Lundi 7 novembre, jour d’un gris, mes amis! Dès le saut du lit et jusqu’à mon retour du boulot, j’ai eu l’impression que la nuit allait tomber en permanence… Gai, quoi ! Soit, ça n’altère en rien ma bonne humeur à l’idée d’aller voir les Fountains of Wayne au Botanique.
Marie arrive, on embarque Ludo en cours de route et on roule tout poneys déchaînés… euuh chevaux déchaînés vers Bruxelles où nous rejoignons Audrey qui nous trouve une place de parking en plein Bruxelles en… 3 minutes top chrono. Toujours avoir avec soi une Audrey qui connaît les environs comme sa poche !
La première partie est assurée par David Meade, jeune américain ayant à son actif 7 albums studio, dont un produit par Adam Schlesinger, le bassiste de notre groupe du soir. Pas facile de chauffer une salle seul avec une guitare électrique : il sait manipuler l’instrument avec dextérité mais au bout de 3 chansons, le « son » nous paraît identique… J’en viens à me demander s’il n’aurait pas du alterner guitares acoustique et électrique… Je suis distraite par un type qui a chipé le pull de Freddy Krueger avant d’entendre David dire que la prochaine chanson passe généralement difficilement aux States. C’est sûr que « Guy on Guy » (Un mec sur un mec), ça doit choquer nos voisins outre-atlantique mais chez nous, ça suffit pour séduire le public puisqu’il finira la chanson avec lui. Ca met David en confiance et il finit par gagner son public…
Petite pause avant l’arrivée des Fountains. Nous nous déplaçons vers la droite de la scène, non pas par peur du Krueger, mais parce que j’ai envie d’avoir l’œil sur mon membre préféré du groupe. Arrivée des quatre garçons et ça démarre en force avec 2 morceaux plein de peps (« Little Red Light » et le « Someone To Love » qui m’arrache un YES tonitruant dès les premières notes! Que voulez-vous, j’aime cette chanson…).
De gauche à droite : Jody Porter, Chris Collingwood, Adam Schlesinger. A l'arrière-plan : Brian Young |
Brian Young, derrière son kit vert sapin scintillant, assure la partie batterie comme un chef et avec une énergie communicative.
La voix de Chris Collingwood est en place dès le début : on a l’impression d’écouter les albums sauf qu’il est devant nous en chair, en os et en guitare. Pas besoin de choristes à l’arrière de la scène, les FoW font tout eux-mêmes : Jody et Adam Schlesinger assurent cette partie aussi aisément que la gratte de guitares.
Parlant guitares, si Schlesinger avait jeté un coup d’œil dans notre direction pendant « Joe Rey », il m’aurait vue avec la mâchoire déboîtée d’admiration : ses doigts filaient sur les cordes de sa basse avec une dextérité épatante… Respect !
Le groupe joue alors « Richie and Ruben » et « The Summer Place », 2 morceaux de leur dernier opus que je vous ai chroniqué récemment. Lors de la première chanson, Adam et Jody s’échangent des regards : il y a visiblement un problème technique qu’ils confirmeront… un bruit de fond permanent sort de l’un des amplis. « C’est notre nouveau son ! », nous annoncent-ils avec humour.
Le groupe communique volontiers avec son public, notamment en français : Chris nous explique son quiproquo linguistique avec un serveur dans une ville côtière française, les garçons nous présentent « Fire in the Canyon » comme étant une chanson de « garçon de vache » (et de fait, « Fire » est une chanson de… cow-boy !). Cela dit, le public belge sait renvoyer la balle aussi : entre 2 chansons, l’un des spectateurs hurle un « Play Pop Goes My Heart !! », surprenant Adam Schlesinger qui lui répond, pince-sans-rire, « But who are you… mon frère ? » (Mais qui es-tu.. mon frère ?). Le frère est sans nul doute quelqu’un qui connaît très bien son travail en dehors des FoW : « Pop… » est une des chansons écrites pour le film « Le Come-Back » avec Drew Barrymore et Hugh Grant !
Avant que le concert ne démarre, j’avais repéré un clavier sur scène et m’était demandé si les garçons avaient emmené avec eux un musicien additionnel… Mon œil ! Adam passera plusieurs fois derrière ledit clavier, Jody le remplaçant lorsque nécessaire… OK mais si on a besoin de percussionniste pour « Hey Julie », comment faire ? Pas compliqué… on demande à trois personnes du public de monter sur scène et de filer un ptit coup de pouce ! Sympa le souvenir pour ces trois-là !
Venons-en au fameux prix de la persévérance… Pendant « A Dip In The Ocean », Jody éclate une corde de sa guitare. Comme si ça allait les empêcher de jouer, tiens ! Adam passe au clavier, Jody attrape la basse et c’est parti pour la ballade « Fire Island » tandis qu’en coulisses, Josh remplace la corde et en moins de 3 minutes, la guitare refait son apparition sur scène (Merci Josh !).
Sur « Sink To The Bottom », je le vois penché en arrière, manche de la guitare levé vers le ciel avant de comprendre que sa bandoulière s’est détachée. Pas facile de jouer ainsi et pourtant, il a géré le morceau jusqu’à ce que l’équipe technique vole à son secours…
Jody Porter, c’est « M’en fiche, rien m’empêchera de jouer : ni les cordes qui cassent, ni les bandoulières qui lâchent! »… Est-ce pour évacuer cette frustration qu’il terminera le concert en se servant du pied du micro pour jouer ? Allez savoir… Toujours est-il que sur mon carnet de notes est maintenant inscrit « Ce guitariste est dingue ! Mais incroyable ! ». Ainsi soit-il !
Je pressens que « Bought For A Song » sera la chanson finale mais.. non, le groupe enchaîne sur « Bright Future In Sales » et comme pour prolonger le moment, Chris arrête net la chanson pour boire un coup… Le temps est suspendu… Il repose sa bouteille, un échange de regards… et ils reprennent la chanson. Je n’étais pas au bout de mes surprises…
J’attendais « Radiation Vibe » parce qu’ils ont joué cette chanson quasiment à chaque concert depuis le début de leur carrière. La voilà… si ce n’est qu’au milieu de la chanson, les guitaristes se rassemblent devant leur batteur et ça cogite… Chacun reprend sa place et soudain, ils ne jouent plus « Radiation Vibe ». Elle me dit quelque chose cette mélodie… Soudain, mes voisins m’entendent crier un « AH LA VACHE ! » : les FoW sont tout simplement en train de nous jouer « Jet » de McCartney et des Wings ! Ils enchaîneront également sur la superbe « Mad World » de Tears For Fears (ou Gary Jules, c’est selon…) avant de reprendre le cours de « Radiation Vibe ».
Les garçons feront un rappel qu’ils commenceront avec la superbe « Cemetery Guns », suivie d’une version acoustique de leur hit « Stacy’s Mom »…
Jody quitte la scène, suivi de Chris… Adam et Brian s’attardent encore un peu et puis… c’est fini. Quoique. C’est fini sur scène du moins.
Nous ressortons de la salle et discutons de nos impressions assis sur un muret du couloir. L’un de mes compagnons d’aventure me demande si c’est courant qu’un groupe se concerte et improvise comme ils l’ont fait. J’en suis à lui répondre que le groupe se connaît depuis 15 ans et que forcément, il suffit parfois d’un mot ou d’un regard pour que les choses roulent quand je vois arriver, à quatre pas de moi… Adam Schlesinger et Jody Porter. J’aurai donc l’occasion d’échanger quelques mots avec Adam, de lui dire que leur dernier album est un véritable bijou, que j’adore leurs histoires musicales et que 4 ans, c’est vraiment trèès long entre deux albums. Ce à quoi il me répond « Oui, nous sommes des musiciens trèès paresseux ». C’est ça, j’y crois… Un musicien qui a plusieurs cordes à son arc plutôt : je sais très bien qu’il a sorti récemment un nouvel album avec son autre groupe, à peine plus de 2 mois après la sortie de l’album « Sky Full of Holes »… Marrant, va !
J’en profite pour remercier Audrey qui m’a gentiment transmis les photos qu’elle a fait du concert pour que je puisse les utiliser pour cet article. Notamment celle ci-dessous… ;)
Ils assurent musicalement même quand des problèmes techniques surviennent, ils ont mis de l’ambiance, ils ont une bonne relation avec leur public et je suis sortie persuadée que chaque concert n’est pas une simple répétition automatique du soir précédent…
La journée avait été grise du matin au soir et les FoW ont réussi l’exploit d’amener du soleil dans la salle du Botanique en pleine nuit ! Maintenant, c’est mon ptit cœur qui est gris : ils me manquent ! Vivement un prochain album… Vivement une prochaine fois…
Setlist :
- Little Red Light
- Someone To Love
- Mexican Wine
- Joe Rey
- Richie And Ruben
- The Summer Place
- Hackensack
- Hey Julie
- Fire In The Canyon
- A Dip In The Ocean
- Fire Island
- Red Dragon Tattoo
- Bought For A Song
- Bright Future In Sales
- Radiation Vibe (et « Jet » de McCartney and The Wings ; « Mad World » de Tears For Fears…)
Encore :
- Cemetery Guns
- Stacy’s Mom
- Survival Car
- Sink To The Bottom
Sympa ta chronique... j'étais présent au bota et je me suis amusé comme si j'avais 15 ans, il y a déjà 15 ans :-)
RépondreSupprimerJ'ai été assez impressionné par les automatismes du groupe et la voix du chanteur qui est identique à la version studio.
Seul petit regret: Denise et She's got a problem n'étaient pas dans la setlist...
Ah toi aussi tu étais là! Quel concert hein?
RépondreSupprimerLes Fountains, ça faisait bonnement 4 ans que je les attendais... jusqu'à ce ptit message béni de l'ami Laurent Rieppi.. S'il n'avait pas été là, j'aurai peut-être encore dû attendre Dieu sait combien de temps...
Je comprends ce que tu veux dire... J'aurais tellement voulu qu'ils jouent "Someone's Gonna Break..." et "Action Hero".
As-tu écouté leur dernier opus? Comment les as-tu découvert?