lundi 30 mars 2015

Noel Gallagher’s High Flying Birds – Ancienne Belgique (22/03/2015)

Je vous le disais dans ma précédente chronique, Paris n'était que le premier rendez-vous d'une série de trois dates avec Noel Gallagher's High Flying Birds.
Je ne sais pas ce qui m'attend à Werchter mais dieu sait que ce concert-ci m'aura procuré un sacré lot d'émotions.
Avant, pendant mais aussi… après le concert!

Pour la partie "avant", résumons en disant que, ayant un potentiel billet en trop, j'ai proposé à pas moins de onze personnes de m'accompagner… sans succès. Que le samedi matin, je me retrouvais devant un ultimatum : trouver quelqu'un qui pouvait me ramener chez moi (Aaah, le défaut d'habiter le trou du c** du monde où le dernier bus qui t'y ramène passe à 23h30… Easy quand tu habites en région liégeoise et le concert se termine à Bruxelles à… 22h30) ou dormir dans la gare des Guillemins. Par chance, je trouvais deux âmes bienveillantes qui ont accepté de m'aider à retrouver mon humble demeure. Que Chris et Gilles soient donc encore une fois remerciés pour ce coup de pouce…

Pendant… Aaah mes gens…
Durant la semaine, j'ai expliqué autour de moi que je savais que j'aurai la même setlist qu'à Paris parce que Gallagher – il le reconnait lui-même – est un grand paresseux qui aime conserver ses habitudes. Ce n'est après tout pas pour rien qu'il a écrit une chanson qui s'intitule "The Importance of Being Idle" (L'importance d'être paresseux)…
On m'a demandé quel était dès lors l'intérêt de les revoir… Il y en a deux.
Le premier intérêt est purement numérique : le Zénith de Paris, c'est un peu plus de 6200 places, l'Ancienne Belgique, c'est 2000 places. Il est aussi un peu affectif : même si j'ai apprécié le Zénith et son acoustique assez bonne pour une salle de cette envergure, mon cœur est sévèrement accroché à l'Ancienne Belgique où j'ai vu des artistes tels que les Pixies, Slash, Miles Kane ou encore Lou Reed avant qu'il ne nous quitte.
Le second intérêt est… Noel Gallagher lui-même. Toute personne qui connait un tant soit peu le musicien sait qu'il n'est pas expansif. En concert, il ne parle pas beaucoup, un peu comme Jack White, d'ailleurs. Mais il s'exprime tout de même plus que le génie américain et… de manière plus personnalisée. Chaque concert est différent parce que s'il est avare de paroles, Noel Gallagher observe. Devant lui, dans le fond de la salle, dans les gradins, sur les côtés de la scène, il voit tout… Il semble aussi avoir une sacrée aptitude pour lire sur les lèvres et comprendre ce qu'un fan attend de lui. Donc… comme le public est différent à chaque concert, chaque moment passé avec lui et ses musiciens est toujours un instant "à part", petit bout de vie unique dans une tripotée de concerts.
Voilà donc pourquoi assister à deux concerts de Noel Gallagher's High Flying Birds n'est dé-fi-ni-ti-ve-ment jamais la même chose.

Venons-en à proprement parler au concert… Etant installée du côté droit à Paris, j'avais prévu de le placer cette fois du côté gauche afin d'avoir un meilleur angle de vue sur Russell Pritchard et Jeremy Stacey, respectivement bassiste et batteur. Difficile encore une fois d'atteindre Stacey, un peu trop reculé par rapport aux autres membres du groupe. Par contre, à moins de serrer un jour Pritchard dans mes bras, je ne pense pas que je serais jamais plus proche de lui que ce soir-là : bien que sold out en moins de cinq minutes, en arrivant dans la salle à vers 19h30 (soit une demi-heure avant l'apparition de la première partie), j'étais au second rang à peu près devant lui.
Avant de vous relater du concert, parlons de la première partie, Paul Newsome. Après un début de show intéressant, je me suis malheureusement assez vite lassée car j'avais l'impression d'entendre à chaque fois le même morceau. J'admets que la configuration acoustique n'aide pas à varier la tonalité d'un set… J'avoue également que sur ce point, le fait d'avoir vu une première partie pleine de peps à Paris - qui m'avait bien plu -(Black Rivers, pour rappel) n'a pas aidé.

Paul Newsome...
... et son guitariste.

A l'instar de Black Rivers et de Gallagher, Paul Newsome est originaire de Manchester… mais là n'est pas le seul point commun entre ce beau monde. Parce que si Newsome était à l'AB ce soir-là, ce n'est pas un hasard : c'est même très certainement un choix délibéré de Noel Gallagher himself.
Newsome nous présentait son premier album solo (Electric And Palms) mais est aussi le guitariste de Proud Mary, groupe fondé en 2001 et premier band signé sous le label Sour Mash, label appartenant à… Noel Gallagher. Le groupe a d'ailleurs un sacré palmarès à son actif puisqu'il a tourné avec The Who, Paul Weller (deux amis de Gallagher aussi, tiens!), Neil Young ou encore… David Bowie.
Milieu des années nonante, avant Proud Mary, Newsome faisait partie de The Ya Ya's. Comme tout jeune groupe, ils jouaient sur scène dès qu'une opportunité se présentait. Bien sûr également, ils recroisent toujours les mêmes personnes dans les clubs et festivals où ils se produisent. Ainsi, Paul Newsome devient pote avec le guitariste d'un groupe débutant : les deux bands feront d'ailleurs leurs premiers concerts à Londres ensemble. Ce groupe débutant, c'était… Oasis. Je ne vous fais pas l'affront de vous nommer ledit guitariste…
A noter également que la tête de Paul Newsome me disait quelque chose, comme une impression de "déjà vu". A juste titre puisque Paul apparait dans les vidéos d'In the Heat of the Moment et Ballad of the Mighty I. Mais si… observez bien! Cherchez après le béret! ;)


Petite pause. On observe les techniciens installer le matos de Noel et des High Flying Birds…

Brin de papote entre une guitare et une batterie...

Le groupe arrive, sur la musique instrumentale de Shoot a Hole into the Sun… Comme à Paris, les garçons portent des vestes : Tim Smith porte un blazer bleu à fines rayures assez chic, Mike Rowe porte – il me semble – la même veste qu'à Paris, Russell Pritchard a sur lui une veste kaki boutonnée presque jusqu'au dernier bouton du dessus. A l'inverse, Noel a laissé de côté sa veste de cuir et arrive en polo bleu marine, son pass NGHFB attaché à sa ceinture et pendant négligemment  sur sa hanche droite.

Non, rassurez-vous, Noel Gallagher ne boude pas... ;)

Le groupe démarre Do The Damage avant d'enchainer sur (Stranded On) The Wrong Beach et Everybody's On the Run. Je me rends compte que finalement, les deux albums du groupe ont une sonorité commune, un petit quelque chose qui fait qu'en live, le mélange des albums Noel Gallagher's High Flying Birds et de Chasing Yesterday se fait assez harmonieusement. Après ce trio de chansons, le groupe joue Fade Away qui, bien qu'issue du catalogue Oasis, fonctionne bien dans l'univers NGHFB. J'avais remarqué, sur un ampli à la droite de Stacey un paquet de Kleenex et avait lâché, amusée, à ma copine que c'était certainement pour que Noel puisse se moucher puisqu'il trainait depuis Paris une bonne crève dont il semblait avoir du mal à se défaire. Eeeuh… effectivement, entre deux chansons, il s'est dirigé vers la boite pour en faire bon usage... 

Electric lights...
Concentration optimale pour The Chief...

Gallagher s'avance vers l'avant de la scène, demande à son public s'il va bien et s'éloigne du micro pour tousser un bon coup. Je sentirai parfois, sur certains morceaux, que le chanteur est "sur le fil" au niveau de la voix en raison de ce satané refroidissement. Toutefois, cela ne l'empêchera pas d'assurer tout le long du concert et de conserver une voix qui possède des amplitude et capacité vocales assez impressionnantes par rapport au frère derrière lequel il est resté "caché" autant d'années.
Il annonce qu'ils vont jouer un morceau du nouvel album, qui n'est autre qu'In the Heat of the Moment.
Ici apparait une première différence significative avec le concert du Zénith. A Paris, le public a chanté en chœur le début de la chanson, le refrain, allant même jusqu'à chanter les na na na na na de fin de refrain. Mais là où le public de la salle française s'est arrêté à la fin du premier refrain, la foule de l'Ancienne Belgique a continué plein pot jusqu'à la dernière note de la chanson. Impressionnant, trippant à mort! Le frisson qui démarre du bas du dos pour remonter tout le long de la colonne! Le pire? (Enfin, "pire") Cela n'allait pas être le dernier de la soirée…

Frissons... FRISSONS!

Lock All the Doors surfe sur l'énergie d'In the Heat of the Moment et Riverman apporte un peu de répit après deux morceaux dynamiques, en permettant au public de se reposer avec un titre plein d'harmonie et – osons l'écrire – de douceur musicale.



Visuellement, The Death of You and Me reste peut-être mon moment préféré de tout le concert : ses couleurs rougeâtre, verte et orangée font un beau mélange… La sonorité de ce titre m'a toujours fait penser à une mélodie de foire foraine et l'image de carrousel sur l'écran géant me conforte dans cette impression. Comme à Paris, le brass band est toujours bien présent aux côtés des cinq musiciens mais ce soir, je ne peux que les deviner puisqu'ils sont installés derrière la colonne d'amplis devant moi. Invisibles mais bien là car je les entends à plusieurs reprises durant la soirée…

Alors... elle n'est pas jolie, notre fête foraine à l'Ancienne Belgique?

Ce jour-là avait lieu au stade Roi Baudouin la finale de la Coupe de Belgique qui voyait s'affronter Anderlecht et le Club de Bruges. Précisons que plus tôt dans l'après-midi, certains supporters avaient élu provisoirement domicile sur le Boulevard Anspach, fief de l'Ancienne Belgique. Ils l'avaient tellement bien envahi que leur hyperactivité a poussé les forces de l'ordre à intervenir en fermant l'accès au boulevard et, notamment, l'arrêt de métro le plus proche de l'AB.
Pourquoi vous raconter cela et quel est le lien avec le concert? Et bien… Où qu'il soit, Noel reste un homme de football… même quand des équipes en lice n'ont rien à voir avec la compétition anglaise ou Manchester City, son équipe-fétiche (représentée à l'AB par quelques écharpes, dont une au balcon, qu'il repèrera). Il a donc pris le soin, avant d'entamer You Know We Can't Go Back, de prendre des nouvelles de l'issue du match, remporté par le Club de Bruges.

♫♪ You know we can't go back... Bruges won and no-one can change thaaaat... ♫♪

Champagne Supernova m'offre une seconde dose d'adrénaline pure avec un public qui répond (bien!) vocalement présent encore une fois. Smith assure superbement la partie guitare électrique, la batterie de Stacey et les claviers de Rowe sont ici moins apparents, la basse de Pritchard est elle aussi plus discrète mais en l'ayant sous les yeux, je sais maintenant ce que la guitare à quatre cordes apporte comme plus-value au morceau. Gallagher, lui, gratte la guitare acoustique en nous chantant un de ses grands classiques "Oasisiens". Mais quand il commence à chanter la partie Cos people believe that they've gonna get away for the summer. But you and I, we live and die, the world's still spinning round. We don't know why why why et que l'écran derrière lui montre des visages du public, je me les prends plein pot dans la figure, ces paroles…

Enchainer sur Ballad of the Mighty I était la meilleure des cures puisque cette chanson me fait le même effet que Everybody's on the Run : bonne énergie et un riff qui me fait tripper grave. Cette Gibson ES 355, que j'appelle "la belle rouge", sort déjà des sons incroyables mais le mécanisme en-dessous des cordes permet à Gallagher d'amener des "vibes" qui donnent une saveur additionnelle au morceau. Ainsi, après son solo, lorsqu'il recommence à chanter (Followed you now to the end of the world…), il utilise ce levier pour faire durer la note et la faire 'osciller' avant de rejouer de bonnes grosses notes bien costaudes. WawWawWaw… Sé-dui-te, comme toujours, par la belle rouge.

La "belle rouge"... également la nouvelle bannière du blog
(grâce à 'The C.G'... Encore merci à lui pour ce ptit cadeau!)

Le groupe enchaine sur Dream On avant de jouer The Dying of the Light. Cette dernière est déjà un pur régal sur l'album mais l'est encore plus une fois jouée en live. Si les High Flying Birds sont plongés dans une pénombre bleue alors que Noel est baigné d'une lumière blanche éclatante, The Dying of the Light est une de ces chansons où, si l'on prête l'oreille, on entend chaque "ligne musicale" présente et où on les apprécie à leur juste valeur. C'est grâce à un morceau comme celui-là que l'on a l'extrême certitude que chaque personne sur cette scène est là à sa juste valeur.


Les cinq musiciens enchainent avec The Mexican, extrait du dernier album en date, et jouent ensuite AKA… Broken Arrow. Avant le lancer le morceau suivant, Digsy's Dinner, Gallagher joue avec un des boutons de sa Fender avant de pointer du doigt une de ses pédales d'effet et de lâcher un "f** off" venant du cœur mais pas assez éloigné du micro que pour passer inaperçu, déclenchant un franc rire dans le public. Pas familiarisée avec les pédales d'effet, j'imagine que le son produit par son essai l'a interpellé, qu'il s'est rendu compte qu'une desdites pédales était enclenchée alors qu'elle ne devait pas l'être et qu'il s'est auto-blâmé publiquement. Si quelqu'un d'autre voit une autre explication plus plausible, je suis preneuse…

Un roadie reprend la Fender pour tendre à Gallagher une guitare acoustique. Il remercie le public, se tourne vers Stacey… Les deux hommes échangent un bref regard, Rowe s'est également retourné et a les yeux rivés sur le batteur. Ce dernier tape quatre fois ses sticks l'un contre l'autre, donnant le signal de lancement de If I Had A Gun… Comme à chaque fois, le public démarre au quart de tour et c'est tout l'AB qui chante avec lui. Lorsqu'il chante Love will burn this city down for you (L'amour brulera cette ville pour toi), il baisse les yeux, les pose sur un(e) fan devant lui et acquiesce, genre "eh oui, pour toi!", avant de lâcher un bref sourire. La réaction de la personne a dû être particulièrement expressive puisqu'à la gauche de Noel, Tim Smith se met à rire… Cette chanson, c'est un hymne qui touche fort. Et loin. A chaque fois qu'elle surgit sur mon lecteur, ma réaction est identique : si je suis dans un transport public ou en rue, je mime les paroles de manière automatique; si je suis chez moi, seule dans le bureau ou dans un rayon de magasin, je… chante. Quel que soit l'endroit ou le moment, je me sens "juste" bien. Comme ce soir. A cet instant-là, rien ni personne de mauvais ne peut m'atteindre. J'arbore un large sourire et ce sont "juste" quelques notes de musique qui font… "ça". En fin de chanson, Noel lance son pick de guitare devant lui avant d'aller reposer sa six-cordes devant la batterie de Jeremy.


Petite pause… L'Ancienne Belgique est déchainée et le sol tremble. La dernière fois, c'était pour Slash. Le groupe revient assez rapidement… Gallagher explique alors qu'il lui semble qu'il semble y avoir deux camps distincts dans la salle : des gens à l'arrière, plutôt chauves, et le reste de la salle. Il enjoint alors les premiers à descendre en bas avec les Birds down there ("chéries" d'en bas). Il souhaite alors leur dédier le prochain morceau, qui n'est autre que… Don't Look Back in Anger. Une façon comme une autre de s'excuser de leur avoir rappelé que tout le monde ne bénéficie pas d'une capillarité éternelle, cher Noel? Je ne sais pas s'ils ont ri mais… moi oui!
L'AB bouillonne et le So Sally can't wait est renvoyé partout, absolument partout… Noel se retourne vers Pritchard et l'expression sur son visage veut tout dire. Il montre, avec une seule mimique, que là, maintenant, la salle envoie sacrément bien et que cette ambiance sympa semble lui plaire… Il reprend un visage sérieux mais pas longtemps. Pendant le solo de Tim, il lance un regard vers la droite de la scène, repère quelque chose et sourit. Oui, vous avez bien lu: Noel Gallagher a lâché un bon vrai sourire. Que j'ai pu capturer en photo. Et en vidéo. Entre nous, j'ai maintenant l'impression d'avoir capté des images collectors. :D

THE collector... la photo où Noel Gallagher sourit. ;p)

Le groupe joue ensuite l'excellente AKA… What A Life! Avant d'entamer le dernier morceau, Gallagher remercie son public, le remercie doublement même puisque pas mal de gens se sont donnés la peine d'acheter un T-shirt, dit-il. Il repère devant lui quelqu'un qui semble lui faire un mouvement comme s'il/elle jouait de la guitare et lui demande ce qu'il/elle veut. Il finit par comprendre que la personne souhaite en fait avoir son pick de guitare. En bon taquin, Gallagher, ledit pick entre le pouce et l'index, s'adresse à son interlocuteur en lui disant qu'il n'y a aucun moyen possible de garantir que le pick atterrisse dans sa main. Il est fort probable que ce dernier lui ait fait signe de venir près de lui parce qu'il enchaine rapidement en disant qu'il ne descendra pas parce qu'il a le vertige et qu'il est, en plus, aveugle et qu'il risque de tomber. A défaut d'avoir un pick de Gallagher, ce fan aura au moins eu un moment privilégié avec son idole.
Gallagher enchaine en annonçant qu'il reste une seule chanson, provoquant une réaction unanime de déception de la part de la foule. Il répond en signalant que ce n'est pas lui qui fixe les règles du jeu avant de présenter ses quatre compagnons d'aventure, y allant même de sa petite taquinerie sur la poitrine douloureuse de son batteur et de la façon de saluer de son claviériste, à tel point que lorsque Gallagher présente Tim Smith, celui s'avance lentement vers l'avant de la scène, comme s'il redoutait sa propre sentence… qui ne viendra finalement pas.

Russell Pritchard (basse), serein et, en arrière-plan, Jeremy Stacey (batterie) au repos

Le groupe termine en beauté ce concert avec The Masterplan, avant de regagner l'ombre des coulisses de l'AB.


Voilà… c'est fini. Enfin… pas tout à fait. Il me reste à vous parler, comme promis, des émotions APRES le concert.
Rendez-vous était donné près de la régie son à mes deux compagnons de retour. Où nous nous sommes effectivement retrouvés. L'occasion pour moi de les présenter à un groupe d'amies, dont une avait permis à l'un d'eux d'assister au concert en lui filant une place. Je leur signale que je souhaite dire au revoir à une autre amie avant de partir… Sauf que. Je ne les ai plus retrouvés. Et que j'avais beau essayer de joindre mon pote, je tombais sur un "biiiiip d'injoignabilité". Que se passe-t-il dans ces cas-là? Et bien… on a le cerveau qui fonctionne 20.000 fois plus vite qu'à l'accoutumée, on checke les heures de train vers Liège tout en essayant encore de toucher l'ami injoignable. Les pieds dans le métro, je reçois un SMS d'une amie me signalant qu'ils sont avec elle à la gare. La gare? Comment ça la gare? Donc… ils étaient venus à Bruxelles en train et la voiture se trouvait en fait à Liège, chose à laquelle je n'avais jamais pensé. Arrive un autre SMS "T'as 5 minutes pour avoir le train". Non, non, pas de pression du tout. Je sors du tram comme une folle qui aurait ses fringues en feu, monte l'escalator trois par trois (et c'est un sacré défi, croyez-moi!). Persuadée que l'entrée des quais est à droite, je bifurque et, toujours en courant, vois un put*** de panneau précisant "sortie ville et gare des bus". Raaaaaaaah… je cavale deux fois plus vite et fais donc un tour complet de l'ilot du métro, repassant devant ceux qui touchaient à peine du pied le quai l'étage en-dessous alors que j'étais déjà au-dessus de l'escalator. Re je monte les escalators quatre à quatre pour arriver sur le quai de gare. Je suis pliée en deux, mains sur les genoux… c'est officiel, j'ai surement l'air d'une évadée d'un asile! Une fois dans le train, je retrouve les copains et... m'écroule en leur disant de me laisser vingt minutes pour récupérer. Encore aujourd'hui, quand je revois la scène, je ris… Emotions, quand vous nous tenez!

Je comptais terminer en évoquant le tollé créé suite à un post de Gallagher sur son site mais en parlerai peut-être plus tard. Ou pas. Parce que je ne veux pas terminer ce live report sur une note négative alors que j'ai passé un si bon moment. Parce qu'aussi, quand on y pense bien, il y a des choses plus intéressantes qu'argumenter sur un sujet qui, finalement, n'est qu'un grain de poussière dans l'univers.
En conséquence, plutôt que de perdre mon temps en argumentations, je l'ai passé à plancher sur un autre sujet que je ne manquerai pas de vous proposer une fois mes investigations terminées. Un sujet encore une fois très "Gallagherien" mais sous un angle différent. Suite au prochain numéro… ;)





Setlist :
-         Do The Damage
-         (Stranded On) The Wrong Beach
-         Everybody's On The Run
-         Fade Away
-         In The Heat Of the Moment
-         Lock All The Doors
-         Riverman
-         The Death Of You And Me
-         You Know We Can't Go Back
-         Champagne Supernova
-         Ballad Of The Mighty I
-         Dream On
-         The Dying Of The Light
-         The Mexican
-         AKA… Broken Arrow
-         Digsy's Dinner
-         If I Had A Gun…
Encore
-         Don’t Look Back In Anger
-         AKA… What A Life
-         The Masterplan



lundi 16 mars 2015

Noel Gallagher’s High Flying Birds – Zenith de Paris (12/03/2015)


Plantons le contexte… En octobre dernier, Noel Gallagher signalait son retour avec un nouvel album, intitulé "Chasing Yesterday". Dans la foulée, il annonçait également une tournée qui passerait par notre plat pays… à l'Ancienne Belgique. Le hic? L'AB est une salle superbe mais connaissant le succès du britannique et sa capacité d'accueil, elle risquait d'être remplie en 2 clics de souris… Mise en vente pour Paris? Le 17 octobre 2014 à 9h. Mise en vente pour Bruxelles? Même date, une heure plus tard. Après un temps de réflexion qui a duré à peu près le temps de… deux clics de souris… j'optais pour un essai aux deux dates.

Me voici donc le 12 mars, en plein Paris… Pour la première fois de mes péripéties concerts, je suis venue seule à un concert. Une fois dans la salle après une fouille en règle par des gardes particulièrement méticuleux suite au maintien du plan Vigipirate, je réussis pourtant à croiser Jeff, un ami Twitter fan de Gallagher et poussant à l'occasion la chansonnette. J'ai aussi la surprise de retrouver Lauren, dont j'avais fait la connaissance lors du concert de chauffe des Kasabian au Bataclan, en avril dernier. Finalement, même à presque 400 kilomètres de chez moi, le monde reste minuscule quand il s'agit de musique…

Il est 19h, une heure avant le coup d'envoi, et la salle est encore fort peu remplie… Une cinquantaine de personnes maximum sont installées devant la scène. J'opte pour le côté droit de la scène : je me doute que j'aurai une vue moins dégagée une fois la première partie terminée. Pas vraiment… J'aurai une bonne visibilité durant tout le concert et apprécierai chaque moment du show!

Venons-en à la première partie, justement… On sait Noel Gallagher attaché à ses racines. Il n'est donc pas surprenant de retrouver un groupe issu de Manchester pour chauffer la salle. Black Rivers est né sur les cendres d'un autre groupe, Doves : en effet, les membres fondateurs de Black Rivers ne sont autres que les jumeaux Williams, ex-Doves. J'avais écouté quelques titres de Black Rivers à la maison pour me chauffer les oreilles mais n'avais pas été emballée. En live, c'est un tout autre résultat, le groupe est bon : les morceaux sont en place, assez entrainants… Il faudra vraiment que je réécoute leur musique avec un peu plus d'attention. Le public répond bien également et semble apprécier la compagnie du groupe…

Black Rivers chauffe la salle...

Les roadies ont installé les instruments de Gallagher et de ses High Flying Birds : batterie, guitares, basse, piano, mémotron… tout est en place. Obscurité totale… la lumière se rallume, bleu électrique. Sur l'écran du fond, des stries obliques que l'on reconnait vite, des formes qui se déplacent sur la scène, des bras qui se lèvent dans les premiers rangs. Noel et ses High Flying Birds viennent de prendre possession des lieux…


Ils entament le concert avec Do The Damage, la B-side de In The Heat of the Moment, le single qui marquait le retour de Gallagher. Bonne façon de chauffer la foule! Pour l'heure, le groupe est assez calme, concentré sur leur instrument respectif. Blouson de cuir sur le dos, sa superbe Gibson ES-355 rouge en mains, Gallagher se retourne vers Jeremy Stacey et donne le signal : le batteur lance l'intro caractéristique de (Stranded On) The Wrong Beach



Le groupe enchaîne sur Everybody's On the Run, un morceau du précédent opus du groupe, qui conserve cette superbe énergie une fois placée en situation "live". Ce morceau reste un des plus trippants du premier album, notamment grâce à ses riffs de guitare bien placés… Je pense surtout ici à celui après le second refrain, avant l'apparition du solo de mémotron : toujours un vrai plaisir de le vivre à fond dans un concert!


Noel tombe la veste pour offrir à son public un peu de tendresse avec Fade Away, qu'il jouera à la guitare acoustique… Public qui n'hésite pas à l'accompagner au chant, connaissant encore et toujours chaque ligne des chansons d'Oasis.


Jusqu'ici, si ce n'est grâce à Do The Damage, Noel Gallagher et ses High Flying Birds ont nagé en eaux calmes, sur des bases musicales déjà connue du public qui se tient face à eux. Maintenant, il est temps pour les cinq musiciens de montrer ce que donnent les nouvelles chansons en "vrai". Noel introduira In The Heat Of The Moment à coup de "Voici une des chansons du nouvel album". Pas plus, pas moins… Noel Gallagher, c'est aussi la sobriété des mots. Parfois, il se lâche mais jamais trop tôt. Comme un musicien qui préfère s'assurer de la température de son public avant de lâcher une vanne… Fort heureusement, si les mots tardent souvent à arriver avec M'sieur Noel, les notes de musique sont toujours prêtes dès les premières secondes du spectacle et assurées d'un degré maximum de qualité. Ayant fortement apprécié le single In the Heat Of The Moment dès sa première écoute, j'étais impatiente de voir le résultat sur scène. Et bien… E-ffi-ca-ce.



Tout aussi efficaces sont les deux autres nouveaux morceaux sur lequel le groupe va enchaîner. Lock All the Doors a une pêche démente qui secoue le frontstage. Sur album, Riverman introduisait le second opus du groupe de manière légère mais avec ces belles envolées musicales dont est capable le puîné des Gallagher… et qui file des put*** de frissons! En live, le résultat est le même : la batterie est juste "comme il faut", la basse apporte de la gravité au son, les notes de piano font vivre la chanson, le solo de guitare est divin, le trio de musiciens assurant les cuivres apporte sa touche au morceau, le tout porté par la voix de Gallagher. Personnellement, je suis comme un bébé que l'on berce avant de s'endormir. Je suis sereine… et ça fait du bien.



Le trio "cuivre" est une nouveauté par rapport à la précédente tournée et reste un principe un peu inédit pour un groupe de rock…  A l'occasion d'une émission ou d'un concert "one-shot", il est possible qu'un groupe fasse appel à des musiciens sortant un peu de la norme : Gallagher avait d'ailleurs fait appel à un 'brass band' et une chorale pour le tournage du concert à la O2 Arena, concert qui a fait l'objet de la sortie DVD d'International Magic. A noter, à ce sujet, que le concert de ce soir était diffusé en direct sur Arte : on pouvait d'ailleurs voir les micros-sons sur la scène et les caméras se déplacer au-dessus de la scène. 
Pour l'heure, ce brass band, qui accompagne donc le groupe en tournée, s'avère efficace sur plusieurs morceaux mais révèle tout son talent sur The Death Of You And Me. Sous éclairage rouge, un carrousel virevoltant sur l'écran du fond, le trio entame la partie solo de cuivre assez caractéristique du morceau… résultat superbe!




La scène est plongée dans un éclairage bleu électrique, à l'exception d'une lumière blanche, placée sur Mikey Rowe, le claviériste. Ce dernier démarre une mélodie, tandis que Noel dédie le prochain morceau à deux filles situées du côté gauche de la scène, qu'il ne manque pas de pointer du doigt, avant de faire vibrer sa guitare et d'entamer You Know We Can't Go Back. Sur ce morceau, il est vocalement aidé par son bassiste Russell Pritchard et son guitariste Tim Smith, un peu moins timide sur ce morceau. Ce dernier démontre aussi son talent à la six cordes – ce qu'il fera à plusieurs reprises lors du concert – en assurant quelques superbes solos de guitare qui font partie de la marque de fabrique d'une chanson de Noel Gallagher's High Flying Birds. Mikey Rowe a commencé la chanson, c'est aussi lui qui la terminera, accompagné par la note de Noel, que ce dernier maintient un peu plus longtemps. Faisons durer le plaisir musical. Ce n'est certainement pas le public qui va s'en plaindre…
Noel Gallagher's High Flying Birds a maintenant deux albums à son actif et donc suffisamment de morceaux que pour tenir un concert en entier. Mais Gallagher serait un peu dingue s'il n'offrait pas à son public quelques chansons du groupe qui l'a révélé. Nous avons déjà eu droit à Fade Away, avec un public reprenant en chœur chaque mot de la chanson. La force des mots est encore plus forte lorsque Noel, guitare acoustique à la main, entame Champagne Supernova. Moment magique… Deux jours plus tard, dans l'allée DVD de la Fnac des Halles, j'entendais ce même morceau, diffusé dans le magasin : le souvenir de la soirée encore frais dans ma mémoire, je souriais bêtement... et chantait le refrain, n'en ayant royalement rien à f**tre de ce que pensaient les gens passant à côté de moi. La vie est trop courte, il nous faut profiter de chaque petit moment de bonheur…

Retour au show… Noel se désaltère, checke sa Gibson ES pendant que Mike pianote. Il me semble reconnaitre la mélodie… confirmée par le 'beat' de lancement de Jeremy Stacey : le public du Zénith a maintenant droit au dernier single en date, Ballad Of The Mighty I.
Tim assure les petites notes discrètes entre la fin du premier refrain et le démarrage du nouveau couplet tandis que Noel prend en charge le solo, faisant vibrer la corde en donnant l'effet désiré à la mélodie. Vers la fin du morceau, Gallagher se tourne d'abord vers Tim, ensuite vers Jeremy, sur lequel Russ et Mikey ont également braqué leurs yeux : cette fois, c'est le batteur qui donne le signal de fin de la chanson. Les cinq hommes sont synchros et connectés les uns aux autres, visiblement rôdés.
Ballad Of The Mighty I est un des titres démontrant non seulement l'efficacité musicale de Gallagher dans ses compositions mais également tout l'apport des musiciens qui sont à ses côtés depuis maintenant plus de trois ans. J'aime Noel Gallagher, certes, mais j'apprécie tout autant les quatre types qui forment les High Flying Birds.
La guitare de Tim Smith fait des miracles sur des morceaux tels que Riverman, The Dying Of The Light ou AKA… What A Life!
La batterie de Jeremy Stacey donne un ton particulier à In The Heat Of The Moment ou (Stranded on) The Wrong Beach.
Les doigts de Mikey Rowe sur ses claviers transforment You Know We Can't Go Back, The Dying Of The Light et AKA… What A Life! en véritables bijoux.
La basse de Russell Pritchard sur AKA… Broken Arrow et (Stranded on) The Wrong Beach apportent une véritable signature musicale aux titres. Son apport vocal, assez marqué durant tout le concert, est aussi non négligeable.
Ainsi, lorsque la vidéo d'In The Heat Of The Moment a été dévoilée, j'étais contente de revoir la bonne tronche de Pritchard mais ai eu un sacré coup au cœur en n'y voyant pas Tim Smith, Jeremy Stacey et Mikey Rowe. Quel bonheur (et soulagement!) donc de les voir ce soir sur scène, apportant tout leur savoir-faire à Ballad Of The Mighty I!

Mikey Rowe, claviers

Tim Smith, guitares

Russell Pritchard, basse
Jeremy Stacey, batterie (ben oui, c'est la meilleure vue que j'aurai eue de lui ce soir-là...)

Avant de jouer Dream On, Noel félicite le public français pour sa victoire du jour précédent qui a vu le PSG, grâce à son match nul face à Chelsea et son nombre de buts marqués à l'extérieur, se qualifier pour le tour suivant… Eeet oui, il ne faut pas oublier que Gallagher est un amateur de foot… mais que tout ce qui n'est pas Manchester City – son club chouchou -  est forcément un ennemi. Les British à mes côtés ne semblent pas être du même avis : mon voisin lâche un tonitruant "F*** PSG" qui veut dire beaucoup… J'imagine volontiers que ce n'est pas pour cette raison qu'il a été entraîné manu militari vers la porte de sortie mais les vigiles du premier rang ont eu fort à faire avec les supporters du Club Gallagher lors de ce concert. Malgré plusieurs avertissements de la part des équipes de sécurité, certains ont fini par devoir écouter la fin du concert… de l'extérieur! Permettant aux autres personnes du public de se rapprocher toujours un peu plus du devant de la scène… J'avoue pour ma part que si j'ai été fortement tentée de couper le bras droit de mon voisin, qu'il aimait beaucoup mettre sous mon nez à quasi chaque chanson, il a été toutefois fort courtois quand je lui ai demandé de bien vouloir déplacer son mètre quatre-vingts un peu sur la gauche que je puisse apprécier le spectacle aussi. Aaah ces British!



Baigné sous une lumière bleue, Noel reprend la guitare acoustique pour entamer The Dying Of The Light. Durant le morceau, je souris… The Dying Of The Light n'agit pas sur moi avec la même efficacité qu'If I Had A Gun mais parvient malgré tout à toucher une corde sensible. Que ce soit de manière discrète lors des couplets ou lors du solo, l'apport de Tim Smith est redoutablement efficace… Pendant son solo, les notes de musique me sont envoyées dans la tronche plein pot… une larme roule. La mienne. A quelques secondes de la fin du morceau, comme un seul homme, Gallagher et Pritchard s'éloignent du micro pour finir le morceau du fond de la scène. Moment magique…
Noel se rapproche du micro, délaissant sa Gibson ES et sa guitare acoustique pour une Fender, et annonce le titre suivant, The Mexican. Il aborde une personne devant lui qui vient apparemment de Mexico. Avec son sens de l'humour habituel, Gallagher lui demande où est passe son "put** de sombrero". Le type lui répond qu'il a dû le laisser à la douane. Qu'à cela ne tienne, pour la peine, Gallagher lui apprend qu'il jouera le morceau pour lui! Durant le titre, nous avons également vu un autre gars traverser la foule, confortablement installé sur les épaules d'un courageux, levant bien haut devant lui ce que je devinais être une vareuse de Manchester City. Mieux valait pour lui que ce ne soit pas celle de Manchester United, remarquez…



Retour au premier album avec AKA… Broken Arrow, que Noel souhaite dédier aux dames présentes dans la foule. Devant lui, quelqu'un s'agite… Noel reprécise, en le pointant du doigt, "Ladies, ladies…". La personne interpellée – un homme, j'imagine - râle-t-elle comme un gosse? Noel le gratifie en tout cas d'un "Come on, come on…" tel qu'il le ferait avec ses deux gamins, avant de lancer le morceau. Rien n'a changé depuis la dernière tournée, Broken Arrow fonctionne toujours aussi bien sur moi, principalement en raison de la voix de son interprète… Le lendemain du concert, Gallagher était présent sur le plateau du Grand Journal et expliquait à Antoine de Caunes que s'il n'aimait pas du tout les séances photos et les tournages de vidéos, il appréciait jouer sur scène et chanter. Il s'est vite ravisé en précisant qu'il n'était même pas certain d'aimer chanter… Pourtant, à mes yeux, Noel est l'une des plus belles voix britanniques… mais ne semble pas s'en rendre compte. Autant il est doté d'une assurance peu modeste concernant son talent d'auteur-compositeur, autant il semble moins certain de lui dès qu'il s'agit de ses aptitudes vocales. Cela dit, même s'il n'est pas avare de déclarations-chocs envers ses confrères musiciens, attirant bien souvent sur lui l'attention (voire les foudres des intéressés), le guitariste reste quelqu'un d'extrêmement discret quand il s'agit de lui et cultive ce subtil antagonisme du "Je suis le meilleur auteur-compositeur du monde mais faites pas trop attention à moi une fois que je suis sur scène parce que j'aime bien jouer dans un coin, pas être au milieu de la scène". Noel, tu es un vrai mystère, tu sais… Cela fait de toi quelqu'un de fascinant et, aussi, de très attachant.


Le morceau suivant est un morceau d'Oasis plus méconnu, Digsy's Dinner, présent sur l'album Definitely Maybe et taquinerie adressée à Peter Deary, ami de Noel. Début des années 90, les deux musiciens trainaient en studio, Noel à la batterie et Peter au micro : Deary s'est mis à improviser une chanson en parlant de lasagnes… C'est cette anecdote qui est à l'origine de la naissance de Digsy's Dinner.
Gallagher introduit le titre en précisant que cela concerne plus les personnes qui ont le même âge que lui. Il y en a assurément dans la salle : le public du quadra aux yeux bleus éternellement tristes est large, allant des ados à des… eeeuh… des "personnes d'âge mûr", preuve que le rock and roll est une musique qui n'a pas d'âge défini!
Pour Digsy's Dinner, Gallagher fait à nouveau usage de la Fender et nous offre une belle surprise musicale, remplie de peps.

Les trois tapes de bâtons de Stacey et les premières notes sortant du clavier de Rowe auront suffi : j'ai tout de suite reconnu If I Had A Gun. Encore une fois superbement interprétée par le groupe, elle garde cet effet sublime… Elle a toujours su toucher le public, celle-là, puisqu'il la chante généralement avec tout son cœur. Personnellement, elle m'a aussi toujours touchée mais ce soir, un peu plus que d'habitude… A ce moment-là, je repense à ces quelques heures où je l'ai travaillée, où les oreilles affutées de mon prof de chant ont guetté la moindre erreur pour la corriger. A ce moment-là, je pense fort à lui : il est allé jouer du piano au-dessus des nuages deux jours avant… Nul doute qu'il va faire swinguer plus d'un ange, là-haut.

Une fois le groupe parti de la scène, le public compte bien sur un rappel et le fait savoir… Tapes dans les mains et pieds qui scandent le sol : le Zénith tremble!

Il fait revenir les cinq musiciens sur scène… Gallagher attrape sa guitare acoustique et, avant de commencer à gratter les six cordes, explique qu'il a écrit la chanson qu'ils s'apprêtent à jouer à Paris. Et que juste après, il est allé dans un strip-club! Tout en apportant son point de vue sur une carrière déjà bien remplie et qui – je pense – est loin d'être finie : "And twenty years later… here we are" (Et vingt ans plus tard… voilà où on en est"). Et effectivement, dans quelques semaines, Don't Look Back In Anger fêtera ses vingt ans. Vingt ans… waw! Je me souviens encore parfaitement de sa sortie, en me disant que ce morceau était… tout simplement superbe. A l'époque, j'avais dix-huit berges, heureuse de voir la sortie de rhéto se profiler à grands pas pour ENFIN sortir de cette école et faire les études que je voulais! La liberté, quoi… J'imagine aisément chaque personne dans la salle ayant connu Oasis dès leurs débuts faire le même retour en arrière et se revoir au moment de la sortie de ce morceau qui a marqué son époque…
Sur l'écran derrière les musiciens, une poussière d'étoiles… Cette fois, Noel ne laisse pas chanter le public, comme à son habitude. Cela n'empêche pas ce dernier de donner de la voix pour accompagner Gallagher, telle une entité unique composée de centaines de personnes. Beau. Juste beau. Non. Superbe.



Sous un éclairage bleu et rouge électriques, le groupe entame AKA... What A Life!, chanson pleine de peps et une de mes préférés du premier opus du groupe. A plusieurs reprises, les musiciens ont des gestes qui en disent long sur leur complicité : que cela soit des clins d'œil entre Prichard et Stacey ou des sourires entre Smith et Rowe, ces gars-là s'apprécient et cela se ressent. Pour ce titre en particulier, Mikey Rowe montre sa dextérité au mémotron, cette sorte de piano un peu spécial au son si spécifique… Je le regarde depuis le début et il me rappelle quelque chose : la pièce tombera trois jours plus tard en revoyant un morceau du live d'Oasis à Wembley, en 2008. L'instrument était là… sur scène! Il reste finalement aujourd'hui d'Oasis un peu plus que leur principal auteur-compositeur et quelques chansons sur une setlist de Noel Gallagher's High Flying Birds…


Fin du morceau, Noel reprend une dernière fois sa six cordes acoustique. Baigné dans un éclairage bleu, il remercie le public d'être venu, passe le pick sur ses cordes et se souvient alors qu'il a oublié un tout petit détail qui fait partie intégrante de chaque concert : la présentation de ses acolytes. Il s'exécute et présente tout le monde, avant d'introduire le dernier morceau du set, que le groupe jouera impeccablement, The Masterplan.


Au retour du concert, en plein métro, les oreilles encore pleines de notes de musique et le cœur heureux, je suis sortie de ma torpeur par des voix… celles de fans qui, tous en chœur, chantent Don't Look Back In Anger, Wonderwall et Half The World Away. Ceux qui étaient au concert se joignent au groupe, ceux qui n'y étaient pas sourient et apprécient le moment… Ça aussi, c'est un des côtés magiques de la musique! 
J'avais dit que j'avais fait un essai pour deux dates de la tournée de Noel Gallagher's High Flying Birds, avec peu de chance d'avoir des places pour l'Ancienne Belgique… Et bien… parfois, la petite fée de la chance est bien installée sur mon épaule : le 22 mars prochain, je revois le groupe, dans mon plat pays cette fois. Sans compter que nous nous reverrons également à Werchter, en juin. Je crois qu'on peut dire que Noel et ses oiseaux volants m'ont… hum… volé mon cœur. Assurément. Et sans regrets de ma part.


Setlist :
-         Do The Damage
-         (Stranded On) The Wrong Beach
-         Everybody's On The Run
-         Fade Away
-         In The Heat Of the Moment
-         Lock All The Doors
-         Riverman
-         The Death Of You And Me
-         You Know We Can't Go Back
-         Champagne Supernova
-         Ballad Of The Mighty I
-         Dream On
-         The Dying Of The Light
-         The Mexican
-         AKA… Broken Arrow
-         Digsy's Dinner
-         If I Had A Gun…
Encore
-         Don’t Look Back In Anger
-         AKA… What A Life
-         The Masterplan