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mercredi 8 janvier 2020

L’histoire de… Everybody's Got Something To Hide Except Me And My Monkey (The Beatles, 1968)



Morale du jour : quand, finalement, toutes les opportunités sont bonnes de rester encore un peu à Londres… et de découvrir que les Beatles ont eu un peu de Belgique dans leur monde.

Retour des vacances et reprise des ptis défis « Bagarre du soir » de l'émission Entrez Sans Frapper de la Première ! Hier, impossible de m’y coller puisque je promenais mes godasses entre Londres et Liège au moment où j’écris habituellement. Week-end passé dans un quartier un peu bizarre où un oiseau s’est mis à chanter… à minuit. La dernière nuit, une oie s’est même jointe à lui pour un concerto privé. Et encore, je ne vous parle même pas de la musaraigne qui s’était retrouvée piégée dans l’appart et me regardait du bout du couloir avec un air de « tu veux bien m’ouvrir la porte du jardin que je m’en aille » ? L’ingrate est partie sans même un regard en arrière… Manquait plus qu’un renard qu’on croise habituellement dans la ville le soir ! (Je vous jure, rien n’est inventé… et… non,  je n’ai pas logé au zoo de Londres !) Alors évidemment, quand dans les questions du jour tu as « Quelle est la plus chanson d’un artiste portant un nom d’animal », tu sais que tu dois choisir celle-là.

Premier réflexe : Me And My Monkey de Robbie Williams! Parce que la chanson écrite par Williams sur un défi lancé par un inconnue au bord d’une piscine qui lui avait donné les mots « monkey » et « rollerblades » pour écrire une chanson, elle est bien pêchue, quand même ! D’ailleurs, qui aurait pu croire que le singe inspire autant les artistes: George Michael (Monkey, 1987), Beastie Boys (Brass Monkey, 2000), les Stones (Monkey Man, 1969), Elvis Presley (Too Much Monkey Business, 1956), Peter Gabriel (Shock the Monkey, 1982), les Pixies (Monkey Gone to Heaven, 1989), Black Eyed Peas (Shake Your Monkey, 2005)…

Y a pas que les singes d’ailleurs… Eye of the TigerThe Lion Sleeps TonightCats in the CradleThis Here GiraffeCat Size, Black Cat… voire les deux merveilleux instrumentaux de Mancini, The Pink Panther et Baby Elephant Walk.

Mais au fait, à la relire… elle est équivoque cette question ! On parle d’une chanson avec un animal dans le titre ou d’un artiste qui porte le nom d’un animal ?! Oh qu’importe, on va faire les deux d’un coup et on va rester avec le singe avec Everybody's Got Something To Hide Except Me And My Monkey des Scarabées. Euhhh, des Beatles, je voulais dire.



Mis à part la particularité d’être la chanson des gars de Liverpool au titre le plus long de leur carrière, elle fait partie du célèbre album The Beatles, plus connu sous le nom de The White Album, pour sa couverture quasi entièrement blanche, violent contraste avec celle l’album précédent, Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band.

Cet album marque un tournant dans l’histoire de la carrière des Beatles puisqu’il est considéré comme celui de la discorde. Autant entre les membres du groupe que dans leurs vies personnelles, c’est un peu… rock and roll. Et justement, c’est ce son rock qui fait sa réapparition sur certains morceaux de cet album avec Back in the USSR ou Helter Skelter, par exemple.

On pourrait voir dans cette cover une page blanche pour mieux recommencer une relation à zéro mais dans le contexte de l’époque, il s’agissait plutôt d’une représentation d’une absence de relation. Richard Hamilton, l’artiste, a cependant eu l’idée d’ajouter une touche « collector » aux couvertures puisque les premiers pressages comportaient le nom du groupe en surimpression et étaient numérotés. Les quatre premiers numéros (0000001 à 0000004) ont été donnés aux Beatles. 


Pour ce White Album, chaque Beatle appporte du sien, mais souvent séparément. Elle est loin la fusion Lennon-McCartney ! De plus, Harrison et Starr décident de montrer qu’ils savent aussi écrire des chansons (avec While My Guitar Gently Weeps, notamment). Autant dire que George Martin a du fil à retordre pour arriver à mener à bien le projet. Qu’à cela ne tienne, plutôt que de froisser les susceptibilités et de se priver d’excellents morceaux, cet opus se transforme en double album. Au lieu des 13-14 chansons habituelles, les fans ont donc la chance de pouvoir écouter 30 morceaux de leurs idoles. Pourtant, certains morceaux, enregistrés durant ces sessions, seront écartés : ce sera par exemple le cas de Hey Jude que les Fab Four ont voulu dès le départ utiliser comme single isolé. Avec la puissance qu’on connait aujourd’hui à ce morceau qui reste un des plus forts lorsque McCartney l’interprète en concert.


Et là… j’en reviens à la question de l’émission, parce que cet album, c’est une vraie ménagerie ! Sur les 30 chansons, 13 mentionnent des animaux : des oiseaux (Dear Prudence et Blackbird), un morse (Glass Onion), un tigre et un éléphant (The Continuing Story of Bungalow Bill), un lézard (Happiness Is A Warm Gun), des cochons (Piggies), un raton-laveur (Rocky Raccoon), un coquillage (Julia), un aigle et un ver de terre (Yer Blues), un oiseau et une abeille (Cry Baby Cry) et des chiens, des oiseaux et des poissons (Revolution 9). Si Martha My Dear ne mentionne pas d’animal, c’est pourtant bien une chanson qui en parle puisque Martha, c’était la chienne Bobtail de Macca.

Cela fait donc 12 chansons. La treizième est Everybody's Got Something to Hide Except Me and My Monkey mais ne parle pas tout à fait d’un singe. Dans un premier temps, Paul, George et Ringo pensent qu’il s’agit d’une référence à la drogue. A l’époque, Lennon s’est mis à l’héroïne et a donc connaissance du jargon (notamment du terme « monkey »), qui échappe complètement aux trois autres. Heureusement, Lennon finit par abandonner cette drogue pour revenir à des opiacées moins dangereuses. L’origine de la chanson est tout autre : à l’époque, Lennon tombe sur une caricature qui montre Yoko Ono avec des traits simiesques, en train de grimper sur le dos de son amoureux. Furieux, Lennon retourne la situation et donne ce surnom à Yoko, de manière affectueuse. La chanson parle tout simplement de lui et de Yoko et de leur amour profond, que personne ne semblait comprendre. Il faut dire que la présence quasi permanente de l’artiste en studio – qui donnera naissance à The Continuing Story of Bungalow Bill - pouvait passablement énerver l’équipe, ce dont Lennon n’avait clairement rien à f…

Si entre John et Yoko, la relation a toujours été fusionnelle, au point d’irriter autant les autres Beatles que les fans du groupe, leur première rencontre s’est pourtant soldée par une Yoko Ono qui aurait bien arraché les yeux de John Lennon. En automne 1966, l’artiste avant-gardiste expose ses œuvres et John Lennon vient voir l’exposition. Ayant toujours quelques facéties en stock, il s’amuse avec différentes œuvres de la jeune femme, notamment une pomme posée sur un socle en plexiglas. Il reste abasourdi par le fait que l’on vende 200 Livres une œuvre que l’on va juste regarder se dégrader avec le temps. Il décide d’y apporter sa touche personnelle, attrape la pomme et… croque dedans avant de la reposer sur le socle, déclenchant la fureur de Yoko Ono. Cet pomme était… une Granny Smith.

Coïncidence, The White Album est le premier sorti sous le label Apple Records, créé par les Beatles en 1968 dont le logo est… une Granny Smith. Le choix de cette pomme vient-il justement de cette anecdote entre John et Yoko? Eh oh… faut pas déconner, quand même ! Nenni ! Ce logo Apple s’inspire… de la Belgique et, plus particulièrement, d’un de nos peintres. A savoir Magritte. Dans les sixties, McCartney craque pour l’art de notre compatriote et veut faire l’acquisition de l’une de ses œuvres, qui sont alors nettement meilleur marché que maintenant. Il en parle à un ami qui tient une galerie d’art. Ce dernier passe un jour chez Paul et dépose le tableau Le Jeu de Mourrre sur une table avant de filer et de laisser Paul découvrir la belle surprise. A ma connaissance, Paul McCartney est encore aujourd’hui en possession du tableau représentant une pomme verte où Magritte a écrit « Au revoir ». Comme celui que les membres des Beatles se diront un beau jour d’avril 1970 lorsque McCartney annonce qu’il quitte officiellement le groupe…

Et pour l'émission du jour, c'est ici

Martha le chien, Paul le Beatle et Magritte et sa pomme





lundi 26 décembre 2016

L’histoire de… Freedom! ‘90 (George Michael, 1990)


Mince alors… Madame Faucheuse continue à faire ses siennes ! Depuis le début de l’année 2016, elle a décidé que la star, ce serait elle et qu’elle serait partout. Elle a tranché le fil de vie de nombreuses personnes, de tous âges et univers. On pourrait moins s’émouvoir du « départ » de certains en raison de leur âge déjà avancé : Zsa Zsa Gabor, Toots Thielemans, John Glenn, Michel Galabru, George Martin, Jack Davis, Pierre Tchernia, Leonard Cohen, Kenny Baker et tant d’autres ont marqué chacun leur univers – parfois sur plusieurs générations - et leur décès reste néanmoins un petit bout d’histoire qui s’en va.
A l’inverse, David Bowie (le 10/01, 69 ans), Alan Rickman (14/01, 69 ans), Prince (21/04, 57 ans), Anton Yelchin (19/06, 27 ans) et quelques autres étaient sincèrement bien trop jeunes pour aller dire « présent ! » à Saint Pierre. Si tant est qu’il existe un Paradis…

La Faucheuse ne se repose jamais et ne prend jamais de congés : le 24 décembre, le monde apprenait le décès de Rick Parfitt, guitariste de Status Quo. Le lendemain, mon fil Twitter faisait défiler la même info à tout va. Une info qui m’a fait l’effet d’une gifle en plein visage. Un instant, j’ai cru à un méchant hoax parce que… non, trop jeune. Après tout, Santana, Lady Gaga et d’autres – Paul McCartney le premier ! – ont déjà été victimes de ce genre de canular de TRES mauvais goût. Mais… quand la BBC, quand le New York Times, quand les agences de presse Reuters et AP relayent l’information, on sait alors qu’on est au-delà d’une rumeur ridicule…

George Michael est donc mort. A 53 ans.

Sans avoir été fan ultime de George Michael, dire que la jeune ado que j’étais fin des années ’80 n’a pas un tantinet bavé sur un de ses posters serait un mensonge éhonté. Toutefois, une fois mis de côté l’aspect « physique », il y avait bien plus en la personne de George Michael. Oui, OK, il y a eu quelques débordements, certes : une sexualité « débordante » et un usage de drogues de manière régulière. Mais qui est parfait sur cette terre ? Et puis, le mode de vie d’un être humain reste – selon moi et tant qu’il ne nuit pas directement à autrui – une affaire personnelle.

George Michael, c’était aussi une put*** de voix. Parfois douce comme posée sur du velours (Jesus to a Child), parfois pleine de force (Monkey), voire un savant mélange des deux (Freeek) mais toujours agréable à l’oreille.


Le 30 janvier 2009, dans une version précédente de ce blog alors présent sur Facebook sous forme d’un groupe, je postais une chronique sur cet artiste qui a écrit une page du Grand Livre de la Musique, en parlant d’un de ses hits, Freedom.
Absent de la scène et des médias depuis quelques années, George Michael n’avait, en 30 ans de carrière solo, sorti que 6 albums, 2 best-of et un album live. Vendus à plus de… 100 millions d’albums. Qu’on l’ait aimé ou pas, dire que George Michael n’a pas marqué l’Histoire de la Musique serait un peu exagéré, non ?
Ci-dessous, je vous présente cette ancienne chronique. Il s’agit d’une version quasi-inchangée de ce que j’avais écrit à l’époque. Le principe de mes chroniques de l’époque étant une connexion établie entre deux d’entre elles, j’ai toutefois changé quelques parties (mise entre crochets) pour qu’elle reste cohérente.

« Né Georgios-Kyriacos Panayiotou (on comprendra pourquoi il a choisi de se produire avec un nom de scène !), George Michael connaîtra d’abord le succès au sein du groupe Wham! formé en 1981 et dissout en 1986. Les plus jeunes d’entre vous ne s’en souviennent peut-être pas mais Wham! est à l’origine de pas mal de hits que l’on repasse encore aujourd’hui de manière régulière : Wake Me Up Before You Go Go ou Last Christmas, par exemple.

Mais revenons-en à notre chanson: sortie en 1990 et extraite de l’album Listen Without Prejudice, Vol 1, Freedom! ‘90 est l’une des plus longues de George Michael… pas loin de 7 minutes. Si vous vous penchez un peu sur les paroles, vous apprendrez qu’elle parle d’un jeune homme se sentant oppressé par l’image que l’on veut montrer de lui et qu’il veut se libérer de cette même image : il faut savoir que déjà à l’époque de Wham!, un paquet de jeune filles étaient dingues de George et de son physique et, bien entendu, sa compagnie de disques l’encourage vivement à jouer de cette image afin de booster les ventes. Ouais… sauf qu’à la longue, ça lasse et là, pour le coup, George, il en a marre ! Résultat : il veut son indépendance et, en l’occurrence, quitter sa maison de disques. Sauf que ce n’est pas si facile que ça… Il finit par écrire cette chanson afin de mettre en avant ce ras-le-bol…
Et pour bien l’illustrer, il refuse tout d’abord d’apparaître dans la vidéo. Qu’à cela ne tienne, il recrute un ensemble de top-models pour « chanter » la chanson à sa place. Parmi elles, Linda Evangelista, Naomi Campbell, Cindy Crawford, Christy Turlington… [Le réalisateur] illustrera la révolte de George en détruisant quelques symboles lui étant associés : la guitare et le blouson de cuir de l’époque de l’album « Faith »…

Vous savez tous maintenant que l’on a appris que George Michael était homosexuel en 1998, soit 8 ans après la sortie de Freedom (Vous saviez pas ? Heuuuu désolée alors…). Je vous encourage dès lors à vous pencher à nouveau sur les paroles car là soudainement, la chanson prend une toute autre signification et révèle le talent de parolier du britannique. Avec une seule et même chanson, il arrive à faire passer 2 messages séparés : le ras-le-bol de sa maison de disques ET la difficulté d’être idolâtré par des femmes et de devoir ainsi cacher sa vraie « nature ».

Encore une anecdote à propos de cette chanson : vous avez sans doute remarqué que la chanson était suivie d’un 90. Pas besoin d’être un génie pour comprendre qu’il s’agit de l’année de sortie du single mais pourquoi cette rajoute ? Et bien tout simplement afin d’éviter une confusion car Wham! avait déjà sorti un single portant le même titre en 1984.

[partie supprimée]

[Allez une dernière information à propos de Freedom. Je parlais un peu plus haut du réalisateur sans le nommer directement. Ce dernier n’est en effet pas un novice quand il réalise cette vidéo. En 1990, il a déjà à son compte des vidéos pour Sting, Steve Winwood, Paula Abdul et, quelques mois auparavant, il réalisait Vogue, sa troisième vidéo pour Madonna. Devenu depuis réalisateur de long-métrages, il est revenu à ses premières amours en 2013 en réalisant la vidéo Suit & Tie de Justin Timberlake et Jay-Z. Elle lui permettra d’acquérir un second Grammy Award, 18 ans après celui obtenu pour Love Is Strong des Rolling Stones. Suit & Tie lui permettra également de voler le titre de réalisateur le plus récompensé aux MTV Video Music Awards à Spike Jonze. Qui est donc le réalisateur de Freedom ? David Fincher, le « papa » de Seven, Fight Club, Panic Room ou – plus récemment – Gone Girl.]





George Michael n’est plus mais il nous restera quelques bons morceaux… Et un peu plus pour certaines personnes.

Souvenez-vous, en 1991, il enregistre en duo la chanson Don’t Let the Sun Go Down on Me avec Elton John, créateur de celle-ci. Les bénéfices de ce single seront reversés à pas moins d’une dizaine d’actions caritatives.

Il a également participé, l’année suivante, au concert d’hommage à Freddie Mercury, disparu quelques mois auparavant. Aux côtés de Bowie (!), Axl Rose, Elton John, Annie Lennox, Slash, Lisa Stansfield, il interprète notamment une version inoubliable de Someone to Love, méritant le respect.


S’il a fait souvent la une des journaux avec ses déboires, il a su cependant garder certaines choses secrètes. Au lendemain de sa mort, des langues se sont déliées. Oh non, rien de dramatique ou de scandaleux. Non… Tenues au secret du vivant de l’artiste – selon sa propre volonté – plusieurs personnes ont aujourd’hui avoué que George Michael avait discrètement fait des dons à de multiples associations caritatives ou, simplement, aidé des gens dans le besoin.

A une étudiante en soins infirmiers criblée de dettes, il avait offert 5 000£.

A une jeune femme ayant besoin d’argent pour réaliser l’insémination qui lui permettrait de devenir maman, il avait apporté la somme nécessaire.

Il avait acquis le piano de John Lennon, celui sur lequel il avait composé Imagine. Il en avait ensuite fait discrètement don au musée Beatles Story à Liverpool, parce qu’il voulait que le piano revienne sur la terre natale du Beatles. Il y est toujours aujourd’hui.

Tous les bénéfices de son titre Jesus to a Child – chansons écrite à la mémoire d’un de ses amants - avaient été reversés à différentes associations.

Il était également un fréquent donateur de Childline, une association venant en aide aux enfants.

Ce matin, la Présidente de Childline disait ceci :
« Depuis maintenant plusieurs années, il était l’un des plus extraordinaires et généreux philanthropes de notre association mais il était déterminé à ce que sa générosité ne soit pas rendue publique ainsi personne en dehors de notre association ne pourrait savoir à quel point il avait pu donner aux enfants les plus vulnérables de notre nation. Au fil des ans, il nous a donné des millions et nous avions prévu l’an prochain, afin de célébrer notre 30e anniversaire, d’organiser en concert en son hommage, pour son talent artistique, pour son incroyable musicalité mais aussi pour le remercier pour les centaines de milliers d’enfants qu’il a aidé grâce à ses dons. ».

George ne sera donc malheureusement pas là ce jour-là pour recevoir son hommage. Mais nul doute qu’il en a reçu en masse ce jour. A juste titre.

Salut l’artiste !



jeudi 10 mars 2016

L'histoire de… "Yesterday" (The Beatles, 1965)



Une nouvelle page de l'histoire des Beatles s'est tournée… George Martin, producteur et "conseiller magique" des quatre de Liverpool s'en est allé rejoindre John, l'autre George et quelques autres qui ont contribué à l'histoire du groupe mythique.

Faisant partie de ces personnes que les médias ont appelé "le cinquième Beatles" avec, notamment, Brian Epstein, Neil Aspinall, Billy Preston, Derek Taylor ou encore, dans une certaine mesure, Eric Clapton, il est effectivement un des responsables du succès de la carrière des Beatles.

Le 13 février 1962, il accepte de rencontrer Brian Epstein, le manager de ce groupe de gamins musiciens refusé récemment par Decca Records. Convaincu par les voix de Lennon et McCartney, il est cependant plus sceptique quant au potentiel musical du groupe. Le duo se revoit quelques mois plus tard et l'enthousiasme du manager est tel que Martin accepte d'offrir un contrat au groupe avant même de les avoir vus ou entendus jouer. L'histoire de ce fameux "contrat" négocié le 9 mai 1962 pourrait d'ailleurs faire lui-même l'objet d'une prochaine chronique à lui seul…

Yesterday fait partie des titres de Help!, cinquième album du groupe, sorti en août 1965. La "vie" de Yesterday ne s'annonçait au départ pas comme un long fleuve tranquille …
La chanson naît un matin quand McCartney cavale vers un piano pour y jouer la mélodie qu'il a entendue dans le rêve qu'il vient de faire. Pas persuadé pour un sou que la création de chansons se fasse de cette façon, il craint de se faire attaquer en justice pour avoir plagié une mélodie déjà entendue que son cerveau lui a renvoyé en rêve. Il teste la mélodie en la jouant à d'autres personnes qui le rassurent en lui disant ne jamais avoir entendu celle-ci auparavant.

Paul continue à travailler la mélodie et son entourage direct découvre le côté ultra-hyper-supra-méga perfectionniste du bassiste. Lors du tournage du film Help!, il travaille constamment la mélodie sur le piano présent sur le plateau au point de rendre Richard Lester, le réalisateur, complètement dingue. Ce dernier éclate dans une colère noire, somme McCartney de finir sa chanson illico-presto sous peine de voir le piano disparaître du lieu de tournage. Finalement, la mouture finale du titre verra le jour en mai 1965 et son titre de travail Scrambled Eggs (œufs brouillés) deviendra le Yesterday que l'on connait aujourd'hui. Là où il fallait quelques heures au tandem McCa-Lennon pour finaliser une chanson, Yesterday volera à Paul un nombre incalculable de journées de son existence. Un comble pour une chanson née durant une nuit noire.

Des heures de persévérance pour arriver à quelque chose dont on est fier ne veulent pas forcément dire que c'est d'office un succès acquis. En effet, quand Paul présente sa chanson aux trois autres Beatles, ils ne sont pas convaincus et ne se "voient" pas jouer la chanson. Le bassiste fera même l'objet de taquineries du trio qui sera fort désolé de ne plus pouvoir ironiser sur le titre provisoire de la chanson une fois que le Yesterday deviendra définitif.
Même s'ils ne sont pas emballés, ils suggèrent à Paul de la chanter en solo. La chanson ne remportera pas pour autant non plus un franc succès auprès des exécutifs de leur maison de disques mais j'y reviendrai plus loin.

Arrive la "touche" George Martin. Celle qui fait que, même si John Lennon l'a parfois dénigré par la suite, on est obligé de reconnaitre que l'apport et les idées du producteur ont donné un "plus" à certains titres du groupe mythique. Il va sortir les Fab Four de leur zone de confort en changeant la line up habituelle : au lieu des quatre instruments classiques du groupe (batterie, basse, guitare et guitare rythmique), il propose à McCartney d'ajouter un quatuor cordes. D'abord effrayé par l'idée, Paul accepte toutefois de faire un essai.

Le 14 juin, à l'aube de ses 23 ans, Paul McCartney enregistre d'abord ses parties voix et guitare, armé d'une Epiphone Texan acoustique (modèle qu'il utilise encore aujourd'hui lors de ses concerts pour la jouer), en deux prises uniquement. Prises directes.
Trois jours plus tard, le quatuor cordes débarque aux Studios Abbey Road pour y enregistrer sa partition et le mixage est effectué le lendemain. Yesterday devient ainsi la première chanson où les Beatles font appel des musiciens extérieurs pour donner une valeur ajoutée à un de leurs titres.

Bien que son auteur-compositeur soit emballé par le résultat final, la chanson va subir de nouveaux coups du sort. En effet, celle-ci semble plus être un projet solo de McCartney qu'un véritable produit des Beatles. Premier souci. Lorsque Martin le signalera à Epstein en lui demandant si le morceau ne doit pas être sorti sous le nom de McCartney, celui-ci réplique gentiment en disant qu'on ne sépare pas les Beatles.
Le style de la chanson diffère également de tout ce que les Beatles ont fait jusque-là. Second souci.
EMI, leur maison de disque anglaise, refuse donc de sortir la chanson en single, de peur de troubler le fan base des Fab Four. La pression se faisant moins sentir de l'autre côté de l'océan, Capitol, leur label américain, sort Yesterday en septembre 1965. Elle explosera quelques records au passage. EMI ne se sent pas pour autant plus en confiance suite au succès outre-Atlantique : Yesterday ne sera disponible en single en Angleterre qu'en… mars 1976, soit presque 10 ans après sa sortie initiale.

Et pourtant…

A ce jour, ce titre est encore aux Etats-Unis la chanson britannique la plus diffusée de tous les temps avec… 7 millions de passage dans les différents médias.
Cinquante ans après sa naissance, Yesterday a permis à McCartney d'engranger à elle seule un peu plus de… 25 millions d'Euros.
Il est également impossible de comptabiliser le nombre d'artistes qui ont repris Yesterday sur scène ou sur un album : Marvin Gaye, Frank Sinatra, Ray Charles, Marianne Faithfull, Elvis Presley ou encore, plus récemment, Adam Levine de Maroon 5 en font partie. Et combien d'autres gens ne l'ont pas chantée ou fredonnée? Des comme vous et moi, par exemple?
Tout comme son propriétaire qui n'oublie jamais de l'inclure dans sa setlist quand il repart sur les routes. Comme par exemple, en juin 2008, chez lui, à Liverpool. Quarante ans plus tard, Paul a un peu changé, sa voix aussi mais… la magie de Yesterday reste complètement intacte. Et le public la "vit" toujours aussi fort.


Finalement… C'est pas mal pour une chanson en laquelle peu de personnes, mis à part "papa Paul" et "Parrain George", ont cru, nan?
Finalement… C'est pas mal non plus pour un enregistrement qui contient une faille sonore, d'ailleurs… Quoi? Pourquoi j'écris ça?
Attendez… Prenez un casque, mettez-le sur vos oreilles et je vous garantis qu'après avoir lu les lignes qui suivent, vous n'écouterez plus jamais Yesterday de la même façon. Lancez la chanson, celle de l'album, en poussant un peu le volume. A la 19e seconde, au moment où McCartney dit believe, entendez-vous ce petit son qui n'a rien à faire là? On ne sait toujours pas s'il s'agissait d'une porte, d'un musicien qui a bougé sur son siège mais on entend clairement un grincement.
Les productions des années soixante n'étaient pas ce qu'elles sont aujourd'hui, c’est-à-dire ultra lisses et hyper travaillées. Elles étaient soignées, certes, mais les techniques et moyens d'enregistrement étaient différents. On retrouve donc parfois, dans certains morceaux de cette époque, des petites failles telles que celle-ci. Et pourtant… à mes yeux, elles donnent aux chansons ce caractère unique et particulier qui me plait tant. Qui les rend si belles. Pour toujours.

Et finalement, George Martin, avec sa casquette de producteur et d'arrangeur en est aussi un peu – bien que malgré lui – responsable. Son apport dans l'univers musical britannique, et pas uniquement celui des Beatles, reste inestimable : preuve en sont ses 6 Grammys et… et oui, une nomination à l'Oscar en 1965 pour son travail sur le film A Hard Day's Night.

Si cette nuit du 8 mai, Paul rêvait peut-être d'une nouvelle mélodie qui pourrait devenir un futur hit, George n'allait pas pouvoir être au rendez-vous le lendemain matin lorsqu'il l’appellerait pour lui dire "Bon, on r'met ça?". Dju… y a des jours où on aimerait bien revenir à… Yesterday.

Dis, George… merci. Et dis bonjour à la bande là-haut.

Et allez, pour finir… Bien que peu appréciée de ses complices musicaux au départ, cela ne les empêchera de finalement trouver leur place au sein de la chanson, en lui donnant encore une nouvelle dimension.


vendredi 15 mai 2015

B.B. King... ou quand, certains jours, le blues est vraiment triste.


Ce matin, la nouvelle est tombée… comme un couperet qui fait mal. Très mal. BB est parti. Ça peut vous paraitre stupide mais… j'en ai eu les larmes aux yeux. Peut-être parce que hier, je me disais encore qu'il fallait que je surveille attentivement ses dates de tournée lors d'un éventuel retour en Europe. Depuis le départ de Lou Reed en 2013, j'ai réalisé que – quelque part – j'avais eu beaucoup de chance de le voir sur une scène quelques mois avant son décès. Depuis ce jour-là, je me suis juré d'essayer d'aller voir le plus grand nombre de légendes avant qu'ils ne nous quittent. McCartney, Clapton, les Stones, Paul Simon font partie de cette liste d'artistes que j'ai vus sur scène. BB King faisait partie de ceux que je voulais "rencontrer". Mais cela ne se fera pas…

J'éprouvais une grosse tendresse pour Monsieur King, pour une raison bien particulière : c'est lui qui m'a "appris" à aimer le blues. Avant la création de ce blog, j'écrivais déjà des chroniques qui étaient postées sur Facebook. Je prenais une chanson et, la semaine suivante, me servait d'un élément pour parler d'une autre chanson. Cela pouvait tout aussi bien être un producteur identique, un artiste qui avait repris la même chanson, un ingénieur son ou un réalisateur de clip vidéos communs.
Avec Billy Preston, le fameux 5e Beatles, j'avais trouvé un lien vers BB King. Sauf que… le blues, ce n'était pas vraiment mon univers. Pas du tout, même. J'ai donc emprunté six ou sept albums de King, que j'ai écoutés en boucle pendant la semaine, tout en apprenant à connaître le talentueux guitariste pour écrire ce fameux article. BB King m'a fait tomber amoureuse du blues, m'a fait sourire et vibrer au son de sa guitare, la jolie Lucille aujourd'hui orpheline de sa moitié…

Revoici donc ce que je disais de lui le 25 novembre 2009…
(A noter que les chiffres ont été réadaptés pour "coller" à 2015 et que quelques informations additionnelles ont été apportées dans l'article, en bleu)




Je pensais avoir trouvé les détenteurs des carrières les plus longues avec des gars tels que Clapton, Richards ou Dylan qui éclatait le score avec 56 ans de carrière mais ils sont battus à plates coutures par Mister King avec ses – tenez-vous bien – 67 ans de carrière ! Gloups ! Juste pour vous donner une indication : BB King jouait déjà sur scène alors que les trois précédents avaient entre 2 et 6 ans !

BB King est né Riley B King le 16 septembre 1925 dans l’état du Mississippi à une époque où il n'était pas drôle d’être black… Pour rendre les choses encore un peu plus difficiles, sa mère quitte le domicile conjugal alors qu’il n’a que 9 ans et son frère aîné a déjà fait l’expérience de la prison alors que BB n’a que 4 ans. Venant d’une famille de fermiers, il est embauché très jeune pour travailler dans les champs… Rien ne le prédispose donc vraiment à devenir le guitariste légendaire qu’il allait être des années plus tard…

Savez-vous d’où lui vient ce surnom de « BB » ? Pour le savoir, il faut remonter jusqu’en 1948 à l’époque où BB était à Memphis. A l’époque, il travaillait pour la radio WDIA où il présentait une émission de blues d’une durée de 15 minutes. Cette radio a eu une grosse influence sur certains artistes, tel Elvis, et constituait en elle-même une révolution puisqu’elle était une des premières radios à cibler un public exclusivement noir. Cette station était située sur Beale Street et BB King hérita du surnom de Beale Street « Blues Boy » d’où… BB King.
Après avoir dans un premier temps aidé au développement économique de la rue, cette dernière a fini par tomber en désuétude au fil des années… malgré le fait que le Congrès américain l’ait officiellement décrétée « Maison du Blues » en 1977. Il faudra attendre les 80ies pour voir le quartier reprendre vie et on peut aujourd’hui aller écouter de bons morceaux de blues dans certains clubs et cafés. Tiens, par exemple, au numéro 143… le BB Kings Blues Club.

Cette station de radio ne sera d’ailleurs pas uniquement le « fournisseur » du surnom de BB : elle sera tout simplement l’origine de sa vocation… Le jour où T-Bone Walker vient à la radio pour y jouer un morceau « live », BB prend une claque. C’est décidé, il aura une guitare… même s’il doit en voler une, dira-t-il des années plus tard !
Sa première chanson est un échec total mais attire tout de même l’attention d’un certain Sam Philipps qui deviendra producteur de ses morceaux suivants. Juste pour l’info, Sam Philipps n’est autre celui qui fondera Sun Records, la maison de disques qui révélera Roy Orbison, Carl Perkins, Jerry Lee Lewis ou encore Johnny Cash et Elvis ! Bref… la carrière de BB est maintenant lancée et les 50ies seront les années King… Rien qu’en 1956, BB donnera 342 concerts ! Pas mal, hein ?

Essentiellement guitariste de blues, cela ne l’empêche en rien de se mêler à d’autres mondes musicaux. Ainsi, en 1969, BB fera la première partie des Rolling Stones. La particularité de cette tournée était que le show durait parfois jusqu’à 3 heures… et que la performance des Stones durait, elle, … 75-80 minutes. Les British laissaient donc finalement plus la scène à leur première partie qu’à eux-mêmes. Vous allez me dire « Ouais mais c’est ch**ant. On vient pour le plat principal, pas pour les zakouskis ! ». Ouais, ben sachez que parfois, c’est encore l’apéro le meilleur moment d’un repas et dans ce cas-ci ça se vérifie !

Question collaborations, BB King est épatant ! En 1988, il perdure dans le rock avec les irlandais de U2 lors de la sortie de l’album « Rattle and Hum » et les accompagne même en tournée sur ce coup-là. Rappelons tout de même qu’à cette époque, BB a 64 ans… mais qu’on ne le dirait pas. La preuve en images :


Et quel public mes amis… Je vous conseille le film de cette tournée où vous entendrez BB lâcher un « Je ne suis pas doué avec les cordes… » à un Bono amusé. Irrésistible !

Il termine le 20e siècle par une collaboration avec Monsieur Clapton le temps d’un album intitulé « Riding With The King » (Quoi de plus logique après tout !)… Excellente collaboration entre ceux que le magazine Rolling Stone a élu meilleurs guitaristes numéros 3 (pour BB) et 4 (pour Eric) en 2003 ! L’amitié semble au rendez-vous entre ces deux-là puisque BB apparaîtra en 2007 lors de la seconde édition du Festival Crossroads, à 81 ans… et les doigts toujours aussi peu rouillés ! Je vous laisse le soin de juger par vous-même :


Vers 4’, il fait un très beau discours à l’attention d’Eric… émouvant. (Pour ceux qui ne comprendraient pas l’anglais et qui voudraient savoir ce qu’il dit… Demandez et je me ferai un plaisir de vous mettre une transcription).
BB fera encore l'honneur au public du Crossroads Festival de revenir pour les éditions de 2010 et de 2013. Il y a fort à parier que l'édition 2016 sera empreinte d'une pointe de tristesse pour Clapton et ses amis...

BB, c’est donc 59 albums uniquement sous son nom, 15 Grammys, une place au Rock’n’roll Hall of Fame, une étoile sur Hollywood Boulevard, une mention de son nom dans la chanson « Dig It » des Beatles et plus de 15 000 journées sur les routes… Vous allez me dire : et la vie privée là-dedans ? Et bien… disons que BB a une notion particulière de la vie de famille.
Bien qu’ayant été marié deux fois, ces mariages ont été des échecs en raison de ses trop fréquentes absences… Une seule est restée dans sa vie, entraînant la jalousie des autres femmes qui lui disaient « C’est moi ou Lucille ! ».

Qui est Lucille ? Et bien Lucille est une merveilleuse demoiselle qui, selon les dires de BB, lui a apporté la célébrité, l’a maintenu en vie et nourri, lui a littéralement sauvé la vie aussi… et ne l’a jamais abandonné. BB lui a même sauvé la vie une nuit de 1949 : il devait jouer dans un club lorsque deux hommes se disputent à propos d’une femme, provoquant un incendie. L’endroit est évacué… Lorsque BB se rend compte que Lucille n’est pas près de lui, il retourne à l’intérieur du club pour aller la sauver et depuis, ils ne se sont plus quittés. Lucille est tout simplement la meilleure compagne de sa vie… sa guitare. Une superbe Gibson acoustique. Baptisée ainsi en souvenir du prénom de la  jeune demoiselle à l’origine de la bagarre… et de l’incendie qui s’ensuivit.


BB et... Lucille, la superbe Gibson
© Philippe Taka

J’écrivais la semaine dernière sur mon mur que « Nat s'écoute en boucle une chanson avec 2 solos de Dieux de la Guitare... ». Vous aurez compris que l’un d’eux n’est autre que BB mais quel pourrait bien être cet autre dieu ?? Je ne vous fais pas languir et vais faire plaisir au(x) fan(s) de Pink Floyd de ce groupe en vous présentant la collaboration de BB avec David Gilmour :



Sympa, hein ? Celle-là, elle doit avoir tourné sur ma bécane au moins 30 fois depuis mon post !
Mon ami Gaël demandait qui étaient mes Dieux suite à ce post mural mais le fait est qu’ils ne sont pas « mes » dieux. Les gars de cette trempe-là sont des Dieux tout courts. Des mecs qui ont abattu les frontières musicales par leur façon de jouer… La musique ne s’en porte que mieux… Et voir un type de 89 piges qui a su rester passionné par ce qu’il fait, ça me touche…
PS : je ne vous fais pas l’affront de vous demander si vous aviez reconnu l’homme qui joue dans la vidéo de présentation avec BB et Billy ? On est quand même loin de John MacLane ou de Korben Dallas, non ? Ceci dit, il faut reconnaître qu’il se débrouille bien à l’harmonica, le Bruce Willis… non ? ;)"

J'ai vu passer sur Twitter et Facebook bon nombre de statuts disant "The Thrill Is Gone". C'est vrai… et faux à la fois. Parce que si j'ai beau être déçue de ne jamais pouvoir le voir frôler les cordes de la belle Lucille, je sais que, finalement, à chaque fois qu'une radio passera du BB, à chaque fois que mon lecteur audio me donnera du BB, j'aurai un petit sourire en pensant à ce grand lascar à la bonhomie, à la générosité et à l'humilité légendaires. Tiens… ça aussi, c'est un peu pourquoi je l'aimais tendrement, BB.
Je terminerai juste par une phrase qu'il a dite, que l'on entend dans la vidéo du Crossroads Festival (entre 6:28 et 7:12) et qui prend aujourd'hui une résonance un peu particulière…

"So I'll say to all of you May I live forever
But may you live forever and a day
Because I'd hate to be here
When you pass away
PS : and when they lay me out to rest
As I mentioned I'm 81 now
May the last voices I hear be yours"
                                       - B.B. King

(Alors je vais vous dire à tous :
Si je pouvais vivre à jamais,
Puissiez-vous vivre à jamais et un jour de plus
Parce que je détesterais être ici
Quand vous vous en iriez.
PS : et quand ils me mettront en terre,
Comme je l'ai dit, j'ai 81 ans maintenant,
Puissent les dernières voix que j'entende être les vôtres)

Allez va jouer avec tes amis là-haut, tu as eu une vie bien remplie et tu en as fait profiter beaucoup de gens. Merci BB… merci pour tout ça.


lundi 20 avril 2015

L'histoire de… "Michelle" (The Beatles, 1965)

Enregistrée en "one take" aux mythiques studios Abbey Road (dans le studio 2 pour les puristes) le 3 novembre 1965, Michelle est une de ces nombreuses chansons à prénoms écrites par les Beatles. Lucy, Jude, Prudence, Madonna, Sadie, Carol, Eleanor, Julia, Maggie, Rita et bien d'autres sont quelques prénoms dont les Fab Four ont fait usage pour titrer leurs morceaux. Certains sont de vibrants hommages à des personnes ayant existé, d'autres sont des personnages cousus de toutes pièces, au fil de notes de musique.

Dans le cas de Michelle, c'est... assez mystérieux.
Le côté incertain de l'origine de Michelle provient certainement du fait que la chanson ait été écrite en plusieurs étapes, sur une période de plus ou moins dix ans.

Paul McCartney en compose les bases lorsqu'il est encore étudiant au Liverpool College of Art, vers la fin des années 50.
Quelques années plus tard, il a fait la connaissance de John Lennon et les deux musiciens sont souvent ensemble, notamment lors de soirées estudiantines. Durant l'une d'entre elles, Paul joue son morceau en y ajoutant des mots en français pour se donner un style et s'attirer les bonnes grâces des demoiselles. Une bonne dizaine d'années plus tard, Lennon se souviendra de cette mélodie et de ce "truc français" et encourage McCartney à dépoussiérer le morceau pour en faire une bonne chanson.

McCartney veut conserver le côté "frenchie" du morceau et se tourne vers l'épouse d'un ami, professeur de français, pour l'aider dans sa tâche. C'est ainsi elle qui apportera le "ma belle". Quelques jours plus tard, le célèbre gaucher reviendra pour lui demander la traduction française de "These are words that go together well" ("sont des mots qui vont très bien ensemble") et intégrera les deux versions dans la chanson finale.

Pour les ponts ("I Love you, I love you, I love you", etc.), McCartney ne se cache pas d'avoir été inspiré par la chanson I Put a Spell on You de Nina Simone.
Bien que nettement plus jazzy, il n'est effectivement pas difficile de percevoir le moment qui a su inspirer McCartney pour sa propre chanson en écoutant la chanson de Simone.



Mais qui est Michelle? Certains pensent qu'il s'agit de Michelle Philipps, la jolie blonde du groupe américain The Mamas & The Papas. Mais une autre histoire, un peu plus singulière, a été divulguée il y a quelques années.
Dans le milieu des années 60, les Beatles sont donc en plein enregistrement de leur futur Rubber Soul. A la même époque, un autre chanteur est présent à Abbey Road : Richard Anthony. McCartney et Anthony se lient d'amitié et discutent entre les prises. A l'époque, Richard Anthony est toujours marié à sa première femme… Michelle. Certaines rumeurs disent que le Beatles n'était pas insensible aux charmes de l'épouse de l'interprète d'Isty Bitsy Petit Bikini. D'autres disent que McCartney, appréciant cette amusante coïncidence, a offert la chanson à Richard Anthony… qui l'a refusée. Il ne souhaitait tout simplement pas heurter la sensibilité de son public – principalement féminin – avec une chanson qui porterait le prénom de sa femme. Il refusera donc Michelle et laissera les quatre de Liverpool en faire bon usage pour leur propre intérêt.

Vous l'aurez compris si vous avez écouté les infos ce soir, ce choix de chronique n'est finalement pas tout à fait innocent. Richard Anthony, une de ces nombreuses idoles des sixties, s'est éteint hier et est allé rejoindre quelques copains là-haut. Mon père passait le 45 tours de Et J'entends Siffler le Train lorsque j'étais enfant mais même si les années ont passé, je me souviens encore de cet état un peu mélancolique qu'elle provoquait chez moi. Son morceau A Présent Tu Peux T'en Aller, plus rythmé et sympathique, n'a par contre plus du tout la même saveur aujourd'hui…





Michelle obtiendra, en 1967, le Grammy de la meilleure chanson de l'année 1966. On la trouve sur l'album Rubber Soul qui contient d'autres hits tels que Drive My Car, In My Life, Girl ou encore I'm Looking Through You. Cette dernière fait partie de ces nombreuses chansons reprises par d'autres artistes : elle a notamment été interprétée par The Wallflowers pour la BO du film I Am Sam. On l'écoute?



Elle ne vous rappelle rien, la voix du chanteur des Wallflowers? Pourtant, elle est assez proche de celle de son papa… Papa qui connaissait plutôt bien les Beatles : le 28 août 1964, à New York, il leur a fait découvrir les joies de l'herbe. Déjà entendu parler de… Bob Dylan?

Depuis sa tournée 1993, McCartney n'a joué que très peu le morceau, si ce n'est dans des pays francophones (il ne l'a toutefois pas jouée chez nous, en Belgique, lors de son précédent passage en 2012).
Il l'a cependant interprétée le 2 juin 2010, pour une Michelle un peu particulière. Cette dernière a par la suite avoué n'avoir jamais imaginé qu'un jour, un Beatles lui chanterait cette chanson qui porte son prénom. Paul McCartney, lui, s'est contenté d'introduire le morceau en expliquant qu'il espérait que le mari de ladite Michelle lui pardonnerait cette légère incartade.




mercredi 2 janvier 2013

45 - 6 - 10 – 16 - 5 - 3510 (ENGLISH)


2012 is gone and we didn’t get that end of the world all the media had told us (a lot!) about. Good thing though as it gives me a chance to present you a series of “2012 Live shows” awards. Over the last twelve months, I went to quite a lot of live shows – some were reviewed on this blog – and it’s a good opportunity to make some retrospective…
 
In category “Those who are legends and that we wanted to see ‘for real’ before being buried six feet under (them or us, by the way)” : Paul McCartney, Lou Reed, Patti Smith, Alice Cooper et Slash.
 
These five were a true visual and auditive delight: having in front of your eyes artists that initially performed songs that are still legendary, it’s quite a thing… I still have a lot of tenderness thinking back of Lou Reed who seemed a bit tired but who still had magical fingers when it came to play guitar, I salute the charismatic energy of Patti Smith, I remember with great pleasure of the Lord of Darkness raising the crowd under such typical Belgian heavy rain and was glad to see that Slash found himself an amazing entourage to keep the Guns’n’Roses alive… without the Guns, actually.
Cherry on the cake was of course Sir Paul McCartney : when I was 8, I was telling everyone that “when I’m grown up, I’ll marry McCartney”. Years went by and somehow, I had more or less forgotten the idea to see him but he still had a big part of my heart. And then, here it is… we saw each other. Well, you know, he didn’t really see m but I was there, feeling a bit like in a dream, to be honest with you. Right in front of me, one of those men who made the History of Music. A “beautiful” man: a beautiful soul in a very energetic body. It may sound stupid to you but… at 35, I think I’m still in love with like I was when I was 8. And have that weird feeling that a guy like Paul McCartney will never die…
One last line for four other persons : I wasn’t going to that show only to see a former Beatles but also to “meet” Rusty Anderson, Brian Ray, Adrian Wickens and… Abraham « Teddy Bear » Laboriel Jr, his musicians.
 

 

In category “Those who weren’t expected but who smacked you on the face anyway”: The Ting Tings, Ed Sheeran, James Morrison, Milow, Jake Bugg, Ginger Wildheart, Joan As Police Woman.
 
I had listened to The Ting Tings’ albums and even if I liked them, I still wasn’t thinking it was extraordinary. Once the couple is on a stage, that’s a very different story. On stage, the Ting Tings is a great band: nice energy, great interaction with the audience… Say what what you wanna say but in the end, everything matters. Best proof is that I’ve since played their albums again and… don’t quite listen to them the same way! Great deal, those double T’s!
Ed Sheeran and James Morrison stand on a road that I fear to take most of the time… just because half of the teen kids – mostly the female version – blindly worship such artists based on a physical appearance. I know… not very nice but unfortunately, that’s mostly the case. That being written, after I heard those two at Rock Werchter, I told myself they had… well.. erm… balls: still not a fan but they at least got my respect that day.
Jake Bugg is a young fella barely out of teen age who impressed me with his six cords and his guitar skills despite a very noticeable stress as he was acting as Noel Gallagher’s High Flying Birds’ opening act. He impressed me enough to make me want to see him again as a main act.
Ginger Wildheart is one of those bands who burned a place down to the ground. Not a foregone bet knowing they were the opening act of… Slash. And yet, they rocked! Without much difficulty, they were approved by the audience and managed to make this one dance and sing even before the arrival of the guitarist with the famous hat.
Joan as a Police Woman moved me… during and after her performance. Opening act of Lou Reed, the young woman performed melodies that go straight to your heart with a soft and tender voice. On many occasions, I told myself she could have written songs for Jeff Buckley as her style was close to his, as her songs were dealing with deep sadness… Random shot or incredible feeling, I found out, after going back home, that Joan shared the life of a man before he sadly passed away. That man was… Jeff Buckley.
 

 

In category “Those who weren’t expected and that will be sent home without the second”: The Vaccines, Snow Patrol, Soko
 
I think it’s all in the title… Generally speaking, I don’t like to write mean lines on artists: you may find a few bad comments on my articles but you’ll never read a review speaking of an album or a live show that I didn’t like at all. Life’s too short to speak about things we don’t like: it’s better to share things we cared about, right?
People talked to me about The Vaccines being a great deal but… I didn’t feel anything. Same issue with Snow Patrol : I had the feeling of listening to the same tune all through their set.
Concerning Soko, I had that irrepressible desire of hitting her at the end of the third song. Don’t worry, I didn’t. 

In category “Those who rocked the place while not exactly living in the same world”: The Dropkick Murphys, Scissor Sisters, Keane
 
These three ones are the living proof that the atmosphere of a live show isn’t necessarily due to the style of music performed but to the people performing it. The Dropkick Murphys warmed up the Rock Werchter stage with their solid Irish-rock  while The Scissor Sisters, colorfully dressed, made the Ancienne Belgique crowd dance to their as much colored pop music and even managed to convince a few skeptic ones who were there that night that they were a very interesting band. Keane has showed all its power as a band on Le Cirque Royal stage where Tom Chaplin’s voice may still be around… somewhere.
 

 

 

 

In category “Those who made you cry and you didn’t even see those tears coming out of your eyes”: Paul McCartney, Mika, Noël Gallagher, Slash, Keane.
 
Did I cry during a live show? What do you think? If you seriously think you were dealing with a Terminator, you’d better turn to James Cameron for that kind of “person”… Of course I cried! Something for almost nothing, sometimes for a big thing; some tears of sadness, some tears of joy…
“The Long and Winding Road”, “Let It Be”, “Hey Jude”, “Happy Ending”, “Rain”, “Love Today”, “Underwater”, “If I Had A Gun”, “Talk Tonight”, “Don’t Look Back In Anger”, “Civil War”, “Blues Jam”, “Paradise City”, “Neon River”, “A Bad Dream”, “Bedshaped” or “Sovereign Light Café”… That’s a big pack of tears to deal with, sometimes provoked by a sentence that touched my heart or simply by the beauty of the moment. And frankly, I wouldn’t deprive myself from these emotions…
 

 
 

 

In category “Those who shouldn’t be put apart because they still can do it”: Status Quo and… nah, I won’t put guys like Lou Reed, McCa or Alice on that one. You can’t put a legend apart…
 
Journalists often mention that some “old bands” should put their instruments on the side and enjoy a well-deserved retreat. Don’t agree! Well… maybe some should probably think of that option. Some of them even say it’s their last tour : take Johnny Halliday, for example… On that one, my friend Sam will probably say he still has yeaaaars before considering that option. ;)
Status Quo also has a long time because going on a retreat: I loved their performance on the Suikerrock stage! They know how to play the music and how to deal with a crowd. And – little thing that can’t hurt – they looked like they were enjoying themselves and loving to perform for the audience and you can say what you wanna say but that remains a important element that the crowd can definitely sense. Show your audience you like to play in front of them and it may give you plenty of love in return…
 

 
In category “So… what are your impressions on music festivals?”: Rock Werchter, Suikkerock and Les Ardentes.
 
Let’s start with the one that hurts: Les Ardentes. Great line-up: famous names (Patti Smith, Morrissey…) with young ones (Edward Sharpe, White Lies…). The hurting point is that Les Ardentes is a very music festival with many paradoxes: at the admitting point, there was an excess of control and you can’t enter the site with your deodorant (and must therefore pay a locker or… throw it in the garbage) but once you’re in it, you have access to so much alcohol that you end up being on a place where you don’t always feel safe at the end of the day. Knowing what happened that year on the camping site, it looks like my feeling wasn’t so much exaggerated.
Rock Werchter is always nice... except when it rains, of course. Main disadvantage of all music festivals… Luckily, we just had a little rain shower and had nice weather all day long after that. Delightful line-up (Dropkick Murphys, Florence + The Machine, Milow… and Red Hot chili Peppers to end the day), very little waiting time in the stands, nice attitude of the staff and the employees and friendly atmosphere between spectators… There’s simply… nothing bad to say about this one. Let’s add that this night, I was attending the live shows but was also checking on the Soccer Euro Championship final through text messages sent by my friends, where my fav team (Spain!) won another Copa. If I weren’t able to see the game live, I were able to check the roja celebrating their victory on one of Rock Werchter’s giant screens. Ha-ppi-ness!
Suikerrock is another music Festival that I warmly recommend you. Based on the town of Tirlemont, this music festival takes place on the main square of the town, right next to a superb church. Mika will express his feeling on that church during his set… The mood is more “family-ish” than Rock Werchter, probably due to the size of the site itself, smaller than Werchter. During the festival, the city transforms itself in a giant marked with streets filled with covered stalls.
Let’s also add that in the middle of that conflicted issues between the two main Belgian communities, Tirlemont – or Tienen in Flemish – is a living proof that everyone should be cautious with prejudices : even though I’m a Walloon, I was welcomed by the citizen as… a Belgian. Here’s something to shut up the mouth of slanderous Flemish and Walloons people!
 
In category “When I see you in your videos, it’s love at first sight and it’s the same thing when I see you for real” : Jack White
 
Well… Jack White has always had a massive effect on me. He’s not super handsome, he’s not a super singer, he doesn’t always write melodies that I like but… once he picks up his guitar and starts a song, something’s happening inside of me. The thing is that I can’t explain to you what happens… but at the end of the day, is it really necessary to explain the why and wherefore when it’s all about music?
Anyway… seeing Jack White on stage is REALLY something that is worth to be seen. Even when you put aside that genius idea of going on the road with two different bands – one female and one male band – and the visual side of the stage (the blue tone linked to the color of his solo album cover and the reminiscence of the number “3”), the performance and the presence of the 6’4’’ guys remain amazing. When he plays a song, that man is both in his own world and in full osmosis with his band… I can live a hundred years, I will always remember that glance he gave to the audience. A glance with a self-confidence close to 2000%. At the same time, when numerous stars often mention his name as a possible collaborator, it may not be that surprising.

 
 

In category “When I see you in your videos, it wasn’t love at first sight but only a wise man changes his mind sometimes while a fool never does” : Noel Gallagher
 
Noel Gallagher and his High Flying Birds will always be the biggest surprise of 2012. I never had a thing for Oasis in my teen years and suddenly, 30 seconds after Gallagher’s band started their set at Werchter, I suddenly turned my head and… fell in love. Then, you can think “Why not?”. But when you stick to Noel and his fellow musicians for weeks after that show and even pushed the limit to go abroad and see him again in Lille, it’s beyond some “Why not?”. What happened? Still don’t know… I though started digging some information on the former guitarist of Oasis. Enough to realize that beyond these wonderful melodies that are way much beautiful when they’re sung by him and not his younger brother, there’s a guy that I feel connected to, that touches my heart and, also… that has that British sense of humor that I care so much about.
Even if, like I wrote it, only a wise man changes his mind sometimes while a fool never does, I don’t want Oasis to come back: I care too much for Mister Gallagher’s self-talent.

 

In category “Those who were the most beautiful encounters of the year… and not only musically talking”: Belakiss and Imagine Dragons
 
How can I not mention these two bands? English band Belakiss were Kasabian’s opening act and I was immediately attracted to their excellent melodies. Very important thing to consider as well, they’re damn good on a stage and seduced the audience when they played in Belgium. Let me also remind you of that funny anecdote of me buying their album in Taiwan when the band practically lives next-door!
 
 

I found out about Imagine Dragons by chance thanks to their “It’s time” video and I thought their music deserved to be spread over the borders. I wrote an article but was far from imagining then how of a big way the foursome would make such in the United States. When I learned they’d bring their music gear in Belgium, I couldn’t miss that moment. And it was an excellent moment, to be honest with you… Musically and personally. Seeing Imagine Dragons live is pure happiness and great energy to feel…
 

 

Belakiss and Imagine Dragons have a few common points…
I won’t tell you much on that subject but these two bands had the particularity of causing very unexpected surprises… Don’t be scared, nothing much to worry about because… these surprises generally brought a large smile on my face.
Important thing, these two bands always have a moment for their fans: after their respective performance, I witnessed them staying near the venue to have a word, have a picture taken or signing any stuff the fans would give them… When musical talent is associated to respect for the fans, it’s impossible for me not to mention that. I hate those artists who are dumba*** because they have some success. Those two don’t play that game and I wish them to remain as humble and nice as they are.
I’ll keep an eye (and ear) on Belakiss and Imagine Dragons because I firmly believe in those two bands : they’re “young” bands and unfortunately still not very well known in our region. Not exactly my type to give up on people I believe in and, moreover… you don’t give up on your “friends”, right? ;)
 
Now would be the perfect time to tell you about those numbers on the article’s title: they’re not tests to get hired by any firm or the secret combination of a vault in which I hid musical jewels… In fact, they’re not even related to what’s written in the previous lines but 2012 is over, let’s be mad for a moment, eh! Although… maybe there might be a little connection…
45… like the 45 artists I saw that year on a stage
6… like the 6 towns my Doc Martens went to
10… like the 10 venues I tapped my feet in rhythm
16… like the 16 new friends I got while attending live shows, coming from…
5… like 5 different countries of the world.
As for the “3510”, well… it’s the number of kilometers I spent on the road, between Belgium and France, to meet with these artists.
 
Wanna know something else? I think 2013 will be as great as 2012. Because my schedule is becoming busier and busier and I will probably had some more dates to add to it as months go by. A little overview?
-      Return of the prodigal Jake Bugg, not as an opening act, but as a main artist
-      The Killers, Sin City’s foursome
-      Let’s keep up with the Las Vegas ‘artists with another foursome, the Imagine Dragons
-      Journey to London to celebrate Mr Clapton’s 50th year career (with his friends : Steve Jordan, Doyle Bramhall Jr or Paul Carrack…) on the stage of the famous Royal Albert Hall
-      The weekend after : same venue (can’t help it, I’m in love with that evnue…), different artist. Another guitar legend, Mister Mark Knopfler.
-      Legend, legend, here comes another one… Mister Springsteen at the TWClassic can’t hurt
-      And finally… meeting again with Robbie Williams after years of “live show separation” 

Besides, I discovered a few great bands/artists over the last few months, or even years, that I’d very much like to see coming in a city of my country: The Chase, The Cornerstones, Expatriate, Nico Vega, Orianthi, The Parlotones, Run From Cover, but also the Canadians of In-Flight Safety.
Can’t forget about the unforgettable ones that I’ve been waiting for years now: Stereophonics, Sixx : AM, The Wallflowers and…well… John Mayer (I’m sure I’ll end up writing him a damn letter to tell him about that very deep sadness of never being able to see him on  a stage near my country!).
What about you? Anything planned already? Emotions put in a box ready to be released one night during a great concert?
 
I can’t end this article without wishing you all a happy new year. May 2013 bring you all the happiness of the world. May it also bring you a lot of music notes to send away the worries and the pain, to revive the joy and happiness, to dance tied up on a sweet ballad or on a rock’n’roll sound, to love or to hate or simply to forget… To change your life or… to make it even more beautiful.