vendredi 25 mai 2012

Après la Guerre des Etoiles… La Guerre des Clients (alias Customer Wars)


Cela fait maintenant plusieurs semaines que je « scribouille » sur ce blog et si certains d’entre vous me connaissent personnellement, d’autres n’ont appris à me connaître que virtuellement, via mes coups de cœurs musicaux ou grâce aux lignes posées sur papier.
Je vais expliquer ci-après une mésaventure qui vous donnera l’occasion de me connaître finalement un peu mieux.

Je ne pense pas avoir un fond méchant. Mais alors là, VRAIMENT pas. On pourrait même dire qu’il faut déjà y aller fort pour s’attirer mes foudres. Il existe cependant quelques petites choses que j’ai du mal à supporter et où je réagis au quart de tour. Le manque de respect, par exemple. Que ce soit envers moi… ou envers les autres. Me prendre pour une imbécile aussi. Encore plus si on en fait une habitude.

Tenez, par exemple… Avant-hier, je me suis rendue en ville avec l’intention d’acheter le dernier CD de John Mayer. Trouver du Mayer en Belgique, ce n’est pas comme aller acheter les derniers albums de Jack White, Garbage ou Slash. John Mayer, c’est un peu la Quête du St Graal puisqu’il est plutôt méconnu en Belgique (Ohhh what a shame, d’ailleurs… mais nous en reparlerons un jour). Je savais donc la tâche déjà ardue au départ mais était, dans mon innocence (naïveté ?), loin de m’imaginer ce qui allait m’arriver ce jour-là.

Je rentre donc dans l’un des deux magasins susceptibles de répondre à mon attente et me dirige vers le vendeur responsable du rayon pour lui faire part de mes desiderata. Je suis déjà inquiète au départ mais bon…
Il transporte des CDs de son comptoir vers les étalages et je l’attrape au vol en lui lâchant ma litanie habituelle « bonjour, excusez-moi de vous déranger mais ce serait pour savoir si vous avez le CD de John Mayer qui vient de sortir ? ».
Réponse : « non ».
Jusque-là, pas de surprise puisque je m’y attendais. J’avais évidemment préparé la suite : « Sauriez-vous me dire si vous l’aurez en magasin et si oui, à quelle date ? ».
Réponse : « Ben oui quand il sortira, on l’aura en magasin, hein… ».
Certaines choses me passent parfois au-dessus de la tête à tel point qu’il faut parfois qu’on m’ouvre les yeux sur certaines situations. Par contre, je repère assez vite quelqu’un qui – pour l’écrire crûment – n’en a rien à f***tre de ce que je lui dis et je ressens tout autant quand cette personne me prend pour une cruche. C’est exactement ce qui s’est passé à ce moment-là.
Mes parents m’ont donné une éducation qui me pousse parfois à conserver le sens de la politesse en toutes circonstances mais pour le coup, j’avoue sans honte avoir lâché un « OK » avant de tourner les talons sans un merci, ni un au revoir.

Plusieurs raisons expliquent mon geste :
1- Quand on me parle comme si j’étais une parfaite idiote, je préfère tourner les talons parce que je considère dès lors que mon interlocuteur n’est finalement pas la personne la plus intelligente du monde… non plus.

2- Le fait qu’il n’ait même pas daigné se diriger vers l’ordinateur pour pouvoir me donner une date de sortie ou une indication de commande éventuelle m’a un peu mis les nerfs en pelote… Il aurait alors probablement vu que l’album était sorti – en Europe du moins – depuis deux jours et que la réponse qu’il m’avait donnée venait confirmer le point 1 ci-dessus.

Revenons quelques semaines en arrière…
J’avais eu la chance d’être présente au Sportpaleis lors du passage de Sir Paul McCartney (pour la chronique du concert, cliquez ici) et avais passé un excellent moment. Je savais que la quasi-totalité du set auquel nous avions eu droit avait été immortalisée en 2009 sur le DVD « Good Evening New York City » et souhaitait donc me le procurer pour me remémorer la soirée.
Même magasin, même rayon que dans l’anecdote « Mayer », même approche vers le vendeur. Qui est justement devant un PC et qui me répond « vous permettez un petit moment ? ». Je ne suis pas pressée, je lui accorde volontiers le temps dont il a besoin pour finir ce qu’il a à faire… Mais euhh… au bout de quelques minutes, je commence à me demander si je n’ai pas revêtu par erreur la cape d’invisibilité d’Harry Potter. Je tousse légèrement et il semble alors se rappeler de ma présence. Je lui transmets ma demande et il vérifie la disponibilité sur l’ordinateur… inexistante. Admettons. Cela arrive après tout. Je lui demande dès lors s’il n’est pas possible de l’obtenir en import et avec la rapidité d’un Nadal sur un terrain de tennis, il me renvoie un « non » tout plat. Un « non » où, quelque part, j’ai un peu eu l’impression qu’en sous-titre apparaissait un « et n’insistez pas ». Ce que je n’ai pas fait.
Cela dit… Vous ai-je précisé que la série des « même » s’appliquait aussi au vendeur ? Comprenez-vous maintenant mieux mon inquiétude de départ lorsque je me suis rendu compte avant-hier que j’avais affaire au même type ? Inquiétude qui s’est avérée des plus probantes au final…

Remontons encore un peu dans le temps, voulez-vous, jusqu’en 2011. Même… non attendez hein ! Même magasin certes mais cette fois, rayon et vendeur différents.
En bonne « geekette », j’ai depuis mes 12 ans eu différentes Game Boy et souhaitait acheter un jeu bien spécifique pour ma DS. Au départ, je n’avais pas d’autres raisons de descendre en ville : j’avais donc décidé de téléphoner pour savoir si le jeu était disponible en magasin. Pour ce faire, je dois passer par les sempiternels « Si vous souhaiter atteindre le… taper le 98 » (Chiffre fictif). Comment vous dire ? J’ai fini à la fois par mémoriser la séquence chiffrée qui me permettait d’atteindre le rayon « jeux vidéos » ET la diatribe de l’opératrice par cœur. Parce que quelque soit le moment de la journée et le nombre de sonneries, je n’ai jamais pu entendre la douce voix du vendeur. Soit, il était écrit que je devais descendre en ville ce jour-là…
J’arrive donc au magasin et.. il est LA ! Au loin, derrière un comptoir, le vendeur « gaming » n’est pas tombé dans une dimension virtuelle et existe donc bien dans le monde réel ! Et est en pleine discussion avec un collègue.
Mue par une intuition et probablement animée d’un sadisme latent, je décide de tenter une expérience. J’attrape mon GSM, compose le numéro du magasin (J’avais tout retenu, souvenez-vous !)… et la sonnerie retentit juste à côté du vendeur. Qui n’a pas l’air intéressé du tout. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir insisté : une minute de sonneries, ça donne le temps de décrocher… non ?
Je raccroche, m’approche du comptoir et explique ma demande au vendeur. J’en profite pour lui glisser que j’ai essayé à de nombreuses reprises de les joindre pendant la journée mais sans succès. Il me dit qu’ils étaient certainement dans les rayons lors de mon appel, me donnant ainsi l’arme pour son suicide programmé. « Ah oui, comme à l’instant, lorsque le téléphone a sonné pendant une bonne minute ? C’est amusant parce que c’était moi, qui étais juste devant vous, à quelques mètres et vous étiez justement à côté du téléphone », lui dis-je avec un large sourire. Mon vendeur est soudainement muet.
J’avoue adorer mettre un menteur le nez sur son mensonge : la tête de la personne prise en faute est toujours un vrai régal et me met finalement plus de bonne humeur qu’en rogne. « On rattrape plus vite un menteur qu’un boiteux »… C’est tout de même vrai. A chaque fois.

Comme je l’ai écrit sur Twitter ce soir-là : « Once, the customer was Queen/King of the Store. That was a long time ago... in a galaxy far far way, I think. » (Il était une fois un client qui était la Reine/le Roi du magsin. C’était il y a très longtemps… dans une galaxie lointaine, je pense). Cette référence au « client qui est roi » et le clin d’œil à Star Wars ne sont pas innocents.
Ma trilogie personnelle n’a rien d’une « guerre », rassurons-nous. Je n’ai jamais vraiment lancé de « contre-attaque » jusqu’ici. Mais le « retour » dans ce magasin me semble de plus en plus proscrit. Jedi or not… Parce que visiblement, maintenant, même avoir un service minimum est devenu un vrai tour de… eum… Force.

De nombreux magasins se plaignent de l’abandon des rayons par les clients au profit des achats via Internet mais… si l’on prend les trois exemples énoncés plus haut, l’enfant qui sommeille encore parfois en moi est tenté de lâcher un « Bien fait… NA ! ».
Sur le net, le service est rapide, le produit est de bonne qualité, parfois à un prix défiant toute concurrence et on ne s’expose pas à l’éventuelle mauvaise humeur d’un vendeur. Comment, dès lors, ne pas tenir compte de tout cela et se diriger vers les achats virtuels?
J’aime le contact humain : c’est pourquoi je reste une aficionado du passage en magasin… Je reconnais volontiers que tous les clients ne sont pas agréables et ne jetterai jamais la pierre à un vendeur qui répondrait de façon musclée à un client qui lui manquerait de respect… mais que doit penser le client lorsque son interlocuteur semble être « dérangé » parce qu’il cherche un produit spécifique qui n’est pas en magasin ou facilement accessible? Le respect, ça marche dans les deux sens, après tout…
A ce titre, et pour remettre l’église au milieu du village, je tiens à préciser qu’il m’est également arrivé de faire appel aux départements « livres » et « DVD films/séries» de ce même magasin et que j’ai toujours eu affaire à un service impeccable. Preuve que mon problème n’était pas lié à la politique du magasin mais au bon vouloir d’un être humain. C’est moche… Peut-être devrait-il aller dormir de l’autre côté du lit. Vous savez, celui qui va l’aider à ne plus se lever du pied gauche…

Je sais que je l’ai déjà dit et écrit à maintes reprises mais vous savez… même presque deux ans après sa fermeture, ma « Caroline Music » me manque toujours autant… Elle, elle me trouvait les albums que je voulais, venant même parfois de Malaisie si besoin était. Elle, elle avait toujours un mot gentil. Elle, elle me respectait. Elle, elle est partie… Elle… me manque. Vraiment.


PS – Comment s’est terminé mon aventure John Mayer? A merveille ! Je vais finalement l’avoir, mon album… Coup du destin pour mon coup de cœur. Encore merci à « QuiQuiSait » pour son coup… de pouce. La Force, il l’a… LUI !


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