyaient en 2004 ? « Oh simple things, where have you gone? I’m getting old and I need something to rely on. So tell me when you’re gonna let me in, I’m getting tired and I need somewhere to begin… And have you have a minute why don’t we go talk about it somewhere only we know? ». Arrivent-ils encore à maintenir les choses “simples” lorsqu’ils sont sur les routes? Est-ce que chacun d’entre eux à quelque chose à quoi se rattacher et est-ce que chacun d’eux à un endroit… quelque part ? Un endroit bien à eux où ils sont en sécurité ? Ouaip… les paroles de cette chanson ont quelque chose de puissant…
 

 

Lorsque Jess ôte sa basse, je suis quasi-certaine que c’est la fin du concert. Un roadie (encore !) vient la chercher et je suis alors certaine que c’est fini… Tom remercie le public pour leur aide avant de l’applaudir avec ses trois compagnons. Ce public les remercie tout autant avec une mélodie faite de gros « Oh oh oh ooooh oh »…

Ne jamais oublier la présence de pianos abandonnés sur une scène… surtout avec un bassiste qui est capable d’en jouer. Cela pourrait signifier une autre chanson… Cela signifiait une autre chanson. CETTE chanson ! « Bedshaped »…
L’éclairage bleu électrique et le néon blacn » Strangeland » offrent une vue superbe….que j’aurais apprécié bien plus si trois personnes n’avaient pas décidé de quitter leurs places pendant l’un de mes morceaux préférés. L’une de ces trois personnes était assise sur les escaliers et s’est probablement levée quatre ou cinq fois pour aller chercher des boissons sans se soucier le moins du monde du fait qu’elle nous bloquait la vue. Je vous le dit tout net : la tournée  Strangeland a failli se faire renommer la tournée StrangLeland à la fin de la soirée. (Strangle = étrangler)
Avant de débuter la chanson, Tom demande l’aide à la foule pour chanter une partie de « Bedshaped ». Il n’ a même pas besoin de signaler quelle partie, les gens savent déjà… provoquant  un superbe moment de complicité. Lorsque Tom termine de dire « In white light I don’t think so », le public chante « What do I know, what do I know…I know ».
Ce ne sont pas 2000 personnes qui chantent à ce moment: c’est une seule entité qui renvoie tout net sa tendresse à ces quatre garçons.
J’avoue… J’ai chialé. Pas beaucoup. Une larme hors de chaque oeil. Et deux de plus quand Tom démarre la partie finale de la chanson. Une réaction physique complètement inattendue à un moment superbe. Cela arrive parfois et croyez-moi, je n’ai pas honte de ces moments… En fait, ces moments nous font ressentir plus que jamais à quel nous sommes humains et bien vivants. Ces moments me font réaliser que je ne sais VRAIMENT pas vivre sans musique. A la fin de la chanson, je suis à la fois dévastée et heureuse…

Les garçons quittent la scène mais le public n’est pas prêt à les laisser filer si vite… Pour ceux qui ne sont pas belges, vous devez savoir quelque chose. La Belgique est un pays empreint d’une grande passion pour les compétitions de foot et dans les stades, les supporters montrent souvent leur affection envers leur équipe en chantant une mélodie faite de « po » et de « lo » appelée « la chanson du foot ». En fait, la plupart de ces supporters n’ont absolument pas conscience qu’ils n’ont pas inventé cette mélodie mais qu’ils l’ont carrément volée à Jack Whote. Remplacez les première notes de « Seven Nation Army » par « po po lo po po po po » et vous avez la chanson du foot. Je me suis toujours demandée si le chanteur américain avait connaissance du nouvel usage de sa chanson…
Bref, cette petite anecdote pour vous expliquer que tout le Cirque Royal a rappelé les garçons de Keane avec cette mélodie… et ils sont revenus.

Tim et Tom sont seuls sur scène et partagent un beau moment en jouant « Sea Fog ». J’avais écrit dans ma review que cette chanson serait parfaite pour clôturer un concert mais… heeeu… au final, la chanson donne bien quel que soit l’endroit où elle est placée dans la setlist. Cette partition unique de piano avec la voix de Tom posée dessus et le soutien vocal de Tim dans les chœurs est superbe à l’oreille. Ajouter la voix de Jesse en fin de chanson est également une belle mise en scène. Le bassiste se cachait dans l’ombre tout le long de la chanson et nous a seulement été révélé lorsqu’il était temps pour lui d’ajouter sa voix dans les derniers moments de la chanson. Tellement doux, beau et… parfait.

« Im’ going back to a time when we owned this town » nous chante Tom… Et bien, la place est peut-être plongée dans l’obscurité mais les applaudissements et les cris que j’entends devraient rassurer le groupe : ils n’ont jamais vraiment « perdu » la Belgique et elle était toute à eux ce soir. Lorsque j’ai entendu la chanson pour la première fois, j’ai toujours eu le sentiment qu’il y avait plus que de simples paroles sur une mélodie, que nous devions probablement lire entre les lignes et y voir un message partiel ou une certaine confession dans celle-ci alors pour moi, cette chanson reste la plus intrigante de Strangeland. Si j’ai un jour la chanson de croiser ces quatre-là un jour, je le leur demanderai… Je ne leur demanderai pas de quoi cela parle exactement ; je veux juste savoir si on intuition était correcte.
« Sovereign Light Cafe » est fascinante » mais possède aussi une mélodie qui quitte difficilement votre tête une fois qu’elle s’y est installée. Après être rentrées à la maison, je pense que j’ai fredonné la chanson jusqu’à ce que mon corps m’abandonne et que je tombe endormie…

J’ai dit plus haut que Zulu Winter et Keane semblaient avoir passé en bon moment en partant ensemble en tournée parce que Zulu Winter avait mis en avant le côté sympathique des Keane. Keane sont effectivement des mecs sympas puisqu’ils ont aussi un mot pour leur première partie en mentionnant que partir en tournée avec eux était des plus agréables et en nous invitant à acheter leur album et à les applaudir. Dans ce monde où tous semblent penser que la musique est un monde cruel, c’est toujours rassurant de se rendre compte que des artistes se soutiennent et se respectent existent encore. Là où les maisons de disques vivent (quasiment toujours) avec la notion d’argent, les artistes vivent avec la musique dans le sang…. J’ai toujours pensé que l’argent et la musique devaient co-exister dans ce business mais ces dernières années m’ont souvent donné tort. J’espère juste que les choses vont changer ou j’ai le sentiment que cela deviendra toujours plus difficile pour des jeunes et talentueux groupes de s’intégrer dans ce monde. Espérons que Zulu Winter, Belakiss et quelques-uns de ces agréables groupes de premières parties que j’ai découvert cette année pourront emprunter le bon chemin parce qu’ils le méritent amplement.

Avant d’entamer leur dernière chanson, Tom Chaplin remercie le public pour « l’atmosphère magique de ce lieu, d’avoir amené toute cette passion, cette énergie et cette générosité » avant d’ajouter que cela comptait beaucoup pour eux. Il semble alors se souvenir de la fille au « quatre » et se tourne vers elle pour dire « Ons e reverra très vite… oui ? ».
Une heure et demie après le début du concert, la voix de Tom est toujours aussi puissante et il nous balance une superbe performance sur « Crystall Ball ». Ses trois compagnons ne montrent pas plus de signes de fatigue et jouent ce dernier morceau avec une belle énergie. Le chanteur se déplace encore quelques fois du côté droit de la scène, quelques fois du côté gauche de la scène pour offrir aux fans une dernière chance de lui faire un signe. Et finalement permettre au type de la poursuite de se relâcher quand les lumières de la scène s’affolent.  Chaplin encourage les fans à montrer leurs mains et à taper dedans tant qu’ils le peuvent jusqu’à ce que la dernière note se fasse entendre au Cirque Royal.

Les chansons de Keane ont cette incroyable faculté de m’aider à me souvenir de moments bien précis dans ma vie. Je me souviens encore de ce que je faisais lorsque j’ai entendu « Somewhere Only We Know » pour la première fois ; je me souviens encore de ce moment de sérénité que j’ai éprouvé quand j’ai chanté « Nothing In My Way » lors de ma première leçon de cours de chant et de l’intense nervosité le jour où j’ai dû monter sur une scène pour la chanter devant un public (tremblement de micro, mes gens… et quel tremblement !!) ; je me souviens encore de ces moments où « A Bad Dream » m’a aidé à laisser derrière moi un moment particulièrement triste de ma vie.
Ces moments bien précis étaient des bons moments qui m’ont fait sourire, des mauvais moments qui m’ont fait pleurer mais font partie intégrante de ma vie et de mon histoire. Des moments de vie qui ne seront et ne devraient jamais être oubliés aussi longtemps que je peux écouter ces chansons. C’est selon moi une des plus grandes forces de Keane : permettre aux gens de rester connectés à leur vie à l’aide de leurs chansons.

Ecouter ces chansons avec leurs créateurs sous les yeux multiplie les émotions par mille pour cent.
J’avais déjà ressenti cela en 2005 lorsque je les ai vus pour la première fois en concert. Maintenant, ils ont d’autres superbes chansons et un nouvel ami à leurs côtés. J’ai été  heureuse de les revoir… et n’attendrai probablement pas sept autres années pour els revoir. On ne peut pas cracher sur un bon moment avec des personnes qui arrivent à perturber notre baromètre émotionnel.
La seule chose que je souhaite est d’avoir des personnes un peu plus respectueuses qui ne se lèveront pas autant de fois de leurs sièges sans même se soucier du fait que ceux qui sont intéressés ne peuvent plus rien voir !
Sans oublier que je considère également cette attitude comme un terrible manque de respect pour les artistes sur scène. Et ces autre-là méritaient une sacrée dose de respect pour la performance qu’ils ont offert cette nuit !
 

Le show est fini mais l'émotion est encore restée un petit peu. Bien joué les garçons!
 
Setlist :
-         You Are Young
-         Ben And Break
-         On The Road
-         We Might As Well Be Strangers
-         Nothing In My Way
-         The Lovers Are Losing
-         Silenced By The Night
-         Everybody’s Changing
-         Neon River
-         Spiralling
-         Day Will Come
-         A Bad Dream
-         Hamburg Song
-         Disconnected
-         Is It Any Wonder?
-         This Is The Last Time
-         Somewhere Only We Know
-         Bedshaped
Encore
-         Sea Fog
-         Sovereign Light Café
-         Crystal Ball