samedi 16 décembre 2023

Pax Massilia (Série Netflix – 2023)

 

Verdict après visionnage de Pax Massilia (Blood Coast pour les English speaking copains)? Aaaah mais qu'est-ce que j'ai aimé, dites donc ! 

 



Bon, OK, il est vrai que je suis plutôt fan de Tewfik Jallab et Samir Boitard - que j'avais tous deux découverts dans Engrenages – ainsi que de Nicolas Duvauchelle. Certes, cela laisse place à un manque d'objectivité, je vous le concède. Oooou... un gage de qualité puisque ces trois-là ne sont tout de même pas dénué d'un certain talent, pour peu que l’on se penche sur leur filmographie. Ce que je vous encourage bien évidemment à faire.

Jallab tient ici le rôle principal, celui de Lyès Benamar, chef d’une équipe de flics aux méthodes plutôt radicales, qui apportent des résultats, bien que semant parfois derrière eux quelques casseroles que leur supérieure (Florence Thomassin) doit encaisser pour eux.

 

Tewfik Jallab (Lyès Benamar)

 

Lyès est aidé dans ses missions d’Audrey (Lanis Ogoyou), d’Arno (Olivier Barthelemy) et de Tatoo (Idir Azougli). Ces quatre (fantastiques !)-là vont voir leur routine bousculée par l’arrivée d’une jeune flic de Paris, Alice (Jeanne Goursaud) et d’un début de guerre de territoire dans la ville de Marseille.

 

G. à D. : O. Barthelemy (Arno), I. Azougli (Tattoo), T. Jallab (Lyès),
L. Ogoyou (Audrey), J. Goursaud (Alice)

 

Côté méchants, la ville de Marseille s’en paye trois, sous les traits de Nicolas Duvauchelle, Samir Boitard et Moussa Maaskri qui interprètent respectivement Murillo, truand particulièrement revanchard ; Saidi, magnat de la drogue et Hamai dit "l’Indien", homme de main doté qui se donne les moyens (radicaux !) d’assouvir ses ambitions.

Ajoutez à la liste Miranda, un agent des affaires internes un tantinet perfectionniste (Diouc Koma) tenant absolument à faire tomber ceux qu’il considère comme la mauvaise graine de la police et vous avez le cocktail de base de Pax Massilia !

 

Nicolas Duvauchelle (Franck Murillo)

Samir Boitard (Ali Saïdi)

Diouc Koma (Victor Miranda)

 

Pour le casting, on est bon ! Et ils sont bons tout court : chaque personnage a ses forces et ses failles mais au final et grâce à la prestation de chacun de leurs interprètes, on finit par "accrocher" à chacun d’entre eux. Pour exemples : le flic qui parait le plus "sage" de la bande n’est pas le plus innocent et le caïd exprime ses fureur et envie de vengeance mais soulève aussi lors de moments fugaces la peine qui l’étreint. 

 

La formule fonctionne donc sans aucun souci, même si certains pourraient reprocher une caricature de ces super flics qui n’ont peur de rien et se fichent royalement des règles. En même temps, Olivier Marchal, réalisateur de la série, a expliqué avec lucidité lors de la promo de la série que [ses] "personnages de flics devraient être en prison dans la réalité". Pax Massilia n’est pas un documentaire mais une fiction : que ceux qui veulent des flics proprets aillent donc se refaire l’intégrale de Julie Lescaut. 

Mais... n'importe quel acteur – si bon soit-il - ne pourrait que difficilement sauver la barque sous la direction d’un mauvais réalisateur ou avec un scénario médiocre. 

Sauf qu'ici, c’est donc Olivier Marchal qu’on retrouve aux commandes à la réalisation des 4 premiers épisodes de la série (les deux derniers étant réalisés par Ivan Fegyveres, ancien assistant réalisateur de Marchal et promu ici au titre de réalisateur).

Marchal, on l'aime ou on ne l'aime pas mais pour ma part, j'ai toujours apprécié sa façon de filmer : parfois brute, parfois violente mais qui va droit au but. Avec lui, avec ses images et sa façon de tourner, le message est clair. C'est encore le cas ici où l'on retrouve quelques scènes et images chocs, propre à l'histoire de cette équipe de flics cramés dans une ville où adrénaline et action font souvent bon ménage. 




Et puis, lorsqu'on prend la peine de l'écouter parler de son métier, on se rend compte qu'il aime ce qu'il fait, qu'il aime le contact avec ses équipes et ses acteur et, plus récemment, cette ville dans laquelle il avait déjà posé ses caméras pour Bronx et où il a désormais choisi de vivre.

Olivier Marchal et Tewfik Jallab sur le tournage

Côté scénario, ça tient aussi la route : Kamel Guemra n'est pas non plus en reste puisqu'il était notamment une des plumes derrière le premier opus de Balle Perdue avec, tiens tiens... Nicolas Duvauchelle!

On soulignera aussi une bande-son dotée de nombreux morceau de rap et de hip-hop où on retrouve notamment quelques titres de membres d'un groupe qui a toute sa place dans la série puisqu'ils sont finalement des locaux : IAM. Si ces genres musicaux ne sont pas mes styles de prédilection (rock'n'roll, baby!), couplée aux images, les morceaux choisis sont d'une excellente efficacité.


Petite mention spéciale pour le morceau Sordid Affait de Röyksopp, dans une séquences où un peu de quiétude vient troubler ce tourbillon qu'est la série. 


Certaines mauvaises langues ont déjà écrit que Pax Massilia est une redite "Marchalienne" et que l'acteur-réalisateur commence probablement à tourner un peu trop en rond sur l'éternel même sujet. Mais j'ai tout de même envie de répondre "Et alors? Où est le problème si on a passé un bon moment?" Et c'est exactement ce que j'ai ressenti en regardant les six épisodes de la série Netflix.

Je retourne donc terminer mon second visionnage de la série, histoire de repérer quelques subtilités qui m'auraient échappées et faire travailler les algorithmes et ainsi - espérons-le - permettre à tout cette équipe de "joyeux" drilles de rempiler pour une seconde saison. Parce que le sourire un tantinet narquois de Lyès en fin de saison, ça fait travailler mes neurones et j'ai envie de savoir si l'hypothèse que j'ai en tête va se vérifier!

 

 


 Crédit photos : Netflix (Photographe : Laurent Bohin)

 

PAX MASSILIA (2023)

 

Réalisation :

Olivier Marchal (IMDB & Instagram)

Ivan Fegyveres (IMDB & Instagram)

 

Casting (par ordre alphabétique) :

Idir Azougli (IMDB & Instagram) ……… Tattoo

Olivier Barthelemy (IMDB & Instagram) ……… Arno Cabella

Samir Boitard (IMDB & Instagram) ……… Ali Saïdi

Nicolas Duvauchelle (IMDB & Instagram) ……… Franck Murillo

Jeanne Goursaud (IMDB & Instagram) ……… Alice Vidal

Tewfik Jallab (IMDB & Instagram) ……… Lyès Benamar

Diouc Koma (IMDB & Instagram) ……… Victor Miranda

Moussa Maaskri (IMDB & Instagram) ……… Tarek « L’indien » Hamadi

Lani Sogoyou (IMDB & Instagram) ……… Audrey Llunga

Florence Thomassin (IMDB & Instagram) ……… Marion Fabiani

 

dimanche 28 mai 2023

Elton John's Farewell Yellowbrick Road - Antwerp Sportpaleis (27-05-2023)

 

Et ben, et ben mes gens! Trois ans. Entre pandémie et hanche qui l’abandonne lâchement, il nous aura fallu attendre 3 ans avant de pouvoir vivre ce moment. Et quel moment ! 

 

Car ça y est, Sir Elton John est enfin de retour en Belgique. Par chance, j’avais une place du « bon » côté de la salle, c’est-à-dire du côté droit, là où je pouvais voir le chanteur de face. Quoique finalement, l’autre côté du Sportpaleis a pu également en profiter puisque le piano finira par bouger sur scène pour se tourner vers une autre partie du public ! 

Si l’artiste n’a certes plus la souplesse qu’il avait lorsqu’il faisait des appuis renversés sur son piano, ses doigts ont, eux, conservé toute leur dextérité sur les touches noires et blanches de son Yamaha Disklavier.

De la même façon, Sir Elton ne rentre plus sur scène en costume dotés d’énormes plumes multicolores mais a conservé son côté glamour et étincelant avec ses costumes Gucci et ses shiny lunettes !

 


 

Au-delà de la performance du célèbre Rocket Man himself, dont la voix a toujours autant de peps à 76 ans et qui tient la route pendant 2h30, nous avons été invités dans un univers créé de toutes pièces pour l’occasion. Pour chaque morceau, des visuels apparaissaient sur l’écran géant, sous formes de clips vidéo, d’animations de type ombres chinoise, de dessins animés, d’illusions (son piano en feu !!), d’extraits du biopic le concernant, etc. Un régal en soi d’être les témoins de ce show visuellement nickel.

 






 

Ceux qui avaient la chance d’être situés à proximité de la scène pouvaient observer les détails d’une richesse du pourtour de l’écran géant (réalisé par les Studios Stufish) : en effet, on pouvait y voir, en relief, des mentions ou éléments-clés de la carrière du chanteur : Aida, Billy Elliott, son étoile sur le Hollywood Hall of Fame, le logo Gucci, Ryan White, Elton en compagnie de Billie Jean King ou John Lennon, etc. Un « cadre » d’une richesse incroyable !

 




 

Quand on vient voir un artiste, on ne voit pas que lui (sauf quand on en est éperdument amoureux-se, peut-être ?) puisqu’il est souvent accompagné d’un band. Et les men in black d’Elton (puisqu’ils ont commencé le show habillés en costume, SVP !), ils assurent grave ! Plus important encore, tout comme Sir John, on ressent le plaisir qu’ils ont à jouer ensemble : petits clins d’œil, signes de la main, rapprochements pour jouer ensemble… Je m’en voudrais de ne pas mentionner ces musiciens dont certains avaient commencé à jouer avec lui début des 70s.

 



 

A la batterie, Nigel Olsson, 74 ans, ayant aussi bossé avec BB King, Michel Polnareff ou encore Rod Steward.

 


 

Aux claviers, Kim Bullard, 68 ans, ex-membre de Crosby, Stills and Nash et ayant collaboré avec Weird Al Jankovic, Orianthi, Olivia Newton-John, Cher, Bette Midler ou encore Nine Inch Nails.

 


 

A la basse, Matt Bissonette, 61 ans, a travaillé avec Ringo Starr, ELO, David Lee Roth, Joe Satriani…

 


 

A la guitare, Davey Johnstone, 72 ans, a apporté ses riffs de 6 cordes sur des albums de BB King, Alice Cooper ou  encore Stevie Nicks.

 

 

Aux percussions, John Mahon, 68 ans, a travaillé avec Boney James and Rita Coolidge.

 


Autre percussionniste, Ray Cooper,  75 ans, est certainement celui qui a la carrière la plus impressionnante de tous. Réaliser que c’était lui m’a littéralement fait hurler quand je l’ai reconnu ! ( :D ) En effet, le ptit bonhomme – dont l’énergie sur scène est épatante – a croisé les chemins de George Harrison, Macca, Ringo Starr, Pink Floyd, les Rolling Stones, Clapton, Knopfler, Garfunkel et tellement d’autres.

 

 

Bref… Elton sait s’entourer ! J  

Pour la setlist, celle-ci était riche et variée : des hits incontournables (Rocket Man, Sorry Seems To Be…, I’m Still Standing, Crocodile Rock, Saturday Night’s…, Your Song…) tout comme des morceaux aux anecdotes (Border Song et sa reprise par la grande Aretha). On notera la version originale de Candle in the Wind, où Sir Elton rendra la célèbre chanson à son personnage d’origine, à savoir Marilyn Monroe. 





 

Si je devais exprimer un regret, il serait justement sur la setlist : grande fan de son époque 90’s, j’aurais tellement aimé « vivre »  The One, ce morceau qui m’a toujours filé les larmes aux yeux, voire aux joues. Cette chanson fait partie de ces titres qui provoquent une réaction physique qu’on est incapable d’expliquer. On ressent les choses et puis on les vit, c’est tout ce qui compte. Le solo de piano que l’artiste a composé, associé à ces paroles simples et pourtant vibrantes et à la rythmique générale de la chanson, a quelque chose d’unique. Je souris et je pleure en même temps. Bravo Elton !

Même époque, Made in England et Believe m’auraient bien fait tripper aussi ! Mais le must, cela aurait tout de même été une ptite chanson bonus pour nous : son titre Just Like Belgium !  Il n’y a pas 300 artistes qui ont mentionné la Belgique dans leur chanson – et encore moins dans le titre ! – mais lui l’a fait (en 1981, sur l’album The Fox). Bon maintenant, le sujet… mais qu’importe !  

Le nom de la tournée du Britannique s’intitule Farewell Yellow Brick Road et, tel qu’il l’a annoncé, il s’agit de sa dernière tournée. L’avenir nous dira si cela sera effectivement le cas – combien d’artistes ont annoncé la « dernière » tournée et sont revenus un nombre incommensurable de fois – mais j’ai la forte impression que Mr John ne nous a pas mentis. A la lecture de sa biographie (que je vous recommande chaudement !), on comprend que, même si la scène restera toujours un de ses amours et lui manquera, l’artiste est conscient de son âge avancé et souhaite maintenant  s’occuper d’autres amours : son mari et leurs deux enfants. La plus belle des raisons, finalement. 


Après être resté actif  60 (!) ans, on abandonne rarement tout d’une traite. Même si Elton John nous a quittés hier soir en empruntant la Yellow Brick Road et qu’il ne sera certainement plus aussi présent, mais je ne doute toutefois pas que nous entendrons encore parler de lui avec des sorties de chansons ou quelques collaborations et qu’il poursuivra ses actions avec sa fondation, la Elton John AIDS foundation. 


J’ai vu Elton John. Et quelque part, j’ai encore un peu de mal à réaliser ce qui m’est arrivé hier soir.  Nous étions dans un autre monde : c’était grandiose, coloré, magique, génial… et unique. A l’image de Sir Elton John, finalement.  

Bonne continuation sur cette tournée, Sir Elton et la team, et belle retraite (musicale) à vous. Et surtout… merci. Merci pour les laaaa la la la la laaaa de Crocodile Rock qui ont saoulé mes parents quand je les chantais quand j’étais enfant, merci pour ce merveilleux souvenir duo de Don’t Let The Sun Go Down on Me avec George Michael (ou le Don’t Go Breaking My Heart avec Kiki !), pour les larmes de bonheur de The One ou Sacrifice, merci pour l’éternelle envie de danser avec Saturday Night’s Allright for Fighting, Made In England ou I’m Still Standing, etc. MERCI. 

Autres photos du show :