Un an. C’est à peu près le retard que j’ai
pour Walking on Cars. Il y a presque deux semaines, une amie m’a envoyé un
tweet à propos du groupe, en y associant leur vidéo Speeding Cars.
Puisque je fais souvent deux choses en même
temps, j’ai continué à boulotter sur mon projet tout en écoutant la vidéo plus que de la regarder et l’écouter. Ça s’est souvent avéré être la meilleure solution
pour trouver un bon groupe plutôt qu’un beau groupe.
Ne vous méprenez pas, je n’ai rien contre
un joli garçon ou fille mais quand on cause musique, les seules choses qui m’importent
sont les notes de musique, les paroles et un bon feeling.
S’ils peuvent me surprendre ? Extra. S’ils
me font danser dans ma cuisine, casque sur les oreilles ? Encore mieux.
Lequel de ces stades Walking on Cars a
atteint. Nous allons voir mais faisons d’abord connaissance avec le groupe.
Le groupe, composé de 5 membres, s’est
formé à Dingle, en Irlande. The Cranberries, The Corrs, Snow Patrol, The
Script, The Boomtown Rats ou, bien sûr U2 sont juste quelques exemples qui vous
aident à avoir foi en ces enfants de l’Irlande lorsque l’on parle musique. Et
puis, on découvre que Walking on Cars s’est formé parce que leurs membres… s’ennuyaient.
Ajoutez à cela que le nom du groupe veut dire… ben rien, en fait : c’est
juste un terme qu’Evan Hadnett – le batteur du groupe – a lâché à chaud alors
qu’ils essayaient de trouver leur nom. Vous parlez d’un plan de carrière, hein ?
Bon attendez, partez pas parce qu’en fait,
il y a un peu plus que ce que l’on voit au premier abord derrière ces cinq-là.
Tout d’abord, vivre dans une petite ville
(1500 âmes… grand maximum), quasiment isolée du reste du monde, peut
effectivement provoquer quelques sacrés moment d’ennui mais vous trouverez
nettement plus facilement un bon groupe d’amis que dans la grande Londres de 8
millions d’habitants. Et c’est ce qu’ils sont.
Ensuite, ce n’est pas parce que vous
choisissez un nom qui ne veut rien dire que vous n’êtes pas passionné, motivé
et bosseur. Et c’est ce qu’ils sont. Encore une fois.
Après avoir décidé qui jouait de quoi
(parce que 3 guitaristes et pas de bassiste était apparemment « un peu
trop » :D ), le groupe s’est isolé dans une maison, loin de toutes
distractions : pas d’Internet, pas de télé, pas de couverture
téléphonique, pas de transports. Ils se sont concentrés sur ce qui les avait
amenés là : la musique. Juste la musique. On pourrait penser que les
fondations du groupe se sont établies là-bas et de cette façon grâce à cet épisode
de leur vie.
Avec leur musique en poche, quelle suite ?
La faire connaitre au monde, pardi ! Enfin… en Irlande, d’abord. Le
concours Red Bull Bedroom Jam a été en cela une superbe opportunité pour le
groupe puisque… ils en ont été les vainqueurs de l’édition 2012, leur
permettant d’enregistrer As We Fly South,
leur tout premier album, orchestré, produit et mixé par Tom McFall.
Le groupe gagne la reconnaissance de sa terre
natale et joue bientôt devant des fans et des représentants de labels… s’assurant
finalement d’un contrat avec Universal et un EP, sorti en 2014. Ils ont ensuite
pris le temps de se construire un fan base hors de l’Irlande avant de sortir,
début 2016, l’album dont je vais vous parler. D’ailleurs, assez d’histoire :
parlons maintenant musique…
La plage d’ouverture est Catch Me If You Can, qui explore ces
moments de la vie où on se sent moins sûr de soi, moins fort et où l’on se rend
compte que, finalement, il n’y a aucune honte à avoir parce que… c’est une des
choses qui font partie de la Vie. Le choix de placer cette chanson en ouverture
est idéal et impose ce son avec lequel nous allons devenir familiers…
Vient ensuite ce morceau de dingue qu’est Two Stones… Mélodie des plus entrainantes
à laquelle on ne peut ABSOLUMENT pas résister tandis que Sheehy nous parle de…
HEIN, QUOI ?! La chanson explore un sujet sombre et triste – également décrit
dans la vidéo – et j’ai un large sourire sur le visage ?! Et bien, je
suppose que le voilà, le moment de surprise envoyé par le groupe. Etape une, me
surprendre : ça, c’est fait.
Don’t
Mind Me est un bon morceau pour enchaîner sur Two Stones. Notre héros semble alors
avoir trouvé une certaine forme de rédemption et voit la vie sous un jour moins
sombre…
A ce moment de l’écoute, je commence à
ressentir un truc que j’ai déjà vécu en 2012 lorsque j’ai écrit mon article sur
les Imagine Dragons. A l’époque, le groupe n’avait encore sorti qu’un EP et n’était
pas encore venu faire le tour de l’Europe mais j’avais senti un « quelque
chose » dans cet EP, un ptit feeling qui apparaissait à la fin de chaque
chanson… ce sentiment qu’il y avait là quelque chose qui en valait la peine, un
quelque chose qui donnait confiance. Walking On Cars et Imagine Dragons sont
différents mais quand il s’agit de musique, votre intuition ne vous trompe pas…
Après avoir écouté les trois premières chansons de Everything This Way, j’avais la forte impression que je pouvais faire
confiance au groupe irlandais.
Avais-je tort ? Les neuf chansons
restantes allaient-elles me donner tort ?
Oh que non. Non, non. Vraiment pas.
Speeding
Cars
était – en quelque sorte – un premier rendez-vous avec le groupe et avait déjà
déclenché quelque chose : musique un tantinet dramatique, paroles
touchantes… Tous les ingrédients étaient réunis pour me faire tomber amoureuse.
Et cela a effectivement marché. 2 :27, le frisson intense et 2 :37, l’affaire
était dans le sac. Parce que 10 secondes à l’intérieur d’une chanson, c’est
parfois bien assez pour tomber amoureux.
Flying
High Falling Low, As
We Fly South (choix parfait pour clore l’album!) et – plus spécialement - Love Back Down se sont également frayées
un chemin à travers la partie sensible de ma personnalité. J’ai parfaitement
compris la signification de Hand in Hand
puisque je me souviens très bien de ces rares moments où il ne m’a fallu que
quelques minutes pour me sentir à l’aise avec quelqu’un que je venais de
rencontrer. Parfois la vie est faire de moments un peu dingues, inexplicables
mais juste beaux… Tick Tock et Always Be With You, avec leurs rythmiques
addictives, me sont restées en tête pendant des heures après les avoir écoutées…
Walking On Cars m’a-t-il fait atteindre l’étape
deux? Vous savez, la partie où je suis debout dans la cuisine, en train de
danser et n’en ayant absolument rien à faire que n’importe qui puisse me voir ?
Oui. Plus d’une fois! Ship Goes Down, Hand in Hand et At Gunpoint m’ont emmenée sur cette piste de danse… Donc, étape
deux : ça, c’est fait aussi!
La voix de Patrick Sheehy a clairement un
sacré potentiel et je suis certaine qu’avec le temps, nous allons découvrir une
palette encore plus large de ses capacités vocales… Nous en avons déjà un petit
aperçu sur Don’t Mind Me, Hand in Hand et As We Fly South, par exemples. Sa voix m’a rappelé, à de nombreuses
reprises, la voix de l’un de mes chanteurs favoris, alias Tom Smith, du groupe britannique
Editors. Smith a cette incroyable capacité à sortir des notes extrêmement
basses et de nous impressionner trois secondes plus tard en lâchant des notes
placées fort haut. La voix de Sheehy (Pa, pour ses amis) a une voix plus rauque
qui le rend différent de Smith – et tout aussi agréable à écouter – mais j’ai
le sentiment que le timide jeune homme de Dingle pourrait bien continuer à nous
impressionner dans le futur…
Un groupe n’est pas uniquement fait d’un
chanteur. Du coup, laissez-moi vous présenter les autres membres de Walking On
Cars. Honneur aux dames : Sorcha Durham est la pianiste/claviériste du
groupe et… seule demoiselle de cet ensemble fort masculin. Nous avons ensuite Dan
Devane à la guitare, Paul Flannery à la basse et Evan Hadnett derrière la
batterie. Walking On Cars est un de ces groupes où vous pouvez clairement
entendre – en écoutant l’album – que chacun de ses membres apporte son talent
pour faire de chaque chanson un bel ensemble musical. Ouvrez grand les oreilles
sur chaque chanson et vous entendrez la partie piano. Ou la basse. Ou la
batterie. Ou la guitare. Parfois, le son d’un instrument se perd dans la masse
ou dans le processus de mixage et je déteste cela. Pour moi, un musicien est
tout aussi important qu’un chanteur et j’aime entendre le son d’un instrument
(sauf peut-être l’accordéon mais cela est une autre histoire). J’ai eu entière
satisfaction sur ce point en écoutant Everything
This Way et suis impatiente de vivre un second épisode avec ces cinq-là…
Parce que oui, chers lecteurs, il y aura un
second épisode puisque le groupe a récemment annoncé sur Twitter qu’ils ont
commencé à écrire pour leur second album.
Oh… une dernière chose : un des (très !)
bons côtés de la musique est qu’elle voyage à travers le temps, parfois à
travers les décennies pour finalement nous atteindre. Robert Johnson a
enregistré sa première chanson en 1936, les Beatles se sont séparés il y a
presque 50 ans mais nous pouvons encore aujourd’hui apprécier leur musique. Je suis
une année en retard pour les Walking On Cars mais après tout ne vaut-il pas mieux
tard… que jamais ?
Je suis contente qu’Elodie les ai mis sur
mon chemin parce que ce n’était définitivement pas une perte de temps. Cela
pourrait même être le début d’une belle histoire d’amour musicale… Ils ont un
concert prévu dans ma Belgique natale et ont la chance de pouvoir jouer à l’Ancienne
Belgique – probablement la plus belle salle de concert de Belgique – mais comme
le concert est sold out, je ne serai pas de la partie cette fois pour apprécier
leur musique en live. Mais Messieurs – et Mademoiselle ! – soyez certains
que lors de votre retour en Belgique, je vous… attraperai si je peux ! ;)
Dernière petite note : gros bravo à l’artiste
qui a réalisé la couverture de l’album. Beau mélange de noir et blanc avec des
touches de couleur. Pour laisser libre cours à vos propres interprétations…
Tracklist :
Catch Me If
You Can
Two Stones
Don’t Mind Me
Ship Goes Down
Speeding Cars
Love Backs
Down
Always Be With
You
Hand in Hand
At Gunpoint
Tick Tock
Flying High
Falling Low
As We Fly
South
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