jeudi 25 juillet 2013

TW Classic (13/07/2013)


Il doit y avoir pas loin d'un an maintenant, un de mes contacts m'annonçait que Springsteen allait ramener ses bottes dans notre plat pays, dans le stade du Standard, célèbre club de football de ma région. Connaissant les déplacements de foule que le Boss est capable de produire, je me suis dit que cela restait une information plausible même si je voyais plus vite une manifestation à proximité de la capitale belge que dans mon coin…
Peu de temps après, l'information tombait : Sprinsgteen, c’était bien en Belgique, en juillet, à Werchter, dans le cadre du TW Classic.

Trois mois plus tard (et billet déjà en poche depuis belle lurette), l'affiche complète était divulguée et j'ai failli tomber de ma chaise en la découvrant: non contents de pouvoir voir Springsteen en live sur une scène, le public de Werchter allait également avoir sous les yeux Blondie, Santana, Ben Harper, Keane et le jeune groupe belge Balthazar. Ça, c'est de l'affiche qui tue!

13 juillet… Me voici donc arrivée devant l'entrée du site, prête à passer une journée que je pressens déjà inoubliable. Allez savoir pourquoi, il y a des jours comme ça où on se réveille en se disant "Aujourd'hui, ça va être du tonnerre de dieu". J'étais loin d'imaginer à quel point cette journée allait être bardée de coups de bol… Remarquez que lorsque j'ai réussi à me retrouver par deux fois nez à nez avec Sam,  le mari de ma collègue, sur la plaine de Werchter (capacité 50.000 personnes quand même…), ça aurait déjà dû me mettre la puce à l'oreille niveau baraka. 

 

 Au départ installées face à la scène, nous décidons de bouger pour aller plus en avant et finissons par poser notre barda côté droit de la scène, face à l'écran géant. La vue est pas mal du tout… Nous repérons au loin des groupes de personnes qui passent devant des vigiles pour aller dans les deux parties de la plaine face à la scène et apprenons qu'il s'agit de la partie VIP où les 1500 premiers arrivants ont la chance de pouvoir aller se poster. Zut alors!

Balthazar, groupe qui ouvre les hostilités, avait déjà posé ses amplis aux Ardentes où je les avais vus le jour précédent. Les petits protégés de dEUS, pour lesquels ils avaient assuré la première partie lors de leur tournée en 2011, ne m'ont cependant pas marqué des masses. Certains morceaux ont un bon son mais malheureusement, d'autres m'étaient insupportables suite à une nonchalance dans la voix de l'un des deux chanteurs. Et on a beau dire, la voix, ça compte quand même toujours un peu dans la musique… 

Je profite de la pause entre Balthazar et Blondie pour retrouver quelques amis, dont un qui n'a certainement pas assez de ses dix doigts, voire même de ceux des autres personnes l'accompagnant et des miens combinés pour compter le nombre de fois où il a vu le Boss. Autant dire que cet homme est une sérieuse référence en matière de Springsteen… ce que je ne suis pas puisqu'il s'agit de ma première rencontre avec le Monsieur du New-Jersey et son équipe de choc. Je me fais une note mentale de recueillir ses impressions après le concert vis-à-vis des autres shows déjà vus.

Arrive Blondie… Deborah Harry, en pleine forme du haut de ses 68 ans, arrive dans une combinaison moulante noire et - visiblement très au fait de la dernière mode – une longue blouse et foulard noué autour de la taille, couleur… jaune fluo. Même de loin on ne peut pas la rater. Vocalement non plus, d'ailleurs. Le groupe démarre son set avec "One Way Or Another", célèbre morceau repris un nombre incalculable de fois par d'autres artistes. Ils reprendront eux-mêmes trois morceaux : "Lights" d'Ellie Goulding ainsi que "Hanging On The Telephone" de The Nerves et "The Tide Is High" des Paragons. Ces deux derniers titres sont d'ailleurs devenus tellement partie intégrante de la discographie de Blondie qu'on avait fini par oublier (y compris moi, j'avoue!) qu'ils n'en étaient pas les interprètes originaux… 
 

Debbie Harry (Blondie)
 
 Du groupe d'origine, créé en 1974, il ne reste aujourd'hui que Deborah Harry, Chris Stein à la guitare et Clem Burke à la batterie. Cela n'empêche en rien le groupe d'assurer sur scène : Blondie, c'est chouette!
Avec une carrière longue de vingt-quatre ans et malgré une pause de quinze ans entre 82 et 97, le groupe américain peut se targuer d'avoir à son actif de sacrés hits dont ils nous ont fait cadeau cette après-midi : Union City Blue, Maria, Atomic (Rien à faire, à chaque fois maintenant, je visualise le film "Transpotting" dans ma tête quand j'entends ce morceau… Et vous?)… "Call Me" fait bouger la plaine tandis que Debbie arpente la scène de gauche à droite en motivant la foule! Le groupe clôturera son set avec un autre de ces célèbres morceaux, "Heart of Glass".
A noter qu'ils nous ont également gratifié de "A Rose By Any Name", premier extrait de leur nouvel. Morceau sympa qui donne envie d'en découvrir un peu plus… Pour ce faire, rendez-vous à l'automne 2013 pour la sortie de "Ghosts of Download". 

 
 
Petite pause… car à l'inverse de sa grande soeur, le Rock Werchter Festival, le TW Classic ne monopolise "que" la grande scène. Si je mets "que" entre guillemets, c'est parce qu'il faut la voir cette scène. Pas vraiment la plus petite au monde… Puisque seule la grande scène est utilisée, chaque changement de décor permet à tous d'échanger ses impressions sur l'artiste qui vient de jouer, d'aller chercher à boire ou à manger, d'explorer l'un des nombreux coins "pipi" ou encore de remonter toute la pelouse pour aller au merchandising. En zig-zag. Parce qu'évidemment, tout le monde se pose sur la pelouse et profite de la chaleur et du soleil généreux du jour. C'est une des caractéristiques typiques de Werchter… qui n'est pas pour me déplaire. On voit de tout : des couvertures, des bâches, des vestes… voire même des matelas gonflables que l'on retrouve généralement plus souvent dans les piscines que sur l'herbe… J'adore la diversité et là, on n'est jamais déçu! :D

Arrivée sur scène de Ben Harper et de ses musiciens, accompagnés de Charlie Musselwhite… Alors… chose étrange mais Ben Harper, je ne l'ai finalement découvert/entendu (et maintenant vu) qu'aux côtés d'autres artistes et jamais en solo. Je connaissais son nom mais ai découvert la force de son talent lorsque j'ai eu en main l'album de Fistful of Mercy où il fait équipe avec Joseph Arthur et Dhani Harrison (oui, le fiston du Beatles…), album que je vous conseille.
En live, c'est encore autre chose… Le bonhomme est un peu taciturne, les sourires sont rares, certes, mais les sons qui sortent tant de sa guitare que de sa gorge sont tout bonnement magiques. Il nous envoie autant de morceaux rock que du blues qui prend aux tripes… Aaaah ça en vaut la peine tout ça!
Que dire de son acolyte de scène, l'harmoniciste Charlie Musselwhite? Et bien… les sourires, c'est lui qui les donne! Et on en a reçu un max! A 69 ans, il est plein d'énergie et on le sent tellement heureux d'être sur scène et de jouer pour un public que ça en est contagieux : à chaque fois que je vois ce bonhomme sur l'écran géant, je me mets à sourire bêtement… Et pas seulement par contagion, également par plaisir que ce tandem procure : aaaah ça fait du bien la musique de ces deux-là! A les voir ainsi complices sur scène, on se rend compte que les différences entre générations (25 ans séparent les deux artistes) n'existent VRAIMENT pas quand on partage la même passion! 
 

Charlie Musselwhite et Ben Harper
 
Arrivée d'une autre légende sur scène, Monsieur Carlos Santana himself. La différence avec les groupes précédents, c'est que le guitariste mexicain n'assure pas seul le spectacle: certains membres de son band font partie intégrante des morceaux joués au TW Classic, au niveau des voix. Car oui, il chante, le Carlos mais il préfère souvent laisser la part belle à ses choristes qui, quand ils ne donnent pas de la voix, ont la main sur un instrument pour faire bouger le public aux sons de rythmes sud-américains.
Si au départ, ce type de musique n'est pas ma tasse de thé, il faut reconnaitre qu'en live, ça donne pas mal du tout, notamment grâce à cette belle cohésion entre Santana (la "star") et ses musiciens. J'ai aussi beaucoup apprécié les petites digressions musicales que seules quelques oreilles bien affutées pouvaient percevoir: en effet, Mister Santana prend visiblement un malin plaisir à glisser dans ses propres chansons des extraits minuscules de titres ne lui appartenant pas. Il a ainsi à deux reprises intégré des morceaux des Beatles dans ses accords de guitare, dont "The Fool On The Hill". Très sympa et original…
Le Santana band nous jouera notamment "Black Magic Woman" ainsi que "Maria Maria" et "Corazon Espinando" de son album Supernatural (1999). Le morceau "Foo Foo" amènera à lui seul un vent de fraicheur sur la pelouse de Werchter grâce à la belle énergie du guitariste et de ses compagnons de route… 
 

Santana
 
Quarante-cinq minutes avant le set de Keane, c'est l'occasion de manger… Evidemment, bien calée à l'avant de la plaine, il est toujours plus difficile de prendre conscience du monde qui a pu arriver entre deux concerts. On le réalise toutefois pleinement une fois que l'on se retrouve dans des files interminables, quoi que l'on décide de manger. C'est de bonne guerre, remarquez… Ça permet aussi d'ouvrir grand les oreilles et d'entendre des remarques parfois constructives, parfois drôles auquel on répond. Dans sa tête, c'est moins dangereux.

-      "Je l'ai écouté l'album de Harper et Musselwhite, il est vraiment chouette!". Réponse: aller écouter cet album

-      "La chanteuse de Blondie, elle est refaite, nan?". Réponse: qu'est-ce qu'on s'en f**!

-      "l'ancien saxophoniste de Sprinsgteen, il a bossé avec Lady Gaga!". Réponse: oui c'est vrai et c'était pas mal du tout…

-      "Santana, il est américain, non?". Réponse : … (gros blanc)

Je repars auprès de mes compagnons d'aventure, en croisant donc une nouvelle fois Sam non sans promettre au sceptique qu'il est qu'il sera séduit par la prestation scénique des Keane.

Je viens par cette phrase de résumer mon opinion concernant les quatre anglais. J'admets volontiers déjà apprécier leur musique au départ, et ce depuis leurs débuts en 2004, mais cela ne veut pas forcément dire qu'une fois sur scène, le résultat est équivalent. Ceux d'entre vous qui ont lu  ma chronique sur leur dernier album ou mon compte-rendu de leur concert au Cirque Royal savent ce que je pense du groupe en tant qu'artiste "unique".
Qu'en est-il lorsqu'ils jouent en festival, avant THE tête d'affiche?
Et bien… J'ai apprécié le groupe et vibré tout autant qu'en novembre dernier. La setlist était quasi identique, épurée de quelques morceaux pour la forme, mais pour ne garder aussi que de bons titres, efficaces sur une scène en plein air.
Entrée en force avec "You Are Young", histoire de mettre tout le monde dans le jus le plus rapidement possible; envoi de "On The Road" qui restera pour moi toujours une des chansons les plus efficaces du groupe à jouer… sur la route. "Nothing In My Way" me donne toujours autant la pêche et quand Tom Chaplin nous demande de chanter "Everybody's Changing" avec lui, je m'exécute volontiers…  
 

Tom Chaplin (Keane)
 
Je réalise alors qu'à partir du moment où j'en suis arrivée à chanter pendant l'entièreté du concert, je suis aussi obligée d'avouer que mon sens de l'objectivité est un tantinet émoussé. Alors voilà… personnellement, j'aime ces quatre types pour le bien qu'ils me font, pour le bien qu'ils font à beaucoup d'autres aussi grâce à leur musique. Un bien musical parfois plus efficace qu'une cure d'anti dépresseurs ou de nombreuses séances chez un thérapeute: c'est du moins ce que je me dis à chaque fois que j'entends "Bedshaped"… Que cela soit chez moi. Ou à Werchter. En vrai. Avec tout ce qui y est lié. Et avec la gorge nouée. Parce que c'est beau et parce que ça fait du bieeeeeen.
Mais… j'ai écrit "émoussé", pas "anéanti": si à un moment donné du concert, j'avais estimé que le quatuor faisait preuve d'un manque de peps, qu'il y avait une faille monstrueuse dans la voix ou autre, croyez-moi bien que je vous en aurais fait part aussi…
Prenons donc l'avis d'une personne pas trop convaincue au départ (et donc beaucoup plus objective) qui, une fois interrogée, m'a répondu : "Ils ont vraiment assurés, c'était un très très bon moment!!!". Voilà… 

Vers la fin du set de Keane, il me semble que la foule s'est encore un peu plus amassée sur le site mais c'est difficile de réaliser à quoi ressemble une foule de 50.000 personnes compactée devant l'immense scène de Werchter. Quoique… Vous voulez VRAIMENT savoir dans quoi on avait mis les pieds ce jour-là? Vous voulez VRAIMENT voir ça d'un point de vue que seuls quelques privilégiés ont eu? VRAIMENT? Bon… Voilà! A vous de deviner qui a pris la photo…(Réponse en bas de page) ;)
 

 

Une heure d'attente avant le Boss mais… dès que Keane a quitté la scène, notre petit coin est envahi par la foule, faisant remonter à la surface mon côté agoraphobe. Sprinsgteen, ce sera de plus loin pour nous… Ou… pas forcément. Car comme je vous l'ai précisé plus haut, on avait une sacrée chance ce jour-là.
J'avais signalé que la partie VIP n'était réservée qu'à un nombre limité de personnes. Pas tout à fait… Par un heureux fait du hasard, nous réalisons que les vigiles laissent passer des personnes qui ne sont pourtant pas munies du bracelet "magique". Je me dis que même si je n'ai pas la carrure pour poser de gros problèmes de discipline, mes sacs risquent d'être un souci… Je regarde une vigile, lui fait mon regard le plus gag en montrant du doigt l'intérieur du pit et… il me fait un clin d'œil et signe de venir. Voici donc comment, l'air de rien et en se trouvant au bon endroit et au bon moment, on finit avec ses trois copines dans l'un des pits face à la scène.
Et là, assez vicieusement il faut le reconnaitre, tu repenses à cette blonde sans-gêne sortie de nulle part pour venir se placer juste devant toi pour mieux te bloquer la vue alors que tu étais sur le site depuis des heures… Et tu souris en te disant que, elle, elle est vraisemblablement calée devant les barrières… DERRIERE toi. Oui, c'est sadique… Tant pis, j'assume pleinement. :p

C'est l'heure du Boss… Entrée en scène progressive des membres du E-Street Band. La voix de Sprinsteen retentit dans les amplis de Werchter mais… mais où diable est-il? Il retarde son arrivée sur scène mais une fois que le grand gaillard débarque pour "Spirit In The Night", c'est cris de folie partout autour de nous. Lorsqu'il entame l'énergique "Badlands" et puis "Death To My Hometown", c'est définitivement dingue: ça danse et ça chante partout! Par-tout! On n'en est qu'à la troisième chanson et la plaine est déjà en ébullition.
Le côté génial d'être au milieu de fans de Springsteen tellement dévoués et contents d'être là, c'est que c'est extrêmement contagieux: c'est impossible de ne pas sourire devant tant de joie, de bonheur et de bonne humeur… Et ça va durer deux heures et demie.
Et puis aussi, il y a… lui. Celui qui amène ces sourires et cette bonne humeur. Le gars du New-Jersey qui se dépense sans compter, qui soulève une foule d'un regard et d'un geste. C'est impressionnant et c'est juste beau à vivre et à ressentir… 

Attention, le "patron" est là...
 
On m'avait confié dans la journée que de nombreux fans venaient avec des panneaux où ils indiquaient leurs requêtes, quelle qu'elles soient. Et des requêtes, il y en a eu… Une autre occasion d'être bluffée et de ramasser une claque comme je n'en ai jamais reçue. Car Bruce, ce soir-là, il avait le béguin pour les peluches : quelques regards vers la foule et il se dirige vers un ours et un canard en peluche. Sur le canard, une demande pour une de ses chansons, "Man's Job". Sur l'ours, un grand classique. Il revient vers le E Street Band et prend trente bonnes secondes pour leur montrer l'inscription sur le panneau. Nouveau regard, un signe du Boss et… ils entament tous le "Jailhouse Rock" demandé. Du grand art! 
 

 
Un joli cadeau aussi pour les spectateurs de Werchter lorsque, alors que la nuit commence à tomber, Springsteen fait venir à ses côtés Ben Harper pour l'accompagner sur "Atlantic City". Superbe moment de complicité entre les deux musiciens. Quel cadeau!

D'autres beaux moments, nous en avons eu…
Sur "Waiting On A Sunny Day", il fait monter sur scène une jeune fille pour la laisser chanter la chanson, avant de lui glisser à l'oreille de lâcher un "Come on!" pour haranguer la foule et puis la prendre dans ses bras pour la ramener à ses parents qui lèvent le pouce vers le Boss en signe de remerciement.
Pour "Dancing In The Dark", Springsteen fait généralement, à l'image du clip qui illustrait cette chanson, monter une personne sur scène pour danser avec lui. Lorsque Jake Clemons s'avance pour effectuer un solo de sax, le Boss descend dans la foule pour trouver "sa" danseuse. Il la trouvera… Une femme qui suit l'artiste depuis des années et qui l'a vu plus d'une vingtaine de fois en concerts sans jamais avoir eu la chance de danser avec lui. Jusqu'à ce soir-là… Elle ne voudra plus le lâcher et tout le monde entendra son tonitruant "I love you". Avant d'emmener Madame pour "sa" danse, le Boss a repéré d'autres panneaux, des requêtes peut-être moins habituelles : l'une qui dit "Jake, let's dance" et l'autre "Nils, let's dance". Ce soir-là, la scène de Werchter a donc accueilli non pas une mais… trois danseuses. Trois femmes que Sprinsteen n'a pas mise "in the dark" mais en pleine lumière pour un souvenir inoubliable.

Parce que Sprinsgteen, c'est aussi le E Street Band… ce groupe que les fans ont adopté… Et comment ne pas craquer sur eux? Comment ne pas aimer ces hommes et ces femmes qui donnent tant, qui ont l'air d'être si bien tous ensemble, de former une famille forte et soudée depuis de nombreuses années? Le E Street band, c'est la famille musicale de Springsteen, mais ce soir-là, on l'a d'autant plus ressenti lors de leur interprétation de "Tenth Avenue Freeze-Out" lorsque sont apparus, sur l'écran géant, Danny Federici et Clarence Clemons, organiste et saxophoniste du E Street Band disparus en 2008 et 2011. Moments forts où le public a répondu avec ferveur… Moment d'autant plus émouvant aussi quand on sait que sur scène, au saxophone, ce n'est autre que… le neveu de Clarence. Famille, je vous disais.
 

Danny Federici

Clarence Clemons
 
La scène de Werchter est grande mais elle semble finalement bien petite une fois que tout ce petit monde est dessus: sur la photo que j'ai pu prendre lors du salut, on peut compter pas moins de 18 personnes autour du Boss. Du beau monde qui apporte son talent respectif pour un spectacle flamboyant!
Que puis-je encore vous dire? Et bien, tout simplement, si encore jamais vous n'avez vu Springsteen et ses acolytes sur scène, ne vous privez VRAIMENT pas d'un moment magique et tentez le coup… Parce que c'est comme ça que ça se passera. Pendant 2h30. Minimum. 
 

 
Il me reste la cerise sur le gâteau. Ah la journée était déjà inoubliable à de nombreux niveaux, il faut l'avouer… mais comme nous étions dans un jour de chance, elle ne pouvait forcément pas se terminer "juste" ainsi.
Pendant le dernier morceau du rappel de Springsteen, la reprise du "Shout" des Isley Brothers, Audrey m'attrape le bras et me demande si l'homme situé un peu à notre droite ne serait pas le chanteur de Balthazar. Je regarde et lui réponds "Non… il ressemble plus au bassiste de Keane, je trouve". Nous nous retournons et continuons à regarder le Boss et sa chemise entièrement trempée de tant d'action. Et pourtant, la graine est plantée dans ma tête. Histoire de me prouver que j'ai certainement tort, je regarde à nouveau le jeune homme… Mon regard se porte un peu plus vers la droite et là, je reconnais Tim Rice-Oxley, le claviériste de… Keane. N'étant pas encore tout à fait certaine que ma vue ne me jouait pas des tours, je regarde encore un peu plus à droite et… là, Richard Hughes, le batteur! Eeeuhh… J'avoue avoir un chouïa perdu toute forme de professionnalisme quand j'ai secoué Audrey en lui disant "C'est Keane! Bon sang, c'est EUX!". :D

Des occasions ainsi, on n'en a probablement qu'une seule dans une vie. Oui mais voilà, ces trois-là, à ce moment-là, ils sont comme nous : ils profitent du spectacle. C'est dès lors fort délicat comme situation…
Nous attendrons la fin du morceau du Boss pour aller les aborder. C'est ainsi qu'un petit machin d'un mètre soixante s'en est allée tirer timidement la manche du batteur (quasi 1.90m quand même…) pour lui demander s'il accepterait de faire une photo avec nous. Grand sourire et un "Yes of course, no problem!". Mêmes réponses de la part de Tim et de Jesse Quinn qui ont accepté avec gentillesse de poser avec nous pour ce qui restera un joli "Souvenir de Vie". Parce qu'il est toujours – et j'insiste sur le toujours – merveilleux de constater à quel point certains artistes gardent les pieds sur terre et savent faire preuve de gentillesse naturelle. Même après avoir vendu plusieurs millions d'albums dans le monde. 

Sprinsgteen reviendra sur scène pour un dernier morceau, "Thunder Road".
Juste derrière nous, trois hommes que l'on n'aurait jamais pensé croiser un jour dans sa vie.
Juste devant nous, un homme qui a tout donné pour un public qui le lui a bien rendu.
Et nous… calées entre deux mondes. Surréaliste. Mais vrai. 

Le mot de la fin, je le réserve à cet ami à qui j'ai, comme prévu, demandé ses impressions sur la journée et la prestation du Boss :
"Ce n'est pas que c'était mieux, je n'ai pas vu un concert du Boss qui soit moins bien, lui donne tout à chaque fois. Mais ici, il y avait la set-lits quasiment idéale et les conditions méteo et sonores qui étaient réunies également. Je ne suis pas loin de penser que c'était le concert parfait. Quand je compare aux prestations des artistes qui ont précédé, il y a un gouffre abyssal."

"Parfait"… T'as raison, Eric, mais au final, c'est toute la journée qui a été parfaite. Merveilleuse. Unique. Gravée dans le coeur. Même si j'ai fini par aggraver mon coup de froid, quasi perdu ma voix et fini chez le médecin avec une tripotée d'antibiotiques à prendre… m'en fiche: qu'est-ce que ça en valait la peine!
D'ailleurs, quand j'y repense, un morceau de moi est resté sur la pelouse de Werchter ce 13 juillet 2013…

Je ne peux pas finir cet article sans adresser des remerciements… Merci aux équipes du TW Classic pour leur autorisation de faire usage des photos illustrant cet article (et spécialement Rob Walbers) et pour cette parfaite organisation .
Un énorme merci également à Richard Hughes de nous avoir immortalisés et de m'avoir aimablement autorisé à emprunter sa photo. 

Et aussi… merci à ces artistes pour ces doses d'amour et d'émotions envoyées dans le cœur ce jour-là.

 

 

 

Balthazar website: http://www.balthazarband.be/
Blondie website: http://www.blondie.net/
Ben Harper website: http://www.benharper.com/
Santana website: http://www.santana.com/
Bruce Springsteen website: http://brucespringsteen.net/
TW Classic website: http://www.twclassic.be/en 

Programme de la journée :

Balthazar (13h00-16h45)
Blondie (14h15-15h15)
Ben Harper with Charlie Musselwhite (16h00-17h15)
Santana (18h00-19h15)
Keane (20h00-21h00)
Bruce Springsteen and the E Street Band (22h00-00h30)

 

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