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mardi 18 février 2020

Saule – Botanique (13/02/2020) et Reflektor (14/02/2020)



Cher Baptiste, (bah oui, la première fois que j’ai parlé de toi et de ton Géant, je me suis adressée directement à toi donc autant continuer, hein…)

Deux soirées avec toi, cela ne se refuse pas. Surtout quand tu souhaites nous présenter quelques nouveaux morceaux de ton futur album, qui paraîtra plus tard cette année.

Après une soirée dans la salle de la Rotonde à Bruxelles jeudi soir, retour at home vendredi pour retrouver l’ambiance liégeoise du Reflektor où, presque trois mois auparavant, je profitais d’un bon moment avec ton pote Charlie.

Un concert de toi, une fête permanente, en fait ! Notamment quand tu décides de chanter certains morceaux… tu sais bien, ceux qui donnent envie de bouger. Il y a par exemple eu Dusty Men, transformée pour l’occasion en l’adaptant à Jug, le ch’ti qui t’accompagne sur cette mini-tournée et qu’on connait bien, maintenant. Et en fait, à l’instar de cette petite fille qui danse que tu as rencontré et qui t’as inspiré une nouvelle chanson, nous aussi, on oublie tout et on se laisse emporter…



Et puis y a ce lien, aussi. Parce que t’as beau être ce bon gros géant qui nous a un jour chanté « je vous emmerde », on comprend vite que ce n’est pas à ton public que tu t’adressais. Et que tu l’aimes bien, ton public. Ça se voit rien que par l’interaction que tu maintiens avec lui. Un concert avec toi, ce n’est pas en mode « ex cathedra et puis je rentre chez moi ». Nan, nan…  tu interagis et du coup, le public, il te parle. Et tu l’écoutes. On se sera notamment bien éclaté à Bruxelles avec la special request L’Opéra que tu as gentiment accepté d’offrir, rappelant à tous que tes chansons sont de belles histoires dont on envie de connaître la fin. Cela dit, même en connaissant la fin, moi, je ne m’en lasse pas de celle-là. Au-delà de la performance vocale, elle me fait toujours autant marrer à chaque écoute. Bref, ajoute encore quelques autres chansons du même acabit et c’est impossible de nier que cela aide à créer une certaine connivence avec ton public… 



Quoique... quoiqu’il faut reconnaître qu’il y a bien eu une chanson où nous n’étions apparemment pas dans ton texte.  Mais cela est une toute autre histoire. Une toute autre histoire, c’est aussi, par exemple celle d’un micro indiscipliné à Bruxelles, d’un moment d’égarement qui fait que les babies finissent sans sitters ou celle du tout nouveau fanbase de Logan qui a vu le jour à Liège (le fanbase, pas Logan, hein !).

♫♪ Oui mais toi... tu n'es pas dans mon texte.. ♫♪



On ne reviendra pas sur l’efficacité d’Un Type Normal où on a passé le chemin du retour vers Namur à la chanter avec Antoine et Steph (voire même – dans mon cas – jusqu’à la fin du week-end) ou sur le même côté entêtant de Si, un morceau des débuts. Il y a aussi eu cette chouette chanson à Anna de tous bords et origines que j’espère voir apparaître sur ton nouvel opus.




D’ailleurs, les gens qui ne vous connaissent pas trop, toi et tes musiciens, s’imaginent souvent que vous faites de la « gentille » pop. Mmouais… z’auraient du v’nir écouter la version live du Chanteur Bio.  Parce que quand Jug commence à triturer les cordes, ça envoie du bien bien lourd. Et toi, du coup, tu enchaînes. Tu commences par chauffer le public pour les chœurs – qui parfois se lance tout seul sans que tu n’aies à demander -  et puis… niveau vocal, t’envoies une baffe dans la tronche comme on en reçoit rarement. Bref, parler de bio à coup de rock and roll, c’est pas donné à tout le monde et faut oser, quand même… Bah, toi et Jug vous l’avez fait. Et fingers in the nose, en plus… Un peu comme le type qui nous a balancé le signe des cornes. A la Ronnie James Dio, dis donc ! Bref… C’était B.I.O (Bonnard, Impeccable et Oh My God !)


HELL YEAH!



« Et la tendresse là-dedans ? » me glisse à l’oreille un proche. À qui je réponds que nous n’en avons pas manqué non plus. Alors oui, OK, frustration intense, je n’ai toujours pas eu Vieux, ma préférée de toutes, celle pour laquelle je te garantis que tu vas m’entendre un jour hurler à travers une salle « J’veux chialer, joue-nous Vieeeeeeeeeeeux, s’te plait !! ». Et je pleurerai. Parce que ses mots autant que ses notes se frayent un chemin droit dans le cœur à chaque écoute. Encore plus aujourd’hui que vendredi, pour tout te dire…
Tu nous as aussi offert en primeur Ce Qu’il M’Arrive de Mieux. A Bruxelles, je la trouvais superbe ; à Liège, elle m’a touchée. Non, rien à voir avec le fait que nous étions le jour de la Saint Valentin, c’est juste que j’en ai probablement mieux mesuré l’ampleur de sa signification…



Vers la fin du concert, tu nous demande de nous asseoir pour profiter d’un moment que je considère encore comme un des plus beaux de ces deux soirées, ce moment où tu nous parle de cette Maman Seule. Je sais qu’elle n’est pas neuve et que tu l’as déjà chantée avant mais n’avais jamais eu l’occasion de la « vivre ». Ta voix, posée sur la mélodie jouée par Julien, qui t’accompagne également pour le chœur, est d’une redoutable tendresse et efficacité qui ne peut laisser de marbre.




Fin de concert. Un dernier morceau improvisé au stand merchandising, quelques autographes posés çà et là, quelques photos souvenirs avec tous ceux qui voulaient prolonger un peu le moment-bonheur… Le comble du photographe, c’est qu’il prend les photos mais que du coup, il est rarement dessus. La plupart du temps, ça l’arrange mais là, pour une fois, je ne disais pas non à une photo souvenir, moi. Sauf que le selfie avec un Nikon de 1,5 kilos, c’est foireux. Pour le coup, merci Chris !
Samedi, j’ai fouiné dans mes archives pour retrouver une autre photo, prise il y a quasi 8 ans jour pour jour, un soir de concert de Kasabian au Cirque Royal. Ce jour où ma copine m’a arraché le bras alors que je discutais avec la petite-fille de Ringo Starr pour me dire qu’il y avait un saule. Je me suis dit que son taux d’alcoolémie devait être costaud pour voir des arbres dans le hall mais… elle avait finalement bien raison : il y avait bien un Saule. Toi. Et sérieux, en 8 ans, on a (presque) pas changé !

On ne mesure pas toujours l’importance d’une chanson et son effet sur une personne. Même chose avec une photo.
Parfois, tu immortalises une personne qui vient après t’expliquer que ce cliché, pris à ce moment-là, signifie beaucoup pour elle. Et tu ne la vois plus du même œil.
Parfois aussi, tu passes la soirée à côté de Georgette, 87 ans, fan de ce chanteur qui fait du bien au cœur et tu acceptes de bon cœur de faire un cliché souvenir. Parce que ça ne coute rien, un ptit souvenir-bonheur.
Parfois aussi… tu vas rechercher une vieille photo parce que quelque chose a changé.

Tu sais, ta nouvelle chanson Exister ? Elle a une rythmique sympa, elle donne envie de bouger. Elle m’a de suite plu. Les deux soirs. Mais samedi, au réveil, j’ai appris une mauvaise nouvelle. Un pote parti. Trop tôt. Dans des circonstances un peu à la c…, en plus. « Quand on sera parti, qu’est-ce qu’on laissera dans les airs ? […] Un souvenir, un parfum, une photo sur l’étagère, qui rappelle aux autres que l’on a existé ». Du coup, elle me « parle » différemment maintenant. Pour l’instant, elle est un peu difficile à écouter mais je sais que cela ne me la fera pas moins aimer. Elle aura juste une histoire, comme une photo avec des notes de musique.




Je ne terminerai pas sur une note triste. Parce que ce n’est pas dans ma nature, parce que ce n’était pas dans la sienne et parce que j’ai le sentiment que ce n’est pas non plus dans la tienne.
Je terminerai juste en te disant que je me réjouis d’écouter ton nouvel album ! Avec des morceaux pas sur l’EP, avec les morceaux de l’EP en version pas démos, avec les surprises que tu ne manqueras pas de nous offrir avec ce nouvel opus. Je l’ai déjà écrit maintes fois, je ne suis pas fan de musique francophone, à l’exception de quelques artistes. Dont toi. Parce que j’aime tes mélodies, parce que j’aime tes textes et tes histoires et parce que t’es un type… normal. Et sympa.

PS : j’ai même une idée de chanson pour toi… Celle d’une gonzesse qui veut aller manger un bout avant un concert de Saule un jour de Saint Valentin et qui se voit entendre « on est complet » six fois d’affilée dans des restos… vides.





Si toi, lecteur, tu souhaites découvrir l’univers de Saule, il y a quelques dates de concerts prévues prochainement. Pour Namur demain, c’est sold-out, tout comme le 21 mars à Silly mais par contre :
  • 10/04 : MJC La Fabrique à Tourcoing (France)
  • 25/04 : Maison de la Culture à Arlon
  • 13/11 : LE 140 à Schaerbeek
  • 27/11 : Eden à Charleroi





lundi 13 mars 2017

Saule – Reflektor (11/03/2017)


Entre Saule et moi, c’était déjà deux rendez-vous ratés. Lors de son passage à l’Ancienne Belgique en 2013, j’étais clouée au lit, malade, et lorsqu’il a soulevé le Cirque Royal début de l’année, c’est mon boulot qui m’a retenue… Décidément, j’allais finir par croire que – comme pour les Foo Fighters – ça n’allait jamais se faire. Ben… si, finalement. Et juste à côté de chez moi, qui plus est !

Le Reflektor, salle liégeoise qui peut contenir 600 personnes max, a donc accueilli ce 11 mars le grand gaillard de 2 mètres de haut et ses compagnons de scène. Pour quel résultat ? Et bien… il suffit laissez filer vos yeux sur les lignes qui vont suivre pour le savoir.

Saule monte sur scène vers 21h pour y introduire Bini, jeune demoiselle qui assurera sa première partie après avoir séduit le chanteur grâce à une vidéo qu’elle lui avait envoyé. Kickers aux pieds et guitare acoustique en main, la jeune fille nous gratifiera de trois sympathiques chansons. Malgré son jeune âge, elle sait déjà sortir les mots et les notes qu’il faut pour séduire un public. Pas impressionnée pour un sou, elle parle de ruptures, de Twilight (de manière nettement plus séduisante que le film en lui-même) et de sa ville – Liège – avec du cœur. Chouette découverte que Mamselle Bini !



Petite pause avant l’arrivée de Saule. Les notes de Désert résonnent dans la place tandis que le chanteur arrive avec sa guitare par… le fond de la salle, par là même où une demi-heure avant, le public est passé pour savourer un moment musical. Faut dire qu’avec son T-shirt bleu clair (qui rappelle la couleur de fond de la cover de son dernier opus) et ses cheveux en pétard qui rajoutent encore quelques centimètres à ses deux mètres de départ, il est difficile de le rater.

Premier morceau, Saule rejoint ses quatre musicos sur scène… J’ai posé carnet de note, appareil photo et mon mètre soixante à l’étage où j’ai une vue dégagée et comprends enfin ce qu’est l’appareil juste devant moi. Le projecteur diffusera durant de nombreux morceaux des images sur toute la surface de la scène, du plus bel effet.

Saule enchaîne sur la chanson qui est une de mes préférées de L’Eclaircie, Je Reviens. La chanson qui a touché une corde sensible chez moi dès la première écoute envoie du lourd en live aussi. J’attendais d’ailleurs Saule au tournant car vocalement, les envolées sont assez impressionnantes. En studio, on refait la prise. En « vrai », on n’a droit qu’à un essai. Amplement réussi ! Qui plus est, la version live du morceau permet justement d’encore plus apprécier les riffs de guitare du morceau, notamment celui de Bastien lorsque la voix de Saule part du côté des notes aigües.

Enchainement sur Mieux Nous Aimer, extrait de Géant, le précédent album où là encore, le riff de guitare d’intro de la chanson – cette fois joué par Julien, dit « Jug » - est nettement mieux mis en évidence que sur la chanson d’origine. C’est que du bonheur, tout ça. En cours de chanson, Saule invite le public à taper dans les mains et ce dernier suit de bon cœur.  Nous en sommes encore au début du concert mais la foule est déjà bien dans le bain.

Le public continue d’ailleurs à suivre le chanteur belge sur Type Normal et balance les bras de gauche à droite en rythme. Saule aime le contact et n’hésite pas, à plusieurs reprises, à s’adresser à son public : fin de chanson, ses musiciens continuent la musique, Saule attrape le micro, leur demande de s’accroupir au sol et, une fois qu’il leur donner le signal, de sauter et de « détruire le Reflektor ». Nous sommes alors depuis 30 minutes dans le concert et en l’espace de deux minutes, il fait effectivement sauter le public, il le fait chanter comme pas deux et gère même les problèmes techniques finger in the nose.

Mais n’allez pas croire que Saule est un grand malade qui court partout en haranguant la foule. Il sait aussi ménager de beaux moments… comme sur Le Baiser. Bercé par une image de pluie d’étoiles (« des petits points dorés » de la chanson ?), il chante l’amour… La salle est silencieuse, bercée par sa voix et la musique. Elle écoute religieusement une des nombreuses histoires du chanteur… Quel contraste avec l’énergie du précédent morceau !


Le groupe joue ensuite Delove Song, baigné dans un éclairage rouge vif avant d’enchainer sur Comme, dernier morceau en date dont la vidéo a été en partie filmée à quelques mètres de l’endroit où nous sommes. Sa Comme en live est une version légèrement différente de l’album où le chanteur, lors d’un intermède, démontre encore une fois ses impressionnantes capacités vocales dans les notes les plus hautes du spectre vocal.



Saule quitte alors la scène… Jug dit au public de ne pas s’inquiéter et qu’il va revenir. Tout le monde quitte alors la scène. Saule aurait-il un souci ? Du tout… il a changé de chemise et vient nous la montrer. À nouveau en plein milieu de la scène mais accompagné, cette fois, de Jug et de Franck, son batteur, pour Si. Quel trio, ceux-là ! Franck et Jug quittent la… euh non, pas la scène mais la fosse, y laissant Saule. Une voix résonne… Quelqu’un dans la foule lui demande Tête Ailleurs et… le chanteur se prête au jeu de bon cœur et chante ce morceau de son premier album.



Retour sur scène où ses musiciens l’attendaient. Hélène Van Loo, flûtiste, les a rejoints sur scène pour entamer Nulle Part Chez Moi. À l’instar du Baiser, le public écoute avec attention, sans murmures venant perturber la mélodie et les mots. Si l’écoute du morceau bien au chaud chez soi touche, la version live est fracassante. J’en ai ramassé plein la tronche : démarrant en douceur, le morceau va crescendo, Saule tapant sur la caisse et lorsque la dernière note retentit hors de la flûte, les larmes ont coulé. Ces larmes qui font qu’on sait à quel nos bonheurs sont contenus dans des notes de musique et des mots posés sur papier. On ne pleure pas forcément parce qu’on est malheureux, on pleure aussi parce qu’il y a des gens qui font du bien. Saule et ses compagnons de scène savent y faire…


Et ne s’arrêtent pas en aussi bon chemin… Pour La Femme Fantôme, autre morceau du dernier album dont je suis fan, le groupe est plongé dans une ambiance bleutée. Sébastien, dit « Boub », caché à l’arrière de la scène, officie au piano tandis que Franck Marco a quitté sa batterie et est à l’avant pour accompagner ses potes à la caisse. La Femme Fantôme étant dotée d’un changement de rythmique en plein milieu, il devra cependant cavaler jusqu’à sa batterie pour assurer la fin de la chanson. Même pas peur !

Même chose pour Bastien. Au cours de LC (Elle Sait), il joue pas moins de trois instruments au cours du même morceau. Bercée par le riff de guitare de Jug, la chanson est tout aussi vibrante que dans sa version album… « Blanche, dans mes nuits blanches… », Saule, guitare tout aussi blanche que les nuits qu’il chante, nous emporte, nous emmène… le Reflektor vibre, troublé… Et moi, comme à chaque fois, je craque sur une belle… blanche. Gretsch. Son nom est Gretsch.


Le groupe enchaine avec l’excellente Et Pourtant Je Marche où Saule demande l’aide de son public pour les « wo oh » de la chanson, suivi de Personne.

Avant de lancer la chanson suivante, Saule se retourne vers son guitariste et lui demande d’envoyer un « truc genre années nonante, un truc qui sentirait l’esprit adolescent ». Jug lui répond que pour lui, l’adolescence, c’est Elvis. Qu’à cela ne tienne, les Liégeois feront un pogo sur Elvis au son de la guitare de Jug, avant de savourer L’Inventaire en tapant des mains comme un seul homme.

Quel beau moment que Chanteur Bio ! J’avais parlé dans la chronique de l’album Géant du fun que cela devait être de jouer ce morceau en live. Maintenant que je la vis, je ne m’étais effectivement pas trompée : géant (!) ce morceau ! Elle démontre aussi à quel point Saule écrit des chansons grâce auxquelles il peut aisément faire chanter le public avec lui, que cela soit pour un « nana » ou chanter fort des lettres de l’alphabet. Mais au-delà de la chanson, j’ai surtout apprécié l’alchimie présente sur scène. Pour l’occase, Jug a sorti ce qui – de loin - me semble être une lap steel qui donne un sacré effet à la chanson. Je le vois échanger des regards avec Franck qui est revenu à l’avant-scène. Ce dernier a d’ailleurs un moment gag avec Saule lorsqu’il décide soudainement de se reposer quelques secondes sur l’épaule du chanteur avant de reprendre le morceau. Saule abandonnera d’ailleurs le centre de la scène pour se rapprocher du guitariste et… non. Non, Saule, on ne joue pas de la lap steel avec les dents ! Marrant va ! Bref, on constate aisément que ces trois-là s’entendent plutôt bien. En même temps, cela fait déjà maintenant quelques années qu’ils arpentent les routes et squattent les studios d’enregistrement. Cela créé forcément des liens.


Enchainement sur la chanson que la majorité de la salle attendait, Dusty Men. Charlie Winston n’étant pas avec nous, c’est Jug qui assure le job, avec Saule qui réadapte la chanson puisque pas de chapeau mais… une houppette ! Et le titre marche aussi avec houppette, finalement… Saule appelle le public à l’accompagner et celui-ci s’y prête de bon cœur. Quand même un sacré morceau en live, ça ! Tout comme pour Respire (Breathe) où le chanteur redescendra une dernière fois en plein milieu pour se rapproche de son public.

Sortie de scène eet… rappel, hein ! Melle Van Loo est également de retour avec les cinq garçons – qui taquinent Saule en scandant Baptiste Président ! – pour nous jouer Renonce A Tes Adieux. Ce morceau est le fruit de la collaboration de Saule avec… ses propres fans. Début 2016, Saule sollicite ses fans via sa page Facebook pour des mots, puis des voix, des vidéos... sur une chanson ayant pour thème « Tes Adieux ». Les fans se sont prêtés au jeu et la team Saule a été envahie de vidéos… avec le résultat qui nous est montrés sur scène ce soir. Beau moment !


Et… c’est fini. Ah finalement, non ! Saule revient sur scène, guitare acoustique en main pour nous interpréter L’Opéra, chanson-gag tendresse où l’on ne peut être que fasciné par l’histoire (et la gestuelle) de notre adorable géant. Dernière note… Saule recueille le fruit de ses efforts : debout devant le micro, un large sourire sur le visage, il est applaudi par la salle tout entière. Il remercie le public avant de rappeler ses musiciens, sa « bande de gais lurons » à lui, pour un dernier morceau ensemble.

Durant son séjour en Cité Ardente, Saule a pu explorer toute la spécificité de la « langue » liégeoise : ici, on ne mange pas des boulettes à la liégeoise mais des boulets (et du coup, de s’adapter en nous disant que nous étions… « chauds boulets » ce soir ! :D ). De la même façon, quand il annonce qu’après le concert, le groupe et lui iront faire la fête au carré, la salle le reprend en lui criant « DANS le carré ! » Partageant encore un beau moment de complicité comme on en voit rarement, Saule et son band terminent leur concert de deux heures complètes avec… Saule. Avant de quitter la scène l’un derrière l’autre pour rejoindre les coulisses.


Verdict ? Tout qui me connait un peu sait à quel point les artistes francophones ont fort peu – voire pas du tout - mes faveurs. Principalement parce que, même si les paroles sont fort belles, je ne suis pas séduite musicalement. Mais parfois, il y a des exceptions qui font vaciller les habitudes (et les certitudes). Saule en fait partie depuis quelques années.
Ses albums s’écoutent sans modération, ils font du bien. Mais vivre Saule en concert, c’est encore mieux : le chanteur et son band poussent les chansons encore un peu plus loin et musicalement, c’est un vrai régal. Le Belge s’est entouré d’une équipe de musiciens qui savent y faire, qui savent passer d’un instrument à l’autre sans aucun problème et – qui plus est – avec laquelle il semble plutôt bien se plaire.

Morceaux rythmés enchainés sur douces ballades, certains pourraient se casser les dents sur ce va-et-vient musical en format concert mais Saule arrive sans aucun souci à trouver le juste équilibre. Donc… je m’adresse à vous cher lecteur mais à toi aussi, cher Baptiste (qui est, si vous ne le saviez pas, le vrai prénom de M’sieur Saule). Baptiste, on doit certainement te dire tout le temps que tu es grand… mais là, pour le moment que j’ai vécu ce samedi, j’ai envie d’ajouter quelques lettres et te dire que t’ai trouvé tout bonnement grandIOSE. Tu nous tends la main et on la prend pour te laisser nous emmener dans ton univers, sans aucune méfiance. Et on a bien raison. Tu as le contact facile avec le public, aimes partager, aimes la scène et cela se voit et se ressent. Alors évidemment, quand on est dans la salle, quand on reçoit tant, on s’éclate et on en redemande jusqu’à plus soif. Que ce soit au Reflektor. Ou au carr… DANS le carré ! Reviens quand tu veux, on t’accueillera les bras grands (!) ouverts ! Merci à toi et aux gais lurons !



Pour les autres chroniques « Sauliennes », c’est par ici :
- Album Géant : http://leschroniquesdenatha.blogspot.be/2013/04/saule-geant-2012.html
- Album L’Eclaircie : http://leschroniquesdenatha.blogspot.be/2016/11/saule-leclaircie-2016.html

Setlist :
-         Désert
-          
-         Je Reviens
-         Mieux nous aimer
-         Un Type Normal
-         Le Baiser
-         Delove Song
-         Comme
-         Si
-         Tête ailleurs
-         Nulle part chez moi
-          
-         La Femme Fantôme
-         LC (Elle Sait)
-         Et Pourtant Je Marche
-         Personne
-         L’Inventaire
-         Chanteur bio
-         Dusty Men
-         Respire (Breathe)
-         Tes Adieux
-         L’Opéra
-         Saule

dimanche 20 novembre 2016

Saule - L’Eclaircie (2016)

Quelle est la première chose que je fais quand j’ai un nouvel album de Saule entre les mains? « L’écouter ! » me direz-vous. Et bien… non. La première chose que je fais, c’est de lire le titre des chansons, de prendre quelques minutes pour me demander quel titre me « parle » le plus et de faire le pari mental de savoir si c’est celui-là qui sera finalement mon préféré de l’album. Parce qu’avec Saule, rien que les titres des chansons interpellent. Pourquoi ? Parce que c’est toujours difficile de savoir ce qui se cache derrière. Parfois, la chanson est fidèle aux mots énoncés dans le titre et la rythmique est telle que l’on imaginait mais parfois aussi, on a de jolies surprises…
Pour Géant, mon titre préféré était L’Economie des Mots, que j’imaginais paisible et comme une forme de déclaration d’amour vers une amoureuse. Et… j’étais complètement (presque) à côté de la plaque autant pour le sujet que le tempo…  Au final, c’est Vieux qui aura et a encore les faveurs de mon cœur musical. Ici, si L.C. (Elle sait) pourrait me plaire, je pense que Quand les Hommes Pleurent pourrait devenir ma nouvelle Saule number one. Vérification en fin d’article !

L’Eclaircie comm…ence avec Comme, également 1er extrait de l’album sorti fin août, histoire de mettre l’eau à la bouche des fans avant la sortie de l’album. Le morceau donne le ton dès les premières notes. Ce son, c’est bien du Saule : l’adorable géant est bel et bien de retour !  Dès la fin du premier couplet, plus de doute possible non plus, le savant des mots qu’il est joue encore sur la beauté de la langue française. Il continue aussi à observer le monde qui l’entoure avec un regard affuté et pose le tout sur papier pour tourner l'ensemble non pas en ridicule mais en belles ritournelles.



Le clip a, lui, pris un peu plus de temps pour arriver jusqu’à nous. Sorti fin octobre, certains Valeureux Liégeois y reconnaitront quelques lieux typiques. En effet, après la venue de Stromae dans le théâtre désaffecté Jeusette à Ougrée, c’est au tour de Saule de venir poser ses caméras dans la Cité Ardente. On l’y voit notamment - bien accompagné - dans l’ancienne piscine du Boulevard de la Sauvenière, installée entre l’actuelle salle de concert Reflektor et le cinéma Sauvenière. Désormais appelée La Cité Miroir, la piscine est devenu un lieu au service de l’éducation, de la citoyenneté, de la mémoire et du dialogue des cultures. Un lieu superbe et tout à fait raccord avec l’ambiance teintée de bleu (de bleu pas de blues, hein ! Comme la couverture de l’album, mes gens !) du clip où seuls Saule et deux personnages refusent de se conformer à cet univers très « schtroumpfien ». Tiens d’ailleurs… Saule, d’accord mais… pourquoi ces deux-là aussi ? Et bien probablement parce que Julien « CowBoy » Gugel et Franck « SailorShirt » Marco font partie intégrante de l’univers de Saule. Si, si… allez revoir quelques clips live de l’artiste et vous ne manquerez pas de les apercevoir aux postes de guitariste et batteur… Mais si… voyez plutôt.



Un tantinet disco, mais incontestablement dance, Respire donne envie de bouger les fesses de ton canapé et de te prendre pour John Travolta. Ou Olivia Newton-John. Mais ça, c’est toi qui vois, ami lecteur. De toute façon, tu n’as rien à perdre et tu pourras récupérer de ta folle séance de danse sur Delove Song, morceau un peu plus calme que le précédent. Enfin… là, John et Olivia sont un peu moins « in love » et rien ne va plus dans leur couple!

Arrive L’Eclaircie, chanson-titre de l’album… L’été est déjà loin dernière nous et pourtant le titre sent bon la chaleur de la belle saison. La mélodie persistante de la guitare électrique associée aux chœurs me rappelle quelque chose, quelqu’un… et je sais que j’apprécie ce « quelqu’un ». Ce n’est finalement qu’en fin de chanson que je me rends compte que je pensais aux Imagine Dragons. Mis à part une rythmique plus lente que celle du groupe de Las Vegas, la structure musicale de l’Eclaircie me rappelle certains de leurs morceaux… Et là, je me dis que si un jour Saule et Dan Reynolds, le chanteur des Dragons, venaient un jour à se croiser, leur sens commun de la joie de vivre et leur côté sympa seraient particulièrement intéressant et pourraient donner un joli résultat musical!

Il y a des cordes à l’intérieur de nous, des cordes qui font vibrer, qui font sourire, qui peuvent faire mal aussi… Je Reviens, sa mélodie, sa rythmique, c’était frôler la corde pour faire sortir ce qui était gardé en-dedans depuis un moment… En effet, depuis plusieurs mois - même si la plupart du temps mon entourage m’a vu sourire ou être aussi « clown » que d’habitude - je ne peux pas dire que j’aie vécu la plus belle partie de ma vie. Des moments difficiles - comme tout le monde en connait, bien sûr - des moments où on se doit de rester fort mais des instants aussi où on se sent démuni et impuissant… « A cette vie dans laquelle on colle les bons moments sans les bémols ». La première écoute de Je Reviens, la montée en puissance vocale de M’sieur Saule sur le morceau ont touché ma corde « bémol », cette corde au nœud si serré depuis trop longtemps qu’une volée de larmes inattendues sont venus dénouer pour faire un peu de bien… On ne le dira jamais assez : la musique restera toujours la meilleure des thérapies et la meilleure solution pour laisser momentanément de côté tout ce qui nous trouble l’esprit et/ou le cœur.

L.C (Elle sait) a elle aussi une puissance rare… celle de raconter une histoire dans laquelle chaque femme, chaque homme peut se retrouver. Si Saule a le don de procurer à son public des mélodies qui donnent immédiatement envie de sourire, il sait aussi se servir habilement des notes de musique pour accentuer la gravité de ses mots. L’arrangement des cordes, la montée dramatique de la musique font de L.C. (Elle sait) un pur bijou à savourer sans modération. Le sujet ? A vous de le découvrir…

Changement de rythme avec Quand des Hommes Pleurent ! Saule sort la grosse artillerie pour nous parler des hommes… Les hommes viennent de Mars et les femmes de Venus ? Peut-être pas… Au fond, nous sommes tous pareils : des êtres humains remplis d’émotions qui ne demandent qu’à sortir. Nous sommes aussi des êtres qu’un changement perturbe vite, qui se posent un nombre incalculable de questions avant de réaliser que finalement, pourquoi pas reprendre le cours d’une Vie Ô Combien similaire à tant d’autres ?

La Femme Fantôme, c’est l’illustration parfaite de la chanson paradoxale selon Saule : un morceau où le thème abordé est triste mais où tu ne peux pas t’empêcher de sourire en oscillant la tête de gauche à droite tout bonnement parce que c’est une mélodie qui te dicte ton attitude…

On Part et Et Pourtant Je Marche affichent également une belle complémentarité : ton léger, Saule nous emmène avec lui dans ses aventures. Et on n’hésite pas, on prend sa main et on part en balade… On aura des coups durs ? Certes mais… qu’à cela ne tienne, on s’en sortira toujours. « On part » à deux, à trois, à quatre et on « marche » tous ensemble. Même direction, mêmes envies, mêmes buts… et on va certainement s’plaire !

Vous pensez que je ne vous laisse aucune surprise à vous avoir ainsi dévoilé les morceaux du nouvel opus de Saule ? Non, non… Parce qu’un article n’évoque rien : ce ne sont que de simples mots posés sur papier qui ne révèlent pas l’essence même d’une chanson, qui ne dictent pas ce que l’on a à ressentir à l’écoute des morceaux. C’est à toi, ami lecteur (oui oui TOI !), de te lancer à pieds joints dans L’Eclaircie et de te faire ta propre opinion !

Géant, le précédent opus de Saule, était produit par Charlie Winston. Et comme le monde est petit et qu’il est aussi teinté de belles connivences/connexions, il est possible que l’amitié qui lie Saule et Charlie ait peut-être déterminé l’arrivée de Mark Plati dans la naissance de L’Eclaircie. Ce dernier a en effet produit, en 2009, Hobo, l’album de Winston. Mais… pas uniquement. Quand on se penche sur le travail du producteur, on se rend compte que Saule n’a pas fait appel à n’importe qui pour son nouveau bébé. La Belgique n’est pas étrangère à Plati puisqu’il a travaillé avec Hooverphonic (Blue Wonder Power Milk) et Puggy (To Win The World et Something You Might Like) mais la discographie de l’américain compte également des collaborations avec The Cure ou encore… David Bowie. Des univers forts différents de celui de Saule… Mais la formule fonctionne ! Plati a apporté ci et là des petites touches qui ne déforment pas l’univers du belge et qui donnent une petite « touch » différente et sympathique. La Femme Fantôme  est un parfait exemple : la coupure rythmique de la chanson interpelle… et séduit ! Saule chante également en partie en anglais sur plusieurs morceaux (La Femme Fantôme, On Part) et s’assure d’un côté plus rock and roll – notamment sur Quand les Hommes Pleurent par exemple – qui n’est pas pour me déplaire du tout !

Saule a choisi de ne pas surfer sur la vague de succès provoquée par Dusty Men, a pris le temps avant de sortir un nouvel album, a travaillé sur d’autres projets (dont la comédie musicale pour enfants Zombie Kids) et a choisi, une fois le moment venu de retourner en studio, de donner libre cours à ses envies. Des artistes tels que les frangins Hanson se sont détachés des exigences et de la pression des maisons de disques et autoproduisent encore aujourd’hui d’excellents albums. Linkin Park, Kasabian ou Adele prennent du temps entre chaque album et nous reviennent généralement avec du bonheur auditif. La triste contrepartie pour le fan est qu’il doit attendre, atteeeeeendre… mais quand le résultat est à la hauteur des espérances, ces longs mois d’attente s’envolent comme une feuille bousculée par un vent d’automne. Qu’en est-il de L’Eclaircie ? Le résultat est-il là ? Et bien…

Je disais plus haut que de nombreuses émotions se sont bousculées dans ma tête au cours des derniers mois suite à une expérience douloureuse…
Et pourtant, ce 18 novembre, un petit bout de femme m’a dit quelque chose que je n’attendais pas et a rallumé ce ptit truc que je ne m’étais pas autorisé depuis un bon moment. Un ptit truc qu’on appelle « espoir ». Et a ainsi amené une éclaircie dans un ciel jusque-là souvent assombri…
Depuis ce même 18 novembre, un grand bout d’homme dit plein de choses dans un album que j’attendais depuis quatre ans et a su garder, comme à son habitude, une beauté des mélodies et des mots qui me plaisent depuis un bon moment. Un ptit truc qui fait qu’on se sent mieux. L’Eclaircie ? Tu n’aurais pas pu mieux nommer ton album, M’sieur Saule.

Revenons à la question de début d’article… quelle chanson de L’Eclaircie est ma « number one » ? L.C. (Elle sait) ? Quand les Hommes Pleurent ? Et bien… Au bout de cinq heures d’écoute d’affilée de L’Eclaircie (si, si… c’est possible !), je ne sais toujours pas déterminer laquelle des douze chansons est ma favorite. Encore une fois, Saule nous offre un superbe album où chaque titre a son charme propre. Mon morceau préféré finira peut-être par se révéler plus tard mais par contre, au moment où la dernière note de la flûte a retenti en fin d’album, j’affichais un large sourire. Parce que de nos jours, cela devient rare de trouver un album où chaque morceau plaît. Et Saule a réussi le pari de me faire ce coup-là. Encore une fois. Deux albums d’affilée !

Les dernières paroles de l’album sont « Sans plus savoir où tu seras demain, sans plus savoir quand le voyage prend fin. Nulle part chez moi, nulle part chez moi… » Cher Saule, encore une fois, tu ne m’as pas déçu. Et pour ça, pour toutes ces belles notes et jolis mots, je souhaite que demain (et même pour bieeeen plus longtemps), tu sois encore là, guitare à la main tout sourire et accompagnés de tes compagnons de scène. Je souhaite que mon voyage avec toi ne s’arrête pas parce qu’il en vaut teeellement la peine. Parce que ton « chez moi », ça pourrait être tout bonnement chez tous ces gens que tu vas toucher avec ce nouvel album, une suite tellement réussie à Géant. Et… break a leg, baby !

Evidemment, puisque l’album vient de sortir, j’ai peu de vidéos l’illustrant à vous proposer. Toutefois, Saule et son band ont participé récemment à l’émission D6bels On Stage. Je vous laisse donc, cher lecteur, profiter de quelques morceaux de ce nouvel opus en version live. Il vous suffit de cliquer ici.

Pour rappel, j’avais déjà écrit un avis sur un autre album de Saule ici




Tracklist :

Comme
Respire (Breathe)
Delove Song
L’Eclaircie
Je Reviens
L.C. (Elle Sait)
Quand les Hommes Pleurent
Ô Combien
La Femme Fantôme
On Part
Et Pourtant Je Marche
Nulle Part Chez Moi