samedi 12 mai 2012

The Dandy Warhols - Ancienne Belgique, Bruxelles (27/04/2012)

Vendredi, la semaine est finie… Comment bien la terminer ? Avec un concert, pardi !
Ce soir-là, nous avons rendez-vous, les copines et moi, avec les américains des Dandy Warhols. Pour ceux qui se poseraient encore la question : oui, le nom du groupe est effectivement lié à celui de l’artiste polyvalent Andy Warhol. Il suffit d’ailleurs de jeter un œil sur la grosse caisse de Brent DeBoer pour vite s’en rendre compte. Une banane, ça ne vous évoque rien ? Non ? OK, ici, elle est ouverte mais bon, elle est célèbre, cette banane… Vraiment pas ? Oh allez hein ! Un indice ci-après…


La banane, image emblématique du groupe fétiche de Warhol, le Velvet Underground… Aussi groupe de Lou Reed. Avec lequel j’ai rendez-vous le mois prochain. Mais ceci est une autre histoire…
Les Dandy Warhols ont pour leur part adapté cette banane sur la couverture de leur album « Welcome to the Monkey House » dans la version que nous avons ce soir sous les yeux.


Mais le fruit jaune n’est pas le seul élément scénique qui apporte des renseignements sur le groupe. Dans le fond, un immense voile occupe toute la largeur de la scène. Sur celui-ci, un logo – identique à celui du T-shirt en vente au stand merchandising – logo ma foi fort sympa sur lequel je remarque le « Est. 1994 ». Eh oh, attendez… les Dandys existent depuis 1994 ? OK… prendre un coup de vieux avec quatre chiffres, ça… c’est fait ! Dieu que le temps passe vite…


A ce sujet, ma position stratégique dans la salle de l’Ancienne  Belgique – sur le côté de la scène, au premier étage - me permet d’avoir une belle vue sur le public et… il est multi-générationnel. Des ados, des personnes dites « d’âge mur », des enfants… J’y ai même vu une gamine de quatre ans max quasi devant la scène ! Tiens, ça peut être intéressant…

La salle est plongée dans le noir et puis… les membres du groupe entrent tous en scène, l’un après l’autre. Sous un éclairage mauve et turquoise, ils démarrent le show avec « Be-In », un morceau dont l’intro est tout à fait adéquate pour démarrer un concert. La chanson est limite envoûtante, bercée par la voix suave de Courtney Taylor-Taylor. Première constatation : il me semble qu’au fil des ans, la voix du chanteur a légèrement changé et évolue désormais dans un ton plus bas que celui de leurs débuts dans les 90ies. C’est un peu déstabilisant dans les premiers instants mais on s’y finalement habitue assez vite. Ne vous méprenez pas : cela ne veut non plus pas dire que le bonhomme n’a plus de voix… loin de là.

Le groupe enchaîne sur « We Used To Be Friends » où Taylor-Taylor, quand il ne joue pas à la guitare, tape dans les mains pour encourager le public à en faire de même… Je jette régulièrement un regard vers ledit public et sourit : à plusieurs reprises, je vois quelques groupuscules qui balancent la tête d’avant en arrière, les yeux fermés, notamment sur « I Love You »… Pour peu, j’aurais presque cru être avoir sous les yeux le public de Nirvana. Peut-être que finalement, il y a tout de même un peu des 90ies dans la salle…

Lors de « Not If You Were the Last Junkie on Earth », c’est Zia qui interagit avec le public et qui salue les gens qui sont en hauteur. Tout de noir vêtue, sobre mais fort belle, elle sourit au public et le fera à de maintes reprises durant tout le show. Mais bon, OK... pas sur la photo ci-dessous... ;p)


Taylor-Taylor est plus dégingandé (ou plus « grungy », c’est comme vous voulez…) : T-shirt imprimé, jeans slim et cheveux longs négligemment attachés.
Brent DeBoer est le pendant inverse de son cousin de chanteur : pantalon noir, chemise blanche et cravate noire. Pas de veste. Mais quand on est batteur, la veste, ce n’est pas des plus pratiques… sauf si on s’appelle Steve Jordan. Mais ça aussi, c’est une autre histoire et un autre monde.
Quant à Monsieur Peter Holmström, il faut bien avouer que ce type a un sacré style : chemise bleu clair, blazer noir qu’il abandonnera en cours de concert, jeans foncé aux bords repliés et chouette chapeau sur la tête. Le même que celui qu’il porte dans le livret de « This Machine », nouvel album du groupe sorti trois jours avant notre concert. Bref, quelle dégaine d’enfer, ce guitariste ! Après le concert, nous en parlons avec Audrey et sommes d’accord : Peter, il nous rappelle Ruari de Belakiss (pour savoir qui sont les Belakiss, cliquez ici).
Clôturons ici la rubrique « Vogue » et revenons au concert…


Soudain, Taylor-Taylor nous chante « I Love You ». A répétitions, à mi-voix, appuyé par cette rythmique envoûtante qui rappelle le premier morceau. Là encore, le public oscille de la tête, limite en transe. Pas moi. Pour deux raisons.
D’abord, j’ai un ensemble de stroboscopes qui m’éclate les rétines depuis un bon moment. Y a rien à faire, j’ai une haine profonde pour ce type d’éclairage qui – selon moi – n’a jamais rien apporté d’intéressant à un spectacle ou à une soirée. Des déclenchements de crises d’épilepsie, peut-être ? Un regard rapide autour de moi… Personne ne convulse. Ouf, il en doit pas y avoir d’épileptiques dans la salle.
N’aurait plus manqué que des fumigènes et… eh mais minute ! Non, non, rassurez-vous, je n’ai pas eu la gorge ravagée et les yeux en larmes suite à un envoi massif de fumigènes dont seuls certains DJs ont le secret (et qui n’ont toujours pas compris que les larmes n’étaient pas dues aux choix des chansons de leur setlist mais uniquement à la douleur…). Pourquoi s’encombrer de fumigènes quand on peut avoir juste en-dessous de soi… des fumeurs d’herbe. La fumée ne subit pas la loi de la pesanteur, elle aime s’élever… généralement vers ceux qui ne fument pas. Allez savoir pourquoi. Mais c’est comme ça. N’empêche, je pensais qu’on ne pouvait plus fumer dans les lieux publics, moi.
Bref, le morceau tire peut-être en longueur mais le public semble toutefois apprécier.

Enchaînement sur « Good Morning » où l’on peut se rendre compte que, l’air de rien, Mr Taylor-Taylor sait donner de la voix. C’est aussi à ce moment du concert que je réalise que Holmström a entre les mains… une Gibson SG. Et – comme d’habitude – je fonds devant cette guitare qui est, pour moi, le véritable St Graal… alors que j’ai promis de ne plus toucher une guitare le jour où j’ai failli devenir borgne à cause d’une corde cassée. Ben quoi ? On peut apprécier la beauté d’un tableau sans pour autant savoir se servir d’un pinceau… nan ? Holmström changera à maintes reprises de guitares lors du show mais nous aurons l’occasion de revoir Melle « SG » par la suite.


Après « You Were The Last High », le quatuor nous fait découvrir « I Am Free », premier extrait de leur dernier opus. Morceau léger et enjoué, il installe une bonne ambiance dans la salle. Très très chouette morceau, suivi de « Holding Me Up », morceau de sept minutes sur l’album original, qui maintient cette belle énergie. Vers la fin de la chanson, Taylor-Taylor tape dans les mains avec le public tandis que ses trois compagnons gardent le rythme.

Taylor-Taylor nous explique alors que le groupe célèbre cette année leurs dix-huit années d’existence et qu’ils sont désormais des adultes qui ont atteint leur majorité… mais tout dans son attitude démontre que ce n’est pas parce qu’on a dix-huit ans qu’on doit commencer à être forcément sérieux. Il attrape alors sa guitare qui lui fait une fois encore faux bond et qu’il doit réaccorder. Il en profite pour nous expliquer que sa brave six cordes est tout de même née en 1967 et qu’elle a donc quelques années de route avant d’improviser une mélodie tout en continuant à régler l'instrument afin de nous offrir deux nouveaux extraits de « This Machine » : « Enjoy Yourself » et « Sad Vacation ». Sur cette dernière, c’est Zia qui assure la partie guitare et, ma foi, avec un sacré brio. Z’auraient du lui laisser cette guitare sur quelques autres morceaux, ça aurait pu être sympa… A la fin du morceau, le chanteur nous explique qu’ils ont tourné une vidéo et qu’elle est disponible sur leur site web.


Sur « You Come In Burned », morceau un peu plus psychédélique, Taylor-Taylor s’essaye aux percussions et tente même de nous impressionner en tapant les baguettes au sol pour les faire remonter vers lui et les rattraper au vol. Si le premier essai est raté, le second est converti, les amis ! Holmström passera la quasi-totalité du morceau près d’une étrange sono dont je n’ai jamais compris l’utilité, étant placée trop loin.

Le jeu de lumière se calme, « Well They’re Gone » calme tout le monde par sa douceur. C’est un bon moment… qui va se poursuivre avec une version originale de « Everyday Should Be A Holiday » où Taylor-Taylor sera seul sur scène avec sa guitare. Une version de cette chanson à laquelle le public français n’aura pas droit deux jours plus tard. Le public l’accompagne sur le refrain et à la fin de celui-ci, le chanteur arbore un sourire à se décrocher la mâchoire tandis que le public crie sa satisfaction. Taylor-Taylor le remerciera d’ailleurs à la fin de la chanson, que ce soit en face, à gauche ou à droite de lui.


Ses compagnons le rejoignent et Holmström démarre avec un bon riff de guitare, celui de « The Autumn Carnival ». Le back-up vocal est assuré sur ce coup-là par DeBoer. J’avais écrit dans ma review du concert de McCartney qu’il était rare d’avoir un batteur qui assurait les chœurs. En l’espace de quelques semaines, j’en ai eu deux exemples sous les yeux. Comme quoi… Zia a elle aussi assuré quelques parties chœurs mais… je me demande toujours pourquoi on a mis un micro au brave Holmström parce que je ne l’ai pas vu approcher les lèvres dudit micro de tout le concert. En même temps, moi, tant qu’il assure à la guitare, ça me va très bien. Et ça tombe bien, c’est le cas !


Pour la suite, le public va évidemment suivre et se déchainer. En même temps, là, ils jouent « Bohemian Like You » qui reste une des chansons les plus connues de leur répertoire. Si la vidéo fut assez controversée à l’époque, la chanson a toutefois permis au groupe de se faire remarquer lorsqu’elle a été utilisée comme support pour plusieurs pubs Vodafone. Vous ne vous souvenez pas ? Allez zou... retour dans le temps…


Le public réagit avec énergie : lorsque le refrain démarre, on voit les gens pogoter, lever les bras et on les entend chanter à tue-tête, notamment au moment des « ouh ouh ouuuh ». La vigueur ne diminue pas lorsque le quatuor entame « Get Off », autre morceau bien rythmé de sa discographie. A la fin de la chanson, Zia demande au public de bien vouloir lever les bras pour qu’elle prenne la salle en photo. Et le public s’exécute volontiers. Surtout les quelques… euuuh.. groupies (?) juste devant la scène.
S’ensuivent « Horse Pills » et « Wasp In The Lotus » mais à ce moment-là, je commence à éprouver de sérieux doutes sur la capacité de mes oreilles à encaisser le son. Je reste persuadée que l’ingé-son a encore monté un peu plus  le volume à ce moment-là : je ne fais pas que me jeter pour de bon sur mes bouchons d’oreille, je me rends compte que je ne comprends quasi plus rien de ce qui est chanté. C’est d’autant plus dommage que Taylor-Taylor et son cousin de batteur nous dispensent une belle harmonie vocale sur « Wasp In The Lotus ». Dommage, j’aurais aimé l’apprécier sans mes trucs dans les oreilles…
Le groupe enchaîne directement sur « Godless », morceau plus calme, pourvu lui aussi d’une longue partie instrumentale. A la fin du morceau, Taylor-Taylor nous annonce l’arrivée de la dernière chanson et nous remercie d’avoir acheté un billet. Zia attrape un harmonica et le groupe se lance dans son dernier numéro sous un éclairage rouge-jaunâtre : soudainement, on se croirait dans un saloon en plein époque du Far-West. Il ne nous manquait plus que les Dalton et Jesse James pour faire bonne figure… Mais ne voyez pas dans ces lignes de moquerie. Je trouve ce  morceau fort sympa et il détend l’atmosphère comme pas deux, d’autant que Zia y va de son petit pas de danse qui « colle » tout à fait à l’esprit de la chanson, le tout en continuant à jouer du clavier. Une fois le morceau terminé, le quatuor salue son public avant de repartir dans les coulisses.


Les lumières se rallument, il est 22h18… signe qu’il est temps de rentrer chez soi. Mais pas tout à fait… Le public en redemande. Ce que public veut… Le groupe finit par revenir sur scène alors qu’il semblait déjà prêt à quitter les lieux : le chanteur de Portland revient sur scène avec son sac en bandoulière qu’il pose à côté de la batterie. Ils se lancent alors dans « Boys Better » avec une longue intro de près de trois minutes – près de la moitié du morceau, en fait - soutenue par une mélopée vocale… et le retour des stroboscopes. L’éclairage précédent me plaisait pourtant bien : démarrage sous un éclairage violet qui s’efface au profit des spots blancs placés à l’arrière de la scène. Et puis soudainement, l’air de rien, un des gars du premier rang… monte sur scène, suivi par d’autres. Il faudra pas loin de trente bonnes secondes avant que la sécurité ne réalise (et réagisse). Baaah rien de bien grave, ils étaient à fond dedans et se contentaient de danser… devant notre quatuor qui termine sa chanson, imperturbable. Pro, quoi !

Vous l’aurez compris, dans les choses qui m’ont déplu, nous avons l’éclairage qui a massacré mes yeux, la fumée qui a tué ma gorge (et mon pauvre pif !) et le son qui a méchamment endommagé mes oreilles. Je me dois aussi cependant insister sur le fait que ces remarques ne s’appliquent pas à la totalité de la durée du concert mais à quelques moments de celui-ci. J’ai cependant eu une pensée inquiète pour la gamine que j’avais vue plus tôt dans la soirée dans les premiers rangs. De la même façon, j’ai regretté ne plus avoir de bouchons d’oreille pour le jeune garçon assis sur le sol non loin de moi, mains posées sur ses oreilles, et visiblement épuisé de ces « attaques sonores ». Si c'était sa première expérience, pas certaine qu’on le reverra de sitôt dans une salle de concert, lui.

A noter aussi que le groupe allongera singulièrement plusieurs de ses chansons, ce qui sera un des « péchés » du quatuor lors de ce show. Le trop nuit en tout et plutôt que d’user certaines chansons jusqu’à la corde, il aurait probablement été plus intéressant de jouer d’autres morceaux. Par exemple, j’ai regretté l’absence de « The Legend of the Outlaw Truckers » qui est morceau que j’aime beaucoup et qui aurait eu sa place dans la setlist. De la même façon, « Rest Your Head » n’aurait pas fait tache dans la programmation et aurait permis au public de découvrir une autre chanson de ce nouvel album.

Cela dit, je dois souligner que de là où je me trouvais, j’ai trouvé le public assez réceptif et je dois moi-même avouer que j’ai A-DO-RE certains morceaux, tant des anciens albums que de leur récent opus.
A la sortie du concert, je me suis tout de même demandé quelle proportion de personnes connaissant déjà les Dandy et quelle proportion venait les découvrir. Certains étaient fort jeunes et – soyons réalistes – la période de gloire des Dandy Warhols reste entre 1997 et 2003, époque à laquelle ces spectateurs étaient enfants, au mieux. J’ai même poussé le raisonnement plus loin en me demandant combien de personnes étaient ressorties convaincues d’avoir découvert un bon groupe ce soir-là…


Last but VRAIMENT not the least, je tiens à adresser un tout grand merci à Mister Kmeron pour m’avoir autorisé à emprunter ses photos du concert pour cette chronique. N’hésitez pas à aller jeter un œil dans sa galerie d’images en cliquant ici.

Setlist :
-         Be-In
-         We Used To Be Friends
-         Not If You Were The Last Junkie On Earth
-         I Love You
-         Good Morning
-         You Were The Last High
-         I Am Free
-         Holding Me Up
-         Enjoy Yourself
-         Sad Vacation
-         You Come In Burned
-         Well They’re Gone
-         Every Day Should Be A Holiday
-         The Autumn Carnival
-         Bohemian Like You
-         Get Off
-         Horse Pills
-         Wasp In The Lotus
-         Godless
-         Country Leaver
Rappel
-         Boys Better


4 commentaires:

  1. super chronique..
    j'étais au concert, et j'ai bien revécu l'ambiance.
    j'aime bine le ton que tu prends, ta façon d'écrire..
    :) salut

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    1. Merci, merci, c'est toujours agréable un compliment... ;)
      Prochain concert, Lou Reed le 16 juin. Si par hasard, tu y es, cherche après la fille qui a un carnet de notes en main, qui écrit dedans tout en regardant le concert et qui, en conséquence, finit avec le bout des doigts plein d'encre de bic une fois qu'elle arrive au bout de sa ligne... ;p)
      Qui sait... peut-être nous croiserons-nous un jour?

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  2. pareil que marquis (la chronique excellente)

    du détail vraiment très bien:))

    chapeau natha:))


    merci beaucoup pour les photos de chaque membre:))

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    1. Le détail, c'est pour trois raisons :
      1- Pour les amis qui n'ont pas su venir
      2- Pour les amis qui sont venus et qui veulent "revivre" l'instant
      3- Pour moi... dans mes vieux jours, pour me souvenir de ma jeunesse... ;D

      Pour les photos, j'ai surtout eu de la chance d'avoir Kmeron... et la personne qui nous a mis en relation! ;)
      Sans eux, le résultat aurait été tout différent. :\

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